Deux îles qui ont peint le visage de l’Indonésie. Java quitta son animisme originel au fil du temps. La richesse agraire de son cœur volcanique permit aux royaumes d’obédience indienne de s’épanouir. Si Borobudur et Prambanan sont mondialement connus, des dizaines d’édifices, plus modestes mais au charme infini, nous permettront aussi de comprendre la « javanisation » de l’art par le déplacement du pouvoir du centre vers l’est de l’île. Le Pasisir, ou rivage du Nord, fut nourri de l’islam et d’échanges avec la Chine : des mosquées de style javanais côtoient des temples taoïstes complexes. Java finit par établir sa personnalité dans un syncrétisme fécond. Le Nouvel An musulman auquel nous assisterons est une belle illustration de la « javanité ». Toute autre est Sulawesi ou Célèbes à la culture torajanaise souveraine. Les maisons élégamment incurvées, les « morts au balcon », les buffles sacrifiés accompagnant le défunt dans sa recherche du paradis... un monde si troublant. A l’opposé, sont les Bugis, intrépides navigateurs, qui continuent de sillonner l’Archipel et maintiennent le « dernier empire de la voile ». De-ci de-là persistent des croyances préislamiques. Les mânes des princes bugis sont honorés d’offrandes lors de rituels mystiques assurés par les Bissu, prêtres travestis, alors que les Konjo s’isolent dans une société aux règles implacables d’austérité. lire moins

Deux îles qui ont peint le visage de l’Indonésie. Java quitta son animisme originel au fil du temps. La richesse agraire de son cœur volcanique permit aux royaumes d’obédience indienne de s’épanouir. Si Borobudur et Prambanan sont mondialement connus, des dizaines d’édifices, plus modestes mais au charme infini, nous permettront aussi de comprendre la « javanisation » de l’art par le déplacement du pouvoir du centre vers l’est de l’île. Le Pasisir, ou rivage du Nord, fut no... lire plus