J 1 - Vendredi 27 décembre 2024 Paris – PalermeVol pour Palerme.
Dîner inclus.
Installation à l'hôtel.
Nuit à Palerme.
J 2 - Samedi 28 décembre 2024 Ségeste – Sélinonte – Agrigente (235 km)La visite de deux sites archéologiques majeurs situés à l'ouest de Palerme nous plongera dans l'histoire de l'aventure grecque en Sicile, commencée au VIIIe siècle avant notre ère.
Si la cité de
Ségeste ne fut jamais grecque, le peuple indigène des Elymes, auxquels elle appartint jusqu'à la conquête romaine, fut profondément hellénisé. Les vestiges du
temple dorique dévolu au culte d'une divinité locale en témoignent d'élégante façon. Magnifiques, les trente-six colonnes de son péristyle se dressent dans un paysage bucolique qui n'a sans doute guère changé depuis 431 avant J.-C.
Libérée des guerres entre Grecs et Carthaginois où elle était souvent prise en étau, Ségeste garda le statut de ville libre sous la domination romaine et connut alors une nouvelle période de prospérité. Empruntant la route qui gravit la pente du mont Barbaro, nous atteindrons son
théâtre du IIIe siècle avant J.-C.. Creusées dans le roc, les vingt rangées des gradins ouvrent sur un panorama grandiose où le regard, suivant la plaine fertile, se porte jusqu'à la mer.
Déjeuner inclus.
Nous gagnerons ensuite
Sélinonte, fondée au milieu du VIIe siècle par des colons de Mégara Hyblæa sur la côte sud-ouest de la Sicile. Jusqu'à la seconde moitié du Ve siècle avant J.-C. la cité connut une prospérité éclatante. Elle éleva des temples magnifiques dont les vestiges frappent par l'ampleur de leurs proportions, tels ceux du
plateau de Marinella désignés par des lettres car on ignore leurs noms. Le temple G, colossal amas de blocs et de tambours renversés, est aussi le témoin d'une histoire au dénouement funeste. En 409 avant J.-C., suite à un retournement d'alliances, Carthage, dont Sélinonte avait longtemps été l'alliée, saccagea la ville avant de la détruire entièrement au cours de la première guerre punique.
Trajet en fin d'après-midi jusqu'à
Agrigente, cité fondée au début du VIIe siècle avant J.-C. par des colons crétois et rhodiens venus de Gela.
Dîner inclus.
Nuit à Agrigente.
J 3 - Dimanche 29 décembre 2024 Agrigente – Piazza Armerina – Raguse (205 km)Après sa fondation,
Akragas, telle qu'elle se nommait alors, ne cesse d'agrandir son territoire aux dépens du peuple indigène des Sicanes qu'elle finit par soumettre. Alliée à Gélon de Syracuse sous le règne du tyran Théron, elle remporte une victoire décisive contre Carthage en 480 avant J.-C.. C'est le début d'un extraordinaire essor architectural qui voit naître "Agrigente, la plus belle des villes des mortels", selon les mots du poète grec Pindare.
Nous parcourrons l'incomparable
Vallée des Temples (Unesco), où la nature vivace et les vestiges de pierre se mêlent indissolublement. Les temples doriques, exceptionnellement conservés, imposants et élégants, forment un ensemble d'une remarquable unité. Nous admirerons notamment le
temple de la Concorde, de la seconde moitié du Ve siècle avant J.-C., à propos duquel Goethe écrivit qu'il était "aux temples de Paestum ce que la figure des dieux est à celle des géants".
Le
musée archéologique, situé sur une petite colline toute proche, rassemble des vestiges et des objets trouvés à Agrigente et dans les zones environnantes. Parmi eux, le
Télamon du temple de Zeus, gigantesque figure masculine qui soutenait l'édifice, l'
Ephèbe d'Agrigente en marbre poli des Cyclades et un superbe cratère grec dont les figures peintes retracent le
Combat des Amazones.
Déjeuner inclus.
Nous prendrons alors la route de
Piazza Armerina, située à l'intérieur des terres et à proximité de laquelle se trouve la
villa romaine de Casale (Unesco). Bâti vers 320 après J.-C., cet édifice luxueux était le centre d'un immense
latifudium dont le propriétaire appartenait probablement à la classe sénatoriale romaine voir à la famille impériale. Le sol de ses pièces – certaines résidentielles, d'autres de représentation – est recouvert de mosaïques polychromes exceptionnelles, tant par leur qualités esthétiques que par l'inventivité de leurs thèmes, œuvre d'artistes venus des provinces du nord de l'Afrique. Aux scènes de capture d'animaux exotiques pour le cirque de Rome, succèdent dans la salle à manger les douze travaux d'Hercule puis dans les appartements privés des représentations d'animaux sauvages, d'oiseaux, de scènes érotiques... et les célèbres sportives aux "bikinis" très modernes.
Prenant la direction du sud-est, nous gagnerons
Raguse située dans la région du
Val de Noto dominée par les monts Hybléens.
Dîner libre.
Nuit à Raguse.
J 4 - Lundi 30 décembre 2024 Raguse – Noto – Syracuse (110 km)En janvier 1693 un violent séisme frappa tout le sud-est de la Sicile, causant des dégâts considérables dans les villes du
Val de Noto. Leur reconstruction devint le terrain idéal pour de jeunes architectes siciliens, souvent formés à Rome. Ils y imaginèrent des ensembles urbains d'une grande homogénéité dans un style baroque tardif particulièrement créatif et raffiné, utilisant le calcaire couleur miel des monts Hybléens.
A
Raguse, la ville basse est séparée de la ville haute par un puissant ravin. Dans la partie la plus ancienne,
Raguse Ibla (Unesco), nous nous promènerons le long des rues bordées de demeures et de palais baroques ornés de motifs sculptés complexes et aux balcons de fer forgés. Déclinant en pente douce en direction de la vallée, la
place du Duomo est dominée par la façade monumentale de la cathédrale. A quelques pas de là, l'église San Giuseppe est un joyau baroque à la gracieuse façade en forme de vague.
Après le tremblement de terre, la petite ville de
Noto (Unesco) fut entièrement reconstruite selon un plan orthogonal autour d'un axe principal rythmé par trois places qui suivent l'inclinaison naturelle du site. La ville semble un théâtre de pierre avec ses escaliers aux entremêlements subtils, ses figures de
putti burlesques amusant les passants, ses chimères et ses griffons suspendus aux balcons, sculptés dans cette pierre blonde qui sous le soleil prend des reflets dorés.
Déjeuner libre.
Nous gagnerons ensuite
Syracuse, fondée en 734 avant J.-C. par des colons venus de Corinthe. A son apogée sous le règne du tyran Denys l'Ancien, au début du IVe siècle avant J.-C., elle était la cité la plus riche du monde grec.
Notre visite commencera par
l'île d'Ortigia, noyau fondateur de la colonie. Les
vestiges du temple d'Apollon, construit au début du VIe siècle avant J.-C., témoignent du plus ancien édifice dorique de Sicile. Suivant le lacis des ruelles, nous arriverons au
Duomo à la belle façade baroque, dont l'originalité est d'intégrer dans sa structure les murs et les colonnes de l'ancien temple d'Athéna bâti par le tyran Gélon au début du Ve siècle avant J.-C.. Nos pas nous conduiront ensuite à la
fontaine d'Aréthuse où coule une eau douce à deux pas de la mer : la nymphe y serait réapparue transformée en source après s'être jetée dans les flots pour échapper au fleuve Alphée tombé amoureux d'elle.
Dîner inclus.
Nuit à Syracuse. J 5 - Mardi 31 décembre 2024 Syracuse – CataneEn prospérant, Syracuse s'étendit sur la terre ferme. Après avoir traversé l'ancienne
agora qui servait de jonction entre Ortigia et les nouveaux quartiers, nous arriverons au
parc archéologique pour découvrir les ruines du quartier de
Neapolis. Creusé dans la colline, son
théâtre devint l'un des plus grandioses du monde grec après les travaux d'agrandissement réalisés au IIIe siècle avant J.-C. par Hiéron II. Habile diplomate autant que chef militaire, il réussit – en apportant son soutien à Rome lors des deux premières guerres puniques – à préserver l'autonomie de son royaume, le gouvernant comme un souverain hellénistique, entouré de lettrés et de savants dont le plus célèbre fut Archimède.
Nous pénètrerons dans la
latomie du Paradis, la plus grandiose des carrières syracusaines dont le calcaire servit à la construction de Neapolis et qui fut ensuite utilisée comme prison. Grâce à l'acoustique exceptionnelle de la grotte appelée l'
oreille de Denys l'Ancien, ce dernier aurait pu entendre les conversations des prisonniers carthaginois capturés après la bataille d’Himère.
Nous gagnerons ensuite
Catane (Unesco), au pied de l'Etna, où le déjeuner sera libre.
Fondée au VIIIe siècle avant J.-C. par des colons de Naxos, elle fait partie des villes du val de Noto reconstruites après le séisme de 1693 dans un style baroque tardif. Nous découvrirons lors d'une promenade l'élégante
avenue Etnea qui mène jusqu'à la place de la
cathédrale, cœur battant de la ville. Sa vigoureuse façade baroque à deux étages fut dessinée par Giovanni Battista Vaccarini, grand architecte de la reconstruction qui, tirant le meilleur parti de la roche noire du volcan, l'utilisa comme élément décoratif. La
fontaine qui fait face à la cathédrale en est un autre exemple, avec son célèbre éléphant sculpté dans le basalte de l'Etna portant sur son dos un obélisque.
Cependant, la ville n'a pas oublié les fastes de son époque antique, que nous évoquerons en visitant
le théâtre romain et l'odéon qui datent respectivement du Ier et IIe siècle de notre ère.
Dîner libre.
Dîner de réveillon boissons incluses, en option.
Nuit à Catane.
J 6 - Mercredi 1er janvier 2025 Cefalù – Palerme (335 km)Le matin nous prendrons la route de
Taormine où les Grecs de Naxos vinrent s'installer après la destruction de leur ville par Denys l'Ancien, tyran de Syracuse. C'est dans ce décor exceptionnel de figuiers de barbarie, d'agrumes et de lauriers roses qu'au IIIe siècle avant J.-C. fut élevé le
théâtre grec, largement remanié ensuite par les romains. De ses gradins, le regard embrasse le somptueux panorama de la pyramide de l'Etna et de la côte ionienne jusqu'à la Calabre. Déjeuner inclus.
Notre prochaine étape sera la petite cité de
Cefalù, sur la côte tyrrhénienne. Les Normands lui laissèrent un héritage splendide : la
cathédrale (Unesco) édifiée en 1132 par Roger II à la suite d'un vœu fait pendant une tempête. Essentiellement romane, elle constitue le plus ancien exemple de cette étonnant syncrétisme artistique entre Orient et Occident. Au pied d'une imposante falaise, sa façade à couronnement horizontal flanquée de deux tours massives dissimule une basilique à trois nefs, d'architecture typiquement normande. Sur le fond d'or de l'abside se détache la grande figure du Christ Pantocrator, œuvre de mosaïstes que Roger II fit venir de Byzance.
La cathédrale de Cefalù est actuellement en restauration, certaines parties de l'édifice pourraient être cachées par des échafaudages.Nous regagnerons
Palerme en fin d'après-midi.
Dîner inclus.
Nuit à Palerme.
J 7 - Jeudi 2 janvier 2025 Palerme – Monreale – ParisNotre découverte du centre historique de Palerme commencera au
palais des Normands (Unesco), situé dans la partie la plus haute et la plus ancienne de la ville. Le
Qasr arabe construit au Xe siècle fut transformé par les Normands en luxueux
palais royal, centre névralgique du pouvoir. La
chapelle palatine fut élevée à partir de 1130 après le couronnement de Roger II. Elle est justement célèbre pour sa décoration fastueuse : un pavement de marbre rehaussé de motifs stylisés typiquement orientaux, un extraordinaire plafond en bois à
muqarnas d'inspiration arabe, mais surtout les éblouissantes mosaïques byzantines sur fond d'or couvrant la partie supérieure des murs, la coupole et les absides.
Dans le quartier de la Kalsa, avec ses ruelles étroites et sinueuses qui remontent à l'époque de la Palerme arabe, se cache l
'Oratoire de San Lorenzo. Fondé en 1569 par la Compagnie de Saint François, il est célèbre pour la décoration intérieure extraordinaire réalisée par Giacomo Serpotta entre 1699 et 1706. Les murs sont ornés de stucs blancs représentant des scènes sacrées, des allégories et des putti. Cette richesse décorative, typique du baroque, contraste fortement avec l'extérieur de l'oratoire, dépourvu d'ornements particuliers.
Poursuivant notre promenade nous arriverons à la
cathédrale (Unesco), grandiose basilique bâtie sous le règne de Guillaume II, dernier roi normand de Sicile mort sans héritier en 1189. L'édifice subit au cours des siècles de nombreuses transformations. Abritant des tombes impériales et royales, dont celle de Frédéric II de la maison de Souabe – qui succéda à la fin du XIIe siècle à celle des Hauteville –, elle est souvent considérée comme le « livre de l'histoire de Palerme ».
Déjeuner libre.
Nous gagnerons enfin, à une dizaine de kilomètres de Palerme, la petite ville de
Monreale, qui domine la plaine fertile de la Conca d'Oro avec ses bosquets d'oliviers, d'orangers et d'amandiers. La visite de l'
abbaye bénédictine de Sainte-Marie-la-Neuve, fondée en 1174 par le roi Guillaume II, ouvrira en beauté notre voyage. Sa
cathédrale (Unesco) est une synthèse parfaite de l'austérité des églises normandes fortifiées et du décorativisme de dérivation orientale, évident surtout dans les entrelacs raffinés et les marqueteries polychromes de la partie absidale. La
Porta Regia en bronze sculpté ouvre sur un intérieur en forme de croix latine orné d'un extraordinaire revêtement de mosaïques byzantines sur fond d'or. Les nombreuses scènes bibliques, décrites avec profusion de détails, sont dominées par l'impressionnant Christ Pantocrator couvrant toute la surface de l'abside.
La cathédrale est actuellement en restauration, certaines parties de l'édifice pourraient être cachées par des échafaudages.
Le
cloître constitue un magnifique exemple d'art arabo-normand. Ses colonnes géminées sont ornées d'arabesques et d'incrustations de mosaïques, tandis que leurs chapiteaux conjuguent des motifs empruntés à l'iconographie de la Bible, des animaux des bestiaires médiévaux et des sujets phytomorphes de la tradition moyenne-orientale.
Trajet vers l'aéroport. Vol pour Paris.