J 1 - Samedi 6 novembre 2021 Paris – TéhéranVol pour Téhéran avec escale.
Nuit à Téhéran.
J 2 - Dimanche 7 novembre 2021 TéhéranCapitale actuelle de l’Iran,
Téhéran est une ville moderne dont les mille richesses se dissimulent au cœur d'une mégalopole de près de 16 millions d'habitants. Petit bourg commerçant, elle se développa après la destruction de Ray – Raghès pour les Anciens – lors de l'invasion mongole de 1228, mais ne devint capitale que sous les Séfévides au XVIe siècle. Le dynamisme de la ville est à l’image de ce pays de 85 millions d’habitants. Les immeubles grignotent inexorablement les pentes de l’Elbourz, puissant massif séparant la ville de la mer Caspienne. La pyramide du Damavand, qui culmine à 5 671 mètres d’altitude, toise Téhéran de ses neiges éternelles.
Pour nous immerger tout de suite dans l’histoire foisonnante de l’Iran, nous visiterons le
Musée archéologique où ont été rassemblées les merveilles découvertes lors des fouilles entreprises dans le pays. Le bâtiment lui même, œuvre d’un architecte français, s’inspire des palais mésopotamiens... belle introduction aux trésors qui nous attendent à l’intérieur. Les fameuses statuettes de bronze du Lorestan, les reliefs achéménides venus de Persépolis, la puissante statue du roi des rois Darius Ier ramenée d’Egypte ou encore une très rare sculpture d’époque parthe (250 av. J.-C. - 250 ap. J.-C.) seront les fers de lance de notre visite.
Nous découvrirons dans la foulée le somptueux
palais du Golestan (Unesco), ensemble de bâtiments palatiaux construits sur un modèle irano-européen au milieu du XIXe siècle, où nous admirerons plus particulièrement la salle du trône de marbre. Nous goûterons aussi aux jardins et aux bassins, calme et fraîcheur bienvenus dans l’agitation de la Téhéran moderne.
C’est précisément cette ville moderne que nous traverserons pour visiter le
musée du tapis qui nous présentera les plus remarquables spécimens de cet art typiquement persan. Installé dans le parc Laleh (la tulipe, emblème national de l’Iran), il occupe un bâtiment dont la forme s’inspire des métiers à tisser traditionnel. A l’issue de la visite, nous pourrons faire en un coup d’œil la distinction entre tapis nomades et tapis citadins !
Nuit à Téhéran. J 3 - Lundi 8 novembre 2021 Qazvin – Soltaniyeh – Hamadan (520 km)Pour rallier Chiraz, le point le plus méridional de notre voyage, nous ne prendrons pas la route la plus directe mais nous nous offrirons une longue boucle de quatre jours jusqu’aux confins occidentaux de l’Iran. Nous parcourrons d’abord les hauts plateaux du centre du pays (1 500 m d’altitude moyenne) avant de fendre les spectaculaires monts du Zagros et de plonger vers la dépression mésopotamienne. De là, nous traverserons les montagnes du Fars, qui ont donné leur nom ancien au pays (Fars = farsi = Perse), pour regagner le haut plateau à Chiraz, la « capitale du sud ». A longue route, départ matinal. Ce sera inévitable lors de quelques journées sur les routes heureusement excellentes d’un pays vaste comme trois fois la France. Mais soyons rassurés : les pauses kilométriques seront de rigueur régulièrement afin de nous permettre de profiter pleinement des choses vues.
Qazvin fournira l’occasion, après le Golestan, d’un nouveau contact avec l’architecture des Qadjars. Surtout, la visite permettra de constater que, dans l’islam chiite, les mausolées des grandes figures historiques et religieuses sont l’objet d’une fréquentation et d’une dévotion supérieures à celles des mosquées.
Toujours plus à l’ouest, nous atteindrons
Soltaniyeh (Unesco), la « ville du Sultan », ancienne cité impériale fondée en 1290 par le souverain mongol Arghoun. De parangons du nomadisme, les Mongols se sont vite sédentarisés en terre iranienne, séduits sans doute par les vastes espaces désertiques piquetés d’oasis. Dans la foulée, ils allèrent jusqu’à adopter l’islam, ce dont nous ne nous plaindrons certainement pas en découvrant la
mosquée funéraire du sultan Oldjaïtou Khodabendeh. Nous serons là en présence d’un édifice tout à fait exceptionnel à plusieurs titres. Par son dôme culminant à plus de 50 mètres, à la technique de construction hardie dont Brunelleschi se serait inspiré un siècle plus tard pour coiffer le Duomo de Florence. Par le turquoise de sa couverture extérieure qui n’est pas loin de rivaliser avec le bleu du ciel. Par sa décoration de briques d’une complexité et d’une délicatesse inouïes, laquelle annonce le raffinement de l’art mongol islamisé que nous rencontrerons plus loin dans notre voyage.
Nous poursuivrons notre route sur le plateau vers Hamadan.
Nuit à Hamadan. J 4 - Mardi 9 novembre 2021 Hamadan – Kangavar – Bisotoun – Taq-e Bostan – Kermanshah (200 km)Il ne subsiste plus grand-chose d’
Ecbatane, la capitale des Mèdes au VIe siècle av. J.-C., que recouvre la ville moderne d'
Hamadan. Des époques plus récentes ont pourtant laissé des monuments dignes d’intérêt. Nous verrons ainsi le minuscule
mausolée d’Esther et de Mardochée, toujours vénérés par la communauté juive d’Iran. Nous serons sans doute surpris d’apprendre qu’elle constitue aujourd’hui la plus nombreuse des communautés mosaïques en terre islamique.
Le
Gonbad-e Alavian est une très belle tour funéraire d’époque seldjoukide (XIIe siècle). Son portail présente tout le décor tourmenté caractéristique de la première dynastie turque à avoir étendu sa domination sur un vaste territoire allant de l’Asie Centrale à l’Anatolie. Devant son
mausolée moderne, nous évoquerons la grande figure culturelle d’Ibn Sina que tout homme curieux connaît sous le nom d’
Avicenne, symbole du rayonnement intellectuel de l’Iran du Xe siècle. C’est ici que ce médecin et philosophe originaire de Boukhara, dans l’actuel Ouzbékistan, termina ses jours.
Nous prendrons ensuite la route pour Kermanshah. A
Kangavar, nous verrons les éléments d’impressionnantes colonnes d’un temple d’époque sassanide, la dernière en date des dynasties antiques ayant dominé le pays jusqu’à l’arrivée de l’Islam au VIIe siècle.
Puis, à
Bisotoun (Unesco), il nous faudra lever la tête pour apercevoir le fameux
bas-relief de Darius le Grand sculpté dans une impressionnante falaise. Ce sera notre premier contact avec ces représentations si répandues en Iran. Les plus anciennes, comme celle de Bisotoun, remontent à la domination achéménide (VIe-IVe siècle avant notre ère), les plus récentes à la domination sassanide (env. 250 – 650 ap. J.-C.).
Enfin, à
Taq-e Bostan, à quelques encablures de notre étape du jour, nous prendrons le frais dans un site enchanteur. Une source y a formé un étang dans lequel se reflètent les ouvertures de « grottes » excavées dans une petite falaise. Elles sont ornées de
bas-reliefs sassanides, en particulier une scène représentant l'investiture de Shapour II et sa victoire sur Julien l'Apostat au IVe siècle. Dans un iwan creusé dans la paroi rocheuse, une étonnante scène de chasse aux sangliers fourmille de détails. La visite s’effectuera au milieu des Iraniens qui viennent nombreux, en famille, pour goûter, comme nous, à la fraîcheur de l’endroit.
Nuit à Kermanshah. J 5 - Mercredi 10 novembre 2021 Suse – Tchoga Zanbil – Ahvaz (570 km)Nous franchirons les
montagnes du Zagros, dans un paysage minéral admirable. Par endroit, les strates forment de véritables dentitions rocheuses joliment appelées les « écailles du Zagros ». Une longue descente nous permettra d’atteindre un lieu mythique entre tous : la
Mésopotamie.
Arrivés dans la plaine d’Ahvaz, nous découvrirons le site de
Suse (Unesco) dont les origines se perdent dans la nuit des temps. L’immense tell est aussi un des hauts lieux de la recherche archéologique française, personnifiée par les époux Dieulafoy, Marcel et Jane. Ils furent les premiers à initier des fouilles scientifiques, permettant de sauvegarder et de comprendre le fonctionnement d’une cité de la lointaine période élamite. Le Louvre leur doit d’abriter la fameuse frise des archers, splendeur de briques vernissées aux tons éclatants. Sur place, en raison du très long temps d’occupation du site, les murs visibles appartiennent surtout à la ville achéménide fondée par Cyrus le Grand en 559 avant J.-C. Ce sera l’occasion de rappeler que Suse fut l’une des trois capitales de la plus puissante des dynasties perses, et qu’à l’instar de Persépolis, elle était dotée d’un vaste
apadana ou palais royal.
Un peu plus au sud, à
Tchoga Zanbil (Unesco), qui était jadis une cité religieuse à l’éclat comparable à celui de Suse, nous nous arrêterons devant les vestiges de ce qui fut la plus grande
ziggourat de Mésopotamie et en est aujourd’hui la mieux conservée. En effet, les ziggourats d’Irak ont fait l’objet de restaurations trop visibles et sont d’une conception différente de leurs sœurs du pays d’Elam. Leurs terrasses étaient accessibles par une rampe extérieure au bâtiment alors qu’en Elam les escaliers sont aménagés à l’intérieur des niveaux les plus bas. Sous la lumière rasante qui annonce le crépuscule, les briques crues de la ziggourat semblent sous l’emprise d’une flamboyance quasi surnaturelle.
Nous atteindrons ainsi
Ahvaz, populeuse cité installée sur le Karun, une des rares rivières pérennes du pays. Il poursuit son cours vers le sud et Abadan où il se jette dans le delta du Chatt-el-Arab, né de l’entremêlement des eaux du Tigre et de l'Euphrate.
Nuit à Ahvaz. J 6 - Jeudi 11 novembre 2021 Bishapour – Chiraz (545 km)Nous traverserons une zone de
champs pétrolifères s’étendant jusqu’aux rives du Golfe persique, intéressant contact avec la réalité économique de l’Iran moderne, avant d’atteindre les
montagnes du Fars. Un col impressionnant, aux lacets tourmentés, nous fera tourner définitivement le dos à la plaine mésopotamienne pour remonter sur le haut-plateau.
Dans l’après-midi, nous arriverons à
Bishapour (Unesco) où subsistent les vestiges de la capitale sassanide du roi Shapour Ier. Pour y pénétrer, il nous faudra franchir les fortifications bien préservées de la ville. Dans cet espace, nous nous intéresserons surtout à un temple peut-être dédié à la déesse Anahita, protectrice des eaux si précieuses sous ce climat. Sous le niveau du sol, le bassin et la galerie qui l’entoure sont particulièrement bien conservés et témoignent du soin que les architectes mettaient à assurer l’eau courante dans le bâtiment.
A quelques centaines de mètres, sur les rives du Band-i Shapour qui se fraye un passage à travers la montagne, nous admirerons un ensemble exceptionnel de
bas-reliefs sassanides. Pas de crainte cette fois d’attraper un torticolis en les détaillant : les scènes monumentales sont quasiment à portée de main !
Nous poursuivrons notre route vers
Chiraz. Trois nuits consécutives dans la ville des poètes et des roses ne seront pas de trop pour nous remettre des kilomètres avalés depuis le début du voyage !
Nuit à Chiraz. J 7 - Vendredi 12 novembre 2021 Persépolis – Chiraz (130 km)Grand temps fort archéologique de notre voyage, la matinée entière sera consacrée à la visite de
Persépolis (Unesco). Dans le périmètre étroit d’une terrasse construite de main d’homme furent édifiés, pendant plus de cent ans, des monuments spectaculaires dont l’objectif était d'attester, au regard des peuples vaincus et vassaux, de la grandeur de l’Empire achéménide. Empruntant le majestueux escalier qui se prolonge par la voie processionnelle, nous passerons outre la
Porte des Nations, gardée par de puissants taureaux ailés à tête humaine d’inspiration assyrienne. Nous découvrirons ensuite la
salle aux Cent Colonnes, édifiée par Xerxès, et ses portes veillées par Ahura Mazda, le dieu suprême de la religion zoroastrienne. Chemin faisant, nous atteindrons enfin l'
Apadana dont les accès sont décorés de la célèbre
frise des Tributaires. Sur trois registres superposés, les 23 délégations des peuples de l’empire, dans leurs habits traditionnels, apportent au roi des Rois des présents typiques de leur région. Des cyprès, admirablement stylisés, symbolisent l’Arbre de Vie qui sépare chacune des scènes. Rarement la main humaine aura rendu avec tant de soin et de vérité la vie quotidienne en ces temps lointains... Les
tombeaux d’Artaxerxès II et d’Artaxerxès III surplombent le site d’une manière grandiose.
Deux autres sites tout proches disent encore la gloire des Achéménides et des Sassanides. A
Naqsh-e Rajab, nous découvrirons d’abord des bas-reliefs d’époque sassanide. Puis, à
Naqsh-e Rostam, creusés dans les falaises,
quatre hypogées cruciformes sculptés en l’honneur des Darius, de Xerxès et d’Artaxerxès Ier nous livreront de nouvelles traces du passé. Au bas des falaises se trouvent d’intéressants
bas-reliefs d’époque sassanide et quelques vestiges des œuvres antérieures des Parthes arsacides. Devant ces hypogées s’élève un monumental
temple du Feu édifié à l’époque perse.
En fin d’après-midi, nous commencerons notre découverte de
Chiraz avec la visite du
tombeau de Hafez, grand penseur du XIVe siècle. Édifié dans un admirable jardin clos dont seuls les Perses ont le secret, il est l’objet d’une vénération pleine de douceur de la part de tous les Iraniens. Ils viennent en famille caresser le marbre poli du tombeau, y déposer une rose ou réciter quelques uns des vers du poète appris dans leur enfance.
Nuit à Chiraz. J 8 - Samedi 13 novembre 2021 Firuzabad – Chiraz (230 km)Le matin, nous partirons pour
Firuzabad (Unesco), l'antique cité sassanide de Gour, importante ville de plan parfaitement circulaire édifiée par Ardashir Ier au IIIe siècle. Elle s’élève à l'emplacement où il vainquit le dernier roi parthe Artaban V en 224, lequel dut certainement moins faire le fier ! La route, plane en son début, franchira une chaîne de montagnes avant de plonger vers une autre plaine. S'il ne reste que des traces de la ville ancienne, Firuzabad nous offrira cependant les extraordinaires vestiges du
palais d’Ardashir Ier qui fut peut-être le premier édifice à coupole édifié en Iran. Les parties publiques et privées du palais sont soigneusement séparées. Elles alternent des entrées sous iwans, de vastes cours et des salles aux murs puissants coiffées de coupoles circulaires sur trompes, destinées à racheter le plan carré.
De retour à
Chiraz, nous découvrirons la ville telle qu'elle fut voulue par Karim Khan Zand qui en fit sa capitale au XVIIIe siècle. Ce souverain raviva la grandeur de la Perse après que la dynastie séfévide eût été renversée en 1722 par des envahisseurs afghans. Les Zand marquèrent profondément Chiraz de leur empreinte. C’est ce dont témoigne la superbe salle des prières de la
mosquée Vakil – ou du Régent – et sa forêt de colonnes torsadées d’un effet esthétique de toute beauté. Nous visiterons également le
mausolée de Saadi, penseur qui marqua l’apogée de la poésie persane au XIIIe siècle. Nous terminerons notre journée en flânant dans les rues de la ville, en nous perdant au cœur du labyrinthe du
bazar et dans les quelques quartiers anciens encore préservés.
Nuit à Chiraz. J 9 - Dimanche 14 novembre 2021 Pasargades – Abarqu – Yazd (450 km)Un long trajet au menu du jour, ponctué de visites qui seront autant de pauses lumineuses, histoire de mêler art et détente, dans la grande tradition des voyages de Clio. De bon matin, nous mettrons résolument le cap vers l’orient, traversant des steppes désertiques avant d’affronter les reliefs torturés mais splendides d’une barre montagneuse et de descendre sur Yazd, étendue à l’orée des horizons sans fin menant jusqu’à la frontière afghane.
Nous effectuerons un premier arrêt à
Pasargades (Unesco) où, selon la tradition, Cyrus II le Grand aurait fait construire son palais à l’endroit même où il avait vaincu le roi des Mèdes, Astyage, en l’an 550 avant notre ère. Pasargades, « le clan des Perses », fut surtout la capitale des deux premiers grands rois achéménides. Nous y admirerons l’émouvant
tombeau de Cyrus, élevé comme une chasse de pierre dans la solitude de la plaine. Les vestiges de la ville, dont la splendeur fut égale à celle de Persépolis, nous retiendront ensuite. La terrasse, dite « le trône de la mère de Salomon », remplissait une fonction semblable à celle de Persépolis aux époques postérieures. Quelques colonnes, splendides dans leur isolement, marquent encore le site des palais royaux.
Dans l’après-midi, sur la grande
route caravanière qui reliait la Méditerranée à la Chine par les Indes, nous découvrirons
Abarqu, dont la prospérité s’étendit du Xe au XIVe siècle. Le
Gonbad-e Ali, sobre mais raffiné mausolée seldjoukide du XIe siècle surplombant la cité, témoigne de cette richesse ancienne.
Nuit à Yazd. J 10 - Lundi 15 novembre 2021 YazdYazd (Unesco) est une ancienne ville caravanière dont la prospérité s’établit jusqu’au XVIIe siècle sur le commerce de la soie. Elle constituait une étape essentielle de cette route mythique entre toutes. Nous partirons à la découverte des zoroastriens, aujourd’hui encore adeptes de la plus ancienne religion de l’Iran. Nous admirerons, dans les solitudes du désert, d’anciennes
tours du Silence où, il y a quelques années encore, des défunts se faisaient déchiqueter par les oiseaux, afin que ne fussent pollués ni la terre par l’inhumation, ni l’air par la crémation.
Nous visiterons ensuite l’actuel
temple du Feu de Yazd. Dans un bâtiment moderne, veillé par la figure tutélaire de Zarathoustra, brûle un feu allumé il y a près de 1 500 ans, le plus ancien feu en activité dans l’Iran d’aujourd’hui.
La
Grande Mosquée du vendredi rappelle fortement par sa façade embellie de faïences multicolores les médersas du Régistan de Samarcande. Le fuseau de ses minarets pointe haut dans le ciel d’azur de Yazd. Ils dominent le réseau serré des ruelles de la vieille ville, labyrinthe serpentant entre les maisons de pisé et de brique.
L’après-midi, le
palais de Dowlat-Abad nous invitera au repos au sein de son
jardin persan où s’élève un pavillon extraordinaire rafraîchi en permanence par sa
tour des vents, haute de près de 34 mètres. Ainsi, comme les souverains Zand déjà croisés à Chiraz, nous bénéficierons du premier climatiseur naturel au monde !
Nuit à Yazd. J 11 - Mardi 16 novembre 2021 Now Gonbad – Nain – Ardestan – Ispahan (415 km)Nous quitterons Yazd pour Ispahan, traversant la zone désertique du centre de l’Iran.
A
Now Gonbad, en bordure du désert, subsiste un ensemble de
caravansérails particulièrement bien conservés. Leur architecture noble et sobre est là pour nous rappeler combien ces relais étaient essentiels aux caravanes de dromadaires ou de chameaux parcourant la
Route de la Soie.
Plus au nord,
Nain est une cité dont le patrimoine monumental traditionnel a été préservé : autour d’un ancien château sassanide se dressent encore une splendide
mosquée et de nombreux édifices. L’un d’eux est un
husseniye, spécialement construit pour la représentation théâtrale religieuse commémorant le martyre du chiite Hussein, le fils d’Ali assassiné à Kerbala, en Irak, en 680 par les Omeyyades sunnites.
Une longue halte sera nécessaire pour admirer, à
Ardestan, la
mosquée du vendredi, l’une des plus anciennes du pays. Elle fut fondée sur l’emplacement d’un temple du feu zoroastrien, éclatant exemple de la continuité des cultes. Elle est aussi la première à avoir popularisé le plan persan, fait d’une vaste cour ponctuée d’iwans monumentaux.
Le trajet sur le plateau iranien vers Ispahan ne sera qu’une formalité, tant nous serons impatients de rallier la plus belle ville d’Iran.
Nuit à Ispahan. J 12 - Mercredi 17 novembre 2021 IspahanEn transférant sa capitale à
Ispahan en 1598, Shah Abbas engendra la prospérité de cette cité. Il se consacra à l’érection de palais et mosquées avec un tel enthousiasme qu’Ispahan s’imposa, au XVIIe siècle, comme la plus belle ville du monde, toute forfanterie mise à part. La nouvelle ville, conçue selon un urbanisme grandiose, connut alors une période de richesse exceptionnelle. L’écroulement en 1722 de la dynastie séfévide, héritière de Shah Abbas, marqua le déclin de la cité, réduite jusqu’à nos jours au rang de capitale provinciale. Mais une capitale de deux millions d’habitants, truffée des splendeurs de son glorieux passé !
Deux journées ne seront pas de trop pour en venir à bout. Nos visites y seront réparties en fonction des ouvertures des sites.
La
place Meidan-e Shah (Unesco) a été voulue par Shah Abbas Ier. Par ses dimensions et son harmonie elle mérite pleinement son autre nom de Naqsh-e Djahân : l’ «
Image du Monde ». Elle est bordée de prestigieux monuments.
La
mosquée du Roi est certainement le monument le plus célèbre d'Iran. Elle s’ouvre sur la place par un somptueux portail à iwan, qui répond à celui menant dans le plus
grand bazar de la ville, tout bruissant d’activité. On ne sait ce que l’on doit admirer le plus : la décoration de céramique émaillée qui joue avec la lumière du soleil, la puissance de sa coupole ou le calme de ses cours-jardins.
Le
palais d’Ali Qapu (La Haute Porte) a été bâti sur un ancien pavillon timouride du XVe siècle. Sa terrasse en surplomb de la place révèle une vue merveilleuse sur les coupoles et les minarets qui jaillissent de partout.
Le joyau de la place est sans doute la
mosquée du Cheikh Lotfallah. Il s’agit d’une mosquée privée dont l’usage était réservé à la famille royale. Son dôme de mosaïques de faïence est d’une beauté époustouflante, tout comme la lumière intérieure, distillée par des fenêtres savamment disposées.
A l’autre extrémité du bazar, le complexe de la
mosquée du Vendredi (Unesco) illustre plus de cinq siècles d’art islamique. La salle de prière du temps des seldjoukides (XIIe siècle) est une merveille, mais on reste aussi sans voix devant le mihrab d’Oldjaïtou, le souverain mongol déjà rencontré à Soltaniyeh. Sa décoration de stuc est une véritable symphonie de motifs géométriques et calligraphiques.
Le
pavillon aux quarante colonnes reflète son élégance dans les eaux d’un grand bassin. La salle de réception est ornée de fresques de batailles et de fêtes, où l’on voit que le vin réputé de Chiraz ne manquait pas sur les tables du XVIIe siècle !
La rivière souvent à sec qui traverse Ispahan est enjambée par trois ponts dont deux datent également du temps de Shah Abbas, infatigable bâtisseur. Ce sont des merveilles d’architecture qui permettent de gagner le
quartier arménien de Djolfa où vit depuis le XVIIe siècle une importante communauté installée en ce lieu par Shah Abbas, qui voulait enrichir sa ville de commerçants, d’artistes et d’artisans compétents.
Nuit à Ispahan. J 13 - Jeudi 18 novembre 2021 IspahanPoursuite des visites d'Ispahan.
Nuit à Ispahan.
J 14 - Vendredi 19 novembre 2021 Natanz – Kachan – Téhéran (495 km)Nous traverserons la région qui se situe en bordure de la grande
dépression désertique du Dasht-e Lut, avant d’arriver à
Kachan.
Nous évoquerons aussi les périodes les plus anciennes de l’histoire iranienne devant le site emblématique de
Tepe Sialk où Roman Ghirshman mit en évidence, en 1930, la succession des peuples qui vinrent habiter le plateau iranien.
Bagh-e Fin (Unesco) est l’un des plus beaux jardins persans, réalisé par Shah Abbas qui aimait s’y détendre. Nous ferons de même, autour d’un thé, et nous comprendrons combien le nom de paradis donné aux jardins persans depuis les Achéménides est loin d’être un terme galvaudé.
En fin d’après-midi, nous reprendrons la route jusqu'à l'aéroport international de Téhéran d'où nous prendrons un vol avec escale pour Paris dans la nuit.
Nuit en vol. J 15 - Samedi 20 novembre 2021 ParisArrivée à Paris dans la matinée.