J 1 - Jeudi 19 juin 2025 Paris – JakartaVol pour
Jakarta.
Nuit en vol.
J 2 - Vendredi 20 juin 2025 Jakarta – YogyakartaArrivée à Jakarta et transit pour
Yogyakarta avec atterrissage en fin de matinée. Déjeuner en cours de transfert vers la ville.
Capitale culturelle de Java et principal berceau de la civilisation javanaise, Yogyakarta s’est constituée gardienne des traditions de l'île et a su maintenir vivant l’héritage artistique des royaumes anciens. La province de Yogyakarta est d'ailleurs la seule en Indonésie qui soit toujours dirigée par un sultan qui est le gouverneur.
Une première
approche de détente nous permettra de nous imprégner de l'atmosphère de cette ville où le pittoresque éclate au milieu d’une population nombreuse et animée. Depuis l'avenue commerçante Jalan Malioboro, nous gagnerons la
Grande Mosquée, construite en 1773 sous Hamengkubuwono Ier et reconnaissable à son toit à triple pente, caractéristique de l'architecture musulmane à ses débuts.
Nuit à Yogyakarta.
J 3 - Samedi 21 juin 2025 YogyakartaAu cœur des quartiers anciens de Yogyakarta, nous visiterons le
musée Sono-Budoyo qui présente, outre des éléments issus des temples de la région, de nombreux objets liés à une tradition florissante : figures de Wayang (théâtre d'ombres) et batiks. Pour ces derniers, nous assisterons à leur élaboration dans un
atelier de la ville.
Sur la place Alun-Alun, le
Kraton, bâti en 1756, est encore aujourd'hui la résidence du sultan de Yogyakarta et de sa famille. Il est constitué d'une succession de sept cours le long desquelles s'ordonnent des pavillons dont le plus beau, le Bangsal Kencana, symbolise la montagne sacrée.
Nous découvrirons aussi les vestiges du
Taman Sari, ancienne résidence d'agrément des sultans au XVIIIe siècle, réputée pour ses plans d'eaux et son étonnante mosquée circulaire. Aujourd'hui, ce vaste ensemble est aussi occupé par les petites maisons des « abdi dalem » ou serviteurs du sultan qui ont droit de jouissance des lieux.
NB : Les jours de fermeture des sites sont très fluctuants. Si musée et Kraton étaient clos ce jour, nous intervertirions les visites avec quelques temples du lendemain.Nuit à Yogyakarta.
J 4 - Dimanche 22 juin 2025 Yogyakarta – Borobudur (50 km)Renaître dans le continent du sud – Jambudwipa – est le rêve des hindous ainsi que des bouddhistes. Située au sud du volcan Merapi – assimilé par les anciens dynastes de Java central au Mont Meru, l’olympe des « dieux asiatiques » –, la vallée de Yogyakarta était comparable au Jambudwipa. Ainsi, le long de la route qui mène à Prambanan s’égrène un chapelet de temples qui mêlent les iconographies hindouistes et bouddhiques et expriment des styles architecturaux chaque fois renouvelés.
Nous découvrirons toutes les variations sur le thème du candi – temple en javanais –, du
candi Kalasan au
candi Plaosan avant d’arriver au cœur de
Prambanan (Unesco). Cet ensemble impressionnant constitue la seconde merveille de Java. Construit au IXe siècle, il s'agit d'un remarquable espace sacré constitué de nombreux sanctuaires disposés autour d’un édifice principal élevé à la gloire de Shiva. Ceux de Brahma et de Vishnou restituent toute la splendeur de cette architecture hindoue unique à Java.
Tout près, le
candi Sewu est l’un des plus vastes ensembles de la région et n’abrite pas moins de 249 constructions, dont la principale était dédiée au boddhisattva Manjusri.
Continuation vers Borobudur (1h de route)
Nuit à Borobudur.
J 5 - Lundi 23 juin 2025 Borobudur et temples environnants (25 km)Borobudur (Unesco), le joyau de Java, est le plus grand temple bouddhique du monde, superbement restauré par l’Unesco. Construit aux VIIIe et IXe siècles, Borobudur est une véritable montagne de pierre sculptée dont les reliefs retracent l’histoire du Bouddha : soin du détail, variété des sujets, qualité du travail, tout se conjugue pour que ce gigantesque livre de pierre s’impose comme l’une des merveilles du genre qui combine dans son architecture la forme traditionnelle du stupa, celle du temple-montagne et la symbolique du mandala.
Le temple voisin de
Mendut, de proportions plus modestes, complétera cette visite. Il abrite une représentation plutôt rare du Bouddha "assis à l'occidentale", de grande dimension et extraite d'un bloc monolithe.
Le
candi Pawon, le petit dernier, constituait lui aussi une station du chemin initiatique conduisant vers l’apothéose qu’est Borobudur. Il est remarquable pour la finesse des sculptures de son « arbre de vie ».
Nuit à Borobudur.
J 6 - Mardi 24 juin 2025 Borobudur – Selo – Kudus – Rembang (235 km)Pour atteindre la côte nord de Java, nous nous glisserons dans la grande échancrure séparant les
volcans Merapi et Merbabu. Par beau temps, la vue y est époustouflante, le Merapi fumant paresseusement.
Viendra alors le temps du
Pasisir, littoral septentrional de l’île, terre de toutes les venues.
Kudus fut l’une des premières cités à être islamisée au XVIe siècle et son
minaret ne déparerait pas dans un temple balinais ! Il est fort possible que mosquée et tombes englobent un site préislamique, l’ensemble constituant un passionnant témoignage du passage de l’hindouisme à l’islam en ce siècle charnière.
Quant au
Kauman, « la ville arabe », elle est très marquée dans sa javanité : hautes maisons aux faîtes joliment décorés et aux devantures coulissantes, merveilles de bois sculpté. Mais d’autres édifices ne manquent pas d’intérêt, tel le
Langgar Bubrah qui serait la plus vieille structure de Kudus, faite de briques parfois sculptées, et peut-être l’une des premières chapelles musulmanes de quartier installée sur un petit temple hindou. La mosquée
Wali Jepang, récemment rénovée, est un bijou d’architecture javanaise dont le toit à étages multiples rappelle le mont Meru des anciens temples javanais.
Continuation vers Rembang.
Nuit à Rembang.
J 7 - Mercredi 25 juin 2025 Rembang – Lasem – Ngawi – Ponorogo (220 km)A quelques encablures de Rembang,
Lasem est une étonnante petite cité. La tradition raconte que des Chinois débarquèrent ici pour la première fois. L’agglomération est d’ailleurs surnommée «
la petite Chine de Java ». Un cours d'eau permettant l'exportation des produits de l'arrière-pays que venaient chercher des marchands étrangers, et l'essor d'un pouvoir local, représentent un schéma classique de développement des villes du Pasisir. Elle prit son essor au XIXe siècle, à l'époque de la contrebande de l'opium et de la production de batiks, très recherchés aujourd’hui pour leur graphisme, reflet ici de la rencontre des cultures. La ville compte plusieurs
temples chinois et nous déambulerons le long des ruelles bordées de hauts murs dissimulant la vie privée ou quelque atelier de batiks. Un vent de nostalgie et une page importante de l’histoire de Java.
Poursuite vers
Ngawi et arrêt au
Fort Van Den Bosch. Au XIXe siècle, Ngawi était le centre de commerce de l'Est de Java et s’en emparer était un objectif des Hollandais. Ce fut fait en 1825, lors de « la guerre de Java » menée par le prince Diponegoro qui était violemment opposé à la présence néerlandaise. Pour protéger cet axe, les colonisateurs construisirent le fort, au confluent du fleuve Bengawan Solo et de la rivière de Madiun. Il fut aussi occupé par les Japonais avant d’être abandonné, délabré puis récemment restauré.
À environ deux heures de route se dresse la bourgade de
Ponorogo célèbre pour un type de danses bien particulier, le
reog. C’est à l’approche du Nouvel An javanais que se tient de nuit le
festival national où se produisent les troupes les plus prestigieuses. Outre l’historiette subjacente, le plus impressionnant est le « Singo Barong », le plus grand masque au monde, réplique d’une tête de tigre orné de plumes de paon. Pesant 30 à 40 kg, le danseur le portera par la seule force de ses dents, tout en le faisant vibrer. C’est homme est alors crédité de capacités et forces surnaturelles combattant le mal.
Nuit à Ponorogo.
J 8 - Jeudi 26 juin 2025 Ponorogo – Candi Penataran – Puhsarang – Kediri (160 km)Direction plein Est (3h de route), vers le
temple de Panataran, le plus vaste ensemble religieux de l'époque indo-bouddhique de Java-Est et le temple royal de la dynastie de Mojopahit. Construit principalement au XIVe siècle, il étire ses trois cours en direction du volcan, en cette époque de syncrétisme où la javanité s’affirme par ses représentations dans le style du théâtre d’ombres, que l’Inde reste présente par le Ramayana ... et que les ancêtres déifiés règnent au sommet des volcans. Le plus bel exemple de « la religion de Java ».
Une autre source d’étonnement nous attend …. La religion catholique vécut à Java un grand élan à partir de la fin de XIXe siècle, du fait des missionnaires du Brabant. Nombreux furent alors les phénomènes d’inculturation pour faire accepter la nouvelle foi aux populations locales. Un très bel exemple se trouve à
Puh Sarang où une église offre ses statues dans le style hindou – tout en présentant une copie de la grotte de Lourdes – alors que le Chemin de Croix s’échappe au milieu des rizières en terrasses…
Restent quelques kilomètres avant le centre-ville de
Kediri dont l’activité primordiale est la fabrication des cigarettes aux clous de girofle.
Nuit à Kediri.
J 9 - Vendredi 27 juin 2025 Kediri – Pamenang et le Nouvel An javanais – Temples de Surowono et Tegowangi – Kediri (60 km)« Dino Mulyo », les jours nobles, sont célébrés par les Javanais pour honorer Gusti, le créateur de l’Univers ; c’est ainsi que Suro, le premier de l’An traditionnel, est primordial. La population se déplace vers les lieux sacrés pour y prier, s'y recueillir et y faire des offrandes. La préparation spirituelle inclut le jeûne et le « melekan » ou nuit de méditation, seul ou en communauté. Ainsi peut-on espérer être protégé pour les mois à venir...C’est dans ce cadre que l’on vénère les grands dynastes du pays, ayant fait preuve de bravoure. Dans la région de Kediri, un endroit incontournable est le «
petilasan » de Joyoboyo, roi de Java-Est qui régnait au XIIe siècle. C’est là qu’il aurait atteint la libération de son âme associée à la disparition magique de son corps.
Une
procession solennelle au son du gamelan va se former et des dizaines de danseuses et jeunes filles en costume traditionnel vont porter les «
pusaka » ou armes historiques vers ce lieu mystérieux afin qu’elles se revivifient par le «
jamasan » ou ondoiement sacré.
Nous poursuivrons par les
temples hindous de Surowono et Tegowangi, datant tous deux de l’apogée de Mojopahit, le XIVe siècle. Ils ont en commun d’être des mémoriaux où des rois furent déifiés sous les traits de leur dieu préférentiel. Ce fut aussi, pour les sculpteurs, l’occasion d’exprimer les thèmes fondamentaux hérités de l’Inde ou des légendes locales en d’étonnants bas-reliefs suivant la découpe des marionnettes.
Nuit à Kediri.
J 10 - Samedi 28 juin 2025 Kediri – Volcan Kelud – Surabaya / Makassar (190 km)Escapade nature, en voiture puis à moto (court trajet), vers le
volcan Kelud qui en 2014, suite à sa dernière éruption, a changé de tête ! Le lac de cratère a été pulvérisé dans les airs, la lave a imposé ses coulées et les pics alentour sont depuis bien torturés.
Route rapide vers l'
aéroport de Surabaya et vol pour Makassar en fin de journée. Trajet vers le centre-ville de la capitale de Sulawesi-Sud pour emménager à l’hôtel.
Nuit à Makassar.
J 11 - Dimanche 29 juin 2025 Makassar – Tana Beru – Bira (200 km)Makassar, l'ancienne Ujung Pandang, est la capitale de
Célèbes-Sud / Sulawesi Sud. Dès le XVIe siècle, avec la venue des puissances occidentales, sa situation géographique en fit la plaque tournante de l'Archipel, tendance qui s'accrut au fil du temps. Nous nous rendrons au
port traditionnel où sont ancrés les
penisi, voiliers typiques des Bugis sillonnant les mers pour approvisionner diverses îles indonésiennes. Nous continuerons par la visite du
musée La Galigo, bonne introduction à la culture des Bugis et Makassar, peuples de la mer s'opposant aux Torajanais, peuple de la terre.
Nous pointerons ensuite vers l’extrême de la péninsule Sud-Ouest. Massif corallien surélevé, cet appendice déshérité tire ses maigres revenus des salines et de l’aquaculture. En cours de route, nous ne manquerons pas les
tombes des rois de Binamu dont la conversion à l’islam fut tardive, au XVIIe siècle. Leur structure d'ensemble et leur décor, parfois phallique ou anthropomorphique, montrent que l'islam des premiers temps s’est accordé à des croyances et à des rituels plus anciens. Le roi trône sur sa tombe alors que le soubassement de celle-ci narre ses plaisirs et activités.
A
Tanaberu, le décor s’anime autour de ses chantiers navals produisant des
penisi, voiliers d’un autre temps, et faisant des Bugis le peuple du « dernier empire de la voile ».
Nuit à Bira.
J 12 - Lundi 30 juin 2025 Bira – Tanatowa – Bone et rituel des prêtres Bissu – Sengkang (370 km)Un univers étrange vous attend à
Tanatowa où vivent les Konjo, à l’écart volontaire du monde moderne, perpétuant en un musée vivant les traditions préislamiques. La règle est stricte : vêtements sombres, maisons de végétal alors que le chef spirituel régit sa communauté.
Comme son nom ne l’indique pas, le
sultanat de Bone est d’aussi d’essence préislamique.
Convertis tardivement à l’islam, certains descendants du prince fondateur Arung Palakka, maintiennent des coutumes ancestrales régies par la présence de Bissu ou prêtres travestis. Leur mission consiste à vénérer les
arajang, objets tombés du ciel avec la noblesse bugis, et à prier les esprits protecteurs de la royauté. Vivement combattus par les musulmans extrémistes, c’est à titre privé que nous les inviterons à danser pour nous en un
rituel saisissant.
Nuit à l’hôtel de Sengkang.
J 13 - Mardi 1er juillet 2025 Sengkang (Lac Tempe) – Rantepao (210 km)Tôt le matin, une promenade en pirogue à moteur sur le
lac Tempe nous permettra d'approcher les villages bugis le long de ses rives. Sur cette vaste étendue d’eau, d'ingénieux systèmes de pêche se pratiquent, variant selon les saisons, alliant nasses, filets et divers pièges. Les jacinthes d'eau y sont aussi exploitées de sorte que des maisons flottantes servent de cabanes de repos.
Nous découvrirons les
ateliers de soie de Sengkang, aux couleurs chatoyantes réservées aux vêtements d’apparat, avant de nous hisser vers les « terres d’en-haut » du
pays toraja.
Installation pour
trois nuits à l’hôtel Santai.
J 14 - Mercredi 2 juillet 2025 Autour de RantepaoTrès connue, trop souvent galvaudée, la
terre torajanaise demeure un lieu enchanteur et mystérieux.
Les « rante », champs de menhirs érigés lors des grandes cérémonies mortuaires, vieux cimetières accrochés aux falaises où président les tau-tau, effigies des ancêtres nobles déifiés, et les « tongkonan », maisons claniques gardiennes de la tradition, sont le reflet des croyances Aluk Todolo propres aux Torajanais du centre.
Au cours de ces découvertes, nous essaierons de nous familiariser avec ce monde hiérarchisé et complexe qui sut s’adapter aux religions venues de l’extérieur et essentiellement au christianisme. En contrepartie, celui-ci dut aussi fermer les yeux sur des pratiques …qui n’ont rien de catholiques ! C’est ainsi que purent se maintenir les grandes cérémonies mortuaires nécessitant le sacrifice de buffles pour conduire l’âme dans l’au-delà.
Au hasard de nos pérégrinations, peut-être pourrons-nous assister à ce
rituel à la fois digne et impressionnant.
Si les grands classiques seront au programme : Lemo, Lombok, Bori ... c’est partiellement à pied que nous visiterons cette région, en
petites promenades, pour éviter les zones touristiques. Pics agressifs, rizières verdoyantes et rivières tumultueuses se marient avec bonheur alors que les villages, marqués par la proue des « tongkonan », ponctuent joliment la ligne d’horizon.
Nuit à l’hôtel Santai.
J 15 - Jeudi 3 juillet 2025 Autour de RantepaoComplément de visites en
pays toraja.
Nuit à l'hôtel Santai.
J 16 - Vendredi 4 juillet 2025 Rantepao – Palopo ou Bittuang / Makassar / JakartaVol de retour via Bittuang ou Palopo, en direction de Makassar.
Transit pour Jakarta.
Nuit à Jakarta.
J 17 - Samedi 5 juillet 2025 Jakarta – ParisVol pour Paris.