J 1 - Lundi 4 août 2025 Paris – Tirana – Dürres – Berat (135 km)Vol pour
Tirana.
Sitôt arrivés, nous partirons pour
Durrës, l’ancienne Dyrrachium, qui est aujourd'hui le principal port du pays. Dressée sur un promontoire, elle devint une tête de pont pour le franchissement de l’Adriatique au temps de l’Empire romain. Elle était le point de départ de la via Egnatia, le point de passage des légions partant vers l’Orient et fut la terre d'exil de Cicéron... Nous découvrirons quelques-uns des vestiges de la ville romaine, en particulier son
amphithéâtre bien conservé.
Nous gagnerons ensuite
Bérat (Unesco), ville-musée aux maisons suspendues sur les pentes d'une colline abrupte. La ville eut son heure de gloire au XVIe siècle : connaissant une grande prospérité, elle assura le développement d’une brillante école d’art byzantin sous la direction du peintre Onufre. Cet essor artistique se prolongea tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles. Bérat en porte encore de nombreux témoignages : la citadelle qui abrite le
musée national des icônes Onufri installé dans l'ancienne cathédrale, mais aussi le
quartier de Gorica autour de l’église Saint-Spiridon.
Nuit à Bérat.
J 2 - Mardi 5 août 2025 Apollonia d'Illyrie – Byllis – Vlora (190 km)Pour commencer la journée nous partirons découvrir le
monastère d'Ardenica, fondé au XIIIe siècle sous les empereurs Paléologue, et seul monastère orthodoxe d’Albanie à être encore en activité. Protégé par une enceinte triangulaire originale, son église fut rebâtie en 1743 sur le modèle d’une basilique byzantine et ornée de fresques par les prestigieux frères Zografi, formés au mont Athos. Ces fresques témoignent des exigences esthétiques d’une bourgeoisie commerçante en plein essor qui conduit à une élaboration nouvelle du contenu traditionnel à travers des formes artistiques en rupture avec la tradition byzantine.
Nous nous dirigerons ensuite vers le site agreste d'
Apollonia, ville défendue par une double enceinte qui fut fondée au début du VIe siècle avant J.-C. par des colons grecs venus de Corcyre et de Corinthe, à un emplacement stratégique entre les rivières Vjosa et Seman. La bonne société coloniale sut faire de la ville un centre culturel où le jeune Octave – le futur Auguste – vint se former en 45 avant J.-C.. Demeurée cité grecque, alors que Dyrrachium recevait le statut de colonie romaine, Apollonia connut un renouveau extraordinaire au IIe siècle après J.-C., époque de la construction d'un nouveau centre monumental avec odéon, bouleutérion, arc de triomphe... Ce fut également l’époque de l’édification des grandes villas sur le versant ouest de la ville, dont beaucoup restent encore à dégager. Toute une architecture, une sculpture apolloniate se met en place, qui a laissé des monuments exceptionnels, comme le
portique aux dix-sept niches, le grand nymphée ou
La Descente aux enfers conservée aujourd’hui sous le portique du
monastère Sainte-Marie. En effet, la cité fut détruite par un séisme au milieu du IVe siècle. Au Moyen Age, un monastère s’installa sur les ruines de cette ville antique, disposant ainsi d’une carrière de pierres déjà taillées.
L’après-midi, nous partirons en direction de Ballsh et du site antique de
Byllis, installé sur les derniers contreforts du massif de Mallakaster. Cette région, déjà bien connue dans l’Antiquité, était occupée par une tribu illyrienne, celle des Byllins qui avaient installé là leur capitale, Byllis. L’
agora et son
théâtre montrent l’impact culturel des cités grecques voisines sur les villes indigènes. Le site recèle également les vestiges de basiliques paléochrétiennes de l’époque de Justinien. En fin de journée, nous partirons vers Vlora.
Nuit à Vlora.
J 3 - Mercredi 6 août 2025 Vlora – Saranda (125 km)Nous prendrons la route vers le sud du pays en direction de Saranda. Avant de quitter la ville, nous visiterons la petite
mosquée de Murat qui aurait été construite d'après un plan du grand Sinan, l’architecte génial de la mosquée de Soliman le Magnifique à Istanbul.
Nous ferons aussi un arrêt au
château de Porto Palermo, forteresse à l'histoire particulièrement complexe qui domine une verdoyante péninsule entourée d'eaux turquoises.
A l'arrivée à
Saranda, nous irons découvrir le
Tekke Dede Reshat Bardhi, où nous ferons connaissance avec le bektachisme, courant de mystique soufie reconnue en tant que "religion" à part entière par l'Etat albanais.
Nuit à Saranda.
J 4 - Jeudi 7 août 2025 Butrint – Hadrianopolis – GjirokastraLe matin, nous atteindrons Butrint en empruntant une petite route qui réserve de beaux panoramas sur l’île de Corfou. L'antique
Bouthrotos (Unesco), situé à l'extrémité d'un promontoire, reste l'un des sites les plus marquants d’un voyage en Albanie : il l’était déjà probablement dans l’Antiquité puisque Virgile y fit s’arrêter Énée lors de son périple et que Racine y situe son Andromaque. Bouthrotos fut successivement le siège florissant d’une colonie grecque, d’une ville romaine, puis d’un évêché byzantin. La ville fut abandonnée à la fin du Moyen Âge en raison de la présence des marécages, c'est pourquoi le site demeure représentatif de chaque période de son développement. Les ruines, joliment ensevelies sous les oliviers, présentent de très beaux ensembles urbains :
théâtre – dont l'
orchestra est constamment recouverte d'eau à cause des infiltrations marines, ce qui rend la visite très romantique –
thermes, remparts,
baptistère aux mosaïques paléochrétiennes, ainsi qu'une belle église vénitienne.
Sur la route en direction du nord, nous ferons un arrêt au
Monastère orthodoxe de Mesopotam, duquel s'est conservée la caractéristique l'église byzantine Saint-Nicolas, édifiée en 1225 en réutilisant les matériaux d'un temple païen préexistant.
L'après-midi nous gagnerons
Hadrianopolis, cité romaine du IIe siècle. Le site abrite encore les ruines d’un théâtre, d'un temple et d'un complexe thermale.
Route vers
Gjirokastra (Unesco), rare exemple de cité ottomane parfaitement préservée. Berceau de l'écrivain Ismaïl Kadaré, cet ancien village, devenu l’une des villes les plus importantes du Sud de l’Albanie, reste l’un des plus beaux et des plus typiques de la région avec ses
maisons-forteresse à deux étages, les kulas, couvertes de lauzes grises qui furent surtout édifiées au XVIIe siècle.
Nuit à Gjirokastra.
J 5 - Vendredi 8 août 2025 Gjirokastra – Korça – Voskopojë (125 km)En traversant de magnifiques paysages de montagnes, nous arriverons à
Korça, au pied des monts Moravë, pour le déjeuner. Cette cité albanaise connut bien des vicissitudes lors de la première guerre mondiale et fut prise par les Grecs avant d'être occupée par les Austro-Hongrois, puis à nouveau par les Grecs et, enfin, par les Français qui la contrôlèrent de 1916 à 1920. Après avoir rappelé ces épisodes devant le cimetière français, nous visiterons le célèbre
musée national d'art médiéval, dont la riche collection d’icônes est sans équivalents dans les Balkans. Depuis 2016, il est installé dans un beau bâtiment conçu par l'architecte allemande Julia Bolles-Wilson.
Nous ferons ensuite une excursion au village valaque de
Voskopojë qui devint, au XVIIIe siècle, une ville prospère en relation avec Budapest ou encore Vienne... La ville s’est parée de nombreuses églises qui témoignent d’une recherche décorative très élaborée, d’influence hispano-italienne.
Retour et
nuit à Korça.
J 6 - Samedi 9 août 2025 Korça – OhridEn début de matinée nous gagnerons le sud du lac d'Ohrid et franchirons la frontière avec la Macédoine. Nous ferons une halte au
monastère de Sveti Naum fondé au début du Xe siècle. Dédié aux archanges Gabriel et Michel, il est niché sur une falaise dans un cadre magnifique.
Ensuite, un trajet en bateau d'environ une heure et demi nous conduira jusqu'à Ohrid, joyaux des Balkans. Quel plaisir de traverser le lac éponyme qui cache sous ses eaux une ville lacustre préhistorique !
Erigée au XIe siècle en évêché autocéphale,
Ohrid (Unesco) entretint tout au long de son histoire des rapports privilégiés avec Constantinople : la ville dissimule aujourd’hui encore des chefs-d’œuvre d’un art byzantin directement inspiré par la capitale.
La visite d'Ohrid nous occupera tout l'après-midi. Depuis la
citadelle qui surplombe la cité, nous flânerons dans la
vieille ville en empruntant ses ruelles médiévales bordées de maisons du XVIIe et du XVIIIe, fruit d'une bourgeoisie enrichie par la
pax ottomanica. De temps à autres, nous admirerons une des nombreuses églises d'Ohrid, célèbres pour leurs fresques médiévales qui n'ont rien à envier à celles de Constantinople : celles du narthex de la
cathédrale Sainte-Sophie, réalisées au XIe siècle par des artistes de Byzance, en sont la parfaite illustration.
Nuit à Ohrid.
J 7 - Dimanche 10 août 2025 Ohrid – Lin – Tirana (150 km)Avant de rallier Tirana, nous ferons halte au
site archéologique de Lin. Situé côté albanais sur la rive nord du lac, il dévoile les ruines et les fondations d'une église paléochrétienne dotée de quelques mosaïques datant du Ve-VIe siècle. Les motifs animaliers, géométriques ou floraux nous révèlent les canons esthétiques des communautés chrétiennes de la région.
Tirana fut fondée au début du XVIIe siècle par le général ottoman Süleyman Pacha qui fit édifier, dit-on, une mosquée, un hammam et une boulangerie pour constituer le noyau de la cité. La ville se développa lentement jusqu'à ce qu'elle soit choisie comme capitale de l'Albanie en 1920. Le roi Zog Ier fit alors réaménager la ville par des architectes italiens. Tirana connut un important développement industriel après la seconde guerre mondiale, avec l'aide des Soviétiques, puis de la Chine communiste. Une promenade dans le cœur historique de la ville nous permettra de découvrir les secrets de la capitale albanaise.
Nuit à Tirana.
J 8 - Lundi 11 août 2025 Tirana – ParisLe matin, vol pour Paris.