La Préhistoire a laissé à Malte les témoins d'une extraordinaire civilisation mégalithique unique au monde. Contemporains des pyramides d'Egypte, bâtis en pierres cyclopéennes, les grands temples de Malte continuent de défier le temps. Leur forme de trèfle polylobé est peut-être une représentation cosmique de l'univers ou de l'homme, selon l'imaginaire des représentants d'une culture qui a préservé une part de ses mystères. A Tarxien, on reste impressionné par la puissance de ces architectures, faites de blocs soigneusement disposés, supportant des linteaux lourds de centaines de tonnes. Cependant, la construction préhistorique la plus surprenante de l'île est sans doute l'hypogée d'Hal Saflieni. Remontant en partie au troisième millénaire, creusée dix mètres sous terre, sa chambre oraculaire renfermait des milliers de corps, sous des « voûtes » parfaitement lisses imitant le dispositif des temples. C'est véritablement avec l'arrivée des chevaliers de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, dit « de Rhodes » et dès lors « de Malte », que l'archipel maltais, rompant avec son isolement insulaire, va se donner les moyens de vivre à l'heure européenne. Chassés de Terre sainte en 1291, installés à Rhodes pendant plus de deux siècles, les chevaliers sont à nouveau chassés de cette île en 1522 par les forces de Soliman le Magnifique. Commencent quelques années d'errance auxquelles Charles-Quint met fin en 1530 en leur offrant l'île de Malte. Pendant un siècle, sous l'impulsion de grands maîtres particulièrement dynamiques, la Valette, la capitale, est remodelée de fond en comble, puissamment fortifiée, et ses rues se couvrent de palais baroques. En témoignent par exemple les façades des auberges de Castille et León ou d'Italie, qui accueillaient les visiteurs appartenant à ces « nations ». Il en résulte une ville qui est un curieux mélange d'austérité espagnole et de magnificence italienne, au charme de laquelle il est bien difficile de ne pas succomber. Selon certains, Malte tirerait son nom du grec mela, « le miel », ou de melita, « l'abeille ». Réalité ou légende, peu importe, puisque la couleur feu de son sol et le jaune paille de ses constructions constituent une palette dorée qui évoque le nectar sacré. Découvrir les villes maltaises sous le soleil est toujours un enchantement. Depuis Sliema, vue de la mer, La Valette, avec ses remparts, palais, dômes et clochers couleur de miel, semble un trait d'union minéral entre l'eau et le ciel. Derrière son nom d'origine arabe, toisant la plaine du centre de l'île depuis son éperon rocheux, Mdina l'aristocratique conserve un air de fierté castillan. Sa cathédrale, dédiée à saint Paul, rappelle le passage de l'apôtre sur l'île. Autre joyau, Rabat ramène à l'origine du christianisme dans l'île, dans ses catacombes, labyrinthe de corridors étroits. Une certaine nonchalance levantine fait partie du charme de Malte, mais la diplomatie souriante de votre conférencier Clio, impatient de vous faire partager son enthousiasme pour l'archipel, saura bousculer gentiment la sérénité des Maltais !