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La Grande-Bretagne
De l'Angleterre au Royaume Uni

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Première puissance du monde au XIXème siècle, l'Angleterre a su combiner les atouts que lui offrait la nature – son insularité, ses ressources charbonnières – avec les opportunités que lui offrit l'Histoire – la division de ses adversaires continentaux, sa maîtrise des espaces maritimes et coloniaux – pour imposer son hégémonie et construire, au delà des océans, un espace « anglo-saxon » dans lequel s'inscrivent ses anciens dominions du bout du monde et, dans une large mesure, une nation « états-unienne » qui lui doit beaucoup. Partagée aujourd'hui entre les solidarités européennes qu'elle observe toujours avec suspicion et les appels du grand large, elle peine à trouver sa place dans le monde en complète recomposition du début du XXIème siècle. Longtemps sûre d'elle-même et dominatrice, convaincue qu'elle appartient toujours au cercle restreint des grandes puissances, elle n'est pas prête à se fondre dans le creuset européen et maintient contre vents et marées une identité particulière.
Un archipel au large de l'Europe
Etendue sur 130 000 km2, l'Angleterre voit sa superficie augmenter jusqu'à 230 000 km2 si l'on y ajoute ses périphéries galloise et écossaise. Devenue ainsi la Grande Bretagne, elle se métamorphose en Royaume Uni si l'on y ajoute les 14 000 km2 de l'Irlande du Nord. L'archipel britannique comprenant la République d'Irlande - dont le territoire fut longtemps sous le contrôle de Londres - représente, lui, un espace de 313 000 km2. La Grande Bretagne s'émiette au nord en archipels secondaires, les îles Shetland, les Orcades et les Hébrides, auxquels il faut ajouter, à l'ouest et au sud celles de Man, d'Anglesey et de Wight, sans oublier, plus au large, les îles Scilly (ou Sorlingues) qui furent peut être les Cassitérides des Anciens.. Les îles anglo-normandes, au large de notre Cotentin, font également partie, historiquement du moins, de l'ensemble britannique. Etiré sur 1100 kms du 50ème au 60ème degré de latitude nord, l'archipel britannique occupe, non loin des côtes du continent européen, une partie du vaste plateau continental submergé lors du dernier recul glaciaire. Géologiquement, les iles britanniques sont donc bien européennes et les profondeurs qui les séparent du continent ne dépassent jamais 200 m. Ce qui signifie qu'elles étaient reliées à ce dernier il y a seulement quinze mille ans, au cours de la dernière glaciation de Würm..L'insularité ainsi établie a constitué, au cours de l'Histoire, une avantage essentiel à partir du moment où les souverains anglais ont su donner la priorité qui convenait à la puissance navale. Maîtresse de la mer, l'Angleterre a toujours été en mesure, depuis l'échec de l'Invincible Armada, de déjouer les tentatives de débarquement imaginées par les puissances continentales et les tentatives des Hollandais (au XVIIème, Ruyter vient menacer l'estuaire de la Tamise) des Français (à l'époque où les révolutionnaires rêvaient de réussir un débarquement en Irlande ou quand Napoléon installait le camp de Boulogne), ou des Allemands (quand Hitler imaginait l'opération « Lion de Mer »)demeurèrent toujours sans lendemain. Puissamment découpée par des rias au sud (le golfe du Wash, le canal de Bristol et l'estuaire de la Severn, ceux de la Humber et de la Mersey) et par des fjords au nord (le Firth of Forth ou le Firth of Tay), le littoral britannique présente un tracé favorable à l'utilisation de nombreux sites portuaires et il n'y a ,en Grande Bretagne, guère de localité située à plus de120 kms de la mer. Demeurée longtemps une terre périphérique de l'ancienne Europe, cet avant-poste du continent face aux horizons atlantiques (le nom du cap Lands'End est en lui-même tout un programme) va ensuite, quand s'est réalisée, à partir du XVIème siècle, la première ouverture du monde, profiter pleinement de cette situation pour apparaître comme une étape obligée sur les routes maritimes tracées à travers un Océan devenu, avec la colonisation de l'Amérique, le centre de gravité de la planète. Le relief de la Grande-Bretagne présente une allure générale dissymétrique, avec des massifs anciens au nord et à l'ouest, des plaines et des collines au sud-est. L'Ecosse est ainsi formée de hautes terres, ou Highlands, coupées en deux par des basses terres (Lowlands). C''est dans les hautes terres du nord, dans les Monts Grampians, que se dresse, à 1341 m d'altitude, le Ben Nevis, le point culminant de l'archipel alors que, en Angleterre même, les monts Cheviot et les massifs du Cumberland et des Pennines sont nettement moins élevés (850 m maximum). Les monts du Pays de Galles peuvent en revanche atteindre mille mètres alors que, au sud, les modestes hauteurs de la péninsule de Cornouaille rappellent celles de notre massif armoricain. Nés des plissements calédonien et hercynien contemporains de l'ère primaire, ces reliefs ont été pénéplanés à plusieurs reprises avant d'être disséqués par les vallées fluviales ou creusés par les glaciers quaternaires qui - en y laissant lacs et fjords ( loch et firth) - ont donné à l'Ecosse sa physionomie si particulière. Au sud-est, c'est le vaste bassin sédimentaire anglo-flamand, séparé aujourd'hui en deux parties par la Mer du Nord et la Manche, qui donne au bassin de Londres son allure caractéristique, celle d'un plateau s'abaissant vers l'est, compartimenté par des lignes de cuestas (Cotswold Hills, Chiltren Hills) analogues à celles de l'est de notre Bassin parisien. Cette dissymétrie a donné naissance à deux pays assez distincts, les régions minières et industrielles dont la prospérité se fonda sur l'exploitation de la houille à partir du XVIIIème siècle au nord, la « vieille et joyeuse Angleterre, demeurée davantage rurale en même temps que le coeur historique du pays au sud. Dotée d'un climat tempéré océanique, l'Angleterre bénéficie généralement - si l'on excepte, parfois, de violentes chutes de neige ou l'irruption de tempêtes atlantiques - de conditions météorologiques modérées, marquées par une humidité constante propice aux herbages et à la régularité des rivières qui sont, en revanche, handicapées par la faible longueur de leur cours. L'humidité est cependant nettement plus forte à l'ouest du pays, au point que cette caractéristique y a favorisé l'installation des industries cotonnières, alors que les régions de l'est demeuraient jadis le domaine des manufactures de laine. Les sols du Bassin de Londres et le charbon des Midlands ne suffisent pas à expliquer la réussite qui fut celle des Britanniques. La mer qui les isolait pouvait devenir un handicap et un obstacle mais ils ont su en faire un atout en devenant des pécheurs et des marins de premier ordre, avant de fonder sur l'essor du commerce maritime la plus grande part de leur insolente prospérité. Les capacités de travail, d'invention et d'ingéniosité dont ils surent faire preuve, la volonté et l'endurance qu'ils opposèrent aux aléas d'une Histoire souvent menaçante ont en effet contribué à la grandeur d'une Britannia qui, certes, ne « règne plus sur les mers » mais demeure l'exemple d'une nation qui a su exploiter au mieux ses ressources et sa situation pour s'imposer au monde durant une séquence, ô combien brillante, de l'Histoire universelle.
L’époque préhistorique
   v. 6000 av. J.-C. : Fin de la période glaciaire. La montée des eaux provenant de la fonte des glaces crée la Manche et sépare du continent l’île de Grande-Bretagne. v. 5500 av. J.-C. : Âge paléolithique. Apparition des premiers établissements humains. Les outils retrouvés sont des silex et pierres taillés. L’agriculture apparaîtra vers 5000 av. J.-C. v. 3500 av. J.-C. : Âge néolithique. Progrès de l’agriculture et de l’outillage. Apparition des premières tombes collectives sous forme de tumuli allongés, les long barrows. Début de construction des premiers cercles de pierres dressées, tels Stonehenge ou Avebury, puis des tumuli arrondis, utilisés comme tombes collectives pendant plusieurs siècles, comme à Silbury. Subsistent quelque 2500 henges ou alignements mégalithiques, utilisés comme lieux de culte pendant plus de deux millénaires par des peuplades successives, aux civilisations différentes. Apparition vraisemblable dès cette époque dans l’ouest du pays des silhouettes de chevaux dégagées de l’humus au flanc des collines de craie. v. 2100 av. J.-C. : Avènement de l’âge du bronze lié apparemment à l’arrivée des Beaker People, ainsi nommés car leur trace est conservée essentiellement par leur production de pichets (beakers) campaniformes. v. 1200 av. J.-C. : Apparition des premiers villages. v. 1000 av. J.-C. : Apparition des premières fermes et développement notoire des échanges de la production des mines de Cornouaille ou du Pays de Galles contre des outils, poteries ou objets manufacturés. Premières voies de circulation. v. 700 av. J.-C. : Invasion progressive, sur deux siècles, des Celtes, en provenance d’Europe centrale. Introduction du travail du fer, du tissage. Introduction de l’attelage et des chariots. Les populations « bretonnes » indigènes sont repoussées vers le Pays de Galles, la Cornouaille et le nord. v. 500 av. J.-C. : Les tribus celtiques construisent sur les collines des forts protégés de circonvallations et de murets de terre selon des techniques de plus en plus élaborées, comme à Maiden Castle dans le Kent, qui offrit un puissant point de résistance à l’invasion romaine. v. 250 av. J.-C. : Arrivée de tribus gauloises, qui apportent avec elles leur langue et introduisent la religion druidique. Elles gardent des liens avec le continent. Les échanges avec celui-ci s’intensifient.   Divisée entre tribus organisées chacune sur son territoire, avec des coutumes et modes de vie différents, l’île que les géographes latins ont baptisée Britannia et à laquelle commence à s’intéresser Rome en raison surtout de ses richesses minières – argent, étain, fer – sera à la fois une conquête facile et une province turbulente, nécessitant la présence d’une importante présence militaire. Celle-ci amènera son unification.  
La Bretagne romaine (54 av. J.C. -411)
Été 54 av. J.-C. : Sous prétexte d’une querelle à arbitrer entre tribus, Jules César débarque à Douvres pour une incursion de courte durée. 43 après J.-C. : L’empereur Claude lance la conquête et annexe à l’empire le sud de l’île, qui devient une province, dont la capitale est l’emporium actif de Londinium (Londres) là où s’ouvre l’estuaire de la Tamise. La domination romaine ne s’étend cependant guère au-delà de l’actuel bassin de Londres. 61 : La révolte, sous la direction de leur reine Boudicca, de la tribu des Iceni (installés au nord-est de Londres) gagne tout le pays, mais est sauvagement réprimée. La conquête est alors poursuivie systématiquement. 70 : À l’exception du territoire des Pictes et des Gaëls au nord (l’Écosse actuelle), toute l’île est sous domination romaine. De 78 à 84 : Le général Agricola, proconsul, poursuit la pacification de l’île. Des routes sont construites, les villes sont fortifiées et dotées d’une garnison romaine. La pax romana est instaurée pour trois siècles et demi, troublée cependant à intervalles réguliers dans le nord par les incursions des Pictes. 120 : Pour mettre un terme aux raids venus du nord, l’empereur Hadrien fait construire un rempart fortifié qui coupe l’île dans sa partie la plus étroite, de Newcastle à Carlisle. De 140 à 143 : Les Romains ayant repoussé la frontière avec les Pictes plus au nord, l’empereur Antonin fait construire un nouveau mur, qui contient les attaques quelque temps mais est submergé avant la fin du siècle. 206 : Le mur d’Hadrien est attaqué à son tour par des peuplades du nord. 209 : Septime Sévère arrive de Rome avec des renforts pour rétablir la paix. Les troupes stationnées en Britannia étant souvent originaires du Proche-Orient, comme l’atteste par ailleurs la diffusion du culte de Mithra, on relève déjà la présence de communautés chrétiennes, auxquelles leur éloignement de Rome assure une certaine tranquillité à l’égard des persécutions. 254 : St Alban, premier martyr chrétien, est décapité à Verulamium, qui prendra ultérieurement son nom (St Albans dans le Hertfordshire). 306 : Constantin, général en chef en garnison à Eboracum (York), est proclamé empereur. 313 : L’Édit de Milan fait du christianisme la religion officielle de l’empire. De 350 à 369 : Nouvelles incursions des Pictes et des Scots au nord. 410-411 : Appelées à défendre le territoire italien, les troupes romaines se retirent de Grande Bretagne, laissant cependant sur place de nombreux vétérans chargés de famille, et des mercenaires germaniques à qui ont été distribuées des terres ou qui s’en sont attribué. Les vastes domaines agricoles organisés sur le type de la villa romaine sont morcelés. Subsistent les routes impériales, dont l’entretien laisse bientôt à désirer. Les communautés chrétiennes d’une Église autochtone s’organisent autour de fondations monastiques.  
L'époque anglo-saxonne et les "Ages obscurs" (411-1066)
440-450 : Arrivée de vagues d’Angles – qui donnent leur nom au pays –, de Saxons et de Jutes, tous originaires du nord de l’Allemagne actuelle, qui bientôt imposent leur langue, leur religion et leurs coutumes, notamment en matière de droit et de gouvernement : gouvernement en commun du district judiciaire appelé hundred et Conseil suprême des sages, ou Witanegemot. Les Bretons qui le peuvent gagnent les confins du territoire – Cambria, Pays de Galles et Cornouaille – ou l’Armorique. 470-495 : Les Saxons s’établissent au sud dans le Kent, le Sussex, l’Essex et le Wessex – les noms sont éloquents –, tandis que les Angles et les Jutes colonisent dans le nord et l’est les régions de Mercie, East-Anglie et Northumbrie. Début du VIe siècle : Les colonies sont devenues autant de « royaumes », connus des historiens sous le nom d’« Heptarchie saxonne ». Ils se combattent, mais nouent également des alliances dynastiques qui préparent lentement une unification. 597 : Augustin est envoyé par le pape Grégoire le Grand à Cantorbéry auprès du roi de Kent, époux d’une princesse franque chrétienne. Le roi accepte le baptême pour lui et ses sujets. Cantorbéry devient le berceau de l’Église catholique « romaine » en Angleterre et Augustin lui-même, qui y a fondé un monastère et sera canonisé, en devient le premier archevêque. Subsiste dans le nord et les territoires « celtes » une Église autochtone, organisée autour de monastères et revitalisée par l’évangélisation venue d’Irlande, qui rejette la domination de Rome. 617-685 : Le royaume de Northumbrie est la puissance dominante. 627 : Le roi de Northumbrie, Edwin, se convertit au christianisme. 664 : Le concile de Whitby unifie les Églises et soumet toute l’Angleterre et l’Irlande au rite romain. 730-821 : La Mercie devient le royaume dominant. Le roi Offa construit un mur de terre de 285 km, qui sépare son royaume du Pays de Galles et sert encore de limite entre l’Angleterre et la Principauté. 731 : Le vénérable Bede, moine de Jarrow, termine une Histoire ecclésiastique du peuple anglais qui met en lumière l’unité du pays à travers ses différentes composantes culturelles. Fin du VIIe siècle : Premiers raids des Vikings sur les côtes écossaises et anglaises. Sac du monastère de Lindisfarne en 793. 802-839 : Avec l’appui initial de Charlemagne, le roi de Wessex, Egbert, devenu « premier roi de tous les Anglais », prend le contrôle de la majeure partie du territoire. 867 : La Northumbrie tombe aux mains des Vikings. 889 : Le roi du Wessex Alfred le Grand parvient à fédérer les royaumes et à battre les Vikings, qui occupent cependant l’est du pays. 926 : Tout l’est de l’Angleterre est sous contrôle danois, ce qui laisse de nombreuses traces dans la toponymie. Fin du Xe siècle : Une série de règnes désastreux a abouti à soumettre toute l’Angleterre à la domination danoise. 1016 : Le Witenagemot élit comme « roi de toute l’Angleterre » le Danois Knut, ou Canute. 1042 : À la faveur des querelles entre les fils de Canute, l’Anglo-Saxon Édouard Ier, dit le Confesseur, devient roi. Il n’a pas d’héritier direct et promet la couronne au fils de son « maire du palais » Harold, puis à son neveu par alliance Guillaume, duc de Normandie. 1066 : janvier : Édouard le Confesseur meurt peu après la consécration de l’Abbaye de Westminster, qu’il a construite. Harold se fait proclamer roi le lendemain. Guillaume, soutenu par le pape et le roi de France, se prépare à intervenir. Le roi de Norvège aussi. mi-septembre : Harold bat à Stamford Bridge, près d’York, le corps expéditionnaire norvégien. 28 septembre : Guillaume débarque à Pevensey et se retranche dans Hastings. 14 octobre : Bataille d’Hastings. Harold est tué. L’Angleterre devient normande. Noël : Guillaume est couronné à l’abbaye de Westminster et commence la construction de plusieurs forteresses, notamment la Tour de Londres, achevée en 1097. Un transfert massif de charges et de terres se met en place au profit des barons et évêques normands.
La conquête normande et la dynastie des Plantagenêts (1066-1485)
1071 : Guillaume, qui a dû faire face à une résistance des Anglo-Saxons, bat définitivement ces derniers, menés par Hereward the Wake, à Ely. 1086 : Achèvement du Domesday Book, recensement et description de toutes les propriétés foncières d’Angleterre, établi dans un but fiscal. 1087 : Mort de Guillaume. Époque troublée par les dissensions entre ses fils. 1100 : Avènement du petit-fils de Guillaume, Henri Ier, qui épouse Mathilde, descendante des rois saxons, et unit ainsi les maisons saxonne et normande. Il organise l’Échiquier (ou administration fiscale), s’appuie sur les villes où se développent des « guildes » et favorise les libertés communales par la signature de chartes. 1135-1154 : Nouvelle époque troublée. Les partisans de l’héritier légitime Étienne de Blois et ceux de Mathilde, remariée à l’empereur d’Allemagne, se disputent le trône. 1154 : Henri Plantagenêt, comte d’Anjou et fils d’Henri Ier et de Mathilde, est adopté comme héritier par Étienne de Blois et devient Henri II. Aliénor d’Aquitaine, divorcée du roi de France Louis VII, qu’il épouse, lui apporte en douaire le Poitou et l’Aquitaine, ce qui, venant s’ajouter à ses propres apanages, lui donne le contrôle de la moitié ouest de la France. Il entreprend une vigoureuse politique de reprise en main des barons, institue l’anglais comme langue juridique et crée une administration centralisée et efficace mais se querelle avec l’Église à propos du problème des immunités fiscales et juridictionnelles du clergé. 1167 : Des étudiants anglais de la Sorbonne rentrant au pays y fondent l’université d’Oxford. 1168 : Conquête de l’Irlande, plongée dans l’anarchie depuis un siècle. La domination anglaise ne s’étend en pratique guère au-delà du Pale, autour de Dublin. 1170 : Assassinat au pied de l’autel de l’archevêque de Cantorbéry, Thomas Becket, qui défend les intérêts de l’Église. Le roi doit faire amende honorable, tandis que déjà s’organise le pèlerinage qui drainera jusqu’à la Dissolution des Monastères en 1536 une grande partie de la population anglaise vers Cantorbéry. 1189-1199 : Richard 1er, dit Cœur de Lion, absent pour cause de croisade, confie le gouvernement de son royaume à son frère Jean. Il meurt en France en défendant son héritage maternel contre le roi Philippe Auguste. 1202 : Jean 1er, dit Jean sans Terre, contraint de céder la majeure partie de ses territoires français au roi de France, s’aliène ses barons par ses exigences financières. 1209 : Des étudiants en théologie dissidents de l’université d’Oxford viennent s’installer à Cambridge et y fondent l’université. 1215 : Les barons imposent au roi la signature de la Grande Charte ou Magna Carta, qui fonde en droit les institutions anglaises, en instaurant notamment un parlement et en se souciant des libertés individuelles. 1216-1272 : Règne d’Henri III, époux d’Éléonore de Provence, qui, en échange d’un serment de vassalité au roi de France Louis IX (saint Louis), obtient la restitution du Limousin, du Quercy, du Périgord, de la Saintonge et de l’Agenais. 1258-1259 : Les exigences de la fiscalité pontificale amènent à la révolte les barons. Menés par Simon de Montfort, comte de Leicester, ils contraignent Henri III à signer les Provisions d’Oxford, qui donnent au Parlement le contrôle de l’administration royale, puis, l’année suivante, à passer un édit assouplissant les dispositions fiscales en faveur des classes moyennes. 1265 : Le Parlement réunit pour la première fois non seulement des barons et des représentants du haut clergé, mais aussi des chevaliers et des bourgeois. 1272-1307 : Règne d’Édouard Ier. Conquête du Pays de Galles. Après la défaite et la mort du prince Llewellyn en 1282, le titre de prince de Galles est désormais attribué au fils aîné du souverain. 1296-1298 : Une tentative de conquête de l’Écosse échoue. William Wallace mène victorieusement la résistance avant d’être vaincu à Falkirk. 1307-1327 : Règne d’Édouard II, époux d’Isabelle de France, « la Louve », fille de Philippe le Bel (Philippe IV). Parfait incapable, il est soumis aux influences et caprices de ses amants successifs. 1314 : Les ambitions de conquête écossaise sont anéanties par la défaite de Bannockburn. Édouard II renonce au trône d’Écosse. 1327 : Emprisonné et contraint à abdiquer par la reine et l’amant de celle-ci, Mortimer, Édouard II est exécuté au château de Berkeley. 1327-1377 : Règne d’Édouard III. Après la mort successive des trois fils et du petit-fils de Philippe le Bel, il revendique la couronne au nom des droits qu’il tient de sa mère, envoie un corps expéditionnaire en France et déclenche la guerre de Cent Ans par la victoire de Crécy et la prise de Calais. 1348-1349 : Épidémie de peste noire, qui diminue de moitié la population et provoque la hausse du prix du travail et des loyers. 1351 : Le Statut des Paysans, édicté pour remédier aux déséquilibres sociaux engendrés par la peste noire, déclenche une série de mouvements de mécontentement, attisés par l’agitation du réformateur religieux Wycliffe et des lollards qui suivent ses prêches. 1360 : Paix de Brétigny, qui rend à l’Angleterre l’Aquitaine et le Poitou. 1377-1399 : Règne de Richard II, fils du Prince Noir et petit-fils d’Édouard III, qui doit faire face à une série de révoltes. 1381 : La révolte des paysans emmenés par Wat Tyler arrive jusqu’à Londres et ravage le sud du pays. 1396 : Traité de Paris. Paix entre la France et l’Angleterre. 1399 : Richard II, qui s’est aliéné le Parlement et l’aristocratie par un style de gouvernement autocratique et une politique extérieure francophile, est déposé par son cousin Bolingbroke, de la branche de Lancastre, qui devient Henri IV. 1399-1413 : Règne d’Henri IV, qui doit faire face à la rébellion des féodaux du nord et à celle du Pays de Galles, ainsi qu’à l’agitation des lollards, mais parvient à asseoir son pouvoir. 1400 : Richard II meurt en prison, probablement assassiné. 1413-1422 : Règne d’Henri V, un des plus courts, mais des plus brillants de l’histoire d’Angleterre. 1415 : La guerre reprend en France. Victoire d’Azincourt. 1420 : Henri, qui a épousé Catherine de Valois, fille de Charles VI, devient, par le traité de Troyes, l’héritier de la couronne de France. Mais il meurt quelques semaines seulement avant son beau-père, laissant la place libre au dauphin, futur Charles VII, qui sera couronné à Reims en 1429. 1422-1461 : Règne d’Henri VI. L’enfant, né au château de Vincennes, devient roi à un an. La régence est assurée par ses oncles, les ducs de Gloucester et de Lancastre. Plus tard des accès de la schizophrénie héritée de son grand-père Charles VI font de lui la proie de conseillers mal avisés. Les désastres de la guerre font peu à peu perdre toutes les possessions françaises, à l’exception de Calais. 1453 : Bataille de Castillon. Les troupes anglaises, définitivement vaincues, évacuent la France. Fin de la guerre de Cent Ans. 1455 : Début de la guerre des Deux Roses, qui oppose les Lancastre, dont l’emblème est une rose rouge, aux York, descendants du second fils d’Édouard III, éliminés de la succession par le coup d’état d’Henri IV, dont l’emblème est une rose blanche. Les York l’emportent à la bataille de St Albans. Avec l’aide du comte de Warwick, « le Faiseur de Rois », le duc d’York prend le pouvoir sous le nom d’Édouard IV. 1461 : Henri VI est fait prisonnier et enfermé à la Tour de Londres. 1461-1470 : Règne d’Édouard IV. 1470-1471 : À la faveur du retournement du comte de Warwick, Édouard IV est mis en fuite et Henri VI reprend possession de son trône. 1471 : Édouard revient en Angleterre, bat Warwick, puis les troupes royales. Henri VI est capturé et assassiné. 1476 : William Caxton installe à Westminster la première presse à imprimer du royaume. 1483 : Édouard IV, meurt, laissant une fille, Anne, veuve d’Henri VI, et deux fils mineurs, dont l’aîné devient Édouard V, sous la régence du duc de Gloucester. Gloucester épouse Anne et, après avoir fait assassiner ses deux neveux – les « enfants d’Édouard » –, devient roi sous le nom de Richard III. 1483-1485 : Règne de Richard III, sur lequel les historiens tendent à jeter un regard plus favorable que Shakespeare. 1485 : Bataille de Bosworth, qui voit s’affronter les troupes royales et celles des barons emmenés par le Gallois Henri Tudor, comte de Richmond, héritier d’une branche bâtarde des Lancastre et époux d’une fille d’Édouard IV. Richard est tué. Henri devient roi sous le nom d’Henri VII et met fin à la guerre des Deux Roses, adoptant l’emblème de la « rose Tudor », rouge au cœur blanc.  
Les Tudors et la naissance de l'Angleterre moderne (1485-1603)
Lorsque commence le règne d’Henri VII, le pays a déjà considérablement évolué depuis le début du siècle. Essentiellement agricole au départ, il a vu se développer le commerce et naître un début d’industrie, en particulier avec la production de drap, alors qu’on se contentait auparavant d’exporter la laine. Ce produit d’exportation recherché va assurer la prospérité de régions entières et amener à une modification des structures sociales, les enclosures, ou prairies d’élevage, remplaçant les champs ouverts et les prés communaux et poussant les paysans pauvres à émigrer vers les villes. Le développement des ports a commencé, tant pour des raisons militaires que commerciales. Les Tudor vont profiter d’une féodalité exsangue pour asseoir un pouvoir moderne et assurer à l’Angleterre une prospérité et une paix dont leur propagande ne cesse de rappeler les bienfaits.   1485-1513 : Règne d’Henri VII, qui se tient à l’écart des querelles européennes et favorise la transformation de l’économie par des mesures concernant le temps de travail et les salaires, et visant à encourager le commerce et l’expansion maritime. 1497 : John Cabot, à la recherche du passage du nord-ouest, atteint le premier Terre-Neuve et le Labrador. John Colet, soutenu par Érasme et Sir Thomas More, et héritier des lollards qui restent populaires, dénonce la corruption du clergé. 1503 : La fille du roi, Margaret, épouse Jacques IV Stuart, roi d’Écosse. 1509-1547 : Henri VIII succède à son père. Devenu héritier présomptif par la mort de son frère aîné, il a épousé la fiancée de ce dernier, Catherine d’Aragon. Prince cultivé, féru de théologie et musicien, il aspire un temps à la couronne du Saint Empire et entre en rivalité avec François Ier de France. 1518 : Sir Thomas More publie L’Utopie, ouvrage dans lequel il défend un christianisme humaniste, respectueux de l’organisation de l’Église mais favorable à un retour aux Écritures, qui suscite un grand intérêt en Angleterre. 1520 : Entrevue, près de Calais, du Camp du Drap d’Or entre Henri VIII et François Ier. 1521 : Défendant les arguments de la papauté contre les luthériens, le roi se voit attribuer par le pape Léon X le titre de Fidei Defensor, Défenseur de la Foi, que gardent depuis les monarques et qui justifie leur présence à la tête de l’Église d’Angleterre. 1527 : Le roi, qui n’a qu’une fille, Marie, de Catherine d’Aragon, rencontre Anne Boleyn alors qu’il commence à avoir des doutes sur son mariage. Le pape Alexandre VI Borgia ayant accepté le divorce du roi Louis XII de France, Henri pense obtenir la même chose de Clément VII, ses raisons théologiques étant au moins aussi valables – le droit canon interdit d’épouser sa belle-sœur. Mais le pape, influencé par la politique anti-anglaise de Charles-Quint, refuse. 1533 : Henri VIII épouse Anne Boleyn, après avoir fait sanctionner son divorce par Cranmer, nouvel archevêque de Cantorbéry. Il est excommunié. La nouvelle reine lui donne une fille, Elizabeth. 1534-1536 : Rupture avec Rome. Le Parlement rétablit la liberté de l’élection des évêques, refuse les taxes pontificales et dénie au pape l’autorité suprême en matière de dogme et de discipline, fondant ainsi l’Église d’Angleterre, dont l’Acte de Suprématie fait du roi le chef suprême. Les ordres religieux sont dissous et leurs biens confisqués, ce qui contribue à une vaste redistribution des terres et bâtiments au profit de l’aristocratie et des classes moyennes enrichies. Les Dix Articles définissent une nouvelle doctrine, proche du catholicisme, mais réduisant les sacrements au baptême, à la pénitence et à l’eucharistie et interdisant le recours à l’intercession des saints. Une vague d’iconoclasme prive de nombreuses églises des croix, jubés, ex-voto et statues qui les ornaient ; les châsses sont fondues et les reliques dispersées. 1535 : L’archevêque Fisher et le chancelier Sir Thomas More, qui, fidèles à Rome, refusent l’Acte de Suprématie, sont exécutés pour trahison. L’Acte d’Union avec le Pays de Galles est voté. 1537 : Jane Seymour, épousée après la répudiation et la condamnation à mort d’Anne Boleyn, meurt en donnant à Henri un fils, Édouard. Henri épousera encore Anne de Clèves, répudiée presque aussitôt, Catherine Howard, catholique exécutée pour mauvaise conduite, et enfin Catherine Parr, qui lui survivra et se remariera. 1539 : Les Six Articles dotent l’Église d’Angleterre de son code pénal et prévoient la peine de mort pour toute dissension sur le dogme. 1541 : Le Parlement irlandais proclame Henri roi d’Irlande. 1542 : Après la défaite de Jacques IV d’Écosse à Flodden en 1513, Jacques V est vaincu à son tour à Solway Moss. Malgré les prétentions d’Henri, la couronne d’Écosse échoit à la jeune Marie Stuart, que sa mère, Marie de Guise, fiance au dauphin François, fils d’Henri II, qui deviendra François II à la mort de ce dernier. 1547-1553 : Règne d’Édouard VI. Il est âgé de neuf ans à la mort de son père. Son oncle Lord Seymour, calviniste tolérant, exerce la régence et fait évoluer la doctrine de l’Église d’Angleterre en direction du protestantisme, en interdisant le culte des images et statues, en imposant la lecture de l’Évangile en anglais et en autorisant le mariage des prêtres. 1549 : Publication du premier Book of Common Prayer, qui unifie le rituel de l’Église d’Angleterre. 1552 : Seymour, renversé par une intrigue de palais, est remplacé par lord Dudley, calviniste strict. Les catholiques sont persécutés. Un second Book of Common Prayer est publié, qui fixe le contenu du dogme et lui donne une coloration plus austère. 1553 : Édouard, de constitution chétive, meurt. 1553-1558 : Règne de Marie Tudor, fille de Catherine d’Aragon. Mariée en 1554 à Philippe II d’Espagne, elle entend, avec l’aide de son époux, ramener le pays dans le giron de l’Église catholique. Elle abolit la Réforme et entreprend une politique de répression qui lui vaut le surnom de Bloody Mary, « Marie la Sanglante ». Les évêques Latimer et Ridley sont brûlés comme hérétiques à Oxford en 1555. L’archevêque Cranmer est exécuté en 1556. 1557 : En l’absence de la reine Marie Stuart devenue l’épouse du dauphin de France, l’Écosse bascule dans le calvinisme prêché par John Knox. 1558 : La guerre contre la France dans laquelle Philippe II a entraîné l’Angleterre vaut à celle-ci la perte de Calais, dernière possession anglaise sur le continent. Avènement de la reine Elizabeth Ière à la mort de sa demi-sœur. Protestante, elle rétablit la Réforme. 1558-1603 : Règne d’Elizabeth Ière. 1561 : Marie Stuart rentre en Écosse après la mort de François II. Ses maladresses à l’égard des factions font apparaître Elizabeth comme le recours des protestants écossais et l’ennemie des catholiques du nord de l’Angleterre, qui soutiennent Marie. 1564 : Naissance de Shakespeare. 1565 : Fondation du Royal Stock Exchange, première bourse aux effets de commerce de Londres, par Sir Thomas Gresham. 1566 : Soulèvement des catholiques irlandais. La répression, atroce, dure jusqu’à la fin du règne sans résoudre quoi que ce soit. 1568 : Marie Stuart se réfugie en Angleterre. Elle y est aussitôt retenue prisonnière. 1569 : Soulèvement des catholiques anglais du nord en faveur de Marie Stuart. Sanglante répression. 1570 : Sa répression des soulèvements catholiques vaut à Elizabeth d’être excommuniée. La rupture avec Rome est définitive. Sir Francis Drake est le premier Anglais parvenant aux Antilles. 1584 : Sir Walter Raleigh tente de fonder une colonie en Amérique. 1586 : Les complots catholiques ont poussé Elizabeth à former une alliance avec les princes réformés d’Europe. Un nouveau complot où Marie Stuart est compromise amène l’exécution de celle-ci. 1588 : Philippe II, pour venger la mort de Marie, envoie contre l’Angleterre la flotte de l’Invincible Armada. Décimée par la tempête, celle-ci est vaincue et pourchassée par l’amiral Sir Francis Drake.   La défaite de l’Invincible Armada ouvre un âge d’or, particulièrement remarquable en ce qui concerne la production théâtrale. La rive sud de la Tamise à Londres se couvre de salles. De 1592 à 1611, Shakespeare donne ses 37 pièces, mais de nombreux autres auteurs signent une production abondante pour un public avide. L’essor considérable du commerce et l’impression de prospérité qui frappe les contemporains coïncident avec un bouleversement de l’ordre social. Les classes mercantiles voient leur fortune s’accroître, mais les campagnes connaissent la faim et des lois strictes sont passées pour réprimer le vagabondage, tandis que d’autres lois imposent aux paroisses de prendre en charge les indigents. Dans la population urbaine de petits commerçants comme parmi les petits propriétaires terriens, le nombre de protestants « indépendants » (rejetant la hiérarchie anglicane), bientôt surnommés « puritains », grandit, amenant à une répression et au début de l’émigration des dissidents. Les expéditions des « marchands aventuriers » ont amené Raleigh sur la côte de Virginie (ainsi nommée en l’honneur de la « reine vierge »), puis en Guyane, tandis que Drake écumait les côtes du Pérou et fondait aux Moluques la première colonie anglaise. Un début d’empire colonial est en train de se constituer.   1600 : Fondation de l’East India Company, la Compagnie des Indes orientales, qui marque le début de l’intérêt de l’Angleterre pour l’Inde. 1603: Mort d’Elizabeth, sans descendance. Son héritier est Jacques VI d’Écosse, fils de Marie Stuart, qui devient Jacques Ier d’Angleterre.
Le siècle des Stuarts et des révolutions (1603-1714)
1603-1625 : Règne de Jacques Ier. Convaincu de son « droit divin », en butte aux complots des catholiques et à l’hostilité montante des puritains, il entre en conflit avec le Parlement, lequel lui reproche ses largesses à l’égard de son favori, le duc de Buckingham, et le soupçonne par ailleurs de mollesse à l’égard des catholiques. La répression continue en Irlande, où des colons protestants anglais et écossais se voient attribuer des terres confisquées, notamment en Ulster, selon le système des plantations. 1605 : Conspiration des Poudres. Des catholiques ont prévu de faire sauter le Parlement le jour de l’inauguration annuelle par le roi. Le complot est éventé, son chef, Guy Fawkes, arrêté et condamné. Londres illumine et la date du 5 novembre est encore de nos jours commémorée dans toute l’Angleterre par des feux de joie. 1607 : Première installation de colons en Amérique, à Jamestown en Virginie. L’année suivante, une expédition n’y retrouve aucun survivant. Victoire des troupes royales sur les Irlandais. 1611 : Une nouvelle traduction de la Bible, connue comme « La Bible du roi Jacques » ou Authorized Version, est publiée. 1620 : Départ des Pilgrim Fathers, les « Pères pèlerins », groupe de puritains autorisés à émigrer en Amérique. Partis de Plymouth, Devon, à bord du Mayflower, ils débarquent sur la côte du Massachusetts en un lieu qu’ils nomment… Plymouth. 1625-1649 : Règne de Charles Ier. Marié à l’impopulaire Henriette-Marie de France, fille d’Henri IV, et fastueux, il est très vite en conflit avec le Parlement et suspect de sympathies catholiques. 1628 : Le roi doit ratifier la Petition of Right ou Pétition des Droits, rappel solennel des droits du Parlement. Le favori, l’impopulaire Buckingham, est assassiné par un puritain. 1629 : Arrestation de neuf membres du Parlement, sur ordre du roi, qui gouverne seul pendant onze ans, parvenant cependant à lever l’impôt. 1638 : Les Écossais signent un Covenant, ou pacte national, et se soulèvent en masse pour s’opposer à l’introduction par l’archevêque Laud d’un nouveau livre de prières. 1640 : mai : Pour combattre la rébellion écossaise, le roi convoque le Parlement, mais n’en obtient pas de subsides et révoque au bout de trois semaines ce Short Parliament. novembre : Le Long Parliament, qui siégera jusqu’en 1653, fait condamner à mort le comte de Strafford, principal ministre et emprisonner Laud, exécuté en 1645. Il vote l’Acte de Triennalité, qui assure la convocation régulière du Parlement. 1641 : La Grande Remontrance, votée par une courte majorité puritaine, exige le contrôle permanent du gouvernement et de l’Église par le Parlement. Le roi la refuse. 1642 : Le roi quitte Londres et la guerre civile éclate entre partisans du roi, membres de l’aristocratie ou de la gentry (Cavaliers) et puritains à « têtes rondes » (sans perruques). Le Parlement signe avec les Écossais un covenant instituant le presbytérianisme en Écosse, Angleterre et Irlande. 1643 : Fermeture des théâtres, qui ne rouvrent qu’à la Restauration de 1660. 1644 : Victoire des troupes du Parlement, dirigées par Oliver Cromwell, sur les troupes royales à Marston Moor. 1645 : Le roi est fait prisonnier par les Écossais à Naseby et vendu par eux aux parlementaires. 1648 : Une épuration du Parlement exclut 143 parlementaires supposés favorables au roi. 1649 : Le Rump Parliament, ou « Parlement croupion » épuré, juge et condamne à mort Charles Ier. La République ou Commonwealth (littéralement res publica) est proclamée. Cromwell part en campagne pour soumettre d’abord l’Irlande, occasion d’une nouvelle répression atroce et de nouvelles implantations de colons, puis l’Écosse, qui a reconnu Charles II, fils du roi décapité, comme souverain. 1651 : L’Act of Navigation limite les droits des navires étrangers au transport de produits en provenance de leur propre pays. Ceci déclenche la guerre avec la Hollande. 1653 : Une nouvelle constitution organise la République. Cromwell prend le titre de Lord Protecteur. 1657 : Cromwell épure de nouveau le Parlement, mais refuse la couronne que celui-ci lui offre. Fin de la guerre avec la Hollande. Guerre avec l’Espagne. L’alliance avec la France donne à l’Angleterre le contrôle de Dunkerque et de la Jamaïque. 1658 : Cromwell meurt. Son fils, Richard, lui succède. 1659 : Richard Cromwell perd le soutien de l’armée et démissionne. Il est remplacé à la tête de l’État par le général Monck, qui entre en négociations avec Charles II. 1660 : Par la Déclaration de Breda, Charles II reconnaît l’autorité du Parlement et promet la tolérance religieuse. Il retrouve le trône. 1660-1685 : Règne de Charles II. Écosse et Irlande retrouvent leurs parlements respectifs. L’Église anglicane est rétablie par le Clarendon Code. Habile politique, le roi ne peut empêcher que la « chambre introuvable » du Parlement Cavalier persécute les républicains les plus en vue, rétablisse l’épiscopat en Écosse ou sévisse contre les dissidents religieux. Sa politique d’appui sur la France – revente de Dunkerque en 1662, alliance contre la Hollande – est combattue par le Parlement. 1665-1666 : La Grande Peste tue quelque 80 000 Londoniens. 1666 : La ville de Londres est détruite à 80 % par le Grand Feu. 1672 : Le roi doit retirer sa Déclaration d’Indulgence de 1662 en faveur des catholiques et des dissidents. 1673 : Le Parlement vote le Test Act, qui exclut de l’accès à la couronne les catholiques et les non-conformistes – l’héritier présomptif, le duc d’York, frère du roi, est catholique. L’opposition monte. Les whigs – du nom de paysans écossais –, partisans de la limitation de la prérogative royale, envisagent de voir succéder au roi son bâtard, le duc de Monmouth. Charles II s’appuie sur l’opinion tory – du nom de brigands irlandais –, favorable à une influence personnelle du monarque, pour réprimer la rébellion des Covenanters écossais et gouverne sans parlement de 1681 à sa mort. 1679 : Le Parlement vote la loi d’Habeas Corpus, qui garantit tout individu de toute arrestation arbitraire. 1685-1688 : Règne de Jacques II, frère de Charles II. Il doit réprimer la révolte du duc de Monmouth dans le sud, et celle d’Argyll en Écosse. Le juge Jeffreys ouvre la session des Assises sanglantes, qui condamnent à mort plus de trois cents accusés. 1688 : Un fils naît de sa seconde épouse à Jacques II, déjà père de deux filles protestantes, dont Marie, épouse de Guillaume d’Orange. Le Parlement craint l’installation d’une dynastie catholique et fait appel à Guillaume d’Orange, qui débarque en Angleterre et destitue Jacques II, qui s’enfuit en France. 1689 : Le Parlement dominé par les whigs reconnaît conjointement Guillaume III d’Orange et Marie II comme souverains. La Déclaration des Droits limite les pouvoirs du roi, soumet ses actes au contrôle du Parlement et garantit les libertés individuelles. 1689-1698 : Guerre de la Ligue d’Augsbourg, opposant l’Angleterre à la France. 1690 : Victoire de Guillaume III sur les catholiques et jacobites irlandais à la bataille de la Boyne. Attribution nouvelle de terres à des colons écossais protestants. Le Parlement irlandais, élu par les seuls protestants, est soumis au veto du Parlement de Westminster. 1692 : Les Jacobites écossais sont massacrés à Glencoe. Fondation du groupement d’assureurs connu comme LLoyd’s car il se réunit au café de LLoyd. 1694 : Mort de la reine Marie II. Création par William Paterson de la Banque d’Angleterre, compagnie privilégiée chargée de négocier les emprunts d’État. 1698 : Institution du Board of Trade, ancêtre du ministère du Commerce, pour réguler la politique commerciale et coloniale. 1701 : Mort du dernier enfant de la princesse héritière, Anne. L’Acte de Succession écarte tout catholique de la succession au trône et désigne pour celle-ci Sophie, femme de l’Électeur de Hanovre, petite-fille de Jacques Ier, ou ses descendants. 1701-1713 : Guerre de Succession d’Espagne opposant l’Angleterre à la France. Victoires de Marlborough sur les Français à Ramillies, Blenheim et Audenarde. 1702 : Mort de Guillaume III. Sa fille, Anne Ière, lui succède. 1707 : L’Acte d’Union proclame la fusion des deux royaumes d’Angleterre et d’Écosse en un Royaume-Uni et la suppression du Parlement écossais. 1709 : Abraham Darby I, établi à Coalbrookdale, dans le Shropshire, inaugure la production de la fonte au coke, au lieu du charbon de bois utilisé jusque-là. 1713 : Traité d’Utrecht. Paix en Europe. L’Angleterre est consacrée comme puissance de premier plan. 1714 : Mort d’Anne. Avènement de l’Électeur de Hanovre, fils de Sophie, qui devient George Ier.   Le pays sort transformé des luttes du siècle des Stuart. L’organisation politique dont il s’est doté, ébauche de démocratie parlementaire, lui vaut la réputation d’un pays de liberté et ses penseurs politiques ont désormais une influence considérable sur le mouvement des idées en Europe. Le pouvoir est passé aux mains d’une aristocratie de propriétaires fonciers, qui achève à son profit le mouvement des enclosures et rend la paysannerie plus dépendante des grands propriétaires terriens, à moins qu’elle n’émigre vers les villes ou les colonies. Le commerce enrichit les villes portuaires et la place de Londres, où sont apparus les cafés servant de bourses aux matières premières du monde entier et les premières compagnies d’assurance. Sur le plan international, le Royaume-Uni est dorénavant une des puissances européennes majeures. L’empire colonial naissant comprend divers comptoirs, dont Madras et Bombay en Inde, les îles de la Barbade et de la Jamaïque, tandis que se développent les colonies fondées le long de la côte est de l’Amérique (Virginie, Massachusetts, Connecticut, New York, Maryland…) déjà peuplées de quelque 500 000 habitants, souvent dissidents religieux, auxquelles viennent d’être jointes l’Acadie et Terre-Neuve, acquises au Traité d’Utrecht en même temps que Gibraltar et Minorque.
L'Angleterre des Hanovre (1714-1837)
1714 : Avènement de George, Électeur de Hanovre, descendant de Sophie, petite-fille de Jacques Ier. Il prend le nom de George I. Ne parlant qu’allemand, il ne préside plus le Conseil des Ministres et laisse la place au premier de ceux-ci, le First Lord of the Treasury, ou ministre des Finances. 1715-1719 : Deux rébellions jacobites sont successivement réprimées en Écosse. 1720 : Scandale du South Sea Bubble. La spéculation effrénée autour des valeurs liées à l’exploitation coloniale aboutit à un krach boursier la même année qu’échoue en France le « système de Law ». 1721 : Robert Walpole, First Lord of the Treasury, prend le titre de Prime Minister. Le titre échouera désormais au leader de la majorité parlementaire. 1727 : Avènement de George II, fils de George Ier. 1731 : Apparition de la charrue à cheval et du semoir inventés par Jethro Tull. Les besoins en main d’œuvre agricole ne vont pas tarder à diminuer, alors que croît la population, ne laissant comme possibilité aux paysans pauvres que d’émigrer vers les villes ou de tenter leur chance en s’engageant au service d’un planteur colonial par le système des indentures ou contrat de servage limité dans le temps en échange du prix du voyage. 1733 : John Kay invente la navette volante, dont l’apparition ouvre la voie à la mécanisation des tâches. 1739 : Walpole déclare la guerre à l’Espagne pour protéger les intérêts maritimes anglais. 1742 : Chute de Walpole. 1745 : Échec de la rébellion jacobite menée par Charles-Édouard Stuart, « Bonnie Prince Charlie ». À la boucherie de Culloden succède une intense répression. 1756-1763 : Guerre de Sept Ans en Europe. La Grande-Bretagne ouvre d’autres théâtres d’opération contre la France, en Inde et au Canada. 1757 : Percement du premier canal. En 1805, près de 5 000 km de canaux auront été creusés, fournissant un moyen de transport pour l’écoulement de la production agricole, industrielle et surtout minière en attendant l’avènement des chemins de fer. Clive remporte sur le nabab du Bengale la décisive bataille de Plassey qui donne aux Anglais le contrôle du nord de l’Inde. 1759 : Prise de Québec par les troupes anglaises. Soumission par la Grande-Bretagne de la colonie française du Canada. 1760 : Avènement de George III, fils de George II. 1760-1820 : Règne de George III, suppléé par le Prince Régent à partir de 1811. 1763 : Le traité de Paris met un terme à la Guerre de Sept Ans et donne à la Grande-Bretagne le contrôle des possessions françaises en Inde et au Canada. Les colonies d’Amérique entendent monnayer leur effort de soutien à la métropole contre les Français en obtenant une égalité de droits et de représentation avec leurs concitoyens britanniques, ce à quoi ne peut consentir le gouvernement de Lord North. 1768-1770 : Première expédition du capitaine Cook dans le Pacifique. Découverte des îles de la Société, de la Nouvelle Zélande et de l’Australie. 1768 : Hargreaves construit la première machine à filer, ou spinning jenny. 1769 : James Watt dépose le brevet de la première machine à vapeur. 1770 : Premières insurrections à Boston. De 1770 à 1775 se succèdent les incidents. Hargreaves prend le brevet du métier à filer à plusieurs broches. 1772-1775 : Deuxième expédition du capitaine Cook. Découverte des îles Marquises, des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle Calédonie. 1775 : Les minutemen américains – les fermiers prêts à intervenir et faire usage de leurs fusils en une minute – remportent sur les troupes de mercenaires hessois envoyées rétablir l’ordre la victoire de Lexington. La guerre d’Indépendance américaine est déclenchée. 1776 : Déclaration unilatérale d’indépendance des colonies américaines. 1776-1779 : Troisième expédition du capitaine Cook. Il parvient jusqu’à l’océan glacial Arctique par le détroit de Béring, mais est tué par des indigènes à Hawaï. 1777 : Abraham Darby III jette le premier pont métallique au-dessus des gorges de la Severn à… Ironbridge dans le Shropshire. Il est inauguré en 1781. 1781 : Les troupes anglaises capitulent à Yorktown en Virginie. Sir Richard Arkwright met au point une machine à vapeur permettant de filer le coton. 1783 : Le traité de Versailles entérine l’indépendance des États-Unis, rend Saint-Pierre-et-Miquelon et le Sénégal à la France, ainsi que Minorque à l’Espagne. La crise consécutive à la perte des colonies américaines amène au pouvoir les tories du second Pitt. 1788 : L’Australie reçoit son premier contingent de forçats déportés pour la coloniser. Le roi George III est victime de sa première crise de « folie » – la porphyrie, qu’on ne sait pas soigner à l’époque. 1789 : Début de la Révolution française, a priori accueillie favorablement par l’opinion publique anglaise, qui croit à l’évolution du régime vers une monarchie constitutionnelle. 1793 : L’invasion de la Belgique déclenche la guerre contre la France et à terme la participation de l’Angleterre aux coalitions successives. À l’intérieur, la peur de la contagion de la révolution entraîne une sévère répression de ce qui pourrait menacer l’ordre établi. 1796 : Jenner publie ses recherches sur la vaccination. 1799 : Suppression du « droit de coalition » ou liberté d’association des ouvriers. 1800 : L’Acte d’Union avec l’Irlande rattache celle-ci à l’Angleterre et supprime le parlement de Dublin. 1801 : Faute d’obtenir du Parlement l’émancipation des catholiques irlandais promise en compensation de l’union, Pitt doit démissionner. 1805 : Victoire à Trafalgar de la flotte de Nelson. La marine française est anéantie. 1807 : Abolition du commerce des esclaves. 1810 : L’état mental du roi George III amène le Parlement à confier la régence à son fils, futur George IV. 1811 : La cherté des prix agricoles provoque des émeutes de la faim. Cobbett dénonce sans relâche la misère ouvrière et promeut l’idée d’une réforme politique et sociale. Le mouvement Luddite se répand, brisant les machines qui ôtent du travail aux ouvriers. 1815 : Victoire à Waterloo des troupes de la coalition emmenées par Wellington sur les armées de Napoléon. Ce dernier est exilé à Sainte-Hélène et confié à la garde de la Grande-Bretagne. 1819 : Massacre de Peterloo. Un meeting ouvrier réunissant 60 000 participants à St Peter’s Fields, près de Manchester, pour réclamer l’abolition des corn laws ou lois fixant le prix du blé et la réforme électorale, est dispersé dans le sang. 1820 : Mort de George III. Le régent devient roi sous le nom de George IV. 1820-1830 : Règne de George IV. 1824-1825 : Lois sur les organisations ouvrières autorisant les Trade Unions ou syndicats, avec toutefois de multiples restrictions. 1825 : Inauguration de la première ligne de chemin de fer, entre Stockton et Darlington, dans les Midlands. 1829 : Abolition du Test Act et émancipation des catholiques. 1830 : Mort de George IV. Avènement de son frère, Guillaume IV. 1830-1837 : Règne de Guillaume IV. 1832 : Les whigs au pouvoir font enfin aboutir la réforme électorale. Le Reform Act supprime les bourgs pourris, unifie le droit de vote et l’élargit à tous les propriétaires de sexe masculin. Les whigs et tories se transforment en libéraux et conservateurs. 1833 : Le Factory Act ou Loi sur les Manufactures limite à 48 heures hebdomadaires l’emploi des enfants et allège les conditions d’emploi des femmes. L’esclavage est aboli dans tout l’Empire britannique. 1834 : Peel fait adopter le principe qu’un gouvernement, même soutenu par le roi et les Lords, ne saurait se maintenir sans majorité aux Communes et institue de fait le régime parlementaire. Les « Martyrs de Tolpuddle » sont déportés en Australie pour avoir formé un syndicat. 1835 : Réforme de l’administration locale. Élection des conseils par les contribuables aux taxes locales. Création de services de voirie, d’hygiène et d’assistance. 1838 : Le mouvement de la Charte du Peuple ou mouvement chartiste réclame le suffrage universel et secret, ainsi qu’un Parlement annuel, mais se déconsidère. 1837 : Mort de Guillaume IV. Accession au trône de sa nièce, la princesse Victoria, fille du duc de Kent et petite-fille de George III. Le Hanovre, qui suit la loi salique, se détache de la couronne.   L’ère des rois de la dynastie de Hanovre a vu de profonds bouleversements économiques et sociaux, avec le développement de la révolution industrielle, les balbutiements d’un régime parlementaire, la fondation d’un empire colonial, l’apparition d’une classe ouvrière et les premières réformes démocratiques. Lorsque meurt Guillaume IV, les conditions sont réunies pour que la Grande-Bretagne s’impose comme première puissance mondiale.  
L'Angleterre victorienne (1837-1901)
1837-1901 : Règne de Victoria Ière. 1839 : Sous l’influence de Palmerston, qui dirige depuis 1830 la diplomatie britannique et pousse à l’expansionnisme, Aden, verrou de la route des Indes, est occupé. 1840 : La reine épouse le prince Albert de Saxe-Cobourg. Rowland Hill révolutionne la poste en créant le premier timbre-poste. 1841 : Inauguration de la ligne de chemin de fer Londres-Brighton. 1842 : En Chine, la Grande-Bretagne se fait céder Hong Kong. 1845 : Newman, l’un des leaders du mouvement de critique religieuse connu comme mouvement d’Oxford, se convertit au catholicisme. 1845-1851 : Grande famine d’Irlande. De huit millions d’habitants à l’origine, il en reste à peine plus de quatre trois ans plus tard. Un million d’Irlandais sont partis pour les États-Unis et un autre million vers l’Angleterre. Les autres sont morts. 1846 : Suppression des corn laws et instauration du libre-échange. 1847 : Nouvelle limitation de l’emploi des enfants et des femmes dans les usines. 1848 : Fondation du Preraphaelite Brotherhood ou Fraternité pré-raphaélite, qui entend rétablir la pureté de l’art et y réintroduire de la spiritualité. Échec du soulèvement de la « Jeune Irlande » à Dublin. 1850 : Le pape Pie IX rétablit une hiérarchie catholique en Angleterre. 1851 : L’exposition universelle attire six millions de visiteurs au Crystal Palace de Londres. Découverte de mines d’or en Australie. Début d’une colonisation de peuplement, de même qu’au Canada, en Nouvelle Zélande et en Afrique du Sud. 1854-1856 : Guerre de Crimée contre la Russie, dont la Grande-Bretagne sort victorieuse. Florence Nightingale s’illustre au chevet des blessés. 1857-1859 : La révolte des Cipayes en Inde aboutit à la dissolution du monopole de la Compagnie des Indes. 1861 : Mort du prince Albert. Victoria, inconsolable, se cloître et participe moins à la vie publique. 1863 : Inauguration à Londres d’un métro dont la traction est à vapeur. 1867 : Le second Reform Act, proposé par Disraeli (conservateur), étend le droit de vote et double le nombre d’électeurs, qui sont désormais plus de trois millions. Les colonies canadiennes sont organisées en confédération et deviennent un dominion. 1868-1874 : Le ministère Gladstone (libéral) réforme l’administration, l’armée et la justice dans le sens d’une démocratisation. 1870 : L’Education Act rend l’école obligatoire jusqu’à l’âge de 11 ans. Les premiers logements sociaux sont construits à Londres. 1871 : Les universités d’Oxford et de Cambridge cessent d’être réservées aux seuls anglicans. Le Trade Union Act crée le syndicalisme ouvrier moderne. 1872 : Le Ballot Act institue le vote à bulletin secret. 1874-1880 : Ministère Disraeli (conservateur). 1875 : La Grande-Bretagne rachète les actions d’Ismaïl Pacha et devient principale actionnaire de la Compagnie du Canal de Suez. 1877 : Victoria ajoute à ses titres celui d’Impératrice des Indes. 1878 : Invention du téléphone par l’Écossais Alexander Graham Bell. 1880-1885 : Ministère Gladstone (libéral). 1880 : L’Education Act rend la scolarité obligatoire jusqu’à 10 ans. 1881 : Pour préserver ses intérêts et défendre la route des Indes, la Grande-Bretagne prend le contrôle de l'Egypte. 1884 : Le Reform Act de Gladstone fait passer le nombre d’électeurs à près de six millions. L’Égypte passe de fait sous domination britannique, ainsi que le Soudan. 1885 : Chute de Gladstone après le rejet de son projet de Home Rule (autonomie) en Irlande par les Communes. Les Libéraux unionistes font scission sous la conduite de Joseph Chamberlain. 1886-1892 : Ministère Salibury (conservateur). 1886-1887 : Violente agitation sociale, durement réprimée. Le républicanisme gagne. 1888 (août à novembre) : Crimes de « Jack l’Éventreur » dans le faubourg londonien de Whitechapel. 1889 : Réforme des collectivités locales. Création des premiers conseils de comté. 1890 : Inauguration de la première ligne électrique du métro de Londres. 1891 : Instauration de la gratuité de l’enseignement. 1892 : Les élections ramènent le parti libéral au pouvoir. Les premiers députés issus des Trade Unions siègent au Parlement. 1892-1894 : Ministère Gladstone. 1893 : Le nouveau projet de Home Rule en Irlande proposé par Gladstone est rejeté par la Chambre des Lords, comme d’autres réformes avant lui. La question de la réforme de la chambre haute est ouverte. Keir Hardie, un des élus de 1892, fonde l’Independant Labour Party. 1895-1902 : Ministères Salisbury de coalition (conservateurs et libéraux unionistes). 1897 : Le Jubilé de Diamant, fêtant les 60 ans de règne de la reine Victoria, est l’occasion d’une grande ferveur patriotique et redonne à la monarchie sa popularité. 1898 : Incident de Fachoda. Risque de guerre entre la France et la Grande-Bretagne, dont les visées colonialistes se croisent au Soudan. 1899-1902 : Guerre des Boers, qui oppose la Grande-Bretagne, dont les colonies les entourent entièrement, aux républiques d’Orange et de Transvaal, à population d’origine hollandaise. Après des succès initiaux, les Boers sont vaincus et les républiques boers intégrées à l’Afrique du Sud. 1901 : Mort de la reine Victoria. L’Australie devient un dominion. Le volume d’exportation des États-Unis dépasse pour la première fois celui de la Grande-Bretagne.   Lorsque meurt la reine Victoria, la Grande-Bretagne est à la tête d’un empire qui couvre un quart des terres émergées. Principale puissance économique et militaire du monde, en particulier grâce à sa marine de guerre qui s’impose comme règle d’égaler en tonnage les deuxième et troisième marines mondiales réunies, elle subit désormais la concurrence commerciale et industrielle des États-Unis et de l’Allemagne. Au sein du pays se font jour des revendications sociales et démocratiques pressantes, notamment en matière de protection et de redistribution sociale, tandis que se pose le problème de la place de la Chambre des Lords dans le système parlementaire. Par ailleurs, la question irlandaise reste sans solution.
Le XXe siècle et l'époque contemporaine
1901-1910 : Règne d’Édouard VII. 1902 : Arthur Balfour succède comme Premier ministre à Salisbury, son oncle. Création d’un ministère de l’Éducation, institution d’un système éducatif national coordonné ainsi que d’un système de bourses pour les élèves méritants. 1903-1905 : Débat sur la réforme des tarifs douaniers. Poussée des tendances protectionnistes. 1903 : Fondation de la Women’s Social and Political Union. Début de l’agitation des suffragettes. 1904 : Signature de l’Entente cordiale avec la France. 1905 : Éclatement du gouvernement de coalition à propos de la réforme des tarifs douaniers. Démission de Balfour. 1905-1908 : Ministère Campbell-Bannerman (libéral). Création des assurances ouvrières et des caisses de retraite. Introduction de la déclaration d’impôts et d’une taxe sur les hauts revenus. Mesures sur la protection de l’enfance, les retraites ouvrières, limitation du travail des ouvriers des mines à 8 heures par jour. Réorganisation de l’armée. 1907 : Accord avec la Russie sur le partage des zones d’influence en Asie. 1908-1916 : Ministère Asquith (libéral). 1910 : L’Afrique du Sud devient un dominion. Rejet par les Lords de la loi de finance, introduisant, entre autres innovations, l’impôt sur le revenu, préparée par Lloyd George. Ouverture d’une crise constitutionnelle. Création de bourses du travail. Institution du salaire minimum. Mort d’Édouard VII. Son fils lui succède. 1910-1936 : Règne de George V. 1911 : Deux élections successives ne débloquent pas la crise, en n’accordant qu’une faible majorité parlementaire aux libéraux. 1912 : Déblocage de la situation par l’intervention du roi et la menace de création d’autant de Lords libéraux que nécessaires. Le Parliament Act réduit le pouvoir des Lords : perte du droit de veto en matière financière, veto suspensif limité à trois sessions dans les autres domaines. Institution d’un régime obligatoire d’assurance maladie et chômage. Ouverture du débat sur la Home Rule. Violente opposition en Ulster, relayée par le parti conservateur. Le débat aboutira à un vote positif, mais la loi n’est pas entrée en vigueur lorsqu’éclate la première guerre mondiale et il est décidé d’en ajourner l’application jusqu’à la fin du conflit. 1912-1913 : Violente agitation des suffragettes. 1914 : Entrée en guerre de la Grande-Bretagne le 4 août. Un corps expéditionnaire est envoyé en France, auquel viendront s’ajouter au fur et à mesure les troupes levées par conscription. 1915 : Échec de la tentative d’ouverture d’un front « à revers » par l’expédition dite « des Dardanelles ». Le Lusitania est coulé par les Allemands, avec à bord quelque 150 citoyens américains. Élargissement du gouvernement Asquith en gouvernement d’union nationale. 1916 : Échec de l’insurrection de Pâques à Dublin. Institution du service militaire obligatoire. La bataille de la Somme entraîne des pertes très lourdes pour les troupes britanniques et ne permet pas la rupture du front allemand. Les forces anglaises s’assurent en revanche la maîtrise du Proche-Orient que l'on sait riche en ressources pétrolières et où l'Angleterre parrainera la création des États arabes d’Irak et de Jordanie) tandis que la Navy conserve la maîtrise de la mer après la défaite navale allemande du Jutland. Démission d’Asquith. Lloyd George devient Premier ministre. 1916-1922 : Ministère Lloyd George (libéral). 1917 : Entrée en guerre des Etats Unis en avril, comme puissance "associée" à l'Entente.La Déclaration Balfour apporte le soutien de l'Angleterre au projet de création d'un foyer national juif en Palestine. Engagée dès 1914 la bataille pour le saillant d'Ypres se rallume régulièrement.. Promesse est faite à l’Inde de la faire évoluer vers l’indépendance. 1918 : Les forces anglaises sont soumises à l'autorité du général Foch, promu commandant en chef interallié à partir de mars. La victoire amène au pouvoir une majorité de conservateurs, mais Lloyd George, à la tête d’un groupe dissident du parti libéral, reste Premier ministre. Les députés travaillistes sont plus nombreux que les libéraux. Le droit de vote est accordé aux hommes de plus de 21 ans, ainsi qu’aux femmes de plus de 30. Les députés irlandais du Sinn Fein décident de se constituer en Parlement irlandais. 1919 : Conférence de la paix et Traité de Versailles. L’importance du chômage crée une vive agitation sociale. Grèves (dans la police et les mines notamment). À rebours de la volonté affichée, la répression en Inde amène Gandhi à prêcher la désobéissance civile. 1920 : Devant l’opposition de l’Ulster à l’entrée en application du Home Rule, l’Irish Government Act propose la partition de l’île, déclenchant la rébellion au sud. Des troupes de choc, les black & tans sont envoyées pour « pacifier » l’île. 1921 : Traité de Londres reconnaissant l’État Libre d’Irlande et lui accordant le statut de dominion. La guerre civile éclate en Irlande et durera jusqu’en 1923. Le chômage ne cesse d’augmenter tandis que le pays entre dans une phase de déflation. 1922 : Première émission de la BBC. Rupture du pacte de gouvernement entre conservateurs et libéraux. Le parti libéral s’effondre. Bonar Law, conservateur, devient Premier ministre. Mise en place de l’État Libre d’Irlande. 1923 : Bonar Law cède la place à Stanley Baldwin pour raison de santé. 1924 : Forte tension sociale. Les élections législatives amènent au pouvoir les travaillistes. Ministère Ramsway MacDonald. Mesures prises en faveur du logement social. Reconnaissance du régime des Soviets et attitude conciliante à l’égard de la dette allemande. De nouvelles élections ramènent au pouvoir Stanley Baldwin et les conservateurs qui mènent une politique monétaire déflationniste. Création de la compagnie aérienne British Imperial Airways, qui deviendra la British Overseas Airways Company (BOAC). 1925 : Succès de la politique monétaire, qui amène le retour à la conversion-or de la livre, mais paralyse la vie économique au moment où croît le chômage. Accords de Locarno : La Grande-Bretagne reconnaît les frontières de l’Allemagne, soutiendra la France si celle-ci est attaquée, mais ne prend aucun engagement sur les frontières orientales de l’Allemagne. 1926 : Grève générale, qui paralyse la vie du pays pendant trois semaines et frappe les imaginations. Son échec amène le parti travailliste à se tourner vers l’action parlementaire. 1928 : Le droit de vote est accordé aux femmes âgées de 21 ans. 1929 : Effondrement des cours à Wall Street. L’incidence est, dans l’immédiat, plutôt favorable à l’économie britannique et à la consommation (baisse des prix). 1930 : Mesures prises pour l’indemnisation du chômage. Le transfert de la possession du sous-sol au gouvernement ouvre la voie à une future nationalisation des mines. 1931 : Le Statut de Westminster institue l’indépendance et l'égalité entre les dominions au sein du Commonwealth ; la couronne est le seul lien entre eux. Crise monétaire. Ramsay MacDonald (travailliste) est appelé à former un gouvernement d’union nationale pour tenter de l’enrayer. 1931-1935 : Ministère Ramsay MacDonald. La convertibilité de la livre est suspendue, mettant un terme au libre échange, et la monnaie dévaluée d’un tiers. Réduction des salaires et des indemnités de chômage. Augmentation des impôts directs et indirects. Montée considérable du chômage. « Marches de la Faim » du nord sur Londres. 1935 : Les élections législatives ramènent les conservateurs au pouvoir. 1935-1937 : Ministère Baldwin. La montée des périls en Europe pousse à l’armement. Mise en chantier des avions de chasse qui vont sauver l’Angleterre dans trois ans. Invention du radar. 1936 : « Année des Trois Rois ». Mort de George V. Son fils, Édouard VIII lui succède, mais entend épouser une Américaine, divorcée. Il est contraint à l’abdication au bout de neuf mois et part pour la France avec le titre de duc de Windsor. Son frère lui succède, sous le nom de George VI. George Maynard Keynes publie sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Remilitarisation de la Rhénanie. Déclenchement de la guerre civile espagnole. 1937 : L’Irlande coupe les derniers liens avec la Grande-Bretagne, se dote d’une nouvelle constitution et devient l’Eire. Neville Chamberlain succède comme Premier ministre à Baldwin, démissionnaire pour raison d’âge. Politique d’« apaisement » face aux régimes totalitaires qui se mettent en place en Europe. Eden, ministre des Affaires étrangères, démissionne, remplacé par Halifax. 1938 : Annexion de l’Autriche, puis du territoire des Sudètes par Hitler. Accords de Munich par lesquels Chamberlain croit la paix assurée. 1939 : Les pactes germano-italien et germano-soviétique démontrent la naïveté de la politique de Chamberlain. La seconde guerre mondiale éclate le 3 septembre. Un corps expéditionnaire britannique est envoyé en France. 1940 : Retraite de Norvège. Rébellion des députés conservateurs contre Chamberlain. Winston Churchill devient Premier ministre à la tête d’un gouvernement d’union nationale. 1940-1945 : Ministère Churchill. Rapatriement depuis Dunkerque du corps expéditionnaire britannique (224 000 hommes) et de 100 000 Français, dont une partie rentrera en France et une autre fournira le noyau des Forces Françaises Libres. Bataille d’Angleterre entre la chasse britannique et les bombardiers allemands. La victoire de la RAF éloigne le spectre d’un débarquement allemand. De mai 1940 à septembre 1941, le Blitz détruit des quartiers entiers de Londres et autres villes du sud, rase Coventry. 1941 : La Bataille du Pacifique ne peut empêcher la prise par les Japonais de la Birmanie et de Singapour. 1942 : Victoire décisive d’El Alamein en Afrique du Nord. Le leader travailliste Clement Attlee devient Vice-Premier ministre. William Beveridge (libéral) publie son rapport sur les réformes sociales nécessaires, qui sera à l’origine de la mise en place du Welfare State ou État-Providence. 1944 : Le Butler Act ou Loi sur l’enseignement proposée par le ministre Richard Butler réorganise l’enseignement dans un sens plus démocratique et rend la scolarité obligatoire jusqu’à 15 ans. 1945 : Capitulation de l’Allemagne. Les élections législatives amènent au pouvoir les travaillistes. La Grande-Bretagne est exsangue. Le Blitz et les V1 ont rasé des quartiers entiers de villes, la production industrielle est faible, les rationnements de toute sorte nombreux. 1945-1950, puis 1950-1951 : Ministère Attlee (travailliste). Mise en place du Welfare State et programme de nationalisations. Réforme électorale : suppression du double vote et des sièges réservés aux universités d’Oxford et de Cambridge. 1946 : Nationalisation de la Banque d’Angleterre, des mines de charbon, de l’aviation civile. Institution des allocations familiales, des assurances chômage et maladie généralisées, création du service national de santé publique (National Health Service), construction de villes nouvelles pour résoudre la crise du logement. Conférence de San Francisco et création de l’Organisation des Nations Unies. La Grande-Bretagne obtient un siège au Conseil de Sécurité, aux côtés des États-Unis, de la Russie, de la France et de la Chine. Ouverture des négociations devant mener à l’indépendance de l’Inde. Churchill en déplacement aux États-Unis parle du « rideau de fer » que Staline a tiré sur l’Europe centrale et orientale. 1947 : Nationalisation de la production et distribution d’électricité. Le leader musulman Jinnah impose la partition de l’Inde et du Pakistan que voulaient éviter la Grande-Bretagne et Gandhi. L’indépendance de l’Inde et du Pakistan prend effet à minuit le 15 août. Les massacres réciproques commencent aussitôt. 1948 : Jeux Olympiques de Londres. Nationalisation de la sidérurgie. Le départ de Palestine sous mandat britannique des troupes anglaises déclenche la guerre entre les Palestiniens soutenus par les Etats arabes voisins et les Juifs qui proclament l’État d’Israël. Révolte en Malaisie contre la domination britannique. 1949 : L’Irlande coupe son dernier lien avec la Grande-Bretagne et quitte le Commonwealth. Dévaluation de la livre de 30 %. 1950 : Élections législatives qui donnent une courte majorité aux travaillistes. 1951 : Élections législatives qui ramènent les conservateurs, et Churchill, au pouvoir. Le Festival of Britain (célébration de la paix et d’une certaine prospérité retrouvée) coïncide avec la fin de nombreuses restrictions. Le gouvernement Churchill entame la politique économique du stop-go – relance suivie de coups d’arrêt – qui va caractériser la politique économique britannique jusque dans les années soixante-dix. Dénationalisation de la sidérurgie et des transports routiers. 1952 : Mort de George VI. Sa fille lui succède sous le nom d’Elizabeth II. 1952 : Règne d’Elizabeth II. Révolte des Mau-Mau au Kenya, qui dure jusqu’en 1955. 1953 : Couronnement d’Elizabeth II, première émission en Eurovision. 1954 : Fin totale des restrictions. 1955 : Anthony Eden succède à Winston Churchill comme Premier ministre et remporte les élections qu’il déclenche aussitôt. 1955-1957 : Ministère Eden (conservateur). 1955 : Conférence de Messine sur l’Europe. La Grande-Bretagne s’abstient d’y participer. 1956 : Fin du service militaire obligatoire. Nationalisation du canal de Suez par le colonel Nasser. Expédition de Suez, menée conjointement avec la France, censément pour séparer les Israéliens et Égyptiens qui en étaient venus aux mains. Les États-Unis imposent le retrait du corps expéditionnaire. Démission d’Eden. Harold Macmillan lui succède comme Premier ministre. 1956-1963 : Ministère Harold Macmillan (conservateur). 1957 : Conversion de la défense à l’utilisation d’armes nucléaires. La Gold Coast est la première colonie à accéder à l’indépendance sous le nom de Ghana. 1959 : Les conservateurs remportent les élections. Émeutes raciales à Notting Hill. Découverte de pétrole dans la mer du Nord. 1960 : Signature du Traité de Rome sans la Grande Bretagne. Discours de Macmillan en Afrique sur le wind of change, le « vent du changement », et début du processus de décolonisation. 1961 : Candidature de la Grande-Bretagne à l’entrée dans le Marché commun. 1962 : Accords de Nassau avec les États-Unis : ceux-ci équipent les sous-marins britanniques de fusées Polaris. L’Afrique du Sud mise en cause par le Commonwealth pour sa politique d’apartheid quitte celui-ci. Restrictions aux lois sur l’immigration, qui permettaient jusque-là à tout ressortissant du Commonwealth détenteur d’un passeport britannique de venir s’établir en Grande-Bretagne. Suspension de la peine de mort, définitivement abolie en 1970. 1963 : Beatlemania et attaque du train postal Londres-Glasgow. Scandale Profumo. Harold Macmillan, malade, cède le poste de Premier ministre à Alec Douglas-Home. Veto du général de Gaulle à l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun. 1964 : Les travaillistes remportent les élections. 1964-1970 : Ministère Harold Wilson (travailliste). 1965 : Le Race Relations Act, complété par des lois de 1968 et 1976, met en place une législation anti-discriminatoire face aux tensions raciales montantes (émeutes sporadiques). Les obsèques de Winston Churchill donnent lieu à un grand moment de ferveur nationale. 1967 : Libéralisation des lois sur l’homosexualité. Dévaluation de la livre de 14,3 %. Nouvelle candidature de la Grande-Bretagne à l’entrée dans le Marché commun. Création de l’Open University. 1968 : Libéralisation de la loi sur l’avortement. 1969 : Reprise du terrorisme irlandais en Ulster, à la suite de la répression de manifestations catholiques à Londonderry.. Majorité électorale à 18 ans. 1970 : Les élections législatives amènent au pouvoir les conservateurs. Edward Heath devient Premier ministre. 1970-1974 : Ministère Heath (conservateur). 1970 : Libéralisation du divorce. Equal Pay Act sur l’égalité des salaires hommes-femmes. 1971 : Accords Heath-Pompidou sur l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun. Industrial Relations Act. Adoption d’une ligne dure à l’égard des syndicats. 1972 : Scolarité obligatoire prolongée jusqu’à 16 ans. Réforme des collectivités locales (pour application entre 1973 et 1975). Redistribution des comtés. Création de districts métropolitains dans les six plus grandes villes. Suspension du gouvernement d’Irlande du Nord. Entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun. 1973-1974 : Multiplication des conflits sociaux et des grèves. Grève des mineurs. Choc pétrolier. Instauration de la semaine de trois jours. 1974 : Deux élections successives donnent le pouvoir aux travaillistes. Poussée des nationalistes écossais et gallois. 1974-1976 : Ministère Wilson (travailliste). 1975 : Referendum sur l’adhésion de l’Europe. Le « oui » l’emporte à 60 %. Sex Discrimination Act sur l’égalité des hommes et des femmes à l’embauche. 1976 : Émeutes raciales à Notting Hill (Londres) et Southall (Liverpool). Généralisation des comprehensive schools (polyvalentes). Harold Wilson démissionne et cède la place à James Callaghan. 1976-1979 : Ministère Callaghan (travailliste). 1976 : Début de l’exploitation du gaz et du pétrole de la mer du Nord. 1977 : Alliance de gouvernement Lib-Lab (entre libéraux et travaillistes). Limitation des prix et des salaires. Renaissance des conflits sociaux. 1978 : Lockout du Times. Multiplication des conflits sociaux. Winter of discontent, « l'Hiver du mécontentement » (par référence au Richard III de Shakespeare). 1979 : Échec du référendum sur l’autonomie du Pays de Galles et de l’Écosse. Les élections amènent au pouvoir les conservateurs. 1979-1990 : Ministères Margaret Thatcher (conservateur). Allégement des impôts, augmentation de la TVA. 1981 : Création du SDP (Socialist Democratic Party) par des dissidents des partis libéral et travailliste. Grèves de la faim des terroristes emprisonnés en Irlande du Nord. Mort de Bobby Sands. Début des privatisations. Jusqu’en 1994 seront privatisés : le secteur aérospatial, les télécommunications, les compagnies aériennes, la production et distribution de gaz, d’électricité, d’eau, les secteurs de l’acier, du charbon et du pétrole. Émeutes raciales à Brixton (Londres) et Toxteth (Liverpool). Création des Urban Development Corporations en vue de la rénovation des centres villes. Début des aménagements du Dockland à Londres. 1982 : Guerre des Malouines. Victoire de la Grande-Bretagne sur l'Argentine. 1983 : Élections. Triomphe du parti conservateur. 1984 : Début de la grève des mineurs, qui durera un an et se soldera par un échec. Attentat irlandais contre l’hôtel où résidait Mrs. Thatcher à Brighton. 1985 : Accord de Hillsborough sur l’Irlande. Coopération entre la Grande Bretagne et l’Irlande pour régler le conflit. 1986 : Suppression du Conseil de Londres. Big Bang boursier : dérégulation de la City. 1987 : Ratification du traité prévoyant la construction du tunnel sous la Manche. 1988 : Réorganisation du marché du travail, lois limitant le pouvoir des syndicats. Réforme du système éducatif, qui introduit le national curriculum, programme national d’enseignement et diminue le pouvoir des autorités locales en accroissant l’autonomie des écoles. « Dégraissage » de la fonction publique et transfert de fonctionnaires à des agences spécialisées. 1989-1990 : Crise de la poll tax ou impôt par capitation en Écosse, puis en Angleterre et au Pays de Galles. 1990 : Margaret Thatcher, défiée au sein de son propre parti, démissionne et est remplacée par John Major. Réforme du service national de santé. Introduction d’un élément de concurrence dans le secteur de la santé pour contrer les dérives budgétaires. 1990-1997 : Ministère Major (conservateur). 1991 : Lancement de la première « Charte du Citoyen » précisant ce que le public peut attendre des services publics. 1992 : « annus horribilis », selon la reine : crise boursière du Mercredi noir (le 16 septembre, la livre quitte le système monétaire européen et glisse de 10 %) ; divorce du Prince de Galles ; incendie du château de Windsor ; violences en Irlande. Les élections législatives conservent le pouvoir aux conservateurs. La reine propose de payer dorénavant des impôts comme ses sujets. 1993 : « Déclaration de Downing Street » sur l’Irlande, suivie en 1994 d’un cessez-le-feu de l’IRA. 1994 : Réforme des collectivités territoriales en Écosse et au Pays de Galles. Inauguration du tunnel sous la Manche. Tony Blair devient leader du parti travailliste. Changement de stratégie du New Labour. Abrogation de la « clause 4 » des statuts du parti et renonciation à la nationalisation des moyens de production. Diminution progressive du poids des syndicats. 1997 : Les élections législatives amènent au pouvoir les travaillistes. 1997 : Ministère Tony Blair (travailliste). Retour de Hong Kong à la Chine. Mort de Diana, princesse de Galles. Référendums en Écosse et au Pays de Galles favorables à la dévolution, ou autonomie. 1998 : « Accord du Vendredi saint » sur la paix en Irlande du Nord. Référendum en Irlande du Nord approuvant la création d’une Assemblée. Déclenchement de la crise « de la vache folle ». 1999 : Inauguration de l’Assemblée d’Irlande du Nord. Inauguration de l’Assemblée galloise. 2000 : Violences en Irlande du Nord. Suspension de l’Assemblée. Inauguration du Parlement écossais. Réouverture de l’Assemblée d’Irlande du Nord 2001 : Les travaillistes gagnent à nouveau les élections. Réforme des études universitaires et mesures de lutte contre l’absentéisme scolaire. Mesures de protection du système de santé. 2002 : Jubilé (50 ans de règne) de la reine Elizabeth II. Mort de la reine-mère Elizabeth dans sa 102e année. Lancement de la réforme de la Chambre des Lords et limitation du nombre de pairs héréditaires. Renationalisation partielle des chemins de fer. 2003 : Envoi d’un corps expéditionnaire aux côtés des forces américaines en Irak.