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La Chine
Des origines au réveil de l'Empire du Milieu

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Au moment où elle s’impose comme la deuxième puissance économique du monde, au bout de trente ans d’une mutation impressionnante dont l’accomplissement a été pleinement résumé par le magnifique succès rencontré en 2008 lors des Jeux olympiques de Pékin, la Chine confirme sa place d’acteur essentiel du nouveau système international né de la fin de la guerre froide et de l’échec de la « pax americana » imaginée au début des années quatre-vingt-dix. Alain Peyrefitte, qui avait donné, avec son Empire immobile, une excellente description du pays à l’époque où le visitait l’ambassade britannique de Lord Mac Cartney, s’interrogeait, après Napoléon, sur « l’éveil » à venir d’une Chine pesant près du quart de l’humanité et, si les réponses apportées demeuraient parfois faussées par les mirages que sut si bien entretenir le Grand Timonier vis-à-vis d’un Occident trop ignorant et trop naïf, les perspectives qui résidaient dans les fondamentaux spatiaux, démographiques ou civilisationnels du vieil Empire du Milieu apportaient déjà des réponses éclairantes. Dotée de la superficie d’un Etat-continent et bénéficiant des ressources correspondantes, la Chine d’aujourd’hui peut également compter sur une population qui – même si se dessine pour dans un quart de siècle le spectre du vieillissement – constitue un atout incontestable, une main d’œuvre nombreuse et capable, un marché aux potentialités énormes. Mais l’atout principal réside sans doute dans l’héritage d’une civilisation qui apparaît aujourd’hui, à l’instar de sa concurrente indienne, comme la plus ancienne du monde, avec ses trente-cinq siècles d’une histoire continue et l’existence, depuis plus de deux mille ans, d’un empire qui connut, certes, des crises ou des phases d’éclipse, mais qui s’imposa néanmoins comme le principal centre politique et le premier foyer culturel de tout l’Extrême-Orient. Première puissance économique du monde au début du XIXe siècle, la Chine connaîtra ensuite – dans sa confrontation avec un Occident industrialisé qui a su réaliser avant elle le premier décloisonnement du monde – le siècle et demi si sombre qui va des guerres de l’opium aux tragédies de l’époque maoïste. C’est au moment où elles dénonçaient un mythique « péril jaune » que les puissances européennes, accompagnées du Japon et des Etats-Unis, réalisaient le fameux break up of China.On comprend mieux ainsi comment la conscience de l’Histoire récente peut inciter les Chinois à des réactions « nationalistes » parfois mal comprises en Occident. La construction de relations apaisées avec ce géant aujourd’hui de retour passe donc par la connaissance d’une Histoire, seule en mesure de garantir l’établissement d’un respect mutuel, nécessaire à la coexistence des grands blocs civilisationnels appelés à dominer le XXIe siècle. Dans le texte ci-dessous, les termes en italique sont transcrits par le système de l’EFEO ou correspondent à une transcription française usuelle. Les mots transcrits dans le système pinyin, sont en caractères droits.

Un pays immense aux conditions difficiles

Immensité et diversité apparaissent d'emblée comme les deux caractéristiques principales de l'espace chinois. Avec ses 9 561 000 km2, ses 14 000 km de côtes et ses 20 000 km de frontières terrestres, l'actuelle République Populaire de Chine est le troisième État du monde après la Russie et le Canada en matière de superficie mais, à l'époque de sa plus grande extension territoriale - c'est à dire sous l'Empire mandchou des Ts'in (Qin) aux XVIIe et XVIIIe siècles - le pays s'étendait sur près de treize millions de km2.Ces chiffres impressionnants doivent cependant être nuancés si l'on distingue le foyer originel que constitue, à l'est, la " Chine des dix-huit provinces " très densément peuplée depuis l'Antiquité et les territoires périphériques. Si l'on considère la " Chine des dix-huit provinces ", celle du Sichuan - qui correspond au bassin Rouge de la haute vallée du Yang-tseu-kiang (Yangzi) - s'étend sur 570 000 km2, c'est à dire sur une superficie supérieure à celle de la France métropolitaine, et abrite aujourd'hui près de 120 millions d'habitants. À l'est, la péninsule du Shandong, si convoitée au XIXe siècle par les puissances étrangères, a une superficie de 153 350 km2 et compte 90 millions d'habitants... Très vastes mais plus ou moins vides d'habitants et peuplés d'ethnies minoritaires, ils s'étendent au sud-ouest (le Yunnan), à l'ouest (le Tibet avec ses 1 750 000 km2, le Sin-k'iang (Xinjiang) qui compte cinq millions et demi d'habitants sur ses 1 646 000 km2, le Ts'ing-hai (Qinghai) (720 000 km2), au nord (la Mongolie intérieure et ses 1 183 000 km2) et, au nord-est (la Mandchourie formée des trois provinces de Leaoning, Kilin et Heilongjiang, étendue sur 830 000 km2).L'ouest du pays appartient à la Haute Asie centrale et comprend l'immense plateau tibétain, d'une altitude souvent supérieure à 4000 m, encadré par la formidable chaîne himalayenne au sud et par celle des monts Kunlun et de l'Altyntagh au nord, bordé à l'est par les Alpes du Sichuan. Au nord, la dépression du Sin-k'iang (Xinjiang) - occupée en son centre, sur 370 000 km2, par le désert du Takla Makan dans lequel se perdent les eaux du Tarim - est limitée à l'ouest par les hauteurs du Pamir et au nord par celles des T'ien-chan (Tianshan). Celles-ci dominent la Porte de Dzoungarie, vaste trouée séparant les T'ien-chan (Tianshan) de l'Altaï empruntée à de nombreuses reprises par les nomades des steppes orientales pour gagner l'Asie centrale du lac Balkach et, plus loin, de la Transoxiane et de la mer d'Aral, c'est-à-dire les régions qui constituèrent au XIXe siècle le Turkestan russe.Plus à l'est, le vaste plateau pierreux correspondant au désert de Gobi s'étend du nord des monts Nanshan au sud de la Mongolie. De ces régions au Yunnan situé au sud-ouest du pays, l'altitude demeure élevée, souvent supérieure à 1500 m, et les monts Ts'in-ling (Qinlin) que l'on retient souvent pour fixer, d'ouest en est, la limite séparant la Chine du Nord de celle du Sud s'élèvent encore à plus de 4000 m. D'une altitude variant de 300 à 700 m, le bassin Rouge, situé sur la haute vallée du Yang-tseu-kiang (Yangzi), est l'un des greniers du pays.Plus au sud, les régions du Yunnan et d'une partie du Guizhou correspondent à un gigantesque plateau calcaire très riche en formes karstiques. On peut distinguer, à l'est du pays, les plaines du fleuve Jaune et du Yang-tseu-kiang (Yangzi) formées par les alluvions des deux fleuves des régions de collines caractéristiques des paysages de la Chine du Sud, mais aussi des reliefs pittoresques et accidentés des deux grandes îles de Hainan et de Taiwan ; dénommée Formose, la " Belle Ile ", par les navigateurs portugais, cette dernière demeure aujourd'hui sous l'autorité d'une République chinoise née de la guerre civile conclue en 1949 par la défaite des armées nationalistes de Tchang Kaï-chek (Jiang Jieshi).Au nord-est du pays, l'immense Mandchourie, sinisée à une époque très récente, est un grenier à blé et est devenue, depuis l'époque de l'occupation japonaise, une grande région industrielle.

La diversité du climat a commandé la densité du peuplement et les activités des hommes. Le sud du pays bénéficie d'un climat tropical humide de mousson - Hai-nan et Canton sont situées au sud du Tropique du Cancer - mais, plus généralement d'un climat " subtropical chinois " caractérisé par une forte humidité, maximale en été, et par la douceur des températures. La Chine du Nord, celle du fleuve Jaune, connaît, à l'inverse, un climat tempéré continental relativement sec et présentant des amplitudes thermiques importantes. Celles-ci deviennent énormes dans le " Far West chinois " du Sin-k'iang (Xinjiang) où règne une extrême sécheresse et qui connaît jusqu'à cinquante degrés de différence entre janvier et juillet. Le nord de la Mandchourie connaît le même climat que l'extrême orient russe. Les conditions naturelles réduisent considérablement les possibilités agricoles. La surface agricole utile de l'actuelle République populaire de Chine correspond à 18 % de sa superficie totale. Cependant les sols lœssiques de la vallée du fleuve Jaune et de celle de la Wei, la fertilité des terres du bas Yang-tseu-kiang (Yangzi), du bassin Rouge ou, plus récemment, de la Mandchourie ont permis de nourrir une population nombreuse qui sut créer l'une des grandes civilisations agricoles de l'histoire, fondée sur les céréales (le millet puis le blé) au nord et sur la riziculture au sud.Dans l'effort continu qui a permis, au fil des générations, le développement de cette civilisation paysanne, les hommes ont dû lutter à la fois contre la sécheresse en multipliant les puits et en maîtrisant l'irrigation mais aussi contre les excès terrifiants des deux grands fleuves, le Houang-ho (Huanghe ou fleuve Jaune) long de 4 800 km - dont les déplacements erratiques de part et d'autre de la péninsule du Shandong ont engendré de multiples catastrophes - et le Yang-tseu-kiang (Yangzijiang ou Chanjiangn le " Grand Fleuve ", dit aussi le fleuve Bleu) long de 6 300 km, dont les récentes inondations ont révélé la vanité des efforts réalisés au cours des dernières décennies pour réussir à le dompter. Moins important, le Si-kiang (Xijiang) peut se montrer tout aussi dangereux quand surviennent dans le sud du pays les pluies estivales.Tout au long de sa longue histoire, la Chine a dû relever les défis d'une nature difficile, les obstacles imposés par le relief ou les excès d'un climat violemment contrasté mais elle a dû également compter - du fait de sa position géographique - avec d'autres dangers, notamment ceux provenant des steppes du nord. Toute son histoire a été marquée par l'absorption des envahisseurs, la conquête de marches extérieures nécessaires à sa sécurité ou le repli bien aléatoire derrière des " murailles " que les nomades du nord finirent toujours par franchir. À l'inverse, ce n'est qu'au XIXe siècle - avec l'irruption de l'Occident - que le danger viendra de la mer, les menaces chroniques exercées par les pirates n'ayant concerné jusque là l'Empire que de manière marginale." Pays du Milieu " (Zhongguo) dans son environnement est-asiatique, la Chine fut, en ses périodes de puissance, en mesure d'imposer son autorité jusqu'au delà du Pamir, dans les steppes du Nord, en Corée et dans l péninsule indochinoise mais se vit condamnée, en d'autres temps moins favorables, au repli sur son foyer historique traditionnel. À diverses reprises, elle entreprit la mise en œuvre d'un vaste programme d'expansion maritime, notamment au début de la dynastie Ming ; dans la longue durée, le pays balancera ainsi entre une affirmation de sa vocation continentale allant de pair avec une relative fermeture aux influences extérieures et une ouverture favorable au développement de sa façade maritime, ce que confirment les mutations entamées au cours du dernier quart de siècle, qui a vu l'abandon de l'utopie paysanne chère à Mao Tsé Toung (Mao Zedong) et les débuts de l'intégration de près du quart de l'humanité à l'économie mondiale.

Des origines au Premier Empereur

Si l'on excepte la célèbre découverte du Sinanthrope ou " Homme de Pékin " réalisée en 1929 à Zhoukoudian, le Paléolithique ancien chinois est demeuré pendant longtemps une véritable terra incognita. Vivant aux alentours de 500 000 ans avant J.-C., l'archanthropien découvert à cette époque n'a pu livrer tous ses secrets car ses restes ont disparu durant la guerre sino-japonaise ; de nouvelles fouilles sont aujourd'hui envisagées sur ce site majeur, qui a livré par ailleurs d'importants vestiges du Paléolithique supérieur. Les trois dernières décennies du siècle dernier ont largement renouvelé la question de la présence en Chine des premiers hominidés ; certains vont même jusqu'à avancer que le sud-ouest du pays pourrait se révéler à terme aussi riche en ce domaine que l'Afrique orientale. Vieux de huit millions d'années, le ramapithèque de Shihuba - près de Kunming, dans le Yunnan - est un ancêtre tertiaire des hominidés découvert en 1980.L'homme de Yuanmou (toujours dans le Yunnan) a été daté de 1 700 000 ans et l'homme de Lantian (dans le Shenxi) apparaît comme un archanthropien plus ancien que le célèbre Sinanthrope de Pékin. Les traces d'activité humaine relevées sur le site de Renzidong, dans l'Anhui - des animaux piégés dans une crevasse calcaire et découpés sur place au moyen d'outils rudimentaires - mises au jour récemment ont été datées de 2 500 000 ans et encouragent leur découvreur, le professeur Jin Changzhu, à considérer qu'il est sur la piste des ancêtres de l'Homo erectus en Asie. D'autres sites apparaissent tout aussi prometteurs : le bassin de Nihewan dans le Hebei, non loin de Zhoukoudian, les terrasses de Shangnabang dans le Yunnan, et de Xihoudou, dans le Shanxi. La découverte en 1995, dans la grotte de Longgupo, dans le Sseu-tch'ouan (Sichuan), d'outils très anciens et d'une mandibule datée de 1,8 million d'années est venue confirmer l'ancienneté de la présence des ancêtres de l'homme dans ces régions dont l'environnement naturel était comparable, à ces époques reculées, à celui des savanes d'Afrique orientale. Les perspectives sont d'autant plus encourageantes que l'Académie des Sciences chinoise a lancé en 1998 un vaste programme quinquennal de recherches consacrées à la préhistoire la plus ancienne. Des outils acheuléens datés de -800 000 ans ont été exhumés dans le bassin de Bose dans le Kouang-si (Guangxi) et témoignent d'un degré d'avancement tout à fait inattendu à une époque bien antérieure à celle du Sinanthrope. Le Paléolithique moyen demeure mal connu mais le Paléolithique supérieur est bien représenté sur les sites de Ziyang (occupé, dans le Sseu-tch'ouan, de -26000 à -11000), de Xiaonanthai (dans le Ho-nan) et dans les " grottes supérieures " de Zhoukoudian (occupées de -18 000 à -10 000) où des rites funéraires ont été identifiés.

La description du Néolithique chinois, fondée sur les travaux réalisés durant l'entre-deux-guerres, s'est longtemps résumée à l'identification des deux cultures de Yangshao et de Longshan. La première, caractérisée par sa céramique rouge, s'est développée sur le cours moyen du fleuve Jaune et sur celui de la Wei alors que la seconde - souvent présentée comme plus récente et dont l'aire d'expansion correspond à la basse vallée du fleuve Jaune et au Chan-tong - est identifiée par sa céramique noire. C'est à partir de cet héritage néolithique qu'aurait ensuite commencé, vers le XVIIe siècle avant J.-C., la période Chang (Shang) caractérisée par la maîtrise de la métallurgie du bronze. Le village de Banpo (à l'est de Xian, dans le Shanxi) où - dès le Ve millénaire, sur un affluent de la Wei - les hommes cultivent le millet, élèvent des porcs et trouvent dans le poisson une ressource alimentaire supplémentaire, celui de Changziyai (dans le Shandong, à la fin du IVe millénaire) représentaient ces deux étapes du Néolithique chinois. Les travaux réalisés au cours des trente dernières années ont permis d'avoir une vue beaucoup plus complète de cette période, caractérisée par de nombreux développements régionaux demeurés longtemps insoupçonnés.La culture de Yangshao (IVe-IIIe millénaire avant J.-C.) a ainsi été précédée par trois cultures de protoagriculteurs, connues par les sites de Cishan (dans le Hubei), d'Erligan - dans le Henan, où des outils de pierre destinés à l'agriculture et des meules à grain sont identifiés entre -5000 et -2100 - et de Dadiwan (dans le Gansu). Il faut ajouter les cultures de Dawenkou (dans le Shandong) et de Xinle (près de Shenyang, en Mandchourie). Alors que la région du fleuve Jaune a longtemps été considérée comme le berceau de la révolution néolithique en Chine, les régions méridionales ont révélé l'existence de foyers plus anciens. Le site de Xianrendong (dans le Jianxxi, daté de -8000) a ainsi livré de la céramique réalisée par une population vivant surtout de chasse, de pêche et de cueillette mais pratiquant déjà une protoagriculture élémentaire. Daté de -5000 (dans le nord du Zhejiang), le site de Hemudu témoigne des débuts de la culture du riz et de l'élevage du buffle. Dans la région du bas Yang-tseu-kiang (Yangzi), la culture de Qingliangang date de la fin du IVe et du début du IIIe millénaire - ce qui signifie qu'elle est contemporaine de la culture de Longshan de la basse vallée du fleuve Jaune - a livré de la céramique et des objets dejade, ce qui confirme la vitalité du Néolithique longtemps méconnu de Chine méridionale.Selon la tradition, une dynastie Xia aurait précédé la première dynastie " historique " des Shang (Chang) mais il fut longtemps impossible de donner une confirmation archéologique à l'existence de cette première structure étatique. Le site d'Erlitu, dans la région de Yanshi (Henan) a livré les restes d'un palais du début du IIe millénaire avant J.-C. et a été identifié comme correspondant aux vestiges de la capitale des Xia mais le site de Taosi (Shanxi), daté de -2300 à -1800, a été présenté lui aussi comme " les ruines de Xia " et vaut surtout par la présence de petites clochettes qui témoignent de la naissance de l'âge du bronze chinois. On a également découvert, correspondant à cette période, la cité Shang de Zhengzhou, datée du XVe siècle avant J.-C., et témoignant de l'existence d'une société déjà fortement hiérarchisée, une cité plus ancienne que celle identifiée près d'Anyang dès les années 1930 et qui a longtemps constitué la seule source de documentation relative à l'âge du bronze chinois.

-XVIIe siècle avant J.-C. : Débuts de la métallurgie du bronze dans le bassin du fleuve Jaune. Fondation de la dynastie des Chang (Shang ou Yin).

Seconde moitié du IIe millénaire avant J.-C. : Inscriptions divinatoires sur les ossements, les écailles ou les carapaces de tortues. 

-1384 : D'après la chronologie traditionnelle : établissement des Chang dans leur dernière capitale proche de Ngan-yang (Anyang).

Fin du XIe siècle avant J.-C. : Destruction de la dynastie des Chang, éliminée par celle des Tch'eou (Zhou).

IXe - VIIIe siècles avant J.-C. : L'essor de l'élevage et de la domestication du cheval dans les steppes eurasiatiques aboutit à la formation de groupes nomades qui, depuis les steppes du nord, commencent à menacer l'espace des Chinois agriculteurs et sédentaires.

-771 : Les invasions barbares qui affectent le Chen-si (Shenxi) obligent les Tch'éou occidentaux à abandonner leur capitale de la vallée de la Wei pour se replier sur Lo-yang (Luoyang) où débute la période des Tchéou orientaux. 

-722 : Début de la période dite des " Printemps et Automnes ", qui s'étend jusqu'en -481.

Fin du VIIIe siècle avant J.-C. : Le royaume méridional de Tchou (Chu), qui s'est développé au Hou-pei (Hubei) et sur le cours moyen du Yang-tseu-kiang (Yangzi), s'étend vers le nord jusqu'au Ho-nan (Henan).

-667 : Le royaume de Ts'i (Qi), apparu dans le Chan-toung (Shandong), rassemble autour de lui les autres petits royaumes de Chine du Nord pour lutter contre les envahisseurs venus de la steppe. En -632, c'est le royaume de Tsin (Jin), dans le Chan-si (Shanxi), qui impose sa domination mais il est vaincu par celui de Tchou (Chu) en -597.

Fin du VIe siècle avant J.-C. : Première mention de la fonte du fer.

-506 : Le royaume de Wou (sud du Kiang-sou (Jiangsu)) l'emporte sur celui de Tchou (Chu) et reçoit en -494 l'hommage du royaume de Yue.

-479 : Mort de Confucius (K'ong-tseu, Kongzi).

-453 : Début de la période dite des " Royaumes combattants ". Des luttes permanentes opposent les royaumes de Wei, Tch'ou (Chu), Han, Tch'ao (Zhao), T'sin (Qin) et Tchéou (Zhou)...

-444 : Les Chinois calculent précisément la durée de l'année solaire quatre siècles avant l'établissement à Rome du calendrier julien.

Première moitié du IVe siècle avant J.-C. : Le royaume de Wei entreprend d'établir une ligne de fortifications à hauteur de la Lao du nord et de la grande boucle que forme le fleuve Jaune à hauteur de la steppe des Ordos.

-389 : Mort du sage pacifiste Mo-tseu (Mozi).

-361 : Arrivée dans le royaume de T'sin (Qin) du légiste Gongsun Yang qui réalise de grandes réformes au cours des quinze années suivantes.

-325 : Le prince de T'sin prend le titre de roi.

vers -318 : Début de l'expansion du royaume de T'sin en direction du Sichuan (Sseu-Tchouan) (dans la plaine de Tch'eng-tou (Chengdu), face au nord pour y établir des défenses contre les cavaliers de la steppe, au Kouei-tchéou (Guizhou), au Hou-pei (Hubei) et dans le Hou-nan (Hunan) (vers -280).

vers -289 : Mort de Mencius (Mengzi), le continuateur de Confucius.

-256 : Le royaume de T'sin détruit celui des Tch'eou orientaux.

-246 : Arrivée au pouvoir de Chang (Zheng), prince de T'sin. De -230 à -221, il soumet tous les petits royaumes qui se partageaient la Chine.

-221 : Le conquérant prend le titre d'"Auguste Souverain" et règne jusqu'en -210 sous le nom de T'sin Che Houang Ti (Qin Shi Huangdi).Il est le " premier Empereur ", celui dont le fabuleux tombeau, peuplé d'une armée de guerriers réalisée en terre cuite, a été découvert en 1974. Che Houang Ti (Shi Huangdi) établit un pouvoir centralisé qui réalise une oeuvre d'unification considérable sur le plan administratif, monétaire et culturel - avec la normalisation de l'écriture utilisée dans l'ensemble de l'Empire. Un réseau de routes impériales est créé. Des canaux d'irrigation sont aménagés et une " grande muraille " couvre, face aux nomades de la steppe, les régions septentrionales de l'Empire, du sud du Gansu (Kan-sou) à la presqu'île du Leaotong.

-213 : Le général Meng Tian repousse les Hioung-nou (Xiongnu) installés dans la boucle des Ordos. D'autres expéditions sont organisées pour conquérir la Chine du Sud et le Vietnam. La capitale de l'Empire - Xianyang, sur la rive gauche de la rivière Weï, au Chen-si (Shenxi) - s'enrichit d'un immense palais alors que le gigantesque hypogée du Mont Li, qui abrite la dépouille de l'Empereur et l'armée qui l'accompagne, se trouve à une cinquantaine de kilomètres à l'est.

-213 : " Incendie des livres ". Le pouvoir tyrannique de Che Houang Ti s'en prend aux nobles et aux lettrés et ordonne la destruction de tous les ouvrages, à l'exception de ceux présentant un intérêt pratique.

-209 : L'insurrection est générale au cours de l'année qui suit la mort du " premier Empereur ", dont le jeune fils ne peut imposer son autorité (il est assassiné en -207). Le prince Hioung-nou (Xiongnou) Maodun fonde alors le premier empire de la steppe (à l'origine de celui des Huns). Il mourra en -174.

-206 : Lieou Pang (Liu Bang), l'un des chefs des insurgés, bat les T'sin et fonde le nouveau royaume des Han. Il se proclame empereur en -202 après s'être débarrassé de son rival Hiang Yu (Xiang Yu), roi de Tchou (Chu), et fixe sa capitale à Xi'an (Chang'an), au sud-est de Xianyang.

De la dynastie Han à la dynastie Tang

-191 : Les écrits proscrits sous Che Houang Ti sont de nouveau autorisés. Les lois très rigoureuses qu'il avait promulguées sont abolies.

-188 -180 : Règne de l'Empereur Gaozu.

-179 : La région de Canton (le Nanyue) reconnaît l'autorité des Han.

-179 -157 : Règne de l'Empereur Wen-ti (Wendi).

-167 : Adoucissement de la législation pénale imposée par Che Houang Ti (fin des mutilations). Création des peines de travaux forcés, bien utiles pour la politique de grands travaux (construction des " grandes murailles ", irrigation, endiguement, creusement de canaux) que met en œuvre la dynastie.

-165 : Premiers concours officiels pour le choix des fonctionnaires.

-158 : Début des colonies militaires sur les confins du nord.

-157 -141 : Règne de l'empereur Jingdi.

-154 : Les armées impériales doivent briser la " rébellion des sept royaumes " dirigée par des nobles héritiers de fiefs distribués au début de la dynastie.

-141 -87 : Règne de l'empereur Wu-ti (Wu-ti).

-139 -126 : Ambassade de Tchang K'ien (Zhang Qian) en Bactriane et au Ferghana, dans les royaumes indo-européens des Yue-tché (les Tokhariens des grecs) pour y chercher les chevaux nécessaires aux armées impériales.

-136 -130 : Développement de l'influence chinoise vers le Yunnan et la Birmanie.

-128 : Premières campagnes menées par les Chinois en Mandchourie et en Corée.

-127 : La loi imposant le partage des fiefs entre tous les héritiers annihile le pouvoir territorial de la noblesse.

-127 -115 : Une série de campagnes victorieuses contre les Hioung-nou (Xiongnu) sécurise la frontière du nord sur laquelle les Han créent des colonies militaires.

-119 : Établissement du monopole d'État sur le fer et le sel.

-15 : Nouvelle ambassade de Tchang K'ien (Zhang Qian) chez les Wu-sun indo-européens de la vallée de l'Ili (dans la région de la Porte de Dzoungarie (ou seuil du Kazakhstan) qui, entre Tian Chan et Altaï, constituera la voie de passage des nomades de l'Est vers l'Asie occidentale et l'Europe).

-106 : La majeure partie de la Corée est conquise.

-87 -74 : Règne de Tchao-ti (Zhaodi).

-80 -68 : Dictature du général Huo Guang.

-43 : Les Hioung-nou se divisent et une partie d'entre eux se rallie aux Han, qui ne leur ont pas ménagé leurs présents, protégeant ainsi la Chine de ceux qui continuent à nomadiser plus au nord, jusqu'aux abords du lac Baïkal. La Chine est tranquille pour un siècle du côté des steppes.

-37 -7 : Règne de Xuandi.

2 après J.-C. : Premier recensement connu. L'Empire compte alors près de 52 millions d'habitants.

6 : Wang-Mang devient régent à la mort de l'Empereur Ping.

9 - 23 : Règne de l'usurpateur Wang Mang qui fonde l'éphémère dynastie de Xin et dont les réformes d'inspiration égalitariste ne permettent pas de surmonter la crise agraire.

11 : Changement de cours du fleuve Jaune à la suite d'inondations catastrophiques.

17 : Révolte des Sourcils Rouges dans le Chan-tong (Shandong).

23 : L'éphémère dynastie Xin est emportée par les soulèvements populaires et les dissidences nobiliaires.

25-57 : Liu Xiu, qui s'est imposé à la mort de Wang Mang, règne sous le nom de Kouang Wou (Guangwudi) et brise les dernières insurrections paysannes. Début des Han postérieurs, qui s'appuient sur les grands propriétaires fonciers et transfèrent la capitale de Chang'an à Luoyang.

65 : Première mention d'une communauté bouddhique installée dans le nord du Kiang-sou (Jiangsu), ce qui implique que la nouvelle religion est déjà présente auparavant au nord-ouest du pays où elle a emprunté la route de la Soie pour gagner le Kan-sou et les capitales de Xi'an et de Lo-yang. L'arrivée du bouddhisme par la voie maritime semble avoir été plus tardive. La voie continentale est alors sous le contrôle de l'empire kouchan, qui étend son autorité sur toute l'Asie centrale, du nord-ouest de l'Inde au bassin du Tarim.

73-94 : Le général Pan Tch'ao (Ban Chao) établit l'autorité des Han sur les oasis de Sérinde (aux marges montagneuses du bassin du Tarim qu'occupe le désert de Takla Makan), au moment où se développent les échanges sur la route de la Soie.

88-144 : Sous les souverains faibles qui règnent de la fin du Ier au milieu du IIe siècle, les grandes familles aristocratiques retrouvent leur influence perdue (88-105 : Règne de Hedi - 106-125 : Règne de Andi - 126-144 : Règne de Shundi).

166 : Une ambassade de marchands " romains " (peut-être des Syriens) est mentionnée dans les sources chinoises. À cette époque, la Chine des Han entretient des contacts avec l'Empire kushan, avec des principautés indiennes avec Java, avec le Japon et avec le royaume cham de Birmanie.

184 : Soulèvement des Turbans Jaunes (T'ai Ping).

189 : C'est un général qui met sur le trône Xiandi, le dernier des Han. L'empire bascule dans la crise et l'anarchie. Luoyang est mise à sac.

190 : Les adeptes de la secte taoiste des " Cinq boisseaux de riz " créent un état indépendant au Sseu-tchou'an (Sichuan) et dans le sud du Chen-si (Shenxi). Les relations avec l'Asie centrale sont progressivement rompues.

208 : Bataille dite de la Falaise Rouge, qui voit la défaite sur le Yang-tseu-kiang (Yangzi) de Cao Cao qui a réussi à s'imposer depuis 201 dans toute la Chine du Nord.

220 : Mort de Cao Cao. Son fils prend le titre d'empereur de Wei. C'est le début de la période dite des Trois Royaumes car, en 221, Liu Bei fonde l'empire des Shu-Han au Sichuan (avec sa capitale à Chengdu) alors qu'en 222, Sun Quan, installé à Nankin, se proclame empereur de Wu.

263 : Fin de l'Empire des Shu-Han, annexé par l'empire de Wei.

265 : Sima Yan fonde la dynastie des Tsin (Jin) à Luoyang et promulgue un code de lois en 268.

280 : Prise de Nankin et annexion de l'Empire de Wu par celui de Tsin.

311 : Luoyang est saccagée par les mercenaires Xiongnou (Hioung-nou). Exode massif vers le sud des classes lettrées du nord.

316 : Chang'an est prise par les Xiongnou (Hioung-nou). C'est la fin des Tsin (Jin) occidentaux. L'année suivante Sima Rui fonde à Nankin la dynastie des Tsin (Jin) orientaux.

354 : Fondation au Kan-sou (Gansu) de la dynastie des Liang antérieurs dont le souverain, Fu Jian, occupe le Sichuan, le Yunnan et le Guizhou (Kouei Tchéou) en 373. En 376, il a réunifié sous son autorité la Chine du Nord. Son empire ne survivra pas à la mort de son fondateur, survenue en 385.

386 : Fondation de la dynastie des Wei du nord dont la capitale est Datong.

389 : Fondation des Liang postérieurs.

399-412 : Pèlerinage en Inde du moine bouddhiste Fa Hsien (Faxian), qui rédige une relation (entièrement conservée) de son voyage. Les nombreux pèlerinages en Inde réalisés à cette époque permettent de ramener en Chine des textes bouddhiques qui y sont l'objet de traductions systématiques.

402-404 : Les Tsin orientaux établis à Nankin réussissent à briser de puissantes rébellions.

404 : Le moine Huiyuan revendique l'autonomie du clergé bouddhiste par rapport au pouvoir politique. L'essor de la vie monastique et les privilèges dont bénéficie le clergé sont critiqués par certains lettrés qui jugent cette situation nuisible aux intérêts de l'État. À quatre reprises, le bouddhisme connaîtra en Chine une vague de persécutions. En 446 chez les Wei du Nord, en 574 chez les Zhou du Nord, en 842-845 chez les Tang, en 955 chez les Tch'eou (Zhou) postérieurs.

423 : Les Wei du Nord prennent Luoyang au Henan et construisent une muraille de 1 000 kilomètres pour contenir les nomades Jouan Jouan (Rouan Rouan) qui sont devenus pour un temps les maîtres des steppes du nord.

439 : Début de la période dite des " Dynasties du Sud et du Nord " qui durera jusqu'en 589.

493 : Les Wei installent leur capitale à Luoyang.

502 : Xiao Yan se proclame empereur à Nankin et y fonde la dynastie des Liang.

535 : Installation à Chang'an (Xi'an) de l'Empire des Wei occidentaux qui dure jusqu'en 557.

553 : Rattachement du Sseutchou'an (Sichuan) et du Hou-pei (Hubei) à l'empire des Wei occidentaux.

557-581 : Fondation à Chang'an de l'empire des Tch'éou (Zhou) du nord qui réalisent en 577 l'unification de la Chine du Nord déchirée par les guerres depuis 534.. L'empire des Chen est fondé à Nankin.

581 - 604 : L'empereur Wen-ti : Yang Jian prend le pouvoir à Chang'an, met fin en 589 à l'ère des Chen (dernier vestige des " six dynasties " qui s'étaient succédées à Nankin depuis le début du IIIe siècle) et crée la nouvelle dynastie des Sui qui durera jusqu'en 618 et qui met fin à la longue période de division entre Chine du Nord et Chine du Yang-tseu-kiang (Yangzi) entamée en 222. Yan Jian lui-même conserve le pouvoir jusqu'en 604 sous le nom d'empereur Wen. Il fait édifier 350 km de fortifications au nord-ouest du pays et entame la réalisation d'un ambitieux programme de constructions dans ses deux capitales de Luoyang. et Chang'an. De 587 à 608 un immense réseau de voies navigables formé de canaux et de rivières aménagées est créé pour relier les vallées du fleuve Jaune et de la Wei au bas Yang-tseu-kiang ; il est complété en 608 par une liaison entre Luoyang et Pékin. Il s'agit du premier " Grand Canal " de l'histoire chinoise, long de 1 500 km. Avec l'essor de la riziculture du bas Yang-tseu-kiang, il contribuera ultérieurement à combler les déficits alimentaires du nord où sont construits d'imposants greniers publics.

604-617 : Règne de l'empereur Yang-li, marqué par une ambitieuse politique d'expansion maritime et, de 612 à 614, par plusieurs campagnes en Corée qui ruinent les finances.

618 : Accession au trône de la famille Li, fondatrice de la dynastie des Tang qui règne jusqu'en 907. C'est en 617 que le général Li Che-min (Li Yuan) s'est révolté et s'est allié aux tribus turques qu'il devait combattre pour marcher sur Chang'an, y fonder la nouvelle dynastie et faire proclamer empereur son père sous le nom de Kao-tsou (Gaozu) qui règnera jusqu'en 626.

619 : Établissement d'un système fiscal ne portant plus sur les biens mais sur les personnes et introduisant des corvées ainsi que des taxes sur les céréales et les tissus. Ce système ne fut sans doute pas rigoureusement appliqué au sud, dans la Chine du riz où les conditions du travail agricole et le plus grand nombre des hommes rendaient plus difficile sa mise en œuvre.

624 : Ordonnances agraires fixant à titre viager la répartition des terres pour garantir à chaque famille paysanne sa subsistance.

626-649 : Règne de l'empereur T'aï-tsong (Taizong) Li Che-min fait abdiquer son père et reprend le pouvoir personnellement sous le nom d'empereur T'aï-tsong.

626-683 : Une série de campagnes victorieuses contre les Turcs permet aux Tang de rétablir l'autorité chinoise jusqu'au cœur de la Haute Asie, de la Mongolie orientale à la vallée de l'Ili. Les Chinois contrôlent ainsi de nouveau, dans l'extrême ouest, les oasis entourant le bassin du Tarim. Le Cambodge et le Champa dans la péninsule indochinoise, la Corée au nord-est, le nord-ouest de l'Inde reconnaissent leur suzeraineté, alors que l'autorité chinoise s'exerce directement en Transoxiane. Dès 678 cependant, les Chinois sont battus par les Tibétains dans la région des lacs du Koukounor (Qinghai).

637 : Le Code des Tang, le premier code chinois qui nous soit parvenu complet, fixe en plus de cinq cents articles les bases de la législation.

638 : L'empereur autorise la prédication des missionnaires nestoriens (le premier, Olopen, est arrivé à Chang'an en 635) et la construction des églises chrétiennes. Les Nestoriens disparaîtront sans avoir fait beaucoup d'adeptes lors de la proscription des religions étrangères qui interviendra en 845. Mais ce christianisme de la steppe sera réintroduit en Chine à l'époque mongole pour y disparaître ensuite définitivement.

638 : Des ambassadeurs de la Perse sassanide sont accueillis à Chang'an et c'est une ambassade byzantine qui s'y rend en 643.

645 : Le pèlerin bouddhiste Hiuan-tsang (Xuanzang) est reçu par l'empereur T'aï-tsong après son séjour en Inde qui a duré douze ans.

649-683 : Règne de l'empereur Kao-tsong (Gaozong).

674 : Peroz, descendant malheureux des souverains sassanides est accueilli à Chang'an pour y solliciter l'aide chinoise.

690 : La veuve de Kao-tsong, Wu Zhao, écarte l'héritier légitime, prend le titre d'empereur sous le nom de Tsö-tien (Zetian) et fonde la dynastie des Zhou dont elle sera l'unique souverain. Elle est la seule femme à être montée sur le trône impérial dans toute l'histoire chinoise (d'autres ont joué un rôle important comme régentes). Elle est soutenue par l'Église bouddhique, lutte contre l'aristocratie militaire et s'appuie sur les fonctionnaires recrutés par concours.

694 : L'impératrice Tsö-tien autorise la religion manichéenne qui disparaîtra au IXe siècle mais laissera quelques traces dans les traditions ésotériques taoïstes et bouddhistes.

Vers 700 : Le moine bouddhiste cantonais Houei-neng (Huineng) crée la secte chan (Tch'an), qui sera à l'origine du zen japonais et qui prône la recherche de l'illumination subite et rejette l'ascèse traditionnelle.

705 : Restauration des Tang avec l'empereur Zhongzong. Son ambitieuse épouse, l'impératrice Wei, qui ambitionnait d'être une nouvelle Wu Tsö-tien, est assassinée en 710.

710 : Li Longji, le fils de l'empereur Ruizong écarté du pouvoir en 690 par Tsö-tien, remet son père sur le trône avant de régner lui-même sous le nom de Huian-tsong (Xuanzong) de 712 à 756. C'est l'époque de " l'âge d'or " des Tang mais cet apogée est de courte durée car le poids des dépenses militaires ne cesse de s'alourdir en même temps que se développe l'influence des chefs de guerre disposant d'importants contingents de soldats de métier.

737-752 : Le grand ministre Li Linfu dirige de fait l'empire et favorise l'extension du pouvoir des généraux qui accumulent alors les succès, au risque de voir se constituer une opposition militaire susceptible d'affaiblir l'autorité impériale.

750 : Les Tang doivent abandonner le sud-ouest de la Chine (le Yunnan) au royaume tibéto-birman de Nan Tchao.

751 : Les armées chinoises sont battues par les Arabes sur les bords de la rivière Talas, au sud du lac Balkach alors que, depuis plusieurs années, le royaume des Turcs Ouïgours devient menaçant au nord-ouest de la Chine.

755 : Quand l'empereur Huian-tsong donne le poste de premier ministre à un cousin de sa favorite Yang Yuhuan, le général An Lou Chan (An Lushan) qui convoitait cette fonction déclenche une rébellion militaire de grande envergure qui va durer jusqu'en 763. Il s'empare de Chang'an et de Luoyang et l'empereur se réfugie à Chengdu (Tch'eng-tou).

756-763 : Règne de l'empereur Suzong.

757 : An Lou Chan (An Lushan) meurt mais Shi Siming lui succède.

763 : L'empereur Suzong reconquiert ses deux capitales avec l'aide des Tibétains et des Ouïgours. 

763 : Les incursions des Tibétains dans le nord-ouest du pays (dans le Gansu, au Shenxi et jusqu'à Chang'an) ruinent l'élevage chevalin chinois. L'empire est désormais dépendant des nomades du nord pour se fournir en montures. Alors qu'ils disposaient de 700 000 chevaux au début de la dynastie Tang, ce chiffre a chuté de moitié un siècle plus tard et cela contribuera aux difficultés militaires rencontrées ultérieurement par la Chine face à la menace venant des steppes.

763-779 : Règne de l'empereur Daizong.

779-805 : Règne de l'empereur Dezong.

780 : Réforme des impôts qui portent désormais sur les terres et les productions et non plus sur les individus. La petite paysannerie est sortie ruinée de la crise du milieu du siècle et nombreux sont les cultivateurs qui émigrent du nord vers les terres à riz du Yang-tseu-kiang, ce qui rend vain l'effort de recensement réalisé auparavant. Des monopoles d'État sont par ailleurs créés ou rétablis sur le thé et le sel.

790 : L'Asie centrale échappe au contrôle des Chinois. Il en va de même de la Corée et le royaume de Nanzhao affirme au sud-ouest son indépendance. Il subsistera, en devenant le royaume de Dali, jusqu'à la conquête mongole du XIIIe siècle. La grande rébellion militaire du milieu du VIIIe siècle a donc contribué à un repli général de la Chine, de nouveau menacée sur ses frontières du nord, de l'ouest et du sud-ouest.

798 : Une ambassade envoyée par le calife abbasside Haroun al-Rachid est reçue à Chang'an. Des contacts commerciaux existent à cette époque entre le golfe Persique et la Chine du Sud où, à Canton, les musulmans ont leurs mosquées.

806-820 : Règne de l'empereur Xianzong.

841-846 : Règne de l'empereur Wuzong.

842-845 : Réaction antibouddhique. 200 000 religieux sont sécularisés et deviennent imposables. 4600 monastères sont détruits ou transformés en bâtiments publics. 40 000 lieux de culte sont détruits ou désaffectés. Dans le même temps, manichéisme, mazdéisme et nestorianisme sont totalement proscrits. Les plus radicales de ces mesures seront assouplies dès 846.

846-859 : Règne de l'empereur Xuanzong.

874 : Débuts de la révolte de Huang Chao, qui ravage toute la Chine au cours des années suivantes. Chang'an est détruite en 885 et les derniers Tang se replient à Luoyang. Dès cette époque, la dynastie Tang a perdu de fait le pouvoir et c'est finalement un certain Zhu Wen qui se proclame empereur en 907 en fondant à Kaïfeng une nouvelle dynastie, celle des Liang postérieurs.

907-960 : Époque dite des " Cinq Dynasties " qui se succèdent à Kaïfeng et des " Dix Royaumes " qui se partagent le reste du pays. Les premières sont considérées comme prenant la suite des Tang. Les commanderies militaires de l'époque Tang qui ont pris leur indépendance sont progressivement devenues " royaumes ".

939 : Le Vietnam se débarrasse de la tutelle chinoise.

La dynastie Song

Grand historien de la Chine, Jacques Gernet évoque en ces termes les mutations qui interviennent au tournant de l'an mil : " ...Il n'est pas un secteur de la vie politique, sociale ou économique qui ne témoigne de modifications radicales par rapport aux époques antérieures. Il ne s'agit pas seulement d'un changement d'échelle (accroissement démographique, essor général de la production, développement des échanges intérieurs et extérieurs..) mais d'un changement de nature. Les moeurs politiques, la société, les rapports entre classes, les armées, les relations entre villes et campagnes, les formes économiques sont tout autres que dans cet Empire aristocratique et encore à demi-médiéval qu'avait été celui des Tang. Un monde nouveau est né, dont les caractéristiques fondamentales sont déjà celles de la Chine des temps modernes. 

951 : Le général Guo Wei fonde à Kaifeng la dynastie des Tch'eou (Zhou) postérieurs qui unifie la Chine du nord à l'exception du nord du Shanxi, occupé par un petit royaume turc que protègent les Kitan (peuple de pasteurs nomades protomongols installés dans les steppes du nord) de la dynastie Liao qui dure de 946 à 1125 et dont le nom vient de celui de la région de Mandchourie méridionale où ils se sont installés vers cette époque.

960 : La Dynastie Song.

960 : Le général Zhao Kuangyin prend le pouvoir et fonde à Kaifeng la nouvelle dynastie des Song. Il règne jusqu'en 976 sous le nom de Taizu.

963-979 : Une série de campagnes victorieuses permet aux Song de rassembler la majeure partie du territoire chinois, de l'Anhui au Guangdong et du Sichuan au Jiangsu. Les Kitan au nord, les Tibétains à l'ouest et les Vietnamiens au sud-ouest limitent cependant aux pays proprement chinois cette expansion.

976-997 : Règne de l'empereur Taizong. Mise en place d'un système administratif très centralisé. Développement du recrutement des fonctionnaires par voie d'examen.

978 : Fondation de la bibliothèque du palais impérial, qui comptera 80 000 volumes en 1035.

997-1022 : Règne de l'empereur Zhengzong.

1004 et 1042 : Les Chinois doivent, pour acheter leur tranquillité, conclure avec les Kitan des traités leur imposant le paiement d'un lourd tribut.

1009-1225 : Fondation de la dynastie vietnamienne des Ly qui préserve, face aux Song, l'indépendance du pays.

1022-1063 : Règne de l'empereur Renzong.

1038-1227 : L'empire des Tangut (dit des Xia occidentaux) s'étend du sud de la Mongolie au Qinghai et menace le nord-ouest chinois. Les Song doivent accepter de lui payer tribut en 1044.

Vers 1040 : Naissance de la typographie. La xylographie s'est développée dès le siècle précédent. Ces deux techniques permettent dès ce moment une diffusion très large des productions écrites. 

1044 : Première mention de la formule de la poudre à canon (elle n'apparaît qu'en 1285 en Europe).

1067-1085 : Règne de l'empereur Shenzong. Tentatives de réformes du ministre Wang Anshi qui promulgue de " nouvelles lois " visant à développer l'activité économique et à réduire la misère paysanne. Après la disparition de l'empereur, ces lois sont remises en cause par son successeur au ministère, l'historien Sima Guang. Cette période est marquée par la multiplication des fondations hospitalières et charitables, ce qui limite les conséquences de la proscription de l'Église bouddhique survenue en 845. L'époque des Song est également caractérisée par un développement de la production agricole (notamment de la riziculture) et des échanges intérieurs. Le cabotage se développe sur les côtes du sud et fleuves et canaux constituent un immense réseau navigable de près de 50 000 km de voies d'eau. Jadis résidences de l'aristocratie militaire et des fonctionnaires, les villes voient leur population augmenter rapidement et font une place beaucoup plus grande à la bourgeoisie des marchands et des propriétaires vivant de la rente foncière ainsi qu'aux artisans. L'augmentation de la circulation monétaire entraîne l'apparition, aux XIIe et XIIIe siècles, de la monnaie de papier. Le chèque et la lettre de change sont utilisés dès le XIe siècle. L'époque qui s'étend des Song aux Ming voit un remarquable essor des activités maritimes et c'est aux Xe -XIe siècles qu'apparaît, dans la région de l'embouchure du Yang-tseu-kiang (Yangzi), la jonque de haute mer à quatre ou six mâts, dotée de l'ancre, du gouvernail et d'une voilure complexe. La boussole est utilisée dès la fin du XIe siècle alors que les Chinois disposent à l'époque de la cartographie la plus avancée.

1101-1125 : Règne de l'empereur Huizong.

1126 : Les Jürchen de Mandchourie détruisent l'empire kitan de Liao, prennent Kaifeng, occupent toute la Chine du Nord et constituent l'empire dit des Tsin (Jin). Vaincus, les Song se résignent à suivre le parti de la paix représenté par le ministre Qin Gui mais les nécessités de la défense (l'armée comptera jusqu'à 1 200 000 hommes) engendrent l'établissement d'une fiscalité très lourde, qui sera à l'origine de nombreuses révoltes populaires. Bénéficiant d'une civilisation raffinée, l'Empire des Song du sud, qui ne contrôle plus que le sud de la Chine, n'en paraît pas moins très fragile.

1127 : Les Song installent leur capitale à Hang-tcheou (Hangzhou) et ouvrent la période dite des Song du sud, qui s'étend jusqu'en 1279.

1153 : Les Tsin (Jin), qui se sont profondément sinisés, installent leur capitale à Pékin mais une réaction " nationale " survient sous le règne de Shizong (1161-1189) qui impose la langue jürchen. Ces efforts restent vains. Comme ce sera souvent le cas, la civilisation chinoise assimile dans une large mesure ceux qui l'ont subjuguée militairement.

1210-1227 : Règne de Gengis Khan. Début de l'expansion mongole.

1214 : Menacés par les Mongols, les Tsin replient leur capitale de Pékin, prise en 1215, à Kaifeng.

1225-1227 : L'empire des Xia occidentaux est détruit par les Mongols.

1227 : Mort de Gengis Khan.

1229-1241 : Règne d'Ogodeï. Il charge Yelü Chucai d'administrer la Chine du Nord déjà conquise. Création d'un système postal et mise en place d'impôts fonciers. Des bureaux de traduction du chinois en mongol sont créés. Les premiers concours de recrutement des fonctionnaires sont organisés par les Mongols dès 1237 et une bibliothèque impériale est créée à Pékin l'année suivante.

1234 : Les Mongols anéantissent, avec l'aide des Song, l'empire jürchen des Tsin. 

1245-1247 : Voyage du franciscain Jean de Plan Carpin à la cour mongole de Karakorum. 

1246-1248 : Règne de Guyük (Dingzong).

1251-1259 : Règne de Möngka (Xianzong).

1253 : Destruction par les Mongols du royaume de Dali, dans le Yunnan. Les envahisseurs occupent Hanoï en 1257, échouent dans leurs deux expéditions contre le Japon en 1274 et 1281.Ils poussent en 1283 jusqu'au Cambodge, interviennent de nouveau au Vietnam en 1288 mais les expéditions contre Java en 1293 et la Birmanie en 1300 se soldent par des échecs.

1253-1254 : Ambassade du franciscain Guillaume de Rubrouck auprès de Möngka.

La dynastie mongole des Yuan

1260-1294 : Règne de Khoubilaï (Shizu). Il charge Liu Bingzhong de la construction à Pékin de la nouvelle capitale, Khanbalik, à 1500 km à l'est de Karakorum (près d'Urga, en Mongolie). Ce déplacement du centre du pouvoir politique est significatif de la part déterminante prise désormais par la Chine dans le nouvel espace bâti par la conquête mongole.

1260 : Khoubilaï confie à un lama tibétain la direction des affaires religieuses. Son règne est placé sous le signe des faveurs accordées au bouddhisme.

1271 : Les Mongols donnent à leur dynastie le nom chinois de Yuan.

1271-1295 : Voyage de Marco Polo. Il est à Pékin en 1275.

1279-1294 : Construction de la section nord du Grand Canal qui joindra, sous les Ming, la région de Pékin à celle du bas Yang-tseu-kiang (Yangzi).

1276 : Hang-tcheou (Hangzhou) tombe aux mains des Mongols. La prise de Canton, en 1279, correspond à la fin des Song du sud.

1291 : Arrivée en Chine de Giovanni de Montecorvino, qui sera nommé archevêque de Pékin en 1307 et y mourra en 1328. Il ne restera rien de cette première mission catholique.

1315-1330 : Voyage en Chine d'Odoric de Pordenone, un autre franciscain.

1335-1351 : Des sociétés secrètes (Lotus blanc, Nuage blanc, Turbans rouges) d'inspiration bouddhiste organisent des soulèvements contre l'autorité mongole, affaiblie par des querelles de succession (quatre souverains entre 1320 et 1329).

1342 : Séjour en Chine du franciscain Jean de Marignoli envoyé par le pape Benoît XI.

1346 : Séjour en Chine du voyageur tangitan Ibn Battuta.

1355 : Les foyers d'insurrection anti-mongole se multiplient. Le Ho-nan, le Ho-pei, le Chan-si et le Sseu-tch'ouan échappent déjà à la domination étrangère.

1368-1644 : Dynastie des Ming fondée à Nankin par Zhu Yuanzhang, chef d'un mouvement populaire millénariste apparu dans l'Anhui et allié aux Turbans Rouges, qui prendra comme empereur le nom de Hongwu et règnera jusqu'en 1398. Il prend Pékin en 1368, défait complètement les armées mongoles en 1370, conquiert le Sichuan et le Gansu au cours des deux années suivantes, puis le Yunnan en 1382. En 1387 toute la Chine est unifiée sous l'autorité du souverain Ming, qui écarte encore davantage la menace mongole par la victoire de Buinor remportée en 1388 et voit la Corée reconnaître sa suzeraineté.

La dynastie des Ming

1370-1398 : Un immense effort de reconstruction est accompli après la période d'exploitation mongole et après les destructions et le dépeuplement engendrés par les soulèvements populaires et la guerre de libération. Des zones retournées à la friche sont rendues à la culture, de grands travaux d'irrigation et d'endiguement sont réalisés. Dès la fin du XIVe siècle, le produit de l'impôt triple par rapport à ce qu'il représentait à l'époque mongole, ce qui témoigne d'un retour rapide de la prospérité. Le reboisement est systématique en vue du développement de l'arboriculture fruitière, de la culture du mûrier et de la production de bois destiné aux constructions navales. Alors que la fiscalité des époques Song et Yuan pesait surtout sur le commerce et les marchands, celle des Ming - et des Qing après eux - porte surtout sur la production agricole et l'État a donc intérêt à tout faire pour que celle-ci progresse. Ces préoccupations entraînent la réalisation de recensements très précis et l'établissement d'un cadastre général.

1380 : À la faveur de la répression d'un complot dont il accuse son principal ministre, Hongwu établit un régime absolutiste qui voit la disparition du Grand Secrétariat impérial et le passage sous son autorité directe des différents ministères.

1403-1424 : Règne de Yongle (il s'agit d'un oncle du successeur de Hongwu qui, entré en rébellion, a pris Nankin en 1402).

1404 : La Mandchourie est occupée jusqu'aux rives de l'Amour.

1406 : Conquête du bassin du fleuve Rouge mais un mouvement de rébellion aboutira à la libération du Vietnam en 1427.

1410 : Yongle écrase les Mongols sur les rives de l'Onon, près d'Urga.

1405-1433 : Sept grandes expéditions maritimes organisées par l'eunuque musulman Zheng He sont lancées en direction de l'Indonésie, de l'Inde, de Ceylan, du golfe Persique, de l'Arabie et des côtes de l'Afrique orientale. Ces expéditions engagent plusieurs dizaines de jonques (jusqu'à 70) et des effectifs très importants (jusqu'à plus de 20 000 hommes). Ces avancées vers " les mers occidentales " (l'océan Indien) avaient un but commercial mais visaient aussi à imposer le prestige de la nouvelle dynastie dans les pays les plus lointains ; deux ambassades mameloukes seront reçues à Pékin durant cette période.

1421 : Pékin remplace Nankin comme capitale des Ming. C'est la première fois qu'une dynastie d'origine chinoise installe son centre principal aussi loin au nord (les dynasties Liao, Ts'in et Yuan étaient issues de la steppe). Yongle veut ainsi manifester sa volonté d'expansion vers le nord mais il s'éloigne ainsi de la Chine la plus peuplée et la plus active.

1425-1435 : Règne de l'empereur Xuande.

1426 : Création du Conseil privé (le Pavillon de l'Intérieur) dans lequel les eunuques deviennent rapidement tout puissants et qui se substitue aux organes réguliers du gouvernement. À partir de cette époque, la police secrète voit son rôle se développer à la faveur du renforcement continu de l'absolutisme des souverains Ming. La toute puissance des eunuques et les intrigues de cour éloignent du pouvoir central devenu arbitraire la classe des lettrés et des fonctionnaires impériaux.

1449 : L'empereur Zhengtong est fait prisonnier par les Mongols Oirats dans le nord du Hebei. Il ne sera relâché contre rançon qu'en 1457. En ce milieu du XVe siècle, la pression des nomades de la steppe se fait de nouveau menaçante.

1465-1487 : Règne de l'empereur Chenghua au cours duquel une nouvelle ligne de fortifications est établie au sud de la steppe des Ordos. D'autres défenses analogues sont érigées au nord de Pékin. Ce sont ces fortifications qui constituent la " Grande Muraille " visitée aujourd'hui, héritière des lignes de défense aménagées dès l'Antiquité et comparables au limes qui protégeait alors l'Empire romain. À partir de la deuxième moitié du XVe siècle, les Ming adoptent, face au Nord, une attitude exclusivement défensive en même temps qu'ils renoncent à la grande politique maritime naguère mise en œuvre par Zheng He.

1514-1516 : Arrivée sur les côtes chinoises des Portugais, qui sont signalés ensuite au Fujian à partir de 1540. En 1517 Fernao Peres d'Andrade atteint Canton et gagne Pékin en 1521 mais il en est expulsé pour être renvoyé à Canton. Les Espagnols atteignent l'Asie orientale en 1543 et les Hollandais en 1600.

1522-1566 : Règne de l'empereur Jiajing.

1540-1565 : La Chine doit faire face à la menace permanente des pirates japonais.

1550-1573 : La Chine doit de nouveau compter avec la menace mongole. Pékin est assiégé en 1550. Une partie du Shansi, le Ts'ing-hai (Qinghai) et une partie du Tibet sont occupés par les Mongols d'Altan Khan qui conclut finalement la paix avec les Ming condamnés à la défensive et qui devra bientôt compter avec les Jürchen (Mandchous).

1552 : Saint François Xavier meurt près de Canton sans avoir pu pénétrer en Chine.

1557 : Les Portugais s'installent sur la presqu'île d'Aomen, à l'ouest de l'estuaire de la rivière des Perles, en aval de Canton et en face de l'île de Hongkong. Ce comptoir deviendra Macao, qui tire son nom d'un petit temple dédié à une divinité de la mer, Ama shen moai, à l'origine d'Amahao (A-makao en dialecte cantonais).

1567-1573 : Règne de l'empereur Longqing.

1573-1619 : Règne de l'empereur Wanli.

1582 : Le père Matteo Ricci et son groupe de missionnaires jésuites sont à Macao. Ils s'installent à Nanchang en 1595 et sont autorisés à séjourner à Pékin en 1598. Ricci y demeure ensuite de 1601 à 1610, date de sa mort.

1585 : Gonzalez de Mendoza publie à Rome son Historia de las cosas mas notables, ritos y costumbres del gran Reyno de la China qui permet à l'Occident une première découverte de la Chine. Au siècle suivant c'est le De Christiana Expeditione apud Sinas du jésuite Nicolas Trigault, publié en 1615, qui prend le relais jusqu'à ce que la Chine suscite, à partir de la fin du XVIIe siècle, de multiples curiosités et ne devienne, de Leibniz à Bertin, une véritable mode au XVIIIe.

1595-1598 : Guerre contre les Japonais qui ont débarqué en Corée.

1620 : La mort suspecte de l'empereur Taichang ouvre une période de crise qui voit l'affrontement des eunuques et les opposants lettrés regroupés autour de " l'Académie " du Donglin (qui existait au Jiangsu depuis le XIIe siècle). Les seconds sont victimes d'une terrible répression.

1621-1627 :Règne de l'empereur Tianqi.

1622 : Arrivée à Pékin du père jésuite Adam Schall von Bell.

1628-1644 :Règne de Chongzhen, le dernier empereur Ming.

1636 : Extension des révoltes populaires. Deux chefs, Zhang Xianzhong (qui s'impose dans le Sichuan et la vallée du Yang-tseu-kiang et Li Zicheng (qui s'empare de Pékin en 1644) conduisent le mouvement.

1644 : Quand Pékin tombe aux mains des rebelles, le général commandant les armées impériales pactise avec les Mandchous et chasse Li Zicheng de la capitale. Celui-ci se proclame empereur à Xian en 1645 mais doit s'enfuir vers le sud où il est finalement tué dans le Hunan en 1645. L'année suivante, Zhang Xianzhong est tué à son tour par les troupes mandchoues en Chine du Sud où il s'était proclamé roi.

À la fin de la dynastie Ming la Chine compte environ 130 millions d'habitants (contre 70 au début). La période a connu des progrès remarquables de l'artisanat, de l'agriculture (avec l'introduction de plantes américaines par les Portugais et les Espagnols), du commerce (avec l'exportation des soieries, de la porcelaine et des tissus de coton). À la fin du XVIe siècle, la taxe de 20 % à 30 % qui frappait les marchandises du commerce maritime aurait couvert jusqu'à la moitié des dépenses de l'État.

La dynastie mandchoue des Ts’ing (Qing)

Ceux qui ont pris en 1635 le nom de Mandchous (Manzhou) sont issus des Jürchen, eux-mêmes descendants des tribus toungouses fondatrices, au XIIe siècle, de l'empire des Jin qui avait duré de 1115 à 1234 dans le nord et au nord-est de la Chine. Les tribus jürchen de Mandchourie orientale sont rassemblées par un chef du nom de Nurhaci (1559-1626) qui, d'abord vassal des Ming, accroît sa puissance grâce aux revenus que lui assure le commerce des fourrures et du ginseng et à une organisation militaire rigoureuse encadrant en " bannières ", à partir de 1601, les guerriers des steppes du nord. Le 17 février 1616, Nurhaci se proclame empereur et fonde la dynastie des Jin postérieurs (Hou Jin). Il lance des attaques contre la Chine à partir de 1618, prend Shenyang et Loyang en 1621. Il installe sa capitale à Shenyang (rebaptisée Moukden) en 1625. Son successeur, Abahai (1627-1644), conquiert le Chahar, région située à l'ouest du Jehol et au nord du Shanxi, impose sa domination à la Corée et occupe, entre 1636 et 1644, toute la Mandchourie jusqu'au cours de l'Amour. C'est à cette dernière date qu'est entreprise la conquête de la Chine des Ming.

1644-1661 : Règne de Chouen-tché (Shunzhi).

1645 : Le port de la natte est imposé à l'ensemble de la population chinoise. Une rigoureuse ségrégation sépare villes mandchoue et chinoise et interdit le territoire mandchou aux Chinois (1668), ainsi que les mariages mixtes. La conquête est extrêmement brutale, marquée par de nombreux massacres et des expropriations de terres réservées aux nouveaux maîtres. Après une période de terreur qui voit la réduction des paysans chinois à un statut quasi servile, les expropriations cessent et les ruraux, qui retrouvent leur liberté, ne subissent plus qu'une fiscalité modérée, ce qui contribue à la prospérité du XVIIIe siècle et à l'acceptation par les Chinois des nouveaux maîtres du pays.

1647-1660 : Règne de Yongli, un " Ming du Sud " qui poursuit la résistance contre les Mandchous et parvient à leur reprendre Canton et une partie de la Chine méridionale. Replié au Yunnan, il est finalement pris et exécuté en 1662.

1650 : Le père Schall obtient l'autorisation de faire construire une première église catholique à Pékin.

1651 : Khabarov fonde le poste russe d'Albazin.

1652 : Le Dalaï lama est invité à Pékin car la nouvelle dynastie tient à apparaître aux yeux des peuples nomades des steppes acquis au lamaïsme comme la puissance protectrice du Tibet.

1656 : Réouverture des concours officiels. Ils doivent fournir à l'empire Qing les fonctionnaires dont il a besoin et contribuer à l'intégration des lettrés au sein du nouveau régime.

1659 : Un Chinois musulman, Yang Guangxian, publie un violent pamphlet antichrétien et le père Schall échappe de peu à la mort en 1665 mais le père Ferdinand Verbiest, mathématicien et astronome, montre la supériorité de la science européenne et l'emporte sur les adversaires des Jésuites et ceux-ci voient leur position renforcée dans l'Empire après 1670.

1662-1722 : Règne de l'Empereur K'ang-hi (Kangxi).

1681 : Les souverains mandchous reprennent le contrôle des régions du sud-ouest entrées en dissidence avec la rébellion dite des " Trois Feudataires " déclenchée en 1674. La même année, K'ang-hi fait publier ses Saintes Instructions qui s'inscrivent dans la tradition confucéenne et formulent ce que doit être l'ordre moral nécessaire à la vie de l'empire.

1683 : Conquête de Taiwan (Formose). Depuis 1650, un chef pirate du nom de Zheng Chenggong (connu aussi sous le nom de Coxinga) puis son fils Zheng jing poursuivent la lutte contre la nouvelle dynastie mandchoue des T'sing (Qing). En 1659 Coxinga a poussé un raid jusqu'à Nankin puis s'est emparé de Formose en 1661. Pour venir à bout de cette rébellion, le pouvoir mandchou a décrété en 1662 l'évacuation de toutes les régions côtières depuis le Chan-tong jusqu'au Kouang-tong et a fait raser villes et villages où le chef pirate trouvait des complicités. Les conséquences à long terme pour le commerce maritime chinois s'avèreront catastrophiques.

1687 : Mise à l'index des romans " corrupteurs ".

1689 : Traité russo-chinois de Nertchinsk, qui fixe la frontière de la Chine et des régions sibériennes sous influence russe (les jésuites Gerbillon et Pereira servent d'interprètes).

1692 : Édit de tolérance religieuse de K'ang-hi.

1696-1697 : Les Chinois occupent les régions situées au sud du lac Baïkal et entreprennent de briser la puissance des Dzoungares qui, sous l'autorité de Galdan, cherchaient à imposer leur influence sur le Tibet.

1705 : Le pape envoie en Chine monseigneur Charles de Tournon, avec l'ordre d'interdire aux missionnaires toute tolérance vis-à-vis des croyances et des rites chinois. Dans la " querelle des rites " ouverte en 1610 par le père Longobardo qui critiquait l'attitude jugée trop souple du père Matteo Ricci, l'orthodoxie romaine cherche à s'imposer mais une telle attitude se révèle contreproductive, décourage les conversions et suscite la méfiance de l'empereur.

1707-1717 : Réalisation de l'Atlas de K'ang-hi, sous la direction du père Gerbillon.

1718 : Les Dzoungares s'imposent à Lhassa mais les Chinois les en chassent en 1720.

1723-1735 : Règne de l'empereur Yong-Tcheng (Yongzheng) qui favorise le bouddhisme.

1727 : Nouveau traité russo-chinois de Kiakhta.

1736-1796 : Règne de l'empereur K'ien-Long (Qianlong).

1751 : Les Chinois prennent définitivement le contrôle du Tibet.

Milieu du XVIIIe siècle : L'empire sino-mandchou couvre en 1759 près de treize millions de km2 (la Mongolie extérieure, Taiwan, les régions du lac Balkach celles situées à l'est du cours inférieur de l'Amour et de l'Oussouri et, pour un temps les actuels monts Stanovoï en font partie) et son influence s'étend largement au delà de ses frontières (Népal, Birmanie, Siam, Vietnam, Philippines, Corée reconnaissent sa souveraineté et en dépendent plus ou moins). C'est également l'époque d'une croissance démographique spectaculaire : de 1741 à 1812, la population de la Chine passe de 143 à 360 millions d'habitants. La " sinisation " du sud se poursuit aux dépens des minorités ethniques, ce qui contribuera à la multiplication des révoltes locales au cours du XIXe siècle.

1756-1757 : Destruction de l'empire dzoungare de l'Ili, suivie en 1758-1759 de la conquête des oasis musulmans du bassin du Tarim (Aksou, Kashgar, Yarkand). Ces régions deviennent les nouveaux territoires (Sin-k'iang), le Turkestan chinois des géographes occidentaux. Ils ne constitueront une province qu'en 1884.

1767-1771 : Expédition militaire chinoise sur les confins birmans.

1772-1782 : Réalisation d'une gigantesque compilation des œuvres écrites en chinois (Siku qanshu). L'un des principaux responsables de cette entreprise qui mobilise plus de quinze mille copistes est Dai Zhen (1723-1777) l'un des plus grands lettrés du temps.

1773 : Le pape Clément XIV dissout la Compagnie de Jésus.

1774-1789 : Période d'inquisition littéraire au cours de laquelle plus de dix mille ouvrages jugés hostiles aux Mandchous ou à la morale traditionnelle sont mis à l'index et plus de deux mille détruits.

A partir de 1775 : L'essor de la corruption, dû en partie à un favori de l'empereur, Heshen, entraîne des révoltes paysannes qui, organisées par la société secrète du Lotus blanc, se prolongent jusqu'en 1803.

1791 : Les Chinois interviennent au Népal pour y soumettre les Gurkhas pillards qui menaçaient le Tibet méridional.

1793 : Mission de Lord Macartney en Chine, marquée par son refus de la prosternation traditionnelle devant l'empereur.

1798-1820 : Règne de l'empereur Jiaqing, au cours duquel la corruption des fonctionnaires chargés de l'entretien des digues entraîne sept grandes inondations dans la vallée du fleuve Jaune.

1805 : Mort du dernier directeur jésuite de l'Observatoire de Pékin.

Le « Break up of China »

1816 : Échec de la mission britannique de Lord Amherst à Pékin. Elle visait à obtenir de meilleures conditions pour les commerçants anglais qui, comme les autres Occidentaux, n'avaient accès qu'à Canton et devaient accepter les conditions d'une corporation de commerçants chinois disposant d'un monopole d'État, le Co-hong.

1821-1851 : Règne de l'empereur Dao-guang.

1834 : Arrivée à Canton de Lord Napier, surintendant britannique du commerce.

1839 : Le mandarin Lin Ze-xu est envoyé à Canton pour y réprimer la contrebande de l'opium. 

1840-1842 : La première guerre de l'opium se termine sur la victoire anglaise et sur la signature du traité de Nankin, qui cède Hong Kong à l'Angleterre et lui ouvre cinq ports chinois.

1844 : Traités de Wangxia avec les États-Unis et de Huangpu (Whampoa) avec la France, ouvrant des ports au commerce et garantissant la liberté d'action et la sécurité des missionnaires en Chine.

1843-1845 : Début de la prédication des " adorateurs de Dieu " dans le Guangxi. Ils constituent le premier noyau de la révolte des Tai-ping, qui débouche en 1851 sur la proclamation de l'avènement d'une dynastie locale dissidente.

1850 : Le capitaine Nevelskoy prend possession de l'estuaire de l'Amour au nom de la Russie.

1851-1861 : Règne de l'empereur Xian-feng.

1851 : Traité de Kouldja ouvrant le Xinjiang au commerce russe. C'est le premier en date des " traités inégaux " entre Chine et Russie.

1853 : Prise de Nankin par les Tai-ping qui veulent mettre en oeuvre une réforme agraire.

1855 : Insurrection de la Triade à Shanghai.

1851-1868 : Insurrection des Nian en Chine du Nord.

1855 : Gigantesque crue du fleuve Jaune dont le cours se déplace du nord au sud de la péninsule du Shandong, sur une distance égale à celle qui sépare Le Havre de Bordeaux (le dernier changement de cours d'une telle ampleur s'était produit sous la dynastie mongole des Yuan en 1324 et une catastrophe analogue interviendra en 1938).

1855-1873 : Insurrection musulmane dans le Yunnan et proclamation d'un sultanat indépendant à Dali, sur le cours supérieur du fleuve Rouge.

1857 : Attaque franco-anglaise contre Canton (parfois présentée comme une " seconde guerre de l'opium ") à la suite des affaires Chapdelaine (un missionnaire français condamné à mort en Chine du Sud) et Arrow (un navire de commerce battant pavillon britannique mais servi par un équipage chinois qui a été arraisonné par la police locale de Canton).

1858 : Traité d'Aygun (16 mai) abandonnant à la Russie les territoires situés au nord de l'Amour. Traité de Tianjin (1er juin) par lequel la Russie obtient en Chine les mêmes droits que ceux accordés aux Anglais, aux Français et aux Américains.

1858 : Expédition franco-anglaise contre Pékin (troisième guerre de l'opium) qui aboutit aux traités de Tianjin, conclus avec l'Angleterre et la France les 26 et 28 juin.

1860 : Prise et pillage de Pékin par les troupes franco-anglaises après la victoire du général Cousin-Montauban au pont de Palikao (c'est à ce moment que se place, le 17 octobre, le sac du Palais d'Eté). Le traité de Tientsin (Tianjin) ouvre onze nouveaux ports aux étrangers, alors que la Russie se fait céder le 2 novembre par la Chine (convention de Pékin) la province de l'Oussouri.

1861-1875 : Règne de l'empereur Tongzhi, âgé de cinq ans lors de son avènement. Régence de sa mère Ts'eu-hi (Cixi).

1861 : Création d'une inspection générale des Douanes, dirigée par un Anglais.

1862 : Offensive des Taî-ping en direction de Shanghai.

1863 : Au service des Mandchous, Gordon prend Suzhou et massacre les chefs Taï-ping.

1864 : Prise de Nankin par les troupes impériales. Fin des Taï-ping.

1863-1878 : Insurrection musulmane dans le nord-ouest. Constitution au Xinjiang d'un État musulman indépendant sous l'autorité de Yakub-beg.

1865-1866 : Fondation d'arsenaux modernes à Shanghaï et à Fuzhou.

1870 : Émeutes antichrétiennes à Tientsin (Tianjin).

1872 : Départ pour les États-Unis d'un premier groupe d'étudiants chinois.

1875-1908 : Règne de l'empereur Guangxu. Âgé de trois ans à son avènement il est le neveu de Zi-xi, qui conserve la réalité du pouvoir.

1876 : Convention de Zhifou qui aboutit à l'ouverture de six nouveaux ports aux Anglais, après une démonstration navale qui fait suite à l'affaire Margary (l'assassinat de l'interprète d'une petite expédition britannique par des montagnards du Yunnan).

1881: La Russie rétrocède une partie du territoire de l'Ili, aux limites des Turkestan russe et chinois, qu'elle occupait depuis 1871.

1882 : Une première manufacture cotonnière moderne est installée à Shanghai.

1884-1885 : Guerre sino-française à propos du Tonkin, conclue par le second traité de Tien Tsin.

1894 : Sun Yat-sen (Sun Zhongshan) fonde à Honolulu le Xing-Zhing-hui (Xingzhonghui), l'Association pour la Renaissance de la Chine. La même année voit l'installation des premiers hauts-fourneaux à Hanyang.

1894-1895 : Guerre sino-japonaise à propos de la Corée. La Chine est complètement vaincue et le traité de Shimonoseki (avril 1895) lui impose l'abandon de Formose et des îles Pescadores, ainsi que le versement d'une lourde indemnité. La Chine doit reconnaître par ailleurs l'indépendance de la Corée mais le Japon doit renoncer à la péninsule du Liao-Toung qu'il convoitait en raison de l'intervention de la Russie, de la France et de l'Allemagne et c'est la Russie qui, après avoir obtenu la concession du chemin de fer trans-mandchourien, s’empare de cette région pour y établir la base navale de Port-Arthur (mars 1898). Entre-temps, l'Allemagne a obtenu, en décembre 1897, de se voir céder Kiao-Tchéou dans la péninsule du Chantoung (Shandong). L'Angleterre obtient alors Weï-hai-wei dans le Chantoung et la France occupe pour sa part Kouang-tchéou dans le sud du pays (avril et mai 1898). Kang You-wei entreprend de faire signer une pétition réclamant les réformes nécessaires à la modernisation du pays.

1896-1899 : Le Break up of China, la " mise en pièces " du pays, prend toute son ampleur du fait de l'appétit grandissant des puissances. La Russie, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne se font octroyer des concessions ferroviaires et minières et reconnaître des zones d'influence.

1898 : Période des " Cent jours " (11 juin - 21 septembre) au cours de laquelle Kang You-wei et Liang Qi-chao sont appelés auprès de l'empereur comme conseillers et tentent d'imposer des réformes ; ils sont écartés et poursuivis sous l'influence du camp conservateur conduit par l'impératrice Ts'eu-hi (Cixi).

1898-1899 : Développement de l'agitation des Boxers, une société secrète nationaliste, en Chine du Nord.

1899 : Doctrine Hay de la " porte ouverte " en Chine. Le Secrétaire d'État américain John Hay adresse à la France, à l'Angleterre, à l'Allemagne, à la Russie et au Japon une note exigeant que l'existence de " zones d'influence " ne puisse nuire à l'égalité commerciale sur le marché chinois.

1900 : Prise de Pékin par les Boxers (13 juin), assassinat de l'ambassadeur d'Allemagne et siège des légations étrangères (c'est l'épisode des " 55 jours de Pékin ", 21 juin - 14 août). Envoi d'une expédition internationale commandée par le général allemand von Waldersee.

1901 : Convention internationale fixant le montant de l'énorme indemnité due par la Chine (1 milliard 750 millions de francs-or). Pour assurer les paiements, les revenus des douanes chinoises sont directement versés aux " banques gardiennes " occidentales et c'est le corps diplomatique de Pékin qui décide de reverser ou non au gouvernement chinois " le surplus douanier ". Il le refusera à Sun Yat-sen mais le donnera à Yuan Shikai en 1912.

1903-1907 : Le gouvernement impérial met en œuvre plusieurs réformes portant notamment sur la modernisation de l'armée, l'abolition des examens confucéens et la promesse d'une constitution.

Février 1904-septembre 1905 : Guerre russo-japonaise conclue par le traité de Portsmouth. Vaincue, la Russie doit accepter le partage de la Mandchourie en deux zones d'influence (accords de 1907 et 1910) et cède au Japon son bail sur le Liao-Toung et Port-Arthur.

1904 : Expédition britannique contre Lhassa. Les États-Unis prennent la même année des mesures contre l'immigration chinoise.

1905 : Sun Yat-sen fonde à Tokyo le Tong-meng-hui (Ligue de l'Alliance), ancêtre du Kouo-min-tang (Guo-min-dang), et formule ses trois principes : indépendance nationale contre la domination d'une dynastie mandchoue étrangère, révolution politique par l'instauration d'un régime républicain, révolution sociale contre la minorité des privilégiés de la fortune.

1906 : Révolte des mineurs du Hunan.

1906-1907 : Insurrections paysannes en Chine du Sud, soutenues par le Tong-meng-hui et les républicains.

1908 : Mort de Ts'eu-hi (Cixi). Un très jeune enfant, P'ou-yi (Pu-yi), accède au trône impérial.

1909 : Le gouvernement impérial crée des assemblées provinciales mais ces timides réformes arrivent trop tard.

La Chine au XXe siècle

1911 : Insurrection républicaine à Wuhan (10 octobre). En décembre, Sun Yat-sen devient président provisoire de la République proclamée à Nankin le 1er janvier 1912.

1912 : Abdication de P’ou-yi, le dernier empereur mandchou (12 février). Yuan Shi-kai, un général qui était ministre dans le gouvernement impérial, obtient la démission de Sun Yat-sen le 15 février, le remplace comme président de la République et établit un régime autoritaire (Constitution du 1er mai 1914). Les chefs mongols se proclament indépendants à Urga (Oulan-Bator). Création, à Londres, de la banque anglo-chinoise.

1912-1914 : Insurrection paysanne dite « du Loup blanc » dans le Centre et le Nord du pays.

1913 : Le Tibet se déclare indépendant. Le Kouo-min-tang (Guo-min-dang), le parti nationaliste de Sun Yat-sen, gagne les élections en mars, mais Yuan Shi-kai n’en tient aucun compte et brise la révolte qu’engendre son attitude en juin et septembre. Il reçoit, par ailleurs, le soutien du premier « consortium » occidental (groupe bancaire international constitué pour l’exploitation du marché financier chinois) et peut établir un régime dictatorial de 1913 à 1916. Un autre consortium du même type demeurera à l’état de projet en 1921.

1915 : Le Japon, désireux d’imposer, à la faveur de la guerre européenne, son hégémonie économique à la Chine, présente, au gouvernement de Pékin, vingt et une demandes dont Yuan Shi-kaï accepte la plupart malgré la colère de l’opinion. Une convention conclue entre la Chine, la Russie et la Mongolie reconnaît l’indépendance de ce dernier pays (25 mai).

1916 : Après avoir échoué dans ses projets de restauration monarchique (décembre 1915), Yuan Shikai meurt le 6 juin 1916 en laissant le pays aux mains des généraux qui se disputent le pouvoir.

1917 : La Chine entre en guerre aux côtés de l’Entente. Sun Yat-sen forme un gouvernement républicain dissident à Canton.

1918 : A la faveur de prêts consentis au Gouvernement chinois, le Japon développe son influence économique dans le pays.

1919 : Mouvement du 4 mai pour protester contre les mesures que vient de prendre la Conférence de la paix réunie à Paris (transfert au Japon des droits allemands sur le Shandong). En juillet, la Russie soviétique annonce qu’elle renonce aux droits acquis par le régime tsariste en Chine à la faveur des « traités inégaux ».

1920 : Sun Yat-sen rentre à Canton. A Pékin, le parti Anfu, acquis aux Japonais, est remplacé au pouvoir par le parti Zhili lié aux Anglo-Saxons. La majeure partie de la Chine est alors aux mains des « seigneurs de la guerre », des généraux prédateurs exploitant des régions entières. L’un d’entre eux, Zhang Zuolin, contrôle ainsi la Mandchourie où il s’oppose à l’influence soviétique, jusqu’à sa mort survenue en 1928. Son train est saboté par les services japonais quand il est sur le point de se rapprocher du gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-chek (Jiang Jieshi).

1921 : Fondation à Shanghai, le 1er juillet, du Parti communiste chinois.

1921-1922 : Conférence de Washington consacrée au Pacifique et à l’Extrême-Orient. Elle aboutit au Traité des neuf puissances sur la Chine, qui garantit l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays et contraint même le Japon à renoncer aux anciens établissements allemands du Shandong. Les Anglo-Saxons veulent surtout, par ce traité, contrecarrer les ambitions japonaises vis-à-vis de la Chine.

1922 : Sun Yat-sen est chassé de Canton dans un contexte d’agitation sociale et de grèves, mais il y revient en février 1923.

1923 : Arrivée en septembre à Canton de la mission soviétique dirigée par Borodine qui vient soutenir le Kouo-min-tang. 

1924 : Traité sino-soviétique. Les communistes sont admis au sein du Kouo-min-tang.

1925 : Mort de Sun Yat-sen à Pékin (12 mars).

1926 : Le gouvernement nationaliste de Canton lance l’expédition du Nord et occupe la Chine centrale.

1927 : Rupture en avril entre les communistes et le Kouo-min-tang dirigé par Tchang Kaï-chek (Jiang Jieshi), un proche de Sun Yat-sen. L’insurrection communiste de Shanghai est écrasée en avril. Les communistes rompent aussi, en juillet, avec le gouvernement de gauche établi à Wuhan. En août, l’insurrection de Nanchang voit la naissance de l’Armée rouge. En décembre, c’est la Commune de Canton qui est écrasée.

1928 : La Chine est réunifiée sous l’autorité du Kouo-min-tang. Le gouvernement chinois obtient des puissances le retour à l’autonomie douanière.

1928-1930 : Entrés en rébellion, les communistes constituent plusieurs bases paysannes en Chine du Sud sous la direction de Mao Tsé-toung (Mao Tsö-tong, Mao Zedong).

1929 : Bref conflit sino-soviétique dans le Nord de la Mandchourie, conclu par l’armistice de Khabarovsk du 22 décembre qui rétablit le statu quo ante et signifie l’échec de Tchang Kaï-chek (Jiang Jieshi) dans sa tentative de rétablir sa complète autorité sur la région.

1931 : Attaque japonaise contre la Mandchourie à la suite du sabotage du chemin de fer (19 septembre). La conquête du territoire est achevée en janvier 1932. Proclamation en novembre d’une République chinoise des Soviets dans le Jiangxi.

1932 : Les Japonais, qui ont occupé Shanghai de janvier à mai, proclament P’ou-yi, le dernier empereur mandchou, souverain du protectorat du Mandchoukouo. Condamnés par la SDN, ils quittent l’organisation internationale (27 mars 1933).

1933-1935 : Les Japonais avancent en Chine du Nord et s’emparent du Jehol, une région montagneuse située entre la Mandchourie et la Mongolie extérieure, puis d’une partie du Hebei et de la Mongolie intérieure, ce qui les conduit à s’installer à proximité immédiate de Pékin et de Tianjin. Les armées du Kouo-min-tang tentent d’encercler et de réduire les territoires contrôlés par les communistes. La cinquième campagne lancée par les nationalistes contraint Mao Tsé-toung et les siens à entreprendre, en octobre 1934, la Longue Marche qui les conduit au Chen si où ils fondent la république de Yen-Ngan (Yan’an).

26 juillet 1937 : Le Japon envahit l’ensemble de la Chine en prétextant un incident survenu au nord de Pékin le 7 juillet. Les troupes nippones débarquées en août à Shanghai s’en emparent le 27 octobre. Au sud, Canton sera prise en octobre 1938. Les communistes et le Kouo-min-tang unissent leurs forces contre l’envahisseur.

1938-1940 : Le gouvernement nationaliste – chassé de Nankin où les Japonais ont perpétré de décembre 1937 à février 1938 un massacre général – est impuissant à empêcher la conquête de l’Est et du Sud du pays et doit se replier sur Hankou, puis sur Chongqing, dans le Bassin rouge, pour y continuer la lutte, alors que les communistes créent des zones de guérilla dans la partie de la Chine occupée par les Japonais. Tchang Kaï-chek reçoit alors le soutien des aviateurs volontaires américains de C. Chennault (les fameux « Tigres volants ») qui, en réalisant un pont aérien avec l’Inde, contribuent à limiter l’isolement du gouvernement de Chongqing. 

1940 : Wang Jing-wei constitue à Nankin un gouvernement pro-japonais (20 mars).

1941 : Incident de l’Anhui qui voit les forces nationalistes attaquer les troupes de la nouvelle 4e Armée communiste.

1942 : Le général américain Stilwell devient le chef d’état-major de Tchang Kaï-chek à Tch’ong-k’ing (Chongqing).

1943 : Anglais et Américains renoncent aux privilèges, notamment les concessions d’extraterritorialité liées aux « traités inégaux » conclus à l’époque du break up of China, dont ils disposaient dans le pays.

1944 : Succès de l’offensive japonaise Ichigo en Chine centrale.

1945 : Capitulation japonaise (15 août et 2 septembre). Les troupes du Kouo-min-tang sont transférées en Chine du Nord par l’aviation américaine.

1946 : Echec des tentatives de conciliation réalisées sous l’égide de l’Amérique entre communistes et nationalistes. La guerre civile reprend.

1947 : Les nationalistes prennent Yen-Ngan alors que les communistes réalisent la réforme agraire dans les zones qu’ils contrôlent.

1948 : Défaites du Kouo-min-tang en Mandchourie. Désastre de Shenyang (Moukden) en septembre-novembre. La bataille de Huai-Huai, de novembre 1948 à janvier 1949, scelle la défaite complète des nationalistes.

1949 : Victoire des communistes qui entrent à Pékin en janvier, et proclamation, le 1er octobre, de la république populaire de Chine. Tchang Kaï-chek se réfugie à Formose (Taïwan) où il entend maintenir, avec l’aide des Américains et dans le contexte de la guerre froide commencée deux ans plus tôt, la fiction d’une légitimité du régime issu du Kouo-min-tang . Voyage de Mao à Moscou dès le 15 décembre : il y signe le traité d’amitié sino-soviétique du 14 février 1950.

1950 : Loi sur le mariage (1er mai). Généralisation de la réforme agraire (30 juin). Intervention en Corée, le 25 octobre, des « volontaires » chinois. Dix jours après l’entrée de ses troupes au Tibet, le régime de Pékin réaffirme sa souveraineté sur ce pays. La Chine apporte son soutien au Viêt-Minh engagé dans la lutte contre les Français en Indochine.

1951 : Les forces chinoises et nord-coréennes prennent Séoul.

1953 : Signature de l’armistice de Panmunjon entre les deux Corées. La Chine populaire tire un grand prestige de son intervention dans le conflit.

1954 : La Chine est représentée par Chou En-lai (Tcheou Ngen-lai, Zhou Enlai) à la conférence de Genève qui met fin à la guerre d’Indochine. En septembre, l’Assemblée nationale populaire adopte une première Constitution.

1955 : La Chine participe à la conférence de Bandoung (18-24 avril) qui voit la naissance du bloc afro-asiatique né de la décolonisation. En juillet, Mao exige une accélération de la collectivisation agricole.

1956 : Le régime chinois prend ses distances avec la dénonciation de Staline par Khrouchtchev lors du 20e congrès du Parti communiste soviétique.

1957 : Lancement de la campagne des Cent Fleurs qui doit permettre, en introduisant un minimum de libéralisation du régime, « de faire un bon usage des contradictions au sein du peuple ».

1958 : Fondation des communes populaires et lancement du Grand Bond en avant (mai).

1959 : Ecrasement en mars de la révolte tibétaine. Fuite du dalaï-lama en Inde. En avril, Liou Chao Shi (Lieou Chao-k’i, Liu Shaoqi) remplace Mao à la présidence de la République. Lin Piao (Lin Biao) devient ministre de la Défense.

1960 : L’URSS rappelle ses experts en juillet et suspend son aide à la Chine. La généralisation du Grand Bond en avant entraîne une régression économique qui dure jusqu’en 1962. La famine coûte au moins 15 millions de morts au pays.

1962 : Conflit sino-indien sur la frontière himalayenne (octobre-novembre) conclu sur une défaite humiliante pour l’Inde. Pékin dénonce la « reculade » soviétique lors de la crise de Cuba et désigne l’impérialisme américain comme un « tigre de papier ».

1963 : La Chine dénonce la signature du traité de non-prolifération nucléaire.

1964 : La Chine expérimente sa première bombe atomique, avant de faire exploser, en juin 1967, une bombe H.

1966 : Les purges entreprises par les fidèles de Mao frappent le maire de Pékin Peng Zhen, Liou Chao Shi et Teng Siao-p’ing (Deng Xiaoping). La Révolution culturelle se développe au cours de l’été. Mao et les siens utilisent les gardes rouges contre les « réformistes » du Parti. Lin Piao devient le numéro 2 du régime.

1967 : Poursuite de la révolution culturelle dans laquelle Jian Qing, l’épouse de Mao, joue un rôle prépondérant. Ce mouvement est une tragédie pour les intellectuels et pour les modérés du Parti ; il se traduit également par la destruction de tout un patrimoine artistique et culturel inestimable. 

1968 : La Chine proteste contre l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du pacte de Varsovie.

1969 : Le 9e congrès du Parti communiste chinois réaffirme la prééminence de Mao et de son dauphin Lin Piao. Liou Chao Shi meurt en prison. De mars à juin, plusieurs incidents graves opposent Chinois et Soviétiques sur la frontière de l’Oussouri.

1970 : Lancement du premier satellite artificiel chinois. Reprise des relations avec l’URSS en juillet.

1971 : Visite de Henry Kissinger à Pékin. « Complot » et mort de Lin Piao (septembre). La république de Chine (l’Etat nationaliste de Taïwan) est expulsée des Nations unies où est admise la Chine populaire qui siège désormais parmi les membres permanents du Conseil de sécurité (25 octobre).

1972 : Voyage en Chine de Richard Nixon qui y rencontre Mao (21-28 février), suivi de la visite du Premier ministre japonais Tanaka qui entame la normalisation des relations entre Tokyo et Pékin. Chou En-lai stabilise la situation à l’intérieur du Parti alors qu’est lancée, l’année suivante, la campagne « contre Lin Piao et Confucius ».

1974 : Chou En-lai, malade, replace au premier plan Teng Siao-p’ing, victime de la Révolution culturelle, et lui confie la conduite des affaires courantes. Le Japon développe rapidement ses relations économiques avec la Chine.

1975 : L’Assemblée nationale populaire adopte une nouvelle Constitution et le programme des « quatre modernisations », mais l’agitation gauchiste persiste, entretenue par les nostalgiques de la révolution culturelle.

1976 : Mort de Chou En-lai (8 janvier). Teng Siao-p’ing est remplacé par Hua Kuo-feng (Hua Guofeng) comme premier ministre. Le pays est affecté en juillet par le terrible tremblement de terre de Tangshan.

9 septembre 1976 : Mort de Mao. Arrestation de la bande des Quatre conduite par la veuve de Mao (6 octobre).

1977 : Retour au pouvoir de Teng Siao-p’ing. Proclamation officielle par le 11e congrès du Parti de la fin de la révolution culturelle.

1978 : Teng Siao-p’ing l’emporte sur Hua Kuo-feng lors du plénum du Comité central en décembre.

1979 : Après avoir soutenu le Nord-Vietnam dans sa lutte contre les Etats-Unis, la Chine intervient militairement au Tonkin après l’invasion vietnamienne du Cambodge des Khmers rouges soutenus par Pékin (février-mars). Création de quatre « zones économiques spéciales » dans le Sud du pays et autorisation d’installation d’entreprises mixtes, chinoises et étrangères.

1980 : Loi autorisant la propriété familiale de la terre (septembre). Début du procès de la bande des Quatre (novembre).

1981 : Hua Kuo-feng est écarté et remplacé à la tête du Parti. Une nouvelle Constitution est adoptée l’année suivante. C’est désormais Teng Siao-p’ing qui détient la réalité du pouvoir.

1983 : Développement d’une vaste campagne contre la criminalité qui aboutit à des milliers d’exécutions capitales.

1984 : Ouverture de quatorze villes côtières aux investissements étrangers. Généralisation de la réforme économique. Suppression du monopole de l’Etat sur l’achat et la vente des produits agricoles.

1989 : Visite en Chine de M. Gorbatchev. Développement du Printemps de Pékin réprimé au début du mois de juin par le Premier ministre Li Peng. Les sanctions occidentales demeurent limitées. Kiang Tsö-min (Jiang Zemin) s’impose comme le successeur de Zhao Ziyang qui avait engagé le dialogue avec les contestataires et apparaît comme le futur homme fort du pays quand interviendra la disparition de Teng Siao-p’ing.

1993 : Kiang Tsö-min (Jiang Zemin) devient président de la République. Réunion à Seattle du premier sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique. Le Comité central décide l’établissement d’une « économie socialiste de marché ».

1996 : Regain de tension en mars dans le détroit de Taïwan, à l’occasion de manœuvres de l’armée de Pékin.

1997 : Mort de Teng Siao-p’ing (19 février). La Chine reprend le contrôle de Hong Kong le 1er juillet. En septembre, à l’occasion du 15e congrès du Parti, Kiang Tsö-min s’impose comme l’homme fort du régime.

1999 : La Chine reprend le contrôle de Macao.

1999 : Interdiction de la secte Fa Lun Gong, un mouvement religieux d’inspiration taoïste-bouddhiste dans lequel les dirigeants chinois voient une entreprise camouflant en réalité l’expression d’une opposition politique qu’ils ont vite fait d’imaginer téléguidée depuis l’étranger. 

2001 : La Chine adhère à l’Organisation mondiale du commerce. La même année voit la création de l’Organisation de coopération de Shanghai, issue du groupe de Shanghai qui, constitué en 1996, avait pour objectif d’aboutir à la démilitarisation des frontières sino-soviétiques. L’OCS réunit les trois cinquièmes du continent asiatique et un quart de la population mondiale, davantage encore si l’on y ajoute les Etats qui y disposent d’un statut d’observateur comme l’Inde, le Pakistan, l’Iran et la Mongolie. Il s’agit d’un système de coopération entre des pays demeurés longtemps antagonistes, mais elle est également interprétée comme une alliance antioccidentale entre Pékin, Moscou et quatre Etats d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan et Tadjikistan, le Turkménistan demeurant à l’écart). L’OCS s’est donné pour objectif de s’opposer à toute intervention internationale qui ne bénéficierait pas de l’aval de l’ONU et aux ingérences dans les affaires intérieures sous prétexte de défense des droits de l’homme. Une posture confirmée en 2005 quand l’OCS, lors de son sommet réuni à Astana, exige des Etats-Unis qu’ils limitent la durée de leur présence militaire en Asie centrale. La Chine voit dans l’Organisation le moyen de contrôler l’irrédentisme ouïghour qui se manifeste dans sa région du Xin Jiang.

2002 : A l’occasion du 16e congrès du Parti communiste chinois, Hu Jintao succède à Jiangze Min au poste de secrétaire général du Parti.

2002 : Timide reprise du dialogue entre les représentants du dalaï-lama et du gouvernement chinois.

15 octobre 2003 : La Chine lance son premier vaisseau spatial habité, le Shenzou-5 (« Vent divin ») avec, à son bord, le colonel Yang Liwei, quarante-deux ans après la première réussie par le Russe Youri Gagarine.

2003 : Visite à Pékin du Premier ministre indien Atal Bihari Vajpayee. La Chine reconnaît l’appartenance à l’Inde de l’ancien royaume du Sikkim annexé par New Delhi en 1975, mais revendique encore l’Etat de l’Arunachal Pradesh dans le Nord-Est de l’Inde, alors que cette dernière lui réclame la région de l’Aksai-Chin, occupée par l’armée de Pékin au Cachemire. 

2004 : Ancien secrétaire général du Parti communiste chinois, Jiangze Min abandonne à son successeur Hu Jintao la dernière fonction qu’il occupait encore, celle de chef des armées.

2005 : Les échanges commerciaux de la Chine avec le reste du monde progressent de 23,2 %, pour une valeur de 1 422 milliards de dollars et un excédent commercial de 102 milliards de dollars, dont la valeur a triplé par rapport à l’année précédente. Devenue la sixième puissance économique mondiale depuis la fin de 2004, la Chine s’expose aux critiques de ses partenaires, irrités de l’ampleur des déficits qu’ils concèdent dans leurs échanges avec elle.

Avril 2005 : Manifestations antijaponaises en Chine à propos de la mémoire de la guerre sino-japonaise, du fait, notamment, de la publication au Japon de manuels d’Histoire minimisant les exactions commises, en particulier à Nankin.

Décembre 2005 : Deux ans après les manifestations déjà organisées en juillet 2003, les habitants de Hong Kong se mobilisent de nouveau pour demander « plus de démocratie ».

Avril 2006 : Visite à Washington du président chinois Hu Jintao.

Juillet 2006 : Inauguration de la voie ferrée reliant Pékin à Lhassa, la capitale tibétaine. Présentée comme le moyen de désenclaver et de moderniser la « maison des trésors de l’Ouest » selon la terminologie han, cette ligne de chemin de fer est, à l’inverse, perçue par les nationalistes tibétains attachés au dalaï-lama comme le moyen d’accélérer la colonisation du pays par les populations han venues de Chine.

Juillet 2006 : Réouverture du col de Nathu, fermé depuis 1962, sur la frontière sino-indienne.

Juillet 2007 : Pour le dixième anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, la Bourse de la ville bat tous les records et les deux tiers des habitants affichent leur confiance dans la formule « un pays deux systèmes ».

Octobre 2007 : le 18e congrès du Parti communiste chinois donne la priorité à « l’harmonie sociale » et voit s’affirmer la domination des proches de Hu Jintao.

Novembre 2007 : Pékin annonce l’annexion unilatérale des archipels des Paracel et des Spratley en mer de Chine méridionale, ce qui entraîne des manifestations de mécontentement à Hanoï, car les deux cent cinquante îles désertes et épisodiquement recouvertes par les flots qui sont concernées recèlent hydrocarbures et ressources métallurgiques. Elles sont disputées entre Chine, Vietnam, Taïwan, Malaisie, Philippines, Indonésie et Bruneï. A l’inverse, la Chine et le Vietnam ont établi une liaison routière terrestre d’envergure entre Kunming, la capitale du Yun Nan, l’Ouest du Tonkin et le débouché maritime vietnamien que constitue le port de Haiphong.

Mars 2008 : Violentes émeutes antichinoises à Lhassa. Elles font écho à celles qui avaient touché la capitale tibétaine en 1987-1989. Depuis son exil en Inde, le dalaï-lama appelle ses fidèles au calme et conseille la retenue aux autorités chinoises. Des Tibétains se sont heurtés à des commerçants chinois Han et aux représentants de la minorité musulmane Hui. Cette situation inquiète le gouvernement de Pékin à moins de cinq mois de l’ouverture des Jeux olympiques prévus en août. Le régime de Pékin se veut intraitable sur la question du Tibet, dans la mesure où sa mainmise sur ce pays correspond à une revendication ancienne du nationalisme chinois (partagée par le pouvoir installé en 1949 à Taï Wan). La position géostratégique du pays, son immensité, ses richesses minières et le fait que dix des plus grands fleuves d’Asie y prennent leur source suffisent pour justifier l’intransigeance des dirigeants chinois qui craignent, à juste titre, que toute faiblesse à propos de la question tibétaine ne rencontre des échos chez les Ouïghours musulmans du Xinjiang ou en Mongolie intérieure.

15 mars 2008 : Le Parlement chinois (l’Assemblée nationale populaire qui, forte de ses 2 965 délégués, est confinée au rôle d’une chambre d’enregistrement des ordres du pouvoir) élit à la tête de l’Etat Hu Jintao, déjà chef du Parti communiste chinois et chef des armées, pour un deuxième mandat de cinq ans. Xi Jinping, le dauphin de Hu Jintao, est élu vice-président. Le Premier ministre Wen Jiabao est reconduit pour un deuxième mandat de cinq ans.

22 mars 2008 : Election à la présidence de Taïwan de Ma Ying-jeou, candidat du Kuomintang, favorable à un rapprochement avec la Chine continentale alors que son prédécesseur, Chen Shui-bian, n’avait cessé d’agiter le spectre de l’indépendance de l’île, à la grande colère de Pékin, Washington cherchant, pour sa part, à modérer les ardeurs de son protégé. En mai, l’ouverture de discussions entre Pékin et Taipeh est annoncée pour le mois de juin.

6-7 avril 2008 : Des manifestants hostiles au régime de Pékin perturbent le passage de la flamme olympique à Londres et à Paris, mais l’idée d’un boycott politique des Jeux olympiques ne rencontre pas d’écho significatif.

12 mai 2008 : Un terrifiant séisme cause la mort de plus de 80 000 personnes dans le Sichuan.

4 août 2008 : Un attentat perpétré à Kashgar, au Xinjiang (Turkestan chinois) et attribué au Mouvement islamique du Turkestan oriental coûte la vie à plusieurs policiers chinois et ramène au premier plan de l’actualité l’irrédentisme ouïghour musulman, à quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin.

8-24 août 2008 : Jeux olympiques de Pékin. Ils sont l’occasion pour la Chine d’affirmer sa renaissance nationale et témoignent d’une organisation parfaite.

Novembre 2008 : Signature, à Taipeh, d’accords visant au développement des relations aériennes directes entre la Chine et Taïwan.

Mars 2009 : Renouvelant, comme chaque année, un exercice bien rôdé, le Pentagone s’inquiète de la montée en puissance de l’armée chinoise, en insistant notamment sur le développement des missiles à longue portée, sur la flotte de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et sur les capacités spatiales, mais les projets chinois dans le domaine des porte-avions, le déploiement de batteries de missiles face à Taïwan et le manque de transparence du budget de défense chinois sont aussi avancés par les Américains pour dénoncer la perspective d’un « déséquilibre régional » lié aux progrès accomplis par Pékin en matière militaire. Les forces chinoises sont, en effet, en phase de modernisation continue – ce dont témoigne la base navale géante établie à Hainan – et Pékin entend se doter notamment de capacités de haute mer lui permettant de sécuriser ses voies d’approvisionnement énergétiques (depuis le golfe Persique en passant par le détroit de Malacca), mais les moyens mis en œuvre par la Chine sont loin d’égaler ceux des Etats-Unis, qui assurent encore près de la moitié de dépenses militaires dans le monde.

Avril 2009 : Signature, entre Taïwan et la Chine, d’un accord permettant aux investisseurs chinois d’acquérir jusqu’à 30 % du capital des sociétés taïwanaises. Les vols quotidiens réguliers entre l’île et le continent vont passer de 108 à 270, en direction de 27 villes chinoises.

Mai 2009 : La visite à Pékin du président brésilien Lula témoigne du développement des relations entre les deux pays. Sur les premiers mois de 2009, les exportations brésiliennes vers la Chine (soja, pétrole, fer) ont augmenté de 65 % alors qu’elles reculaient globalement dans le même temps de 16,5 %.

Juin 2009 : Réunis à Iekaterinenbourg, en Russie, les dirigeants des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) réclament une diversification du système monétaire international, toujours dominé par le dollar. Dans le même temps, la Chine décide d’accorder un prêt de dix milliards de dollars à l’Organisation de coopération de Shanghai afin d’aider les pays d’Asie centrale à traverser la crise. Alors que les capitaux privés boudent les pays en développement, Pékin profite de ses abondantes réserves de change pour renforcer sa position en Asie centrale, une région stratégique riche en hydrocarbures, grâce à des crédits publics avantageux.

5 juillet 2009 : De violentes émeutes éclatent à Urumqi, dans le Xinjiang, où 8 millions de musulmans turcophones constituent la majorité de la population. Ces événements font écho à de graves incidents survenus dans la province de Canton où des ouvriers ouïghours s’étaient opposés à des Han. Les émeutes ont fait plus de 140 tués. Après les mouvements insurrectionnels de 1997 et le démantèlement d’une cellule « terroriste » en 2008, à la veille des Jeux olympiques, ces événements révèlent l’ampleur de l’irrédentisme des musulmans turcophones dans une région où la part de la population d’origine han s’accroît régulièrement.

Août 2009 : Accord de libéralisation des échanges entre la Chine et les pays de l’ASEAN, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est.

Septembre 2009 : L’ex-chef de l’Etat taïwanais (de 2000 à 2008), Chen Shui-bian, est condamné à la prison à vie pour corruption, blanchiment d’argent et détournement de fonds. Un verdict qui ne peut que réjouir les dirigeants de Pékin, satisfaits de voir ainsi écarté le champion de l’indépendance de l’île.

2010 : La Chine s’affirme comme une grande puissance dans le domaine scientifique, fruit d’un effort entamé depuis une dizaine d’années. Avec un million et demi de chercheurs, elle fait jeu égal avec les Etats-Unis et l’Union européenne. En matière de budgets consacrés à la recherche-développement, elle est en passe de rattraper le Japon et dépasse l’Allemagne ou la France. En octobre, le supercalculateur Tianhe-1 est devenu le plus rapide du monde, devant l’Américain Jaguar. Un submersible chinois va plonger jusqu’à 7000 mètres de profondeur, performance spectaculaire pour un pays qui ne s’est engagé qu’en 2002 dans les recherches consacrées à ce domaine. Enfin, la sonde lunaire Chang’e 2 a été lancée, en octobre également, et a pu envoyer les première photos de la zone d’alunissage prévue pour Chang’e 3. Le pays fait, de plus, un effort considérable pour récupérer ses étudiants partis poursuivre leur formation à l’étranger.

Eté 2010 : La Chine met au point un plan limitant l’exportation des « terres rares » utilisées dans diverses industries de pointe. Elle entend ainsi, dans une approche plus stratégique que mercantile, contrôler elle-même les filières d’exploitation industrielle de ces ressources, dont elle assure à 95 % la production, ce qui inquiète vivement les autres grandes puissances.

A l'issue de trois décennies que l'on peut aujourd'hui considérer comme les "trente glorieuses" de la Chine, le pays a réalisé un retour spectaculaire sur la scène mondiale. Il a ravi au Japon - ce qui prend la dimension symbolique que l'on imagine - sa deuxième place dans la hiérarchie des grandes puissances économiques et ne tient guère compte des exhortations occidentales exigeant une réévaluation du yuan. Devenue l'usine du monde, la Chine accumule les excédents commerciaux et dispose ainsi de réserves financières qui lui laissent une très large liberté d'action dans la compétition mondiale en même temps qu'elles font d'elle l'un des banquiers de la planète, le premier créancier du rival américain. On l'a vu aussi se porter au secours de la Grèce accablée par les conséquences d'une gestion trop laxiste de ses finances et prendre des engagements analogues vis à vis du Portugal. L'Europe peut ainsi constater que les rôles se sont inversés depuis l'époque où les grandes puissances imposaient leur loi à l'Empire du Milieu et établissait des concessions dans ses ports, l'installation des Chinois au Pirée apparaissant aujourd'hui comme une revanche lourde de sens. Courtisée par les Occidentaux qui voient en elle un marché majeur et se font plus discrets dans leurs critiques du régime, la Chine sait maintenant faire prévaloir ses intérêts en affichant sa détermination d'aboutir à la formation d'un monde multipolaire au sein duquel son statut de première puissance régionale en Asie orientale ne saurait être contesté.

Tableau de concordance des transcriptions des principaux noms géographiques chinois

Tableau de concordance des transcriptions des principaux noms géographiques chinois.

Transcription pinyin officielle Transcription traditionnelle EFEO depuis 1958 École Française d'Extrême-Orient.



PROVINCES ET RÉGIONS

Anhui – Ngan-houeiFujian – Fou-kienGansu – Kan-souGuangdong – Kouang-tongGuangxi – Kouang-siGuizhou – Kouei-tchéouHainan – Hai-nanHebei – Ho-peiHeilongjiang – Hei-long-kiangHenan – Ho-nanHubei – Hou-peiHunan – Hou-nanJiangsu – Kiang-souJiangxi – Kiang-siJilin – Ki-linLeaoning – Liao-ningLeaotong (péninsule encadrant avec le Shandong le golfe de Pohai) – LiaotoungLes trois provinces de Liaoning, Jilin et Heilogjiang correspondent à la MandchourieNingxia – Ning-hiaPenghu (îles Pescadores) – P'eng-houQinghai (région du Koukou Nor) – Tsing-haiShandong (ou Shantung) – Chan-tongShanxi – Chan-siShenxi – Chen-siSichuan (région du Bassin Rouge) – Sseu-tchou'anTaiwan (Formose) – T'ai-wanXinjiang (l'ancien Turkestan chinois) – Sin-kiangXizang (Tibet) – Si-tsangYunnan – Yun-nanZhejiang – Tcho-kiang



FLEUVES

Heilongjiang (Amour) – Hei-long-kiangHuanghe (fleuve Jaune) – Houang-hoLiaohe – Liao-hoSonghuajiang (Soungari) – Song-houa-kiangTsangpo – Brahmapoutre ou Yaluzangbujiang (Ya-lou-tsang-pou-kiang) – Tsan-poWeihe – Wei-hoXijiang – Si-kiangYangzijiang (fleuve Bleu) – Yang-tseu-kiang



VILLES

Anyang – Ngan-yangBeijing – PékinChangchun – Tch'ang-tch'ouenChangdu – ChamdoChangsha – Tch'ang-chaChengde – Cheng-tehChengdu – Tch'eng-touChongking – Tch'ong-k'ingDalian (Daïren) – Ta-lienDatong – Ta-t'ongDihua (Ouroumtsi) – Ti-houaDunhuang – Touen-houangFuzhou – Fou-tcheouGuangzhou (Canton) – Kouang-tcheouGuilin – Kouei-linHa'erbin (Kharbin) – Ha-eul-pinHangzhou (Hangchow) – Hang-tcheouHedian (Khotan) – Ho-tienHong Kong – Hong KongHuehaote – HohottJiaozhou – Kiao-tcheouJinan – Tsi-nanKaifeng – K'ai-fongKashi (Kashgar) – K'a-cheKunming – K'ouen-mingLanzhou (Lanchow) – Lan-tcheouLasa (Lhassa) – La-saLongshan – Long-chanLüda (dans la péninsule du Liao-Toung) – Liu-taLuoyang – Lo-yangLüshun (Port Arthur) – Liu-chouenNanchang – Nan-tch'angNanjing (Nankin) – Nan-kingNanning – YungningQingdao – Ts'ing-taoShanghaï – Chang-haïShantou – Chan-t'eouShenyang (Moukden) – Chen-yangSuoche (Yarkand) – So-tch'oSuzhou – Sou-tcheouTaibei (Taipeh) – T'ai-peiTaiyuan – T'ai-yuanTianjin – T'ien-tsinTulufan (Tourfan) – T'ou-lou-fanWeihaï – Weï-haï-weiWuhan – Wou-hanWuzhou (Wochow) – Wou-tcheouXi'an – Si-nganXiamen (Amoy) – Hia-menXigazé – ChigatséYangzhou – Yang-tcheouYining (Kouldja) – Yi-ningZhanjiang – Tch'an-kiangZhengzhou – Tcheng-tcheou

Pour en savoir plus

Généralités

- Ninette Boothroyd et Muriel Détrie : Le voyage en Chine, Collection "Bouquins", Robert Laffont, 1992

- Encyclopaedia Universalis : Dictionnaire de la civilisation chinoise, Albin Michel, 1998

- Jacques Gernet : Le monde chinois, Armand Colin, 1990





La Chine, des origines à la dynastie mandchoue



- Corinne Debaine-Francfort : La redécouverte de la Chine ancienne, Découvertes Gallimard, 1996

- Jacques Gernet : La Chine ancienne, Collection "Que sais-je ?", Presses Universitaires de France, 1970

- Eulalie Steens : La Chine antique. De la Préhistoire à 220 après J.-C., Editions du Rocher, 1989

- Denys Lombard : La Chine impériale, Collection "Que sais-je ?", Presses Universitaires de France, 1997

- Jean-Noël Robert : De Rome à la Chine. Sur les routes de la Soie au temps des Césars, Belles Lettres, 1983 

- Danielle Elisseeff : La femme au temps des empereurs de Chine, Stock, 1988

- Jacques Gernet : La vie quotidienne en Chine à la veille de l'invasion mongole 1250-1276, Hachette, 1978

- Ivan P. Kamenarovic : La Chine classique, Belles Lettres, 1999

- Ray Huang : 1587 : le déclin de la dynastie Ming, Presses Universitaires de France, 1985

- Dominique Lelièvre : Voyageurs chinois à la découverte du monde. De l'Antiquité au XIXe siècle, Olizane, 2004







La civilisation chinoise



- Marcel Granet : La civilisation chinoise, Collection "L'Evolution de l'Humanité", Albin Michel, 1968

- Vadim et Danielle Elisseeff : La civilisation de la Chine classique, Arthaud, 1987

- Jacques Gernet : L'intelligence de la Chine. Le social et le mental, Gallimard, 1994

- Etienne Balasz : La bureaucratie céleste. Recherches sur l'économie et la société en Chine traditionnelle, Bibliothèque des sciences humaines, Gallimard, 1968

- Jean Levi : Les fonctionnaires divins. Politique, despotisme et mystique en Chine ancienne, Seuil, 1989

- Luce Boulnois : La Route de la Soie, Olizane, 1992

- Marcel Granet : La pensée chinoise, Collection "L'Evolution d de l'Humanité", Albin Michel, 1968

- Max Kaltenmark : La philosophie chinoise, Collection "Que sais-je ?", Presses Universitaires de France, 1972

- Anne Cheng : Histoire de la pensée chinoise, Seuil, 1998

- Liang Shuming : Les idées maîtresses de la culture chinoise, Institut Ricci, Cerf, 2010

- Jean de Miribel et Léon Van der Meersch : Sagesse chinoise. Une autre culture, Poche - Le Pommier, 2010

- Marcel Granet : La religion des Chinois, Albin Michel, 2010 (réédition)

- Vincent Goossaert et Caroline Gyss : Le taoisme. La révélation continue, Découvertes-Gallimard, 2010

- John Needham : La science chinoise et l'Occident, Seuil, 1973

- Werner Speiser :