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Qui étaient les Phéniciens ?

Françoise Briquel-Chatonnet
Docteur en Histoire Directrice de recherche au CNRS au laboratoire Orient et Méditerranée

C’est par convention que nous parlons de Phéniciens : ce terme nous a été légué par les Grecs, qui les appelaient Phoinikes. On ne sait pas si les Phéniciens disposaient d’un mot pour se désigner collectivement. Mais la question intéressante est surtout celle de leur identité : les Phéniciens formaient-ils une communauté, au moins culturelle, et en avaient-ils conscience ? Une réponse nous est aujourd’hui fournie par Françoise Briquel-Chatonnet qui a notamment publié en 1998, aux éditions Gallimard (Découvertes), Les Phéniciens. Aux origines du Liban.

Un proverbe du recueil de sagesse araméen mis sous le nom d’Ahiqar, composé peut-être au VIIe siècle avant J.-C. et dont on a retrouvé une copie parmi les papyrus araméens de la garnison juive d’Éléphantine en Égypte au Ve siècle, affirme : « Ne montre la mer à un Arabe, ni le désert à un Sidonien, car toute autre est leur affaire ». Ce lien intrinsèque entre les Sidoniens, ici emblématiques des Phéniciens, et le commerce maritime ressort également avec évidence de certains passages de l’Iliade et de l’Odyssée : les Phéniciens y sont présentés comme des artisans habiles, qui confectionnent notamment des objets de bronze finement travaillés et tissent de belles étoffes teintes aux couleurs chatoyantes de la pourpre, mais aussi comme des marins chevronnés et des commerçants retors. De tels clichés, déjà présents dans l’imagerie grecque aux temps homériques, parcourront ensuite toute la littérature classique. Et c’est déjà eux qui transparaissent dans les annales commémoratives des empereurs d’Assyrie entre le IXe et le VIIe siècle avant J.-C. : dans leurs expéditions militaires vers l’ouest, ils prélèvent sur les cités de la côte de riches tributs – composés essentiellement de métaux, souvent travaillés, d’ivoire, d’animaux exotiques et de toute sorte de tissus colorés de pourpre – et c’est aux bateaux phéniciens qu’ils font appel quand ils veulent se lancer en Méditerranée.

De la côte du Levant…

Qui sont donc ces Phéniciens dont la richesse et l’habileté, le sens du commerce et de la navigation étaient déjà proverbiaux près d’un millénaire avant notre ère ? On désigne ainsi les habitants des cités du Levant, de la côte orientale de la Méditerranée, depuis le nord de l’actuel État d’Israël jusqu’au sud de la côte syrienne. Ces cités, qui sont avant tout des ports, dominent quelques bourgades et disposent de territoires assez exigus, coincés entre la mer et la chaîne de montagnes qui la borde, le mont Liban prolongé au nord par le Gabal Ansariye ou montagne Alaouite. Du nord au sud, les plus importantes sont Arwad, Byblos, Sidon et Tyr. Elles forment chacune un État indépendant, un royaume, une cité-État. Il n’y a jamais eu d’État ou de royaume « phénicien » et les habitants de ces cités, dans les sources dont nous disposons, ne se qualifient jamais de « Phéniciens », mais de « Tyriens », « Sidoniens » ou « Arwadites », se référant ainsi à la cité précise qui est leur patrie.

L’histoire politique est, nous l’avons vu, une histoire individuelle des cités. C’est à la fin du IIe millénaire avant J.-C. que l’on place le début de l’histoire phénicienne. En effet, les cités de la côte, comme Byblos, Sidon ou Tyr, qui étaient depuis plusieurs siècles sous la domination de l’Égypte, accèdent alors à l’indépendance. Vers 1200, un grand bouleversement se produit dans toute la Méditerranée orientale et l’Asie occidentale : des populations entrent en migration pour des causes encore mal déterminées et envahissent, par terre et par mer, l’Anatolie et la côte du Levant. Ces « peuples de la mer » détruisent l’Empire hittite, descendent le long de la côte en ravageant certaines cités, dont Ougarit qui disparaît pour toujours, et sont arrêtés par le pharaon Ramsès III aux portes de l’Égypte : certains des envahisseurs s’installent sur la côte méridionale, donnant naissance aux Philistins. Les principales villes phéniciennes ne semblent pas avoir beaucoup souffert de leur passage et, en tout cas, se relèvent assez vite. Elles bénéficient dès lors d’une liberté qui n’est plus menacée ni par l’Égypte, ni par l’Empire hittite, ni, au début, par le royaume assyrien qui domine la Mésopotamie septentrionale.

Ainsi débute une nouvelle étape dans la vie de ces cités dont les rois ne sont plus seulement les vassaux d’un puissant voisin. Leur environnement politique change dans ce contexte, puisque ce repli des grandes puissances régionales permet aussi, au début du Ier millénaire, la naissance des royaumes araméens en Syrie, des royaumes d’Israël et de Juda, des royaumes philistins et transjordaniens, avec lesquels les cités phéniciennes entrent en relations. Enfin, c’est aussi l’époque à partir de laquelle on dispose d’inscriptions émanant des Phéniciens qui, même si elles sont rares et peu prolixes en informations historiques, sont écrites dans leur propre langue. Mais, quelle que soit l’importance des changements qui marquent l’époque, ils ne bouleversent pas le peuplement de la côte phénicienne : les villes restent les mêmes, les habitants parlent la même langue, leur culture et leur religion sont la continuation directe de celles de leurs ancêtres du millénaire précédent. Les Phéniciens en sont les héritiers.

Ainsi en va-t-il du commerce. Les documents du XIIIe siècle retrouvés à Ougarit sur la côte syrienne, ou à Emar, sur l’Euphrate, témoignent de relations d’échanges avec Sidon notamment. Au XIe siècle, un récit de voyage égyptien, le papyrus d’Ounamon, montre Sidon et Byblos commerçant avec l’Égypte. Dans cette période d’indépendance, les Phéniciens lancent aussi leurs premières expéditions au-delà des mers. La tradition littéraire transmise par les Grecs rapporte que les plus anciennes fondations coloniales en Afrique du Nord – Utique –, au-delà du détroit de Gibraltar en Espagne – Cadix – ou au Maroc – Lixus – remonteraient au XIIe siècle. Si aucun témoignage matériel n’a été retrouvé, il est clair qu’avant la phase des premières installations stables attestées archéologiquement à Chypre au IXe siècle, à Carthage, en Sardaigne et en Andalousie au début du VIIIe siècle, des Phéniciens ont sillonné la Méditerranée, repéré la richesse en cuivre de Chypre, en argent de l’Espagne, en métaux divers de la Sardaigne, et commencé ce commerce de troc dont ils étaient considérés comme des sortes de spécialistes.

 ... à la colonisation de la Méditerranée

Le IXe siècle marque un tournant dans l’histoire de la côte phénicienne. L’indépendance dont a joui le Levant par rapport aux grandes puissances régionales s’efface. Les rois d’Assyrie, après avoir soumis les Araméens à l’est de l’Euphrate, lancent régulièrement de grandes expéditions jusqu’à la Méditerranée pour rapporter les nombreux produits de luxe que l’on trouve dans les cités commerçantes, soumettant celles-ci à de lourds tributs en métaux, en ivoire, en animaux et produits exotiques. La pression devient de plus en plus lourde à partir de la fin du VIIIe siècle, quand les Assyriens annexent à leur empire la plus grande partie du Proche-Orient, ne laissant qu’une étroite marge de liberté aux cités phéniciennes, auxquelles ils imposent parfois des clauses commerciales très contraignantes et qu’ils n’hésitent pas à réprimer très durement quand elles manifestent des velléités d’indépendance.

Cette époque est aussi celle de la colonisation en Méditerranée, ou du moins de l’installation de comptoirs stables, habités en permanence et pourvus de sanctuaires, d’où les Phéniciens rayonnent dans l’arrière-pays et établissent des relations commerciales et culturelles avec les populations indigènes. Les échanges sont étroits avec les colons grecs qui s’installent à la même époque en Sicile et en Italie ainsi qu’avec les Étrusques. Un témoignage frappant de ces échanges commerciaux et de leurs implications culturelles est le développement dans l’artisanat local d’influences orientalisantes : fabrication d’objets de luxe de type oriental, notamment en ivoire, décors inspirés de ceux qui avaient cours en Égypte ou en Assyrie.

On peut esquisser une typologie de ces comptoirs phéniciens, toujours implantés près de la mer sur des sites disposant d’un port naturel et faciles à défendre. Ce sont des îlots en face de la côte, sur le modèle de Tyr ou d’Arwad, comme Motya à l’ouest de la Sicile, Cadix en Espagne, Sulcis sur l’île de San Antiocho au sud-ouest de la Sardaigne. Ce sont des péninsules ou des presqu’îles comme Tharros ou Nora en Sardaigne. Ce sont enfin des sites côtiers à l’abri d’une colline comme Carthage – ou aux embouchures de fleuves.

Une expansion territoriale dont on ignore encore certains aspects

La concomitance de l’avancée assyrienne en Orient et de la colonisation phénicienne pose question : est-ce que la montée en puissance de l’exploitation de la côte par les Assyriens a joué un rôle moteur dans cette expansion commerciale ? Et, si oui, quelles en ont été les motivations ? Est-ce pour échapper à une pression trop forte que certains ont choisi de s’installer outre-mer, afin de pouvoir gérer leurs affaires sans subir les ponctions nécessaires au paiement du tribut assyrien ? La demande assyrienne a-t-elle joué au contraire un rôle dynamique, en fournissant aux Phéniciens un immense marché susceptible d’absorber toutes les richesses que les navires phéniciens rapportaient de l’Extrême-Occident ? On ne peut guère répondre clairement à ces questions. On sait seulement que des artisans phéniciens sont allés travailler sur les bords du Tigre pour participer à la construction des palais des empereurs d’Assyrie, et que certains y ont connu une belle réussite sociale. Une forte présence phénicienne en Anatolie, et notamment en Cilicie au sud de l’actuelle Turquie, est également bien attestée, et des traces de leur présence ont été trouvées sur la route qui mène à la mer Rouge ainsi que sur les rives du Nil. La côte phénicienne s’est donc trouvée en cette première moitié du Ier millénaire au centre d’un vaste réseau d’échanges qui allait des côtes de l’Atlantique jusqu’aux contreforts du plateau iranien, et de l’Anatolie jusqu’à l’Égypte.

La seconde question qui se pose est celle du rôle joué par chaque cité dans ce phénomène d’expansion coloniale. Celui de Tyr a certainement été particulièrement dynamique en Méditerranée : une inscription phénicienne de Chypre, au VIIIe siècle, mentionne un gouverneur de Carthage (qart-hadasht, « la ville neuve »), serviteur du roi de Tyr, et on sait que c’est Tyr qui a également fondé Carthage d’Afrique. Quant au grand dieu poliade de Tyr, Milqart, sur lequel nous reviendrons, il a été considéré comme l’archégète, le fondateur par excellence, et, sous le nom d’Héraclès, son culte est largement répandu dans les lieux de l’expansion phénicienne. À ce rôle de Tyr, il faut sans doute lier celui de Sidon qui, pendant près d’un siècle et demi, aux IXe et VIIIe siècles, a été unie à Tyr sous le gouvernement de la même dynastie royale. La part des autres cités est plus difficile à apprécier. On ne sait pas grand-chose sur l’histoire de Byblos entre le Xe et le Ve siècle, mais des rois sont régulièrement mentionnés comme tributaires de l’Assyrie. La ville gardait donc son indépendance. Quant à Arwad, située comme Tyr sur une île et dont la richesse semble tenir essentiellement à ses possibilités maritimes, tout montre que les Assyriens lui ont porté la plus grande attention, veillant à garder la haute main sur son port sans entraver ses activités. Pour cette puissance continentale, la flotte arwadite était essentielle et devait intervenir dans le commerce méditerranéen. Mais on ne dispose d’aucune information sur le rôle des Arwadites dans les comptoirs phéniciens de Méditerranée occidentale. Cependant, c’est essentiellement en Méditerranée que cette prépondérance de Tyr est nette. Ailleurs, les témoignages manquent pour apprécier d’où précisément viennent les Phéniciens.

La chute de l’Empire assyrien, à la fin du VIIe siècle, ne modifie guère la situation des cités phéniciennes, puisque tout le Proche-Orient passe très rapidement sous le contrôle du nouvel Empire babylonien. Tyr subit alors un siège très dur de treize ans. Mais le phénomène le plus important est sans doute la montée en puissance de Carthage. Ayant pris son indépendance, la cité punique développe ses propres réseaux aux dépens de ceux de Tyr et prend peu à peu le contrôle des implantations phéniciennes dans le bassin occidental de la Méditerranée ; le rôle des cités phéniciennes elles-mêmes y devient secondaire.

En 539, la prise de Babylone par Cyrus fait tomber dans son escarcelle tout l’Empire babylonien. Les cités phéniciennes connaissent alors un regain d’importance, car leurs flottes jouent un rôle essentiel dans les projets politiques d’expansion des souverains perses. Les Phéniciens apportent leur concours à Cambyse pour la conquête de l’Égypte et à Xerxès lors de ses expéditions contre la Grèce, les fameuses « guerres Médiques » – ce qui leur vaut la bienveillance des empereurs achéménides. L’inscription phénicienne du roi Eshmounazor de Sidon, gravée sur son sarcophage actuellement au Louvre, évoque les bienfaits du « Seigneur des rois » qui a donné aux Phéniciens, en remerciement pour l’aide offerte, les villes de Dor et de Jaffa ainsi que la plaine du Sharon, sur la côte de l’actuel Israël. On a d’autres signes de l’expansion phénicienne sur toute la côte méridionale du Levant, ainsi que de leur présence au nord, au fond du golfe d’Alexandrette où Xénophon croise leurs pas.

La conquête d’Alexandre, entre 333 et 331, marque une rupture dans l’histoire phénicienne : les cités sont intégrées dans l’empire et perdent même le statut de royaumes vassaux qu’elles avaient conservé sous la domination perse. Ce sont désormais des « cités », au sens grec du terme, qui adoptent des institutions et des modes de vie helléniques, et dans lesquelles on écrit désormais, semble-t-il, en grec. L’histoire des Phéniciens proprement dite s’achève là.

Une unité culturelle forte, mais pas forcément vécue comme telle

Si ce sont surtout les textes des autres, Grecs et Assyriens notamment, qui permettent de reconstruire cette histoire phénicienne, nous avons vu que quelques inscriptions phéniciennes apportent des informations intéressantes. En effet, depuis le début du Ier millénaire, on dispose de textes monumentaux, souvent courts mais importants, en phénicien. Ces inscriptions nous font connaître l’alphabet phénicien auquel les Grecs eux-mêmes rattachaient l’origine de l’alphabet grec : c’est Kadmos, fils du roi de Tyr, parti à la recherche de sa sœur Europe qui aurait importé les lettres dans la péninsule hellénique. Mais l'alphabet lui-même est une invention bien antérieure, puisqu’elle remonte à la première moitié du IIe millénaire avant J.-C. ; cependant ce sont les Phéniciens qui ont normalisé les formes des lettres, qui l’ont transmis d’un côté aux Grecs, de l’autre aux Araméens, et qui sont ainsi à l’origine de tous les alphabets modernes – grec, latin et cyrillique d’une part, arabe et hébreu de l’autre.

Ces inscriptions nous font connaître aussi la langue phénicienne, langue sémitique de la même famille que l’hébreu et l’arabe. Les lacunes de la documentation, et le fait que l’alphabet phénicien, comme tous les alphabets sémitiques qui en dérivent, ne note que les consonnes, ne permettent pas de bien connaître cette langue. Cependant, on peut voir qu’elle est bien distincte de l’hébreu, qui est pourtant l’une de ses plus proches voisines. Des variantes dans certaines formes se repèrent, mais il n’est pas toujours facile de saisir si une différence entre une inscription de Byblos du Xe siècle et une autre de Sidon au Ve est à interpréter comme une variante dialectale, ou le signe d’une évolution dans le temps.

La religion phénicienne est également caractérisée à la fois par l’unité et la diversité. Si les grandes figures divines héritées du millénaire précédent sont toujours vivantes, comme El, chaque cité semble s’être mise sous la protection d’un couple divin particulier : à Byblos, on invoque la Baalat Gubal « Dame de Byblos », une Astarté représentée sous les traits de la déesse égyptienne Hathor/Isis. Elle est associée à Baal Shamim, le « Maître des cieux », aux époques les plus anciennes, à Adonis ensuite. À Beyrouth, la Baalat était associée à un dieu qui n’est connu qu’à une époque tardive sous le nom de son équivalent grec Poséidon. À Sidon, on vénérait Astarté et le dieu guérisseur Eshmoun, qui portait le nom de « Prince saint ». À Tyr, le panthéon était dominé par Milqart, dont le nom signifie « Roi de la cité » et qui était Baal, le maître de Tyr, associé à Astarté. Mais les simples particuliers semblent souvent avoir évoqué des divinités secourables, protectrices et guérisseuses, comme Shadrapha, Sid ou Horon : des objets votifs, statuettes, inscriptions dédicatoires, amulettes reflètent cette dévotion privée des individus qui tâchent d’attirer sur eux et les leurs la protection divine.

Malgré leurs divisions politiques et la diversité du destin des différentes cités, à travers leur histoire et leur rôle dans l’expansion en Méditerranée, les Phéniciens nous laissent l’impression d’une unité culturelle forte. Toutes proportions gardées, on peut comparer leur cas à celui des Grecs. La Grèce était également divisée en une multitude de cités, dont on sait qu’elles ont souvent été en guerre les unes avec les autres. Cependant, on reconnaît une unité de la civilisation grecque : une même langue, même s’il existait des différences dialectales ; une même écriture, même si les alphabets archaïques présentent certaines variantes ; une même religion, même si chaque cité se mettait sous la protection d’une divinité privilégiée ; une communauté artistique, même si on reconnaît les caractéristiques des vases fabriqués dans telle ou telle cité. Pour nous, la civilisation phénicienne présente par beaucoup de points un cas analogue.

Mais en allait-il de même dans l’Antiquité ? On sait que les Grecs ont eu une forte conscience de cette communauté qui les unissait et qu’ils se sentaient, en tant qu’Hellènes, radicalement différents des « barbares ». Les grands sanctuaires comme Olympie ou Delphes, dits justement « panhelléniques », les jeux et cultes qui s’y célébraient ont joué un grand rôle dans cette conscience identitaire. Rien de tel ne nous est connu pour les Phéniciens. On ne sait, nous l’avons dit, si les Phéniciens ont eu un mot par lequel ils se désignaient collectivement. On ne peut guère plus apprécier s’ils ont eu le sentiment d’être des « Phéniciens », s’ils ont eu conscience d’une « identité phénicienne ».

Françoise Briquel-Chatonnet
mars 2001
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