J 1 - Mardi 24 septembre 2024 Paris – Palerme – MondelloVol pour Palerme.
Trajet en bus privé vers l'hôtel à Mondello.
Dîner inclus.
Nuit à Mondello.
J 2 - Mercredi 25 septembre 2024 Ségeste – Sélinonte – Castelvetrano (141 km)La visite de deux sites archéologiques majeurs situés à l'ouest de Palerme nous plongera dans l'aventure grecque en Sicile, commencée au VIIIe siècle avant notre ère.
Si la cité de
Ségeste ne fut jamais grecque, le peuple indigène des Elymes, auxquels elle appartint jusqu'à la conquête romaine, fut profondément hellénisé. Les vestiges du
temple dorique (Ve siècle avant J.-C.) dévolu au culte d'une divinité locale en témoignent d'élégante façon. Libérée des guerres entre Grecs et Carthaginois où elle était souvent prise en étau, Ségeste garda le statut de ville libre sous la domination romaine et connut alors une nouvelle période de prospérité. Empruntant la route qui gravit la pente du mont Barbaro, nous atteindrons son
théâtre du IIIe siècle avant J.-C. aux vingt rangées de gradins creusées directement dans le roc.
Déjeuner libre.
Sélinonte fut fondée au milieu du VIIe siècle par des colons de Mégara Hyblæa sur la côte sud-ouest de la Sicile. Jusqu'à la seconde moitié du Ve siècle avant J.-C. la cité connut une prospérité éclatante. Elle éleva des temples magnifiques dont les vestiges frappent par l'ampleur de leurs proportions, tels ceux du
plateau de Marinella désignés par des lettres car on ignore leurs noms. Le temple G, colossal amas de blocs et de tambours renversés, est aussi le témoin d'une histoire au dénouement funeste. En 409 avant J.-C., suite à un retournement d'alliances, Carthage, dont Sélinonte avait longtemps été l'alliée, saccagea la ville avant de la détruire entièrement au cours de la première guerre punique.
Nous prendrons ensuite la route d'
Agrigente, cité fondée au début du VIIe siècle avant J.-C. par des colons crétois et rhodiens venus de Gela.
Dîner inclus.
Nuit à Castelvetrano.
J 3 - Jeudi 26 septembre 2024 AgrigenteLe matin, route en direction d'Agrigente.
Après sa fondation, la ville que les Grecs nommèrent
Akragas ne cessa d'agrandir son territoire aux dépens du peuple indigène des Sicanes qu'elle finit par soumettre. Sous le règne du tyran Théron, alliée à Gélon de Syracuse, elle remporta une victoire décisive contre Carthage en 480 avant J.-C.. C'est le début d'un extraordinaire essor architectural qui vit naître "Agrigente, la plus belle des villes des mortels", selon les mots du poète grec Pindare.
Le
musée archéologique, situé sur une petite colline, rassemble des vestiges et des objets trouvés à Agrigente et dans les zones environnantes. Parmi eux, le
Télamon du temple de Zeus, gigantesque figure masculine qui soutenait l'édifice, l'
Ephèbe d'Agrigente en marbre poli des Cyclades et un superbe cratère grec dont les figures peintes retracent le
Combat des Amazones.
Au IIIe siècle avant J.-C., Agrigente devint l'un des terrains de bataille de Carthage et de Rome, qui tour à tour l'assiégèrent avant que cette dernière la prenne en 210 avant J.-C.. Si la cité eut une certaine prospérité sous la République et sous l'Empire,
Agrigentum connut ensuite un déclin de plusieurs siècles avant que les Normands ne la reconstruisent à l'emplacement qu'elle occupe aujourd'hui. Nous emprunterons la via du Duomo bordée de belles maisons du XVIIIe siècle aux balcons de fer forgé jusqu'à
Sainte Marie des Grecs, église du XIIIe siècle à l'architecture simple et sévère caractéristique des édifices souabes de Sicile.
Déjeuner libre.
Notre après-midi sera consacrée à l'incomparable
Vallée des Temples (Unesco), où la nature vivace et les vestiges de pierre se mêlent indissolublement. Les temples doriques, exceptionnellement conservés, imposants et élégants, forment un ensemble d'une remarquable unité. Nous admirerons notamment le
temple de la Concorde, de la seconde moitié du Ve siècle avant J.-C., à propos duquel Goethe écrivit qu'il était "aux temples de Paestum ce que la figure des dieux est à celle des géants".
Diner inclus.
Nuit à Agrigente.
J 4 - Vendredi 27 septembre 2024 Agrigente – Piazza Armerina – Raguse (190 km)Nous prendrons la route de
Piazza Armerina, située à l'intérieur des terres, à proximité de laquelle se trouve la
Villa romaine de Casale (Unesco). Bâti vers 320 après J.-C., cet édifice luxueux était le centre d'un immense
latifudium dont le propriétaire appartenait probablement à la classe sénatoriale romaine voir à la famille impériale. Le sol de ses pièces – certaines résidentielles, d'autres de représentation – est recouvert de mosaïques polychromes exceptionnelles, tant par leurs qualités esthétiques que par l'inventivité de leurs thèmes, œuvre d'artistes venus des provinces du nord de l'Afrique. Aux scènes de capture d'animaux exotiques pour le cirque de Rome, succèdent dans la salle à manger les douze travaux d'Hercule puis dans les appartements privés des représentations d'animaux sauvages, d'oiseaux, de scènes érotiques... et les célèbres sportives aux "bikinis" très modernes.
Déjeuner inclus.
Prenant la direction du sud-est, nous arriverons dans le
Val de Noto dominé par les monts Hybléens. En janvier 1693, un violent séisme frappa la région, causant des dégâts considérables. La reconstruction des petites villes de la vallée devint le terrain idéal pour de jeunes architectes siciliens souvent formés à Rome. Utilisant le calcaire à la belle couleur de miel des montagnes siciliennes, ils conçurent des ensembles urbains d'une grande homogénéité, dans un style baroque tardif particulièrement créatif et raffiné.
Nous découvrirons d'abord
Raguse, où la ville basse est séparée de la ville haute par un puissant ravin, et nous promènerons dans sa partie la plus ancienne, Raguse Ibla (Unesco), aux élégants édifices baroques. Le
palais La Rocca, bâti dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, est orné sur sa façade principale de balcons de fer forgé aux formes ondulées et de délicieuses figures sculptées. La
place du Duomo, dominée par la façade monumentale richement décorée de la
cathédrale, décline en pente douce vers la vallée. Non loin de là se dresse l'
église San Giuseppe, joyau baroque à la gracieuse façade en forme de vague.
Dîner libre.
Nuit à Raguse. J 5 - Samedi 28 septembre 2024 Modica – Noto – Syracuse (110 km)Nous gagnerons d'abord
Modica (Unesco), coulée le long d'un éperon rocheux, qui fut depuis le Moyen-Âge l'un des fiefs les plus riches et les plus importants de Sicile. Dans la ville haute, au sommet d'un escalier monumental, s'élève la façade ondulante de la
cathédrale San Giorgio, chef-d'œuvre baroque à la partie centrale audacieusement élevée et surmontée d'un élégant clocher.
Trajet jusqu'à Noto et déjeuner libre.
La gracieuse petite ville de
Noto (Unesco) fut entièrement reconstruite après le séisme selon un plan orthogonal autour d'un axe principal rythmé par trois places qui suivent l'inclinaison naturelle du site. La ville semble un théâtre de pierre avec ses escaliers aux entremêlements subtils, ses figures de
putti burlesques amusant les passants, ses chimères et ses griffons suspendus aux balcons, sculptés dans cette pierre blonde qui sous le soleil prend des reflets dorés.
Nous prendrons ensuite la route de
Syracuse, fondée en 734 avant J.-C. par des colons venus de Corinthe, qui connut son apogée sous le règne du tyran Denys l'Ancien au début du IVe siècle avant J.-C. : elle était alors la cité la plus riche du monde grec.
Nous y visiterons en premier lieu le
musée archéologique régional Paolo Orsi. Ses collections impressionnantes comptent des vestiges magnifiques telles la corniche de marbre du temple d'Athéna de Syracuse, du début du Ve siècle avant J.-C., ou la Vénus anadyomène, dite
Vénus Landolina, copie romaine d'une œuvre hellénistique qui enthousiasma Maupassant lors de son voyage en Sicile au printemps 1885 : "C'est la femme telle qu'elle est, telle qu'on l'aime, telle qu'on la désire, telle qu'on veut l'étreindre" écrivit-il dans le récit de son voyage...
Dîner inclus.
Nuit à Syracuse.
J 6 - Dimanche 29 septembre 2024 SyracuseSi l'île d'Ortygie fut le noyau fondateur de Syracuse, la cité prospéra et s'étendit rapidement sur la terre ferme. Après avoir traversé l'ancienne
agora qui servait de jonction entre Ortigia et les nouveaux quartiers, nous arriverons au
parc archéologique qui abrite les ruines du quartier antique de
Neapolis. Creusé dans la colline, son
théâtre devint l'un des plus grandioses du monde grec après les travaux d'agrandissement réalisés au IIIe siècle avant J.-C. par Hiéron II. Habile diplomate autant que chef militaire, il réussit – en apportant son soutien à Rome lors des deux premières guerres puniques – à préserver l'autonomie de son royaume, le gouvernant comme un souverain hellénistique entouré de lettrés et de savants dont le plus célèbre fut Archimède.
Nous pénètrerons dans la
latomie du Paradis, la plus grandiose des carrières syracusaines dont le calcaire servit à la construction de Neapolis et qui fut ensuite utilisée comme prison. Grâce à l'acoustique exceptionnelle de la grotte appelée l'
oreille de Denys l'Ancien, ce dernier aurait pu entendre les conversations des prisonniers carthaginois capturés après la bataille d’Himère.
Avant de gagner
Ortygie, nous nous arrêterons à
l'église Santa Lucia al Sepolcro dont le trésor est
l'Enterrement de Sainte-Lucie peint par Le Caravage réfugié en Sicile après sa fuite de Malte. Déjeuner libre.
Les
vestiges du temple d'Apollon, construit au début du VIe siècle avant J.-C., sont considérés comme le plus ancien édifice dorique de Sicile. Suivant le lacis des ruelles d'Ortygie, nous arriverons au
Duomo à la belle façade baroque, dont l'originalité est d'intégrer dans sa structure les murs et les colonnes de l'ancien temple d'Athéna bâti par le tyran Gélon au début du Ve siècle avant J.-C..
Nous entrerons ensuite au
palais Bellomo pour découvrir l'
Annonciation d'Antonello de Messine, malheureusement très abîmée par le temps et par de nombreuses restaurations.
Nos pas nous conduiront enfin à la
fontaine d'Aréthuse où coule une eau douce à deux pas de la mer : la nymphe y serait réapparue transformée en source après s'être jetée dans les flots pour échapper au fleuve Alphée tombé amoureux d'elle.
La vue sublime sur la baie de Syracuse et une promenade sur le
Lungomare clôtureront notre après-midi.
Dîner inclus.
Nuit à Syracuse.
J 7 - Lundi 30 septembre 2024 Catane – Taormine (125 km)Le matin nous gagnerons
Catane (Unesco), au pied de l'Etna. Fondée au VIIIe siècle avant J.-C. par des colons de Naxos, elle fait partie des villes du val de Noto reconstruites après le séisme de 1693 dans un style baroque tardif. Nous découvrirons lors d'une promenade l'élégante
avenue Etnea qui mène jusqu'à la place de la
cathédrale, cœur battant de la ville. Sa vigoureuse façade baroque à deux étages fut dessinée par Giovanni Battista Vaccarini, grand architecte de la reconstruction qui, tirant le meilleur parti de la roche noire du volcan, l'utilisa comme élément décoratif. La
fontaine qui fait face à la cathédrale en est un autre exemple, avec son célèbre éléphant sculpté dans le basalte de l'Etna portant sur son dos un obélisque. Cependant, la ville n'a pas oublié les fastes de son époque antique, que nous évoquerons en visitant le
théâtre romain et l'odéon qui datent respectivement du Ier et IIe siècle de notre ère.
Déjeuner inclus.
Le moment sera alors venu de gagner
Taormine, juchée sur un promontoire dominant la mer, où les Grecs de Naxos vinrent s'installer après la destruction de leur ville. C'est dans ce décor exceptionnel de figuiers de barbarie, d'agrumes et de lauriers roses qu'au IIIe siècle avant J.-C. fut élevé le
théâtre grec, largement remanié ensuite par les Romains. De ses gradins, le regard embrasse le somptueux panorama de la pyramide de l'Etna et de la côte ionienne jusqu'à la Calabre. A partir de l'époque normande, Taormine devint une cité à l'artisanat et au commerce florissants. En témoigne encore aujourd'hui le
Duomo du XIIIe siècle, avec sa silhouette crénelée et l'allure sévère typique des cathédrales normandes.
Dîner libre.
Nuit à Taormine. J 8 - Mardi 1er octobre 2024 Messine – LipariDès le matin, nous prendrons la route pour
Messine, célèbre pour son détroit où Ulysse dut louvoyer entre Charybde et Scylla lors de son odyssée. Mais c'est d'abord son
musée régional, récemment rénové, qui nous révélera des trésors des maîtres de la peinture italienne, dont deux magnifiques Caravage,
L'adoration des bergers et la
Résurrection de Lazare.
Après le déjeuner libre, les vestiges architecturaux du
centre historique nous permettront d'évoquer le passé tragique de cette ville détruite à maintes reprises. Une courte promenade nous permettra de découvrir la place de la cathédrale, dont nous admirerons le clocher doté d'une belle horloge astronomique et la fontaine d'Orion, légendaire chasseur géant de la mythologie grecque.
Nous prendrons ensuite la route du port de Milazzo, situé à l'extrémité nord-est de la côte tyrrhénienne, pour y prendre le ferry qui nous conduira à
Lipari, la plus vaste île de l'archipel volcanique des
Îles éoliennes (Unesco), où selon Homère et Virgile le roi Eole emprisonna les vents, les enfermant dans une outre ou les enchainant dans une grotte.
Dîner inclus.
Nuit à Lipari. J 9 - Mercredi 2 octobre 2024 LipariNous commencerons notre journée par la visite du
musée archéologique éolien dont les riches collections nous permettront de reconstituer l'histoire de l'archipel depuis le néolithique et celle des différentes civilisations qui s'y succédèrent. Le commerce de l'obsidienne – ce verre naturel volcanique – fit dès la Protohistoire la prospérité de l'île. L'île fut ensuite colonisée par les Grecs puis par les Romains, qui en firent une base navale et exploitèrent l'alun et ses eaux thermales.
L'antique
Acropole dont la silhouette se profile entre ciel et mer fut de tous temps une colline-refuge. Elle est dominée par les murailles et les bastions de la
citadelle qui apparaît telle que les Espagnols l'ont reconstruite au XVIe siècle, intégrant une ancienne tour grecque des IVe et IIIe siècles avant J.-C. et quelques fortifications médiévales.
Déjeuner libre.
L'après-midi, un
tour de Lipari en minibus nous permettra de découvrir cette île qui, comme tout l'archipel, constitue un exemple exceptionnel de construction et de destruction par le volcanisme. Les volcans éoliens, pour plusieurs toujours actifs, occupent depuis deux cents ans une place de choix dans la formation des géologues. Nous suivrons le littoral dentelé de l'île, que la mer semble avoir grignoté laissant émerger quelques fragments que l'on appelle
faraglioni. Temps libre en fin d'après-midi.
Dîner libre.
Nuit à Lipari.
J 10 - Jeudi 3 octobre 2024 Cefalù – Bagheria – Palerme (220 km)Le matin, nous reprendrons le ferry jusqu'au port de Milazzo, d'où nous gagnerons le village de Cefalù situé plus à l'ouest sur la côte Tyrrhénienne.
Déjeuner libre.
Cefalù doit son nom au monumental rocher calcaire qui la domine, auquel les Grecs trouvèrent la forme d'une tête – céphale – nommant le site
Céphaloidion. Les Normands lui laissèrent un héritage splendide : la
cathédrale (Unesco) édifiée en 1132 par Roger II après qu'il eût échoué sur ses plages lors d'une tempête. Essentiellement roman, l'édifice constitue le plus ancien exemple de cet étonnant syncrétisme artistique entre Orient et Occident que l'on trouve en Sicile. La façade à couronnement horizontal flanquée de deux tours massives dissimule une basilique à l'architecture typiquement normande où, sur le fond d'or de l'abside, se détache la figure du Christ Pantocrator, œuvre de mosaïstes que le roi fit venir de Byzance.
La cathédrale de Cefalù est actuellement en restauration, certaines parties de l'édifice pourraient être cachées par des échafaudages.
Sur la route de Palerme, nous ferons une halte à
Bagheria pour visiter la
villa Palagonia, construite dans la première moitié du XVIIIe siècle pour Don Ferdinando Gravina et Crujllas, prince de Palagonie et pair du royaume bourbon espagnol. Œuvre de l'architecte Tommaso Napoli, elle constitue l'un des premiers exemples de baroque sicilien. La demeure est surtout connue pour les grotesques sculptées ornant son jardin et son mur d'enceinte, bêtes et personnages nés de l'imagination du prince, qui depuis les voyageurs du "Grand Tour" du XIXe siècle et les Surréalistes ne cessent de fasciner...
Notre première visite dans la capitale sicilienne sera au
musée archéologique, installé dans l'ancien couvent des Oratoriens de saint Philippe Néri, qui rassemble une très riche collection provenant des fouilles effectuées dans les sites antiques de Sicile. Il compte parmi ses pièces maîtresses la précieuse "pierre de Palerme", inscription hiéroglyphique datant de 2900 avant J.-C., ainsi que la salle de Sélinonte, où sont exposées les métopes des VIe et Ve siècles avant notre ère provenant des différents temples du site.
Dîner libre.
Nuit à Palerme. J 11 - Vendredi 4 octobre 2024 PalermeNous commencerons la journée au
palais des Normands, (Unesco) dont les origines remontent à la colonisation phénicienne du VIIe siècle avant notre ère. Le
Qasr arabe construit au Xe siècle fut transformé par les Normands en un luxueux
palais royal, centre névralgique du pouvoir. Oublié sous les dominations angevine et aragonaise, le palais retrouva son prestige au XVIe siècle sous les vice-rois espagnols puis sous les Bourbons. Il est aujourd'hui le lieu de réunion de l'Assemblée régionale sicilienne.
Sa
chapelle palatine, élevée à partir de 1130 après le couronnement de Roger II, premier roi normand de Sicile, est particulièrement célèbre pour sa décoration fastueuse : un pavement de marbre rehaussé de motifs stylisés typiquement orientaux, un extraordinaire plafond en bois à
muqarnas d'inspiration arabe, et surtout d'éblouissantes mosaïques byzantines sur fond d'or dominées par un
Christ Pantocrator entouré d'anges et d'archanges. La
salle du roi Roger, à la voûte d'arête soutenue par de fines colonnes décorées de tesselles aux merveilleuses couleurs, retiendra également notre attention. Elle est ornée de mosaïques à la gloire de la maison des Hauteville, en particulier de scènes de chasse et de motifs naturalistes empruntés à l'Orient : palmiers, dattiers ou paons magnifiques.
La
cathédrale (Unesco), grandiose basilique, fut bâtie sous le règne de Guillaume II, dernier roi normand de Sicile mort sans héritier en 1189. L'édifice subit au cours des siècles de nombreuses transformations. Abritant des tombes impériales et royales, dont celle de Frédéric II de la maison de Souabe – qui succéda à la fin du XIIe siècle à celle des Hauteville –, elle est souvent considérée comme le « livre de l'histoire de Palerme », tant chacune des puissances qui se succédèrent en Sicile voulut y laisser sa trace.
De part et d'autre de la délicieuse place Bellini se dressent, un peu en surplomb, deux des églises les plus importantes de la ville. La
Martorana (Unesco) – église Sainte Marie de l'Amiral – fut bâtie en 1143 sur ordre de Georges d'Antioche, grand amiral de la flotte du roi Roger II. Sa façade baroque du XVIIe siècle dissimule l'édifice en croix grecque originel. Son intérieur est orné d'extraordinaires mosaïques sur fond d'or, œuvres d'artisans de Byzance, dominées par la figure du Christ Pantocrator entouré de huit prophètes et des quatre évangélistes.
L'
église San Cataldo (Unesco) était à l'origine la chapelle d'un somptueux palais du XIIe siècle aujourd'hui disparu. Construit par des ouvriers fatimides, cet élégant quadrilatère de pierres de taille surmonté de trois dômes rouges est particulièrement représentatif des apports arabes à l'architecture du royaume normand. L'intérieur, éclairé par une lumière douce savamment orientée, a conservé son pavement aux dalles de serpentin et de porphyre égyptien et aux incrustations de marbre aux motifs géométriques.
Après le déjeuner inclus nous nous rendrons sur la
place des Quattro Canti, située à la jonction des quatre quartiers historiques de la ville et tracée en 1620 alors que la Sicile était sous la domination d'un vice-roi espagnol.
Pas loin de là, les oratoires, lieux de culte souvent attachés à une église où les confréries se réunissaient pour prier, comptent parmi les trésors les plus originaux de la Palerme baroque.
L'oratoire de San Lorenzo fut attribué aux frères franciscains qui en confièrent en 1699 la décoration au même artiste. Serpotta y créa un ensemble d'une grande harmonie aux figures expressives pleines de grâce. Des myriades de
putti reflètent par leur attitude les thèmes des statues des Vertus qu'ils accompagnent tandis que sous chaque fenêtre des reliefs relatent des épisodes de la vie de saint François et de saint Laurent.
Nous terminerons la journée avec la visite du palais bâti par Francesco Abatellis, maître portulan du roi Ferdinand d'Aragon au moment où ce dernier engageait d'importants travaux d'embellissement de Palerme. Cette demeure majestueuse constitue l'un des plus beaux exemples de l'architecture palatiale sicilienne du XVe siècle. Il abrite aujourd'hui la
Galerie régionale de Sicile dont les collections réunissent les œuvres d'artistes siciliens du Moyen-Âge au XVIIIe siècle. Parmi ses trésors, la grande fresque du Maître du Triomphe de la Mort et la
Vierge de l'Annonciation d'
Antonello de Messine, au visage grave d'un bel ovale et à l'ample manteau d'un bleu céleste.
Dîner libre.
Nuit à Palerme. J 12 - Samedi 5 octobre 2024 Palerme – ParisLe matin nous gagnerons les
catacombes des capucins dont l'origine remonte au XVIe siècle. D'abord réservé aux moines et aux clercs, ce cimetière singulier devint dès le siècle suivant un lieu de sépulture prisé des élites de Palerme et une marque de prestige social. Des milliers de squelettes et de momies sont exposés dans ses galeries, allongés dans leurs cercueils, assis ou debout, vêtus d'une simple robe ou de leurs plus beaux atours, chacun portant une inscription avec son nom, ses dates de naissance et de mort.
Ensuite nous nous dirigerons vers le mont Caputo où la petite ville de
Monreale domine la plaine fertile de la Conca d'Oro avec ses bosquets d'oliviers, d'orangers et d'amandiers.
L'
abbaye bénédictine de Sainte-Marie-la-Neuve fut fondée en 1174 par le roi Guillaume II. Sa
cathédrale (Unesco) est une synthèse parfaite de l'austérité des églises normandes fortifiées et du décorativisme de dérivation orientale, évident surtout dans les entrelacs raffinés et les marqueteries polychromes de la partie absidale. La
Porta Regia en bronze sculpté ouvre sur un intérieur en forme de croix latine orné d'un extraordinaire revêtement de mosaïques byzantines sur fond d'or. Les nombreuses scènes bibliques, décrites avec profusion de détails, sont dominées par l'impressionnant Christ Pantocrator couvrant toute la surface de l'abside.
La cathédrale est actuellement en restauration, certaines parties de l'édifice pourraient être cachées par des échafaudages.Le
cloître constitue un magnifique exemple d'art arabo-normand. Ses colonnes géminées sont ornées d'arabesques et d'incrustations de mosaïques, tandis que leurs chapiteaux conjuguent des motifs empruntés à l'iconographie de la Bible, des animaux des bestiaires médiévaux et des sujets phytomorphes de la tradition moyenne-orientale.
Déjeuner libre.
Transfert vers l'aéroport et vol pour Paris.