J 1 - Mercredi 23 octobre 2024 Paris – TéhéranVol pour Téhéran.
Nuit à Téhéran.
J 2 - Jeudi 24 octobre 2024 TéhéranCapitale actuelle de l’Iran,
Téhéran est une ville moderne dont les mille richesses se dissimulent au cœur d'une mégalopole de près de 16 millions d'habitants. Petit bourg commerçant, elle se développa après la destruction de Ray – Raghès pour les Anciens – lors de l'invasion mongole de 1228, mais ne devint capitale que sous les Séfévides au XVIe siècle. Le dynamisme de la ville est à l’image de ce pays de 85 millions d’habitants. Les immeubles grignotent inexorablement les pentes de l’Elbourz, puissant massif séparant la ville de la mer Caspienne. La pyramide du Damavand, qui culmine à 5 671 mètres d’altitude, toise Téhéran de ses neiges éternelles.
Pour nous immerger tout de suite dans l’histoire foisonnante de l’Iran, nous visiterons le
musée archéologique où ont été rassemblées les merveilles découvertes lors des fouilles entreprises dans le pays. Le bâtiment lui même, œuvre d’un architecte français, s’inspire des palais mésopotamiens... belle introduction aux trésors qui nous attendent à l’intérieur. Les fameuses statuettes de bronze du Lorestan, les reliefs achéménides venus de Persépolis, la puissante statue du roi des rois Darius Ier ramenée d’Egypte ou encore une très rare sculpture d’époque parthe (250 av. J.-C. - 250 ap. J.-C.) seront les fers de lance de notre visite.
Nous découvrirons dans la foulée le somptueux
palais du Golestan (Unesco), ensemble de bâtiments palatiaux construits sur un modèle irano-européen au milieu du XIXe siècle, où nous admirerons plus particulièrement la salle du trône de marbre. Nous goûterons aussi aux jardins et aux bassins, calme et fraîcheur bienvenus dans l’agitation de la Téhéran moderne.
C’est précisément cette ville moderne que nous traverserons pour visiter le
musée du tapis qui nous présentera les plus remarquables spécimens de cet art typiquement persan. Installé dans le parc Laleh (la tulipe, emblème national de l’Iran), il occupe un bâtiment dont la forme s’inspire des métiers à tisser traditionnel. A l’issue de la visite, nous pourrons faire en un coup d’œil la distinction entre tapis nomades et tapis citadins !
Transfert à l'aéroport et vol pour Chiraz.
Nuit à Chiraz.
J 3 - Vendredi 25 octobre 2024 Persépolis – Chiraz (130 km)Grand temps fort archéologique de notre voyage, la matinée entière sera consacrée à la visite de
Persépolis (Unesco). Dans le périmètre étroit d’une terrasse construite de main d’homme furent édifiés, pendant plus de cent ans, des monuments spectaculaires dont l’objectif était d'attester, au regard des peuples vaincus et vassaux, de la grandeur de l’Empire achéménide. Empruntant le majestueux escalier qui se prolonge par la voie processionnelle, nous passerons outre la
Porte des Nations, gardée par de puissants taureaux ailés à tête humaine d’inspiration assyrienne. Nous découvrirons ensuite la
salle aux Cent Colonnes, édifiée par Xerxès, et ses portes veillées par Ahura Mazda, le dieu suprême de la religion zoroastrienne. Chemin faisant, nous atteindrons enfin l'
Apadana dont les accès sont décorés de la célèbre
frise des Tributaires. Sur trois registres superposés, les 23 délégations des peuples de l’empire, dans leurs habits traditionnels, apportent au roi des Rois des présents typiques de leur région. Des cyprès, admirablement stylisés, symbolisent l’Arbre de Vie qui sépare chacune des scènes. Rarement la main humaine aura rendu avec tant de soin et de vérité la vie quotidienne en ces temps lointains... Les
tombeaux d’Artaxerxès II et d’Artaxerxès III surplombent le site d’une manière grandiose.
C’est avec un peu de nostalgie et surtout des étoiles plein les yeux que nous quitterons Persépolis pour nous intéresser à deux sites tout proches. Ils disent encore la gloire des Achéménides et des Sassanides. A
Naqsh-e Rajab, nous découvrirons d’abord des bas-reliefs d’époque sassanide. Puis, à
Naqsh-e Rostam, creusés dans les falaises,
quatre hypogées cruciformes sculptés en l’honneur des Darius, de Xerxès et d’Artaxerxès Ier nous livreront de nouvelles traces du passé. Au bas des falaises se trouvent d’intéressants
bas-reliefs d’époque sassanide et quelques vestiges des œuvres antérieures des Parthes arsacides. Devant ces hypogées s’élève un monumental
temple du Feu édifié à l’époque perse.
En fin d’après-midi, de retour à Chiraz, nous visiterons le
tombeau de Hafez, grand penseur du XIVe siècle. Édifié dans un admirable jardin clos dont seuls les Perses ont le secret, il est l’objet d’une vénération pleine de douceur de la part de tous les Iraniens. Ils viennent en famille caresser le marbre poli du tombeau, y déposer une rose ou réciter quelques uns des vers du poète appris dans leur enfance.
Nuit à Chiraz. J 4 - Samedi 26 octobre 2024 Firuzabad – Chiraz (230 km)
Le matin, nous partirons pour
Firuzabad (Unesco), l'antique cité sassanide de Gour, importante ville de plan parfaitement circulaire édifiée par Ardashir Ier au IIIe siècle. Elle s’élève à l'emplacement où il vainquit le dernier roi parthe Artaban V en 224, lequel dut certainement moins faire le fier ! La route, plane en son début, franchira une chaîne de montagnes avant de plonger vers une autre plaine. S'il ne reste que des traces de la ville ancienne, Firuzabad nous offrira cependant les extraordinaires vestiges du
palais d’Ardashir Ier qui fut peut-être le premier édifice à coupole édifié en Iran. Les parties publiques et privées du palais sont soigneusement séparées. Elles alternent des entrées sous iwans, de vastes cours et des salles aux murs puissants coiffées de coupoles circulaires sur trompes, destinées à racheter le plan carré.
De retour à
Chiraz, nous découvrirons la ville telle qu'elle fut voulue par Karim Khan Zand qui en fit sa capitale au XVIIIe siècle. Ce souverain raviva la grandeur de la Perse après que la dynastie séfévide eût été renversée en 1722 par des envahisseurs afghans. Les Zand marquèrent profondément Chiraz de leur empreinte. C’est ce dont témoigne la superbe salle des prières de la
mosquée Vakil – ou du Régent et sa forêt de colonnes torsadées d’un effet esthétique de toute beauté. Nous visiterons également le
mausolée de Saadi, penseur qui marqua l’apogée de la poésie persane au XIIIe siècle. Nous terminerons notre journée en flânant dans les rues de la ville, en nous perdant au cœur du labyrinthe du
bazar et dans les quelques quartiers anciens encore préservés.
Nuit à Chiraz. J 5 - Dimanche 27 octobre 2024 Pasargades – Abarqu – Yazd (450 km)Un long trajet au menu du jour, ponctué de visites qui seront autant de pauses lumineuses, histoire de mêler art et détente, dans la grande tradition des voyages de Clio. De bon matin, nous mettrons résolument le cap vers l’orient, traversant des steppes désertiques avant d’affronter les reliefs torturés mais splendides d’une barre montagneuse et de descendre sur Yazd, étendue à l’orée des horizons sans fin menant jusqu’à la frontière afghane.
Nous effectuerons un premier arrêt à
Pasargades (Unesco) où, selon la tradition, Cyrus II le Grand aurait fait construire son palais à l’endroit même où il avait vaincu le roi des Mèdes, Astyage, en l’an 550 avant notre ère. Pasargades, « le clan des Perses », fut surtout la capitale des deux premiers grands rois achéménides. Nous y admirerons l’émouvant
tombeau de Cyrus, élevé comme une chasse de pierre dans la solitude de la plaine. Les vestiges de la ville, dont la splendeur fut égale à celle de Persépolis, nous retiendront ensuite. La terrasse, dite « le trône de la mère de Salomon », remplissait une fonction semblable à celle de Persépolis aux époques postérieures. Quelques colonnes, splendides dans leur isolement, marquent encore le site des palais royaux.
Dans l’après-midi, sur la grande
route caravanière qui reliait la Méditerranée à la Chine par les Indes, nous découvrirons
Abarqu, dont la prospérité s’étendit du Xe au XIVe siècle. Le
Gonbad-e Ali, sobre mais raffiné mausolée seldjoukide du XIe siècle surplombant la cité, témoigne de cette richesse ancienne.
Nuit à Yazd. J 6 - Lundi 28 octobre 2024 YazdYazd (Unesco) est une ancienne ville caravanière dont la prospérité s’établit jusqu’au XVIIe siècle sur le commerce de la soie. Elle constituait une étape essentielle de cette route mythique entre toutes. Nous partirons à la découverte des zoroastriens, aujourd’hui encore adeptes de la plus ancienne religion de l’Iran. Nous admirerons, dans les solitudes du désert, d’anciennes
tours du Silence où, il y a quelques années encore, des défunts se faisaient déchiqueter par les oiseaux, afin que ne fussent pollués ni la terre par l’inhumation, ni l’air par la crémation.
Nous visiterons ensuite l’actuel
temple du Feu de Yazd. Dans un bâtiment moderne, veillé par la figure tutélaire de Zarathoustra, brûle un feu allumé il y a près de 1 500 ans, le plus ancien feu en activité dans l’Iran d’aujourd’hui.
La
Grande Mosquée du vendredi rappelle fortement par sa façade embellie de faïences multicolores les médersas du Régistan de Samarcande. Le fuseau de ses minarets pointe haut dans le ciel d’azur de Yazd. Ils dominent le réseau serré des ruelles de la vieille ville, labyrinthe serpentant entre les maisons de pisé et de brique.
L’après-midi, le
palais de Dowlat Abad nous invitera au repos au sein de son
jardin persan où s’élève un pavillon extraordinaire rafraîchi en permanence par sa
tour des vents, haute de près de 34 mètres. Ainsi, comme les souverains Zand déjà croisés à Chiraz, nous bénéficierons du premier climatiseur naturel au monde !
Nuit à Yazd. J 7 - Mardi 29 octobre 2024 Now Gonbad – Nain – Ardestan – Ispahan (415 km)Le matin, nous quitterons Yazd pour Ispahan, traversant la zone désertique du centre de l’Iran.
A
Now Gonbad, en bordure du désert, subsiste un ensemble de
caravansérails particulièrement bien conservés. Leur architecture noble et sobre est là pour nous rappeler combien ces relais étaient essentiels aux caravanes de dromadaires ou de chameaux parcourant la
Route de la Soie.
Plus au nord,
Nain est une cité dont le patrimoine monumental traditionnel a été préservé : autour d’un ancien château sassanide se dressent encore une splendide
mosquée et de nombreux édifices. L’un d’eux est un
husseniye, spécialement construit pour la représentation théâtrale religieuse commémorant le martyre du chiite Hussein, le fils d’Ali assassiné à Kerbala, en Irak, en 680 par les Omeyyades sunnites.
Une longue halte sera nécessaire pour admirer, à
Ardestan, la
mosquée du vendredi, l’une des plus anciennes du pays. Elle fut fondée sur l’emplacement d’un temple du feu zoroastrien, éclatant exemple de la continuité des cultes. Elle est aussi la première à avoir popularisé le plan persan, fait d’une vaste cour ponctuée d’iwans monumentaux.
Le trajet sur le plateau iranien vers Ispahan ne sera qu’une formalité, tant nous serons impatients de rallier la plus belle ville d’Iran.
Nuit à Ispahan. J 8 - Mercredi 30 octobre 2024 IspahanEn transférant sa capitale à
Ispahan en 1598, Shah Abbas engendra la prospérité de cette cité. Il se consacra à l’érection de palais et mosquées avec un tel enthousiasme qu’Ispahan s’imposa, au XVIIe siècle, comme la plus belle ville du monde, toute forfanterie mise à part. La nouvelle ville, conçue selon un urbanisme grandiose, connut alors une période de richesse exceptionnelle. L’écroulement en 1722 de la dynastie séfévide, héritière de Shah Abbas, marqua le déclin de la cité, réduite jusqu’à nos jours au rang de capitale provinciale. Mais une capitale de deux millions d’habitants, truffée des splendeurs de son glorieux passé !
Deux journées ne seront pas de trop pour en venir à bout. Nos visites y seront judicieusement réparties en fonction des ouvertures des sites.
La
place Meidan-e Shah (Unesco) a été voulue par Shah Abbas Ier. Par ses dimensions et son harmonie elle mérite pleinement son autre nom de Naqsh-e Djahân : l’ «
Image du Monde ». Elle est bordée de prestigieux monuments.
La
mosquée du Roi est certainement le monument le plus célèbre d'Iran. Elle s’ouvre sur la place par un somptueux portail à iwan, qui répond à celui menant dans le plus
grand bazar de la ville, tout bruissant d’activité. On ne sait ce que l’on doit admirer le plus : la décoration de céramique émaillée qui joue avec la lumière du soleil, la puissance de sa coupole ou le calme de ses cours-jardins.
Le
palais d’Ali Qapu (La Haute Porte) a été bâti sur un ancien pavillon timouride du XVe siècle. Sa terrasse en surplomb de la place révèle une vue merveilleuse sur les coupoles et les minarets qui jaillissent de partout.
Le joyau de la place est sans doute la
mosquée du Cheikh Lotfallah. Il s’agit d’une mosquée privée dont l’usage était réservé à la famille royale. Son dôme de mosaïques de faïence est d’une beauté époustouflante, tout comme la lumière intérieure, distillée par des fenêtres savamment disposées.
A l’autre extrémité du bazar, le complexe de la
mosquée du Vendredi (Unesco) illustre plus de cinq siècles d’art islamique. La salle de prière du temps des seldjoukides (XIIe siècle) est une merveille, mais on reste aussi sans voix devant le mihrab du souverain mongol Oldjaïtou. Sa décoration de stuc est une véritable symphonie de motifs géométriques et calligraphiques.
Le
pavillon aux quarante colonnes reflète son élégance dans les eaux d’un grand bassin. La salle de réception est ornée de fresques de batailles et de fêtes, où l’on voit que le vin réputé de Chiraz ne manquait pas sur les tables du XVIIe siècle !
La rivière souvent à sec qui traverse Ispahan est enjambée par trois ponts dont deux datent également du temps de Shah Abbas, infatigable bâtisseur. Ce sont des merveilles d’architecture qui permettent de gagner le
quartier arménien de Djolfa où vit depuis le XVIIe siècle une importante communauté installée en ce lieu par Shah Abbas, qui voulait enrichir sa ville de commerçants, d’artistes et d’artisans compétents.
Nuit à Ispahan. J 9 - Jeudi 31 octobre 2024 IspahanPoursuite des visites d'Ispahan.
Nuit à Ispahan.
J 10 - Vendredi 1er novembre 2024 Natanz – Kachan – Téhéran (440 km)Nous traverserons la région qui se situe en bordure de la grande
dépression désertique du Dasht-e Lut, avant d’arriver à
Kachan.
Nous évoquerons les périodes les plus anciennes de l’histoire iranienne devant le site emblématique de
Tepe Sialk où Roman Ghirshman mit en évidence, en 1930, la succession des peuples qui vinrent habiter le plateau iranien.
Bagh-e Fin (Unesco) est l’un des plus beaux jardins persans, réalisé par Shah Abbas qui aimait s’y détendre. Nous ferons de même, autour d’un thé, et nous comprendrons combien le nom de paradis donné aux jardins persans depuis les Achéménides est loin d’être un terme galvaudé.
Nous reprendrons la route pour Téhéran.
Vol pour Paris dans la nuit.
J 11 - Samedi 2 novembre 2024 ParisArrivée à Paris dans la matinée.