J 1 - Lundi 9 septembre 2024 Paris – TiranaVol pour
Tirana, fondée au début du XVIIe siècle par le général ottoman Süleyman Pacha qui fit édifier, dit-on, une mosquée, un hammam et une boulangerie pour constituer le noyau de la cité. La ville se développa lentement jusqu'à ce qu'elle soit choisie comme capitale de l'Albanie en 1920. Le roi Zog Ier fit alors réaménager la ville par des architectes italiens. Tirana connut un important développement industriel après la seconde guerre mondiale, avec l'aide des Soviétiques, puis de la Chine communiste.
Grâce aux nombreux artefacts conservés au
musée archéologique de Tirana, nous parcourrons différentes étapes de l'histoire de l'Albanie, de la préhistoire au Moyen Âge. Cela constituera une excellente introduction aux sites antiques que nous visiterons au cours du voyage.
Nuit à Tirana.
J 2 - Mardi 10 septembre 2024 Kruja – Lissos – Shkodra (130 km)Quittant Tirana, notre route nous conduira plein nord vers
Kruja qui s’élève à quelque 600 mètres d’altitude. Cette cité, qui a été la capitale du royaume de Skanderbeg, abrite une
forteresse imposante ainsi qu’un
musée présentant l’histoire du « plus grand des Albanais ». Fils d'un prince albanais, Gjergj Kastrioti fut envoyé comme otage au sultan ottoman. Élevé dans la religion musulmane, il gravit rapidement les échelons de l'armée turque et ses talents lui valurent le titre de « beg » et le surnom d'Alexandre : Iskander beg... Mais lorsque les Albanais se révoltèrent contre l'occupant, il déserta, se convertit au christianisme et prit la tête de la révolte. De 1444 à 1468, il repoussa victorieusement treize offensives turques, mais l'Albanie fut ensuite soumise à nouveau en 1478, dix ans après sa mort.
Nous nous dirigerons ensuite vers
Lezha, l'un des sites les plus remarquables du Nord de la vallée du Shkumbin, fondé sous le nom de
Lissos par les Corinthiens de Syracuse au IV siècle avant notre ère. Nous y verrons notamment la
tombe de Skanderbeg.
L'après-midi nous partirons pour
Shkodra, situé en bordure du Monténégro, qui conserve les murs puissants de la
forteresse de Rozafa.
Nuit à Shkodra.
J 3 - Mercredi 11 septembre 2024 Durrës – Bérat (210 km)Nous longerons la côte albanaise jusqu’à
Durrës, l’ancienne Dyrrachium, qui est aujourd'hui le principal port du pays. Dressée sur un promontoire, elle devint une tête de pont pour le franchissement de l’Adriatique au temps de l’Empire romain. Elle était le point de départ de la via Egnatia, le point de passage des légions partant vers l’Orient et fut la terre d'exil de Cicéron... Nous découvrirons quelques-uns des vestiges de la ville romaine, en particulier son
amphithéâtre bien conservé.
Après le déjeuner nous gagnerons
Bérat (Unesco), ville-musée aux maisons suspendues sur les pentes d'une colline abrupte. La ville eut son heure de gloire au XVIe siècle : connaissant une grande prospérité, elle assura le développement d’une brillante école d’art byzantin sous la direction du peintre Onufre. Cet essor artistique se prolongea tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles. Bérat en porte encore de nombreux témoignages : la citadelle qui abrite le
musée national des icônes Onufri installé dans l'ancienne cathédrale, mais aussi le
quartier de Gorica autour de l’église Saint-Spiridon.
Nuit à Bérat.
J 4 - Jeudi 12 septembre 2024 Ardenica – Apollonia d'Illyrie – Byllis – Vlora (190 km)Pour commencer la journée nous partirons découvrir le
monastère d'Ardenica, fondé au XIIIe siècle sous les empereurs Paléologue, et seul monastère orthodoxe d’Albanie à être encore en activité. Protégé par une enceinte triangulaire originale, son église fut rebâtie en 1743 sur le modèle d’une basilique byzantine et ornée de fresques par les prestigieux frères Zografi, formés au mont Athos. Ces fresques témoignent des exigences esthétiques d’une bourgeoisie commerçante en plein essor qui conduit à une élaboration nouvelle du contenu traditionnel à travers des formes artistiques en rupture avec la tradition byzantine.
Nous nous dirigerons ensuite vers le site agreste d'
Apollonia, ville défendue par une double enceinte qui fut fondée au début du VIe siècle avant J.-C. par des colons grecs venus de Corcyre et de Corinthe, à un emplacement stratégique entre les rivières Vjosa et Seman. La bonne société coloniale sut faire de la ville un centre culturel où le jeune Octave – le futur Auguste – vint se former en 45 avant J.-C.. Demeurée cité grecque, alors que Dyrrachium recevait le statut de colonie romaine, Apollonia connut un renouveau extraordinaire au IIe siècle après J.-C., époque de la construction d'un nouveau centre monumental avec odéon, bouleutérion, arc de triomphe... Ce fut également l’époque de l’édification des grandes villas sur le versant ouest de la ville, dont beaucoup restent encore à dégager. Toute une architecture, une sculpture apolloniate se met en place, qui a laissé des monuments exceptionnels, comme le
portique aux dix-sept niches, le grand nymphée ou
La Descente aux enfers conservée aujourd’hui sous le portique du
monastère Sainte-Marie. En effet, la cité fut détruite par un séisme au milieu du IVe siècle. Au Moyen Age, un monastère s’installa sur les ruines de cette ville antique, disposant ainsi d’une carrière de pierres déjà taillées.
L’après-midi, nous partirons en direction de Ballsh et du site antique de
Byllis, installé sur les derniers contreforts du massif de Mallakaster. Cette région, déjà bien connue dans l’Antiquité, était occupée par une tribu illyrienne, celle des Byllins qui avaient installé là leur capitale, Byllis. L’
agora et son
théâtre montrent l’impact culturel des cités grecques voisines sur les villes indigènes. Le site recèle également les vestiges de basiliques paléochrétiennes de l’époque de Justinien. En fin de journée, nous partirons vers Vlora.
Nuit à Vlora.
J 5 - Vendredi 13 septembre 2024 Vlora – Saranda (125 km)Nous prendrons la route vers le sud du pays en direction de Saranda. Avant de quitter la ville, nous visiterons la petite
mosquée de Murat qui aurait été construite d'après un plan du grand Sinan, l’architecte génial de la mosquée de Soliman le Magnifique à Istanbul. Déjeuner en route.
Nous ferons aussi un arrêt au
château de Porto Palermo, forteresse à l'histoire particulièrement complexe qui domine une verdoyante péninsule entourée d'eaux turquoises.
A l'arrivée à
Saranda, nous irons découvrir le
Tekke Dede Reshat Bardhi, où nous ferons connaissance avec le bektachisme, courant de mystique soufie reconnue en tant que "religion" à part entière par l'Etat albanais.
Nuit à Saranda.
J 6 - Samedi 14 septembre 2024 Butrint – Hadrianopolis – GjirokastraLe matin, nous atteindrons Butrint en empruntant une petite route qui réserve de beaux panoramas sur l’île de Corfou. L'antique
Bouthrotos (Unesco), situé à l'extrémité d'un promontoire, reste l'un des sites les plus marquants d’un voyage en Albanie : il l’était déjà probablement dans l’Antiquité puisque Virgile y fit s’arrêter Énée lors de son périple et que Racine y situe son Andromaque. Bouthrotos fut successivement le siège florissant d’une colonie grecque, d’une ville romaine, puis d’un évêché byzantin. La ville fut abandonnée à la fin du Moyen Âge en raison de la présence des marécages, c'est pourquoi le site demeure représentatif de chaque période de son développement. Les ruines, joliment ensevelies sous les oliviers, présentent de très beaux ensembles urbains :
théâtre – dont l'
orchestra est constamment recouverte d'eau à cause des infiltrations marines, ce qui rend la visite très romantique –
thermes, remparts,
baptistère aux mosaïques paléochrétiennes, ainsi qu'une belle église vénitienne.
Sur la route en direction du nord, nous ferons un arrêt au
Monastère orthodoxe de Mesopotam, duquel s'est conservée la caractéristique l'église byzantine Saint-Nicolas, édifiée en 1225 en réutilisant les matériaux d'un temple païen préexistant.
L'après-midi nous gagnerons
Hadrianopolis, cité romaine du IIe siècle. Le site abrite encore les ruines d’un théâtre, d'un temple et d'un complexe thermale.
Route vers
Gjirokastra (Unesco), rare exemple de cité ottomane parfaitement préservée. Berceau de l'écrivain Ismaïl Kadaré, cet ancien village, devenu l’une des villes les plus importantes du Sud de l’Albanie, reste l’un des plus beaux et des plus typiques de la région avec ses
maisons-forteresse à deux étages, les kulas, couvertes de lauzes grises qui furent surtout édifiées au XVIIe siècle.
Nuit à Gjirokastra.
J 7 - Dimanche 15 septembre 2024 Korça – Tirana (355 km)En traversant de magnifiques paysages de montagnes, nous arriverons à
Korça, au pied des monts Moravë, en début d'après-midi. Cette cité albanaise connut bien des vicissitudes lors de la première guerre mondiale et fut prise par les Grecs avant d'être occupée par les Austro-Hongrois, puis à nouveau par les Grecs et, enfin, par les Français qui la contrôlèrent de 1916 à 1920.
L'après-midi, nous visiterons le célèbre
musée national d'art médiéval, dont la riche collection d’icônes est sans équivalents dans les Balkans. Depuis 2016, il est installé dans un beau bâtiment conçu par l'architecte allemande Julia Bolles-Wilson.
En fin d'après-midi nous reprendrons la route en direction de Tirana.
Nuit à Tirana. J 8 - Lundi 16 septembre 2024 Tirana – ParisLe matin, vol pour Paris.