J 1 - Lundi 19 août 2024 Paris – TachkentVol pour Tachkent.
Nuit à Tachkent. J 2 - Mardi 20 août 2024 TachkentMatinée de repos à l'hôtel.
L'après-midi nous partirons à la découverte de
Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan. C’est une ville à deux visages : celui de son passé lointain, encore visible dans les vieux quartiers, et celui de son passé plus récent, quand elle fut, à partir du XIXe siècle, le fer de lance de la colonisation de l’Asie Centrale par l’empire tsariste russe. Celui-ci céda la place à l’URSS communiste dans les années 1920. Tachkent en fut profondément marquée. Tout dans son centre moderne rappelle encore cette période : vastes places ornées de fontaines, parcs, perspectives illimitées des avenues, bâtiments de style constructiviste typiques du « réalisme socialiste », jusqu’à l’université fondée en 1920 et le premier métro construit pas les Soviétiques. Les Russes sont partis depuis l'indépendance en 1991, mais la marque de leur passage demeure bien présente.
Le
monument du courage, érigé à la mémoire des victimes du tremblement de terre de 1966, nous rappellera que la ville fut reconstruite à maintes reprises à la suite de nombreux séismes destructeurs. De là, nous traverserons la vaste esplanade de
la place de l’Indépendance, ex-place Lénine, et verrons le
théâtre Alisher-Navoï, nommé en l'honneur du poète ouzbèke du XVe siècle. Nous découvrirons par ailleurs les particularités uniques du
métro ouzbek en nous rendant à la station éponyme de cette figure littéraire. Mises en service en 1977 par le gouvernement soviétique, une première dans les républiques soviétiques d’Asie centrale, les différentes stations se distinguent toutes par des mosaïques, des bas-reliefs et des colonnades de bronze et de marbre. L’art oriental qui illumine ces galeries souterraines s’allie au pragmatisme soviétique : le métro a été conçu pour résister aux tremblements de terre les plus virulents et fait même office d’abri antiatomique.
Nuit à Tachkent. J 3 - Mercredi 21 août 2024 Tachkent – SamarcandeLe matin nous visiterons le
musée d'histoire des peuples d'Ouzbékistan, qui nous permettra de parcourir, de l'âge de pierre à la période contemporaine, toute l'épopée des peuples d'Asie centrale : une excellente introduction aux découvertes qui nous attendent les jours suivants.
L'histoire de Tachkent plonge ses racines jusque dans la Préhistoire même si ce fut surtout après la conquête islamique qu’elle connut un développement important. Il reste toujours agréable de se promener dans le quartier ancien où les maisons en pisé résistent à l’appétit des promoteurs immobiliers. Sur la
place Khazret Imam nous découvrirons les souvenirs de la dynastie des Chaybanides qui régna sur Tachkent au XVe et XVIe siècles, à travers
le mausolée de Kaffal Chachi, construit en 1542 sur la sépulture du célèbre théologien.
Nous gagnerons ensuite la
médersa Koukeldach, la plus importante médersa de Tachkent située à l’emplacement de l’ancien centre-ville, avant de gagner le
bazar Chorsu, le plus célèbre marché de Tachkent. Sous la grande halle à l'allure de soucoupe volante bâtie à l'époque soviétique, se négocient tous les produits, épices, fruits secs, viande et légumes, dans une atmosphère animée.
En fin d'après-midi, trajet en train pour
Samarcande (Unesco), la principale ville de l’antique Sogdiane.
Nuit à Samarcande.
J 4 - Jeudi 22 août 2024 SamarcandeSamarcande prospéra au carrefour des grandes routes commerciales venant de Chine, de Sibérie, de Perse et d’Occident, jusqu’au déferlement des hordes mongoles de Gengis Khan qui détruisirent la cité avant de la reconstruire sur les cendres de ses faubourgs. L’heure de gloire de Samarcande vint deux siècles plus tard, lorsque Tamerlan, né non loin de là, en fit la capitale de son empire. La journée sera consacrée à la visite de la cité de Timour-lang, Timour le boiteux.
Les merveilleuses medersas de la
place du Régistan suffisent à elles seules à rappeler le temps où Samarcande était « le visage de la Terre », la « précieuse perle du monde islamique ». Elles sont trois, encadrant la « place de sable » (Régistan) qui est aujourd’hui une place de mosaïques, admirablement restaurée. Décorées de faïences éblouissantes, elles nous permettront de mieux cerner les influences multiples qui marquèrent l’évolution de l’architecture timouride. La plus ancienne, celle d’Oulough Beg, remonte au XVe siècle, au temps du petit-fils du grand conquérant. Les deux autres lui sont postérieures de deux siècles et sont contemporaines du règne de Louis XIV.
Proche du centre de la ville actuelle se dresse le
Gour Emir, tombeau du grand conquérant, qui conserve les dépouilles de Tamerlan, de ses fils et d’Oulough Beg. Nous serons là en présence d’un authentique chef-d’œuvre architectural. Le mausolée lui même est composé d’un octogone portant un haut tambour cylindrique surmonté d’une imposante coupole. Tous trois sont animés par une savante mosaïque de briques glacées formant des motifs géométriques, par de sages calligraphies, et enfin par 64 nervures recouvertes d’un camaïeu de bleu d’un effet stupéfiant (le bleu est la couleur du deuil en terre d’islam). L’aspect grandiose obtenu par ce subtil équilibre entre la dimension et la simplicité des volumes se retrouve à l’intérieur. La décoration, pourtant très précieuse, atteint une sorte de sobriété qui sied avec la dalle presque noire dissimulant le corps de Tamerlan.
Nos pas nous mèneront ensuite jusqu’à la célèbre
mosquée de Bibi Khanum. C’est la favorite préférée de Tamerlan qui lui a donné son nom mais c’est bien le chef mongol qui en passa commande. Il a bien fait, car sa puissance n’a d’égale que sa somptuosité. Si le temps ne l’a pas épargnée, elle reste admirable par son sens des proportions et la beauté de sa décoration.
Nuit à Samarcande. J 5 - Vendredi 23 août 2024 SamarcandeDans les environs de Samarcande, nous découvrirons la
mosquée Khodja Akhar, dont le mihrab présente de très belles faïences.
Poursuivant la visite de la ville, nous nous rendrons sur la colline de Tali Rassad et découvrirons
l'observatoire d’Oulough Beg, qui était en son temps unique au monde. L’astrologie, comme on disait alors, était la passion de l’émir et nous évoquerons la personnalité du petit-fils de Tamerlan, à la fois prince poète, philosophe et astronome.
Ensuite, le
site d’Afrassiab nous révélera l’emplacement de l’antique Marakanda, prise par Alexandre le Grand. Ses fresques, exposées dans le
musée du site, décrivent la vie de la brillante cour des princes de Sogdiane, entre les VIIe et IXe siècles.
C’est toujours la gloire des Timourides que nous célébrerons devant les
mausolées de Shah-i-Zinda. Leur construction s'échelonna du XIe au XVe siècle, quand Tamerlan et Oulough Beg y érigèrent quantité de tombeaux dynastiques.
Nuit à Samarcande. J 6 - Samedi 24 août 2024 Samarcande – Tchor Bakr – Boukhara (300 km)Aujourd'hui nous parcourons plein ouest la "Shok Roh" ou
Route Royale, bordée des plantations de coton et de mûriers qui font la richesse de l’Ouzbékistan. Ce tronçon était un des plus importants de la Route de la Soie. Il reliait en effet les deux principales cités de Transoxiane : Boukhara et Samarcande. Jadis, il ne fallait pas moins de huit jours aux caravanes pour effectuer le trajet, à raison de 40 km par jour, de caravansérails en caravansérails. Nous n’en mesurerons que mieux le bonheur de voyager à bord d’un véhicule confortable. Le rêve en sera certes un peu écorné, mais notre conférencier saura le ranimer par ses propos tout au long du chemin…
A l'approche de Boukhara, nous gagnerons le vaste
complexe de Tchor Bakr où Abdullah Khan fit édifier, au XVIe siècle, près des tombes des descendants du Prophète, une mosquée, une medersa et la khanaka où étaient hébergés les étudiants de l’école coranique.
Nuit à Boukhara, prestigieuse cité qui sera notre hôte pour trois nuits.
J 7 - Dimanche 25 août 2024 BoukharaLa ville traditionnelle de
Boukhara (Unesco) a su garder tout son charme, même si elle ne compte plus qu’une partie de ses trois cent soixante mosquées. Oasis de la vallée inférieure du Zeravchan, Boukhara fut, selon la légende, fondée par le roi-héros iranien Syavouch. La ville connut toutes les influences qui marquèrent successivement la Sogdiane puis la Transoxiane. Offrant refuge aux confessions persécutées par les Sassanides – chrétiens nestoriens, bouddhistes, manichéens –, elle devint un centre religieux et intellectuel très important et, après la conquête islamique, sous la dynastie des Samanides, brilla de l'éclat de poètes et savants aussi prestigieux que Roudaki, Daqiqi et, surtout, Avicenne. Le khanat de Boukhara connut un second apogée, commercial cette fois, au XVIe siècle, sous les Ouzbèques Chaybanides, et la ville vit alors s'édifier de nouveaux quartiers commerçants, bazars couverts, caravansérails, tandis que ses miniaturistes portaient leur art à des sommets inégalés en Asie centrale.
La journée sera entièrement consacrée à la découverte de
Boukhara. Avec un peu de chance, notre promenade s’effectuera dans le craquètement des cigognes perchées sur les coupoles et les minarets. C’est précisément un minaret qui nous servira de repère :
Kalyan – « le grand » – est un chef-d’œuvre édifié sur ordre d’Arslan Khan au XIIe siècle. Haut de 46 mètres, il est aussi parfait dans sa technique de construction. On a pu dire de lui qu’il « avait été construit avec tant d’art qu’il n’avait pas son pareil au monde ». Il domine
l'ensemble Poi-Kalyan, dont fait partie la grande mosquée, la plus vaste d’Asie Centrale avec sa cour aux 288 coupoles ! Du XVIe siècle est aussi datée la medersa qui lui fait face.
La suite de la promenade nous permettra de retracer toute l’évolution architecturale, des Seldjoukides aux Chaybanides, dans le décor des anciens marchés de la soie. Nous pourrons admirer, ainsi, la
mosquée Magok-i-Attari dont la splendide façade de style kharakhanide remonte au XIIe siècle. Elle s'apparente à une savante dentelle pleine de fantaisies. Nous gagnerons ensuite
l'ensemble Liabi-Khaouz, articulé autour du bassin qui jouxte la médersa Koukeldach, toujours fréquenté par de nombreux habitants de la ville en quête de repos et de fraîcheur. L’introduction d’un bassin comme principe organisateur fait date dans l’histoire de l’urbanisme en Asie Centrale.
L’après-midi, nous gagnerons le
mausolée de Bahaouddin Naqshbandi, fondateur au XIVe siècle d’un ordre soufi qui compta dans ses rangs le grand poète Djami et a, encore aujourd’hui, une grande audience, en particulier en Turquie.
Nuit à Boukhara. J 8 - Lundi 26 août 2024 BoukharaEn ce deuxième jour à Boukhara, nous nous rendrons d’abord au
Sitoraï Mokhi Khossa, ancienne résidence d’été des émirs de Boukhara, construite hors de la ville à la fin du XIXe siècle selon la distribution pavillonnaire propre à l’Orient. Elle est profondément inspirée également de l'architecture et de la décoration des palais européens et russes, alors en pleine vogue. Cette absence de style, typique de l’éclectisme à la mode, est pourtant pleine d’un charme qui doit, pour beaucoup, aux jardins mêlant harmonieusement plantes décoratives et arbres fruitiers.
Nous reviendrons en centre-ville pour admirer le jeu d'ombre et de lumière qui anime le décor de brique raffiné du
mausolée d'Ismail Samani, fondateur de la dynastie des Samanides, qui régna au Xe siècle. Ce bâtiment extraordinaire, et le terme est faible, illustre à lui seul l’âge d’or de Boukhara, marqué par la renaissance de la poésie et de la science d’origine persane. Alors qu’il disparaissait pendant des années au milieu d’un cimetière mal entretenu, on doit aux Soviétiques de l’avoir restauré et mis en lumière, en créant tout autour un parc bien aménagé. Dans sa pérennité, il est de nouveau la parfaite illustration du vieux thème de l’islam, « les musulmans ne meurent pas, ils passent seulement d’une porte à l’autre ».
Nous découvrirons ensuite la
mosquée Bolo Khaouz, caractérisée par un aïvan (en persan
iwan) supporté par vingt sveltes colonnes se reflétant joliment dans un plan d’eau (Khaouz signifie bassin). La
citadelle Ark, édifiée sur l'emplacement de la Boukhara primitive, fut la résidence des émirs jusqu’en 1920, avant que le pouvoir ne soit confisqué par les Bolcheviques. On peut toujours y rêver du harem qui s’y trouvait au XVIe siècle, et des délices de ce temps. Plus prosaïquement, elle abrite un petit musée d'Histoire et d'Ethnographie, très intéressant au demeurant. Les quatre minarets de
Tchor Minor (ce qui signifie les quatre minarets), symboles de la ville avec leur forme de tabouret renversé les pieds en l’air, mettront un point d’orgue à nos visites de la journée.
Nuit à Boukhara. J 9 - Mardi 27 août 2024 Boukhara – KhivaLe matin nous emprunterons la route qui, traversant les espaces sans fin du
Kizil Koum – le désert Rouge – relie Boukhara à Khiva. Nous longerons un temps la vallée verdoyante de l'Amou Daria, à la limite entre Ouzbékistan et Turkménistan, avant de gagner le centre ville de Khiva, enserré dans ses remparts, en fin d'après-midi.
Nuit à Khiva. J 10 - Mercredi 28 août 2024 KhivaAu cœur de l’oasis du Khorezm,
Khiva devint au XVIIe siècle le centre d'un khanat indépendant dont la prospérité reposait sur la richesse agricole de l'oasis et sur le commerce des esclaves. Ravagée en 1740 lors de la conquête de Nader Shah, elle retrouva toute sa splendeur au XIXe siècle sous la dynastie des Koungrats. Longtemps, le qualificatif de ville-musée lui a collé à la peau, mais aujourd’hui les habitants sont revenus dans la vieille ville protégée, qu’ils animent à nouveau de leurs activités, de leurs conversations et de leurs sourires.
La
ville intérieure, Itchan Kala (Unesco), en dépit de sa taille réduite, offre une telle richesse que son exploration nous retiendra toute la journée. Pour y entrer, nous franchirons la porte occidentale, flanquée de la
forteresse Kounia Ark, ancienne résidence fortifiée des khans du Khorezm au XVIIe siècle, au beau rempart crénelé. Derrière ses murs nus de pisé, dans ses cours et ses salles sombres, elle cache une décoration très variée. De l’autre côté de la rue, nous admirerons la
médersa Mohammed Amin Khan, réputée pour son minaret "court",
Kalta Minor. Il aurait dû être le plus haut de l’Orient musulman mais il est resté inachevé à la hauteur de 26 mètres.
Khiva est aussi la ville des mausolées. Celui du cheik
Sayid Alaouddine remonte au XIVe siècle. Son aspect extérieur, sévère, ne laisse pas deviner la beauté du tombeau décoré de majoliques. Le
mausolée Pakhlavan Mahmoud rivalise avec le précédent pour ses faïences dues à Abdullah Djinn, qui a signé son œuvre par une inscription : « Ces fleurs servent de modèle au printemps, elles sont le souvenir d’Abdullah sur la terre ». La
grande mosquée du Vendredi est unique en Asie Centrale. Elle est de type « fermé », pour faire face à la rigueur du climat en hiver. Sa grande salle s’appuie sur de nombreuses colonnes de réemploi.
Nous atteindrons ensuite le
palais Tach Khaouli, « le domaine de pierre ». C’est une synthèse de l’architecture des maisons urbaines et rurales, mais sur une échelle bien plus importante. Enfin, notre journée s’achèvera à la
médersa et dans le grand bazar Alla Kouli Khan, exemples éloquents de l’art avec lequel les architectes de Khiva savaient résoudre les problèmes d’urbanisme les plus complexes.
Nuit à Khiva. J 11 - Jeudi 29 août 2024 Les forteresses du KhorezmLa dernière journée de notre voyage sera consacrée à l'ancien Khorezm et aux ruines de ses forteresses de terre crue. En bordure du désert, ces constructions datant d'avant notre ère ont été remodelées au fil du temps par l'érosion des agents atmosphériques.
Nous rallierons d'abord
Toprak-Kala, sans doute la ville-forteresse la plus impressionnante du pays qui se trouvait à l'origine sur la rive droite de l'Amou-Daria. Elle fut au IIIe siècle la capitale de toute la région sous les seigneurs kouchan, jusqu’à leur chute en compagnie des Hephtalites sous les coups des Turcs. Immense, elle comportait 150 salles richement décorées, dont certaines ont pu être identifiées par les archéologues, comme la salle des Rois, celle des Victoires et celle des Gardes noirs.
L'origine de la ville fortifiée d'
Ayaz-Kala remonte à une époque très ancienne. Un potentat local y avait sa résidence avant notre ère. Les murs que nous verrons appartiennent eux à trois forteresses bâties entre les IVe et VIIe siècles. Trois pressoirs ont été mis au jour par les fouilles, émouvants témoins de l’ancienneté de la culture de la vigne et de la fertilité du site dans les temps anciens.
Nous gagnerons enfin
Djanbas-Kala, dont les ruines grandioses (IVe siècle avant J.-C. – Ie siècle après J.-C.) situées à flanc de colline surpomblent l'ancien bras de l'Amou-Daria. L'absence de tours différencie cette fortresse de la majorité des fortresses khorezmiennes : on y voit encore des murs doubles de 8-10 mètres et les ruines d'un temple du feu et du soleil où, selon les précepts du zoroastrisme, un feu brulait jour et nuit.
Nuit à Khiva.
J 12 - Vendredi 30 août 2024 Khiva – Ourgentch – ParisNous quitterons l'oasis de Khiva pour rejoindre, à peu de distance,
l'aéroport d'Ourgentch d'où nous nous envolerons pour Paris.