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Le temple de Confucius à Pékin
ou l'école des mandarins

Le collège impérial
Si, aujourd'hui, la capitale chinoise connaît une croissance tentaculaire, il est cependant encore possible de retrouver les traces de l'urbanisme ancien. La place Tien an Men et la Cité interdite marquent l'emplacement du cœur historique de Pékin qui se situe au centre d'un carré plus vaste, parfaitement orienté selon les points cardinaux, qui était encore ceint jusqu'en 1949 des murailles remplacées depuis par le « second boulevard périphérique », achevé en 1980. C'est dans la partie nord de l'ancienne cité, dans la rue Chengxian, près de l'emplacement des anciens remparts, qu'en 1306, les empereurs de la dynastie Yuan, installèrent le guozijian de Pékin, le collège impérial qui, jusqu'à la fin du XIXe siècle, forma les futurs cadres administratifs de l'empire, les préparant aux difficiles concours impériaux qui leurs ouvraient la voie du mandarinat. Durant de longues années d'études, les étudiants – les jinshi – s'imprégnaient des ouvrages fondamentaux qui, depuis l'époque des Han, régissaient l'organisation de la société et du pouvoir : la Grande Somme sur la nature et le principe, la Grande Somme sur les Cinq Classiques et la Grande Somme sur les Quatre Livres, tous inspirés de Confucius. Ce fut donc à proximité immédiate que fut édifié le temple de Confucius de Pékin, le second en importance du pays après, naturellement, celui de Qufu, la ville natale du maître.
La doctrine de maître Qong
Né en 551 av. J.-C. dans une famille noble mais pauvre de l'Etat de Lu, Kong Qiu reçut une éducation imprégnée des valeurs de la Chine ancestrale. A l'âge de 24 ans, il avait déjà acquis la réputation d'un enseignant d'une grande érudition et d'une grande sagesse, profondément respectueux des traditions. Infiniment troublé par la décomposition politique et morale qui marquait son époque – la « période des Printemps et Automnes » –, celui que l'on appelait maintenant « Maître Kong », Kong Fūzi, avait l'intime conviction que seul le retour à un strict respect des préceptes des sages de l'Antiquité pouvait ramener l'ordre et l'harmonie dans la multitude de petites principautés qui s'étaient pratiquement affranchies de la tutelle impériale. Selon Confucius, l'équilibre, la paix et la prospérité de la société peuvent être atteints lorsque tous, de l'empereur ou du prince au plus humble paysan, respectent les principes moraux édictés par les auteurs anciens de la littérature chinoise, vénèrent les ancêtres, s'acquittent scrupuleusement de tous leurs devoirs envers l'Etat.
De la philosophie au culte
Appuyé sur la lecture des Anciens, sur l'étude de la musique et des rites, l'enseignement de Confucius était tourné vers la pratique et l'éthique, mais excluait toute référence au religieux. Confucius ne parle pas de l'ordre cosmique dont il dit tout ignorer. Le seul but est pour l'homme d'atteindre la Vertu suprême – le Jen. Edictée oralement, mais consignée par ses disciples dans les Analectes – les Entretiens –, la doctrine de Confucius, puissamment normalisatrice, régit pratiquement sans interruption la société chinoise durant plus de deux mille ans et son influence peut même encore être décelée dans la Chine maoïste. Vénéré de son vivant comme un maître insurpassable et progressivement considéré, dans les siècles qui suivirent, comme un être presque surnaturel incarnant la quintessence de la pensée chinoise, Confucius fut ainsi peu à peu divinisé. En 195 av. J.-C., le fondateur de la dynastie Han offrit un sacrifice à l'âme de Confucius. Dès 442, un temple lui fut élevé à Qufu, suivi en 505 par un second temple dans la capitale Chang'an (aujourd'hui Xi'an). En 665, il fut paré du titre de « maître suprême », en 1013 de celui de « suprême saint » et, en 1048, considéré comme digne de la robe impériale. Ce fut paradoxalement avec l'avènement de la dynastie d'origine mongole des Yuan, au début du XIVe siècle, que se multiplièrent les temples de Confucius et, vers 1330, chaque sous-préfecture en possédait un.
Le temple de Confucius de Pékin
Le temple de Confucius de Pékin a connu plusieurs agrandissements successifs sous les dynasties Ming et Tsing et occupe aujourd'hui une superficie de deux hectares. L'ensemble monumental s'organise en quatre cours successives le long d'un axe nord-sud. Après avoir franchi la porte Xianshi – la porte du Premier Professeur – on accède à une première cour qui mène ensuite à la porte Dacheng, ou porte du Grand Accomplissement, flanquée de deux stèles où sont gravés les noms de 51 624 lauréats des concours mandarinaux des dynasties Yuan, Ming et Tsing. Le pavillon Dacheng – hall du Grand Accomplissement – est le cœur du temple. Surmonté d'un double toit aux tuiles vernissées jaunes, couleur impériale, reposant sur des piliers en bois laqué de rouge, il est orné d'une statue de Confucius et d'une sculpture représentant deux dragons volants qui jouent avec une perle dans les cieux, symbole de la protection de la famille impériale. La dernière partie du complexe est encore occupée par le Chongshengsi ou hall de prière. Chaque pavillon s'insère dans un ensemble paysager agrémenté d'arbres pluricentenaires. Un cyprès vieux de sept siècles, le Chu Jian Bai ou « cyprès qui touche le diable », a la réputation de savoir distinguer le Bien du Mal depuis qu'une de ses branches s'accrocha à la coiffe d'un fonctionnaire corrompu ! Parmi les bâtiments annexes qui s'allongent sur les côtés du temple, il en est un qui renferme des stèles de pierre gravées des treize grands classiques confucéens.
Le musée
Restauré en 2008, le temple abrite aujourd'hui, dans les bâtiments qui enserrent la seconde cour, une section du musée de la capitale. Une grande bibliothèque accueille des ouvrages remontant à la dynastie Ming, tandis que le pavillon Dacheng renferme une collection exceptionnelle d'instruments de musique traditionnelle chinoise. On y retrace aussi l'histoire et le déroulement des examens impériaux et l'organisation du mandarinat. On y découvre enfin dix tambours de pierre gravée datant du règne de Qian Long (1735- 1796) qui sont les derniers réalisés pour servir de matrice d'estampage, cette technique chinoise de reproduction, ancêtre de l'imprimerie, apparue en Chine il y a plus de trois mille ans.

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