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Renaissances italiennes
Renaissances italiennes
Elisabeth Crouzet-Pavan
Albin Michel
Paris
2007
Spécialiste reconnue de l’histoire de Venise, auteur de l’ouvrage de référence à propos de Torcello et, plus récemment d’un Enfers et Paradis consacré au siècle de Dante et de Giotto, Elizabeth Crouzet-Pavan, professeur à la Sorbonne, se penche ici sur ce « long Quattrocento » qu’elle fait aller de 1380 à 1500 et qui voit l’apogée d’une première Renaissance italienne, celle de la Florence des Médicis, du duché milanais des Sforza, de la Venise de Bellini et de Carpaccio, de la Mantoue des Gonzague. L’époque est marquée par une véritable révolution culturelle, à la faveur de laquelle s’affirment des temporalités plurielles, « celle d’une rupture par laquelle le présent est fécondé par un passé reconquis ; celle d’un continuum qui, sourdement, continue à irriguer les modes de représentation, les arts de vivre et de dire… ». Outre les bouleversements politiques qui affectent les cités-états dont la prospérité économique sous-tend le généreux mécénat des oligarchies dirigeantes ou des dynasties de souverains au devenir incertain, la Renaissance est avant tout marquée par le triomphe de nouvelles représentations du monde, par la découverte d’un passé antique qui inspire la pensée et les arts, ce dont témoigne la visite effectuée aux ruines de la Rome antique par le jeune Laurent de Médicis, accompagné de Leon Battista Alberti, l’un des plus grands architectes de son temps. L’auteur ne cherche pas à nous présenter une vision exhaustive d’une période largement explorée jadis, dans des registres différents, par des historiens aussi précieux qu’Yves Renouard, André Chastel ou Eugenio Garin. Il s’agit davantage de proposer au lecteur une synthèse éclairante susceptible de rendre compte des mutations intellectuelles et spirituelles porteuses de l’émergence de l’humanisme. Celui-ci fait lui-même écho à la production de formes nouvelles, chargées elles-mêmes d’un sens global, révélateur des premiers signes du passage d’un monde à un autre. L’auteur examine également les fonctions politiques de la nouvelle pensée dominante, privilège des cours princières et élément d’unification de la péninsule en un espace culturel commun, même si les identités locales continuent à peser très fortement, comme le montre le cas de Venise. De la révolution économique qui commande le développement de ce « beau XVe siècle » italien aux évolutions qu’elle distingue dans l’art du portrait, si révélateur des mutations du temps, l’auteur nous entraîne dans un cheminement passionnant au coeur d’un espace et d’une époque qui se sont avérés déterminants dans la naissance de la modernité.
 
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