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Prague
Prague
Markéta Teinhardt
Citadelles & Mazenod
Paris
2005
Capitale du royaume de Bohême avant de devenir celle de la Tchécoslovaquie issue de la première guerre mondiale, pour être enfin celle de la République tchèque née en 1989 de la « révolution de velours », Prague, qui a eu la chance d'échapper en 1945 au sort réservé à Dresde, demeure aujourd'hui l'une des villes les plus intéressantes de cette Mitteleuropa où se mêlèrent plusieurs siècles durant les éléments germanique et slave. Cette cité lourdement chargée d'histoire où, selon Rainer Maria Rilke, « l'écho des jours sonores vibre aux murs fanés… où des noms brillants se posent comme des lumières secrètes au front des palais silencieux » fut d'abord un grand foyer de l'art gothique, au temps où l'empereur germanique Charles IV de Luxembourg y promulgua sa fameuse Bulle d'or destinée à réglementer l'élection impériale, quand elle accueillait la première université apparue dans l'espace germanique. Les monuments et les palais rassemblés sur l'acropole du Hradschin et les célèbres statues du pont Charles empruntent à l'héritage médiéval, au temps de la Renaissance et à l'enchantement du baroque. L'ampleur que prirent ici la révolte hussite du début du XVe siècle et la dissidence protestante qui semble triompher au siècle suivant témoignent de la tradition de révolte propre au pays tchèque. L'empereur alchimiste Rodolphe II de Habsbourg en fit sa capitale et y protégea Arcimboldo avant que ne se déchaîne, avec la défenestration de 1618, la terrible guerre de Trente Ans qui fit rentrer la Bohême dans l'orbite du monde catholique de la Contre-Réforme. Intégrée à l'espace habsbourgeois, Prague semble, sous l'impulsion de Frantisek Palacky, lui échapper quelques semaines lors du « printemps des peuples » de 1848 mais il faut attendre que se développe pleinement le mouvement nationaliste pour que naisse, sur les ruines de l'Empire, une Tchécoslovaquie à la viabilité incertaine. Acquise depuis le début du siècle à « l'Art nouveau » aux diverses avant-gardes, la Prague de Franz Kafka et de Gustav Meyrink qui y ressuscite le fantôme du Golem, apparaît alors comme le lieu d'une synthèse originale des cultures allemande, tchèque et juive.
 
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