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Pompéi. Un art de vivre
Pompéi. Un art de vivre
Eva Cantarella, Luciana Jacobelli
Imprimerie Nationale/Actes Sud
Paris
2011
Luciana Jacobelli, spécialiste des antiquités pompéiennes, et Eva Cantarella – professeur à l'université de Milan, qui s'est plus spécialement penchée sur la famille antique et le droit dans les cités grecques et romaines - se sont associées pour réaliser le texte de ce superbe ouvrage. Une invitation au voyage, dont la somptueuse iconographie met en valeur aussi bien les monuments arrachés aux cendres du Vésuve que les fresques conservées au Musée Archéologique de Naples ou les simples objets qui témoignent de ce qu'était la vie quotidienne des Pompéiens à la veille de la catastrophe survenue en 79, sous le règne de l'empereur Titus.

La première partie de l'ouvrage est consacrée à la naissance, à la jeunesse et à l'école. Outre les figures célèbres de la « poétesse Sapho » ou celles de Terentius Nero et de son épouse tenant respectivement un rouleau de papyrus et des tablettes de cire avec un stylet, on demeure fasciné par la poupée d'ivoire qui a sans doute accompagné dans la tombe une jeune fille morte à la veille de son mariage et par la bulla, ce bijou amulette en or que les enfants portaient au cou, qui fut découverte dans la maison de Ménandre. Les tondi figurant deux jeunes garçons tenant à la main un volumen de papyrus -sans doute deux frères dont l'un est baptisé Platon et l'autre Homère – nous rappellent la place que tenait la littérature grecque dans la formation d'un jeune Romain du premier siècle de notre ère. L'une des superbes fresques de la Villa des Mystères nous montre également un jeune garçon qui, surveillé par sa préceptrice, lit devant sa mère un texte écrit sur un rouleau de papyrus.

Intitulé « Vivre », le deuxième chapitre de l'ouvrage nous fait découvrir à travers les maisons de Salluste, du Poète Tragique, de Julia Félix ou de Ménandre, le cadre de la vie quotidienne, organisé pour assurer tout le confort aux habitants, tout en leur fournissant ne environnement étroitement lié au jardin et à la nature, précieux sous les cieux ensoleillés de la Campanie. La remarquable conservation des fresques de la maison de Marcus Lucretius Fronto ou de celle des Vettii permet de disposer d'une magnifique introduction à la découverte de la grande peinture romaine, ici miraculeusement préservée du fait de la catastrophe.

On visite aussi les différentes pièces de la maison où se côtoient instruments de cuisine, grandes compositions mythologiques occupant les murs ou délicates « natures mortes » figurant les fruits ou les légumes utilisés pour réaliser les fameuses recettes d'Apicius auxquelles pouvaient être associés les poissons méditerranéens représentés sur la mosaïque de pavement du triclinium de la Maison du Faune. Les activités du boulanger ou le thermopolium de Vetitius Placidus - un « bar » de l'époque – nous renvoient à la vie bruyante et colorée qui animait alors les rues et les échoppes de la ville.

Le temple d'Apollon et les superbes statues de Vénus et d'Isis nous plongent dans l'univers spirituel des Pompéiens attachés aux dieux anciens, mais ouverts aux cultes des nouvelles divinités venues d'Orient. Ces préoccupations religieuses n'étaient pas contradictoires avec les plaisirs du théâtre ou les spectacles de l'amphithéâtre dont la fresque de la Maison d'Anicetus rappelle les féroces combats de gladiateurs qui s'y livraient, à la satisfaction d'une foule comblée de « pain et de jeux » par l'évergétisme des notables locaux.

Les scènes érotiques figurées sur les murs des thermes ou des Maisons du Faune et du Centenaire rappellent que l'Antiquité entretenait avec la vie sexuelle un rapport bien différent de ce qu'a établi et « normé » ensuite la culture européenne marquée par l'héritage de la tradition chrétienne, mais cet intérêt pour l'amour était peut être une réponse aux angoisses de la mort, évoquées dans la dernière partie du livre, car l'Apollon citharède de la villa de Moregine ou le Bacchus de la Maison du Centenaire n'étaient plus en mesure, au Ier siècle, de notre ère, d'apporter des réponses satisfaisantes aux interrogations existentielles des hommes de l'Antiquité en attente d'une foi nouvelle.
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