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L'Orient grec. L'art hellénistique et romain, d'Alexandre à Dioclétien
L'Orient grec. L'art hellénistique et romain, d'Alexandre à Dioclétien
Henri Stierlin et Anne Stierlin
Imprimerie Nationale
Paris
2009
C’est un monde nouveau qui naît des conquêtes réalisées par Alexandre à la fin du IVe siècle avant J.-C. L’effondrement de l’Empire achéménide, longtemps demeuré la puissance dominante en Orient, est en effet suivi de la naissance d’un espace dans lequel se fondent l’héritage grec apporté par les guerriers macédoniens et celui des anciennes civilisations qui avaient fleuri sur les rives du Nil, en Mésopotamie ou sur les hauts plateaux iraniens. L’émergence de cet oikoumène où vont se mêler croyances, représentations, influences artistiques, innovations techniques et emprunts réciproques, a permis de définir après coup une civilisation « hellénistique » - un adjectif qui n’apparaîtra qu’au XIXe siècle. Tout à fait originale, cette civilisation se prolongera bien au-delà du règne des souverains séleucides, lagides ou attalides sur l’Orient, dans la mesure où Rome, en portant les frontières de son empire jusqu’à l’Euphrate, donnera trois à quatre siècles à ce monde nouveau dont l’identité, issue de l’hellénisation, se maintiendra jusqu’à la fin du paganisme, jusqu’au règne de Dioclétien, le souverain illyrien connu pour son palais de Split. Son empire sera largement imprégné des influences venues d’un Orient qui, par son poids démographique et son importance économique, apparaît alors comme la partie la plus dynamique de l’espace romain.
Le magnifique album, très richement illustré, réalisé par Henri Stierlin nous permet de jeter un regard nouveau sur ce monde gréco-romain dont on retrouve la marque jusqu’en Asie centrale et aux portes de l’Inde. Le lecteur découvrira ainsi, aux marges de cet ensemble, l’étonnante cité grecque d’Aî Khanoum, sur les rives de l’Amou Daria, l’ancien Oxus, mais aussi la civilisation indo-grecque du Gandhara. Loin de l’ancienne Bactriane, c’est à Vergina, auprès du tombeau de Philippe II de Macédoine, que débute notre itinéraire à travers l’Orient hellénisé. Il nous conduit dans l’Est anatolien, au Nemrud Dagh où se dresse encore la statue du roi de Commagène Antiochos Ier portant la tiare perse, mais aussi à Pergame dont l’autel de Zeus, conservé à Berlin, rappelle ce que fut l’intensité du « baroque » hellénistique.
Alexandrie et Antioche, les deux grandes capitales de l’Orient grec, n’ont laissé que peu de vestiges, mais Djerach et son forum de plan ovale, la nabatéenne Pétra et ses magnifiques monuments rupestres, tout comme les vastes ensembles de Baalbek et de Palmyre témoignent de la magnifique floraison que fit apparaître le levain grec sur les terres syriennes. L’architecture militaire que révèlent les murailles de la cité pamphylienne de Pergé ou les monuments qui, tel l’aqueduc d’Aspendos, rendent compte de la maîtrise des techniques hydrauliques, participent également aux impressionnantes réalisations d’une époque qui sut développer les prodigieuses potentialités révélées à la faveur du « miracle » grec. De l’immense stade d’Aphrodisias à la façade de la bibliothèque d’Ephèse, de la grande colonnade d’Apamée au gymnase de Sardes et du temple de Maran d’Hatra au sanctuaire d’Asclépios de Cos, c’est à un passionnant voyage dans cet Orient aussi méconnu que fascinant que nous convie Henri Stierlin, qui demeure, comme dans ses précédents ouvrages, un guide aussi précieux qu’érudit.
 
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