L'Empire ottoman. XVe-XVIIIe siècle
Frédéric Hitzel
Les Belles Lettres
Paris
2002
Au XIIIe siècle, fuyant les hordes mongoles, la tribu turque des Oghouz sort des steppes de l’Asie centrale pour s’établir en Anatolie. Un siècle plus tard, avec Osman, fils d’Ertoghrul, les Ottomans entrent dans l’histoire. De combats en victoires, emmenés par une suite de chefs brillants et dynamiques, ils s’imposent rapidement comme une puissance de premier ordre. L’Europe chrétienne vacille à Nicopolis, Varna et Mohacs, résiste à Vienne deux fois (1529 et 1683), ou recherche les faveurs du « Grand Seigneur », Soliman le Magnifique. L’empire est alors à son apogée. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que « l’homme malade » n’effraie plus, le XIXe siècle pour que le grand empire se laisse arracher de larges portions de territoires.
Comme tous les grands empires, c’était une construction complexe : multiethnique, multiconfessionnel, multilinguistique, il réunissait en son sein musulmans et chrétiens, éleveurs nomades d’Anatolie et commerçants industrieux des grandes villes… C’est donc un panorama chatoyant des us et coutumes de cette civilisation bigarrée que dresse Frédéric Hitzel par cette étude de la société ottomane dont il aborde tous les aspects, de l’activité économique à la religion en passant par les loisirs, les arts, la littérature et la vie privée.
Spécialiste du monde ottoman, Frédéric Hitzel a publié Istanbul et les langues orientales (Paris, L’Harmattan, 1997) et « Livres et lecture dans le monde ottoman », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée (n° 87-88, Aix-en-Provence, Edisud, 1999). Il a également traduit, présenté et publié Prisonnier des infidèles. Un soldat ottoman dans l’Empire des Habsbourg de Osman Agha de Temechvar (Arles, Sindbad/Actes Sud, 1999).