Les éditions Mazenod nous proposent une somme abondamment illustrée sur la peinture, la sculpture, l'architecture et les arts décoratifs aux Pays-Bas et en Belgique du XVIe siècle à 1914. La période antérieure où naquit la riche tradition picturale des écoles du Nord fera l'objet d'un volume à paraître prochainement : L'art des Flandres 1320-1580.
L'oeuvre de ces génies que furent Brueghel l'Ancien, Rubens, Van Dick, Vermeer et Rembrandt y occupe une place de choix, située dans le contexte des évolutions politiques et religieuses et mise en parallèle avec l'évolution du cadre architectural et urbain. Ces créations artistiques sont le fruit de la culture de deux pays dont l’histoire fut d’abord commune. Avec la naissance de la Belgique, au XIXe siècle, les « Pays-Bas » de Charles Quint se scindèrent en deux nations et l’histoire de l’art suivit alors l’histoire politique en distinguant la « terre de Rembrandt » de celle « de Rubens ». Les artistes et les oeuvres circulaient de l’une à l’autre, dépassant souvent ces frontières pour s’enrichir d’influences étrangères. Ainsi, le renouveau des formes amorcé en Italie à la Renaissance se reflétait dans l’art néerlandais des XVIe et XVIIe siècle tandis qu’eux-mêmes, admirés dans la péninsule comme en Espagne et jusqu’en Amérique latine, influencèrent les arts anglais, scandinave et allemand.
Anvers, puis Amsterdam, Bruxelles, Malines furent de grands foyers artistiques. L’opulence s’y traduisait par une création picturale exceptionnelle, soutenue par des collectionneurs privés, qui allait apporter des genres nouveaux : la nature morte, le paysage ainsi que la représentation de la vie quotidienne. Elle fit fleurir maisons, églises, bourses et édifices publics comme en témoignent encore Bruges ou Gand.
Quant aux arts décoratifs et à la sculpture, ils s’épanouissent au XIXe siècle, grâce à une croissance industrielle indéniable et à l’apparition de matériaux modernes. Enfin, le symbolisme et l’Art Nouveau ouvrent la voie aux mouvements du XXe siècle...