L'Arabie chrétienne
Michele Piccirillo
Editions Mengès
Paris
2002
Michele Piccirillo est archéologue. Directeur du musée du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem, il enseigne l’histoire et la géographie biblique au sein de cette institution. Depuis 1973, il dirige les fouilles et la restauration du mémorial de Moïse sur le mont Nébo. Avec l’appui du gouvernement jordanien, il se consacre à l’étude et à la conservation des vestiges de la période byzantine, en particulier dans le territoire de Madaba. Depuis 1986, il dirige les fouilles d’Umm al-Rasas, dans la steppe jordanienne. Avec l’aide de diverses institutions italiennes et internationales, il collabore à la restauration et à la conservation du patrimoine archéologique de la Jordanie et de la Palestine.
En nous proposant une synthèse des principales découvertes archéologiques récentes et de son extraordinaire patrimoine historique, le professeur Michele Piccirillo ressuscite l’Arabie chrétienne dont il a contribué, plus que quiconque, à mettre à jour les trésors.
Issue de l’ancien royaume des Nabatéens, dont Petra et Bostra étaient les villes principales, l’Arabie fut annexée en 106 ap. J.-C. par les Romains qui constituèrent alors la province romaine d’Arabie. Aux IIIe et IVe siècles, le christianisme se répandit dans toute la région et, à la fin du Ve siècle, sous l’influence de Byzance, émergèrent basiliques, églises, monastères et ermitages. Cette période de paix fut particulièrement favorable à l’expression architecturale et artistique, imprimant en particulier un nouvel élan à l’art de la mosaïque. La conquête musulmane, qui chassa les Byzantins de l’ancienne province d’Arabie, n’interrompit en rien la vie des communautés chrétiennes ni leur production artistique et intellectuelle. Aujourd’hui, les sources archéologiques permettent de décrire les églises, ornées de mosaïques, qui furent construites jusqu’au VIIIe siècle, sous le règne des Omeyyades.
Cependant, au VIIIe siècle, les califes abbassides quittèrent Damas pour établir leur capitale à Bagdad et l’ancienne province d’Arabie se dépeupla progressivement. Rendue aux tribus nomades de Bédouins, la région demeura, jusqu’au début du XXe siècle, à l’écart des grands courants d’échange et de communication.
En nous transportant en des lieux aussi différents que Masaba, Réfasa ou le Yemen, Michele Piccirillo nous présente le panorama de l’une des plus éblouissantes provinces de l’art paléochrétien, contribuant ainsi à alimenter un débat scientifique d’une grande richesse.