Ce fut au Proche-Orient que se constituèrent, aux Xe et IXe millénaires avant notre ère, les premières communautés paysannes. Elles apparaissent en péninsule Ibérique au IVe millénaire. Durant cette période, la Méditerranée est le théâtre de profondes transformations. Chasse et cueillette cèdent désormais le pas à la production agricole : un monde repensé voit le jour, fort de systèmes économiques, de liens sociaux ou de repères symboliques nouveaux. L’appropriation de l’espace méditerranéen par les populations d’agro-pasteurs fonde la matrice d’où émergeront les futures civilisations classiques. Cette Méditerranée néolithique connaîtra, de la Sicile au Portugal, son point d’orgue au IVe et IIIe millénaires.
C’est avec clarté et précision que Jean Guilaine montre l’extraordinaire aventure humaine qui marqua cette période. Après la « révolution » néolithique et son apparition à Chypre, Jean Guilaine met en évidence symétries et divergences qui conduiront à de nouveaux espaces géoculturels qui feront toute la richesse des civilisations méditerranéennes. La riche civilisation mégalithique de Malte et ses temples remarquablement élaborés prennent tout leur relief dans cet ouvrage qui détaille également les particularités des grands tombeaux mégalithiques de la mer Tyrrhénienne à l’Andalousie et des hypogées de Sardaigne et de Provence. Un intéressant chapitre éclaire également d’un jour nouveau le développement de la statuaire en Occident. Un ouvrage de référence qui tient compte des plus récentes analyses de cette période féconde mais mal connue.