Culture-Guides Rome
Yann Le Bohec et Jean Joël Brégeon
PUF
Paris
2008
Inaugurée l’an passé avec deux ouvrages consacrés à Venise (Jean Michel Brèque) et à L’Egypte (Philippe Conrad), la collection Culture-Guides que nous réalisons avec les Presses Universitaires de France s'enrichit ce printemps de deux nouveaux titres : la Russie de Jean-Pierre Arrignon, dont nous rendrons compte au cours de l’été, et Rome, fruit de la collaboration entre Yann Le Bohec et Jean Joël Brégeon. Professeur à la Sorbonne (Paris IV), Yann Le Bohec, dont les travaux sur l’Armée romaine font autorité, a suivi les traces de Pierre Grimal, auteur, il y a près d’un demi-siècle, d’un Nous partons pour Rome qui fit date. En suivant un plan chronologique qui correspond à la formule retenue pour les ouvrages de la collection, il nous permet de mieux comprendre les développements successifs de l’espace urbain et éclaire la signification des principaux monuments. La Colonne Trajane ou les Catacombes font l’objet de présentations particulières et la Rome paléochrétienne n’est pas oubliée. Historien spécialiste de la période révolutionnaire et napoléonienne, Jean Joël Brégeon s’est chargé de la seconde partie de l’ouvrage, celle qui évoque la longue période allant du sac de l’Urbs par les envahisseurs goths puis vandales jusqu’à l’époque contemporaine. Devenue la résidence pontificale - mais transformée en Babylone impure au temps de la Papauté d’Avignon – la prestigieuse cité est successivement le théâtre du couronnement de Charlemagne, de l’affrontement entre papes et empereurs germaniques, enfin des fastes et des turpitudes des pontifes de la Renaissance avant de connaître, à la faveur de la Contre-Réforme catholique, la floraison baroque que l’on sait. L‘Histoire de la Ville se confond ensuite avec celle d’une papauté bien malmenée par la Révolution française et par Napoléon mais l’éphémère République romaine de 1848-1849, prélude au rattachement à la jeune Italie de sa capitale naturelle. C’est encore une autre Rome que celle du Ventennio Nero fasciste, avant que n’émerge, au cours de l’après-guerre, celle d’Alberto Moravia ou de la Dolce Vita de Federico Fellini. Pour effectuer ce voyage à travers les moments et les lieux majeurs de l’Histoire de la Ville, le lecteur aura pour compagnons, à travers les extraits littéraires et les récits de voyage qui complètent le texte de l’auteur, Tacite, Juvénal, Du Bellay, le président de Brosses, Casanova, Chateaubriand, Madame de Staël, Stendhal, Taine et Elie Faure…