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Marc Chagall
Sens dessus dessous
Du 19 juin au 11 octobre 2010, au Musée national Marc-Chagall à Nice
C’est à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la disparition du peintre que le Musée national Marc-Chagall de Nice présente une exposition qui se donne pour objectif de fournir un certain nombre de clés susceptibles d’éclairer la lecture d’une œuvre devenue familière au grand public, mais qui séduit surtout par son étrangeté et par les ouvertures qu’elle nous propose sur les mondes parallèles ou imaginaires chers au peintre né à Vitebsk en 1887, dans un monde qui sera englouti dans les immenses tragédies qui ont marqué le XXe siècle, mais dont il entretiendra lui-même une puissante nostalgie. Elève de l’école des Beaux-Arts de Moscou, il y a découvert – grâce à son maître Léon Bakst – Gauguin, Cézanne et Van Gogh, ce qui l’incite, dès 1910, à gagner Paris où il rejoint, à « La Ruche », Blaise Cendrars, Max Jacob, Soutine et Modigliani. C’est à partir de ce moment qu’il entreprend de bâtir une œuvre toute personnelle dans laquelle il redonne vie à ses souvenirs d’enfance et au folklore familier et merveilleux de son pays natal. Il subit, durant une courte période, l’influence du cubisme, mais ce sont ensuite les surréalistes, notamment André Breton, qui le reconnaissent comme l’un des leurs. Il inspire aussi alors Apollinaire et ses compatriotes russes Maiakovski et Essenine. C’est de cette époque que date son Poète à la tête renversée. Exposé à Berlin, il rejoint la Russie en 1914 et y demeure jusqu’en 1922, le temps pour le nouveau régime bolchevik de faire de lui le commissaire du peuple aux beaux-arts dans sa ville natale, fonction qu’il abandonne pour travailler ensuite au profit du théâtre juif de Moscou. Fixé définitivement en France à partir de 1923, il illustre, pour le compte du marchand et collectionneur Ambroise Vollard, les Fables de La Fontaine, les Ames mortes de Gogol et, surtout, la Bible qui demeurera pour lui une source d’inspiration majeure. Une première rétrospective de son œuvre est organisée à Paris en 1924, mais il part se réfugier aux Etats-Unis durant la seconde guerre mondiale, avant de venir ensuite terminer sa vie sur la côte d’Azur où il s’éteint, à Saint-Paul-de-Vence en 1985, après avoir été honoré par de grandes rétrospectives présentées au musée d’Art moderne en 1947, puis au musée des Art décoratifs en 1959. Désormais, hors des courants et des modes qui font se succéder d’incertaines avant-gardes, il décline une imagerie poétique tout à fait originale, inspirée par la nostalgie du folklore judéo-russe et par une empathie pour un monde animal imprégné d’une forte charge symbolique. Maître d’un univers singulier où des personnages intemporels habitent d’improbables espaces, où des scènes de cirque côtoient des animaux transfigurés par une imagination débridée, l’artiste se complaît dans la mise en forme d’un monde magique où coexistent enchantement et catastrophe, dans un joyeux remue-ménage où les êtres et les objets sont arbitrairement placés, défiant les lois de la gravitation et transgressant les normes des compositions traditionnelles. Ce renversement généralisé avait de quoi séduire ses amis surréalistes, mais les racines juives de l’artiste ont également conduit à interpréter ce mouvement perpétuel comme une allusion symbolique aux destinées d’un peuple dont l’Histoire s’identifie à l’errance et à la tragédie. Ce monde « où le temps n’a point de rives » est parfaitement évoqué dans l’exposition présentée à Nice, en des toiles telles que Le Cheval bleu dans le ciel (1946) ou L’Esquisse pour l’air du temps (1942), qui viennent toutes deux de collections particulières.
Un voyage Clio pour visiter l'exposition
FR 92 - 4 jours

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