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Au royaume d'Alexandre le Grand
La Macédoine antique
Du 13 octobre 2011 au 16 janvier 2012, au Louvre
Dans l'espace du monde hellénique ancien, la Macédoine est longtemps demeurée une terre inconnue des savants et des érudits de l'époque moderne, accaparés par la gloire d'Athènes, de Corinthe ou de Sparte et par le prodigieux héritage littéraire allant d'Homère et d'Hésiode jusqu'à Pausanias ou Plutarque. L'image donnée par Démosthène de Philippe de Macédoine, le père d'Alexandre, identifié comme un Barbare brutal et ivrogne, n'avait guère de quoi mettre en cause le préjugé selon lequel les marches septentrionales du monde grec étaient demeurées en marge de la civilisation classique qui avait fleuri dans l'espace des cités. De quoi déterminer les priorités des archéologues, qui négligèrent longtemps les régions concernées.

Sous le Second Empire, les Français Léon Heuzey et Honoré Daumet, partis étudier les champs de bataille supposés des guerres civiles romaines, furent les premiers à deviner quel pouvait être l'intérêt du site de Palatitza – identifié par la suite sous le nom de Vergina – où Manolis Andronicos allait découvrir, au cœur d'un immense tumulus de cent dix mètres de diamètre et de douze mètres de haut, trois tombes royales parmi lesquelles celle de Philippe II lui-même. Les découvertes se sont ensuite enchaînées, permettant la mise au jour d'objets d'orfèvrerie d'une qualité insoupçonnée ou de fresques révélatrices de ce qu'était l'ancienne peinture grecque. Sur ce site bientôt reconnu comme celui d'Aigai – la première capitale du royaume macédonien avant que le centre politique de celui-ci soit transféré à Pella – l'archéologue va ensuite retrouver le théâtre où Philippe II fut assassiné en 336 avant J.-C. puis, en 1987, la tombe d'Eurydice, grand-mère d'Alexandre, qui abritait un trône de marbre peint de deux mètres de hauteur, enfin en 2008 et 2009 des sépultures dont l'une pourrait être celle d'Héraclès, un fils illégitime du conquérant de l'Orient.

L'exposition débute avec du matériel archéologique remontant à l'Age du Bronze et au début de l'Age du Fer, illustrés par les trouvailles réalisées dans les nécropoles de Sindos, près de Thessalonique, et d'Archontiko, près de Pella, riches d'importants dépôts d'armes et de bijoux avec la pièce exceptionnelle que constitue le casque de type « illyrien » daté du VIe siècle avant J.-C. trouvé dans la tombe 115 de Sindos, un casque en bronze recouvrant un masque d'or figurant le visage d'un défunt. Différents types de vases témoignent de l'existence, dès cette époque, de liens réguliers avec les cités grecques de l'Attique, de l'isthme corinthien ou de la côte ionienne. L'exposition présente, à travers des objets et des œuvres divers tous les aspects de la société macédonienne, de la condition et de la vie des femmes aux travaux de l'esprit, de la vaisselle luxueuse utilisée lors des banquets aux bijoux d'or ou aux mosaïques, des croyances religieuses aux rites funéraires.

Alexandre Ier de Macédoine, qui règne durant la première moitié du Ve siècle avant J.-C., fournit à Athènes le bois nécessaire à la construction de sa flotte – celle victorieuse à Salamine - mais c'est Philippe II, monté sur le trône après la mort de deux de ses frères, qui va décider de la montée en puissance du royaume, en le dotant d'une nouvelle organisation militaire combinant la formation de la phalange - telle qu'elle lui était apparue à Thèbes où il avait été enfant gardé en otage - et l'utilisation par les fantassins de la sarisse, la longue lance qui va décider à de nombreuses reprises des victoires macédoniennes. La richesse des tombes et la virtuosité du travail des orfèvres vont de pair avec les conquêtes effectuées par Philippe et par son fils Alexandre, dont on sait comment il parvint à détruire l'Empire achéménide et à bâtir un empire, qui fut, certes, éphémère mais qui s'étendait de la Cyrénaïque aux bouches de l'Indus et des steppes de la Bactriane ou de la Chorasmie à la première cataracte du Nil. Quand Persée, le dernier roi macédonien, est vaincu en 168 avant J.-C. à Pydna, l'antique royaume qui avait réussi à s'imposer pour un temps à une bonne partie du monde grec, est transformé en province, reliée à la capitale de l'Empire par la Via Egnatia, nécessaire au transport des marchandises et au déplacement des troupes d'ouest en est à travers le nord de la Grèce.

L'exposition présente les transformations administratives, sociales et religieuses qui accompagnent l'occupation romaine, celle-ci s'appuyant sur Thessalonique, la capitale provinciale. Une présence de Rome évoquée par les sculptures du portique des Incantadas, bâti alors près de l'agora de Thessalonique. La partie finale de l'exposition propose diverses œuvres et objets témoignant de la genèse et de la diffusion de la légende d'Alexandre : médailles réalisées à l'occasion de jeux organisés à sa mémoire, statuette de bronze reproduisant l'Alexandre à la lance de Lisyppe, portrait sculpté du souverain du Musée de Pella...

Une exposition majeure pour illustrer l'importance de cette région périphérique du monde grec, appelée cependant à y jouer un rôle capital, dans la mesure où l'aventure d'Alexandre permit à l'hellénisme de se projeter au coeur de l'Asie, jusqu'aux rives de l'Oxus et aux royaumes gréco-bouddhiques du Gandhara.
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