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Introduction aux quatre courants principaux de la philosophie antique
Nestor-Luis Cordero
Professeur émérite de philosophie à l'université de Rennes I
  • Les Présocratiques : Héraclite

    jeudi 5 mars 2015 à 15h00
    Les études montrent qu'il y aurait eu au moins une centaine de philosophes pendant la période dite « présocratique » (entre 585 et 450 avant J.C.). Deux véritables géants dominent cette période : Héraclite et Parménide. Héraclite d'Éphèse suit une voie très originale : selon lui, ce qui assure l'existence du kosmos n'est pas une substance primordiale, comme c'est le cas chez ses prédécesseurs, mais l'harmonie qui s'établit entre des tensions opposées, tensions qui doivent conserver chacune leur propre « mesure ». Cette harmonie obéit à une loi qu'Héraclite dit avoir trouvée « en écoutant » la physis. Il appelle lógos cette loi. Le cliché qui fait d'Héraclite un philosophe du flux perpétuel ne s'appuie en rien sur les textes authentiques de lui que nous conservons.

     
  • Les Présocratiques : Parménide

    jeudi 12 mars 2015 à 15h00
    Parménide d'Élée, tout comme Héraclite, n'a pas suivi les traces des « premiers qui ont philosophé ». Il place sa recherche dans une étape préalable : avant de chercher la substance ou principe fondamental de la réalité, il faut admettre « qu'il y a une réalité, qu'il y a des choses ». Et ceci est possible parce qu'il y a de l'être. Les textes authentiques de Parménide qui ont pu être récupérés (ce qu'on appelle le Poème) démontrent que toute recherche philosophique doit partir de la reconnaissance du caractère absolu et nécessaire du fait d'être et, par conséquent, de l'impossibilité non seulement de l'existence du néant, mais aussi de son caractère irrationnel et inconcevable. Le Poème de Parménide est éminemment didactique : il met en place, pour la première fois, l'argumentation et utilise implicitement les principes d'identité, de non-contradiction et du tiers exclu. Comme dans le cas d'Héraclite, son originalité est à l'origine des clichés qui, déjà dans l'Antiquité, ont défiguré sa philosophie.

     
  • La Sophistique

    vendredi 27 mars 2015 à 15h00
    Vers le milieu du Ve siècle Athènes devient une véritable métropole qui attire des intellectuels et des hommes politiques en provenance de toutes les cités grecques. La démocratie est au sommet, les lois permettent à tous les citoyens de s'exprimer à l'Assemblée et celui qui se montrait capable de maîtriser l'art du discours imposait ses opinions. La plupart des philosophes itinérants séjournant à Athènes devinrent surtout des maîtres de rhétorique mais il instaurèrent en même temps une manière différente de philosopher, basée sur le relativisme. L'être des choses se réduit au paraître, la sensation devient le critère de la « vérité » qui, du fait d'être relative, n'a pas de valeur universelle. Protagoras fait de chaque individu la « mesure » de toute chose, et Gorgias écrit un traité pour démontrer que « rien n'existe » et que le langage n'a qu'un seul but : charmer et tromper. Le mouvement sophistique fut très éphémère, mais il était impossible, après, de philosopher « à l'ancienne ».

     
  • Platon : Le dialogue

    jeudi 2 avril 2015 à 15h00
    Lorsque Platon écrit ses premiers dialogues, Socrate vient de mourir des conséquences d'une sentence tout à fait légale, votée démocratiquement par les représentants du peuple athénien. Platon considère que l'être humain n'a pas été digne de sa condition parce qu'il n'a pas établit sa capacité de réflexion et ses connaissances. La solution radicale qu'il propose est l'avènement d'un homme nouveau, conscient des valeurs et son premier ouvrage met déjà en place un projet éthico-politique basé sur la connaissance. Hommage posthume à son maître, Platon fait de Socrate le personnage central de ses écrits et le montre dialoguant à la recherche des vérités ou, du moins, de certitudes. L'art de dialoguer devient progressivement une méthode rigoureuse : la dialectique dont le but est la connaissance des valeurs qui, du fait d'être connues, sont appréhendées par le sujet et modifient son esprit.

     
  • Platon : L'évolution de sa pensée

    jeudi 9 avril 2015 à 15h00
    La production écrite de Platon s'étale sur une cinquantaine d'années. Nous pouvons y distinguer trois périodes : (a) les premiers dialogues, écrits avant la quarantaine, qui sont un véritable documentaire sur l'activité de Socrate ; (b) les dialogues écrits à partir de l'ouverture de l'Académie, qui sont ses ouvrages sur lesquels s'appuient les historiens pour décrire « la philosophie » de Platon ; enfin (c) les dialogues écrits à partir de la soixantaine dans lesquels, avec une grande lucidité et honnêteté intellectuelle, Platon constate qu'il y a quelques éléments à modifier dans sa philosophie et n'hésite pas à mener à bien certaines innovations. C'est surtout le statut des Formes ou Idées qu'il faut améliorer car, si elles sont des « réalités en soi », leur présence dans le sensible devient problématique. Par conséquent, elles seront considérées comme des réalités « dynamiques » dans le Sophiste.

     
  • Aristote : La réalité physique

    jeudi 16 avril 2015 à 15h00
    Le philosophe néoplatonicien Thémistius disait d'Aristote qu'il était « le secrétaire de la Nature ». En effet, aucun domaine de la physis n'a échappé au regard minutieux d'Aristote et son étude approfondie : animaux, plantes, minéraux, astres et, évidemment, l'être humain. Dans sa Physique il s'occupe des réalités soumises au changement, notamment l'espace, le temps, les causes et l'infini, plaçant ses découvertes en fonction de celles de ses prédécesseurs selon son habitude. En ce qui concerne l'être humain, il consacre le De anima à la connaissance, aux appétits, et aux sensations en général. Il y a enfin la philosophie pratique : l'éthique et la politique. Aussi bien dans l'Éthique à Nicomaque que dans l'Éthique à Eudème, Aristote s'intéresse au bien suprême et aux vertus. Dans la Politique, il est enfin question de l'organisation sociale qui doit permettre à « l'animal politique » qu'est l'homme de trouver le bonheur.

     
  • Aristote : La "métaphysique"

    jeudi 7 mai 2015 à 15h00
    L'étude du langage conduit Aristote à se poser la question de la signification du verbe « être » ainsi que des différentes manières de lier un sujet et un prédicat, ce qu'il appelle les « catégories ». Une fois admis que « l'être se dit de manière multiple », Aristote s'interroge à la recherche d'un « être en tant qu'être ». La réflexion du philosophe se trouve dispersée dans une série de carnets indépendants qui furent réunis par ses successeurs dans un volume sans titre qui, avec le temps, fut appelé Métaphysique. Aristote y envisage la possibilité d'une science première, connue ensuite comme « métaphysique ». Le traité est un chef-d’œuvre qui montre l'éternelle recherche d'un esprit philosophique, car, même s'il appelle cette science « la science recherchée », elle demeure introuvable. On trouve dans ces cahiers une critique très poussée de la notion platonicienne de « participation » et, dans le fameux Livre XII, la présentation d'un Premier Moteur qui occupe dans la philosophie d'Aristote la place de la divinité, une notion qui, par la suite, fera l'objet d'une vive polémique.

     
 
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