J 1 - Samedi 23 octobre 2021 Paris – PalermeVol avec escale pour Palerme.
Notre visite de Palerme commencera sur la
place des Quattro Canti, située à la jonction des quatre quartiers historiques de la ville et tracée en 1620 alors que la Sicile était sous la domination d'un vice-roi espagnol. Les origines du
quartier de la Kalsa, aux ruelles étroites et sinueuses, remontent au temps de la Palerme arabe. De part et d'autre de la délicieuse
place Bellini se dressent, un peu en surplomb, deux des églises les plus importantes de la ville. Elles seront nos premières rencontres avec le royaume normand de Sicile, né après la conquête de l'île par Roger de Hauteville entre 1061 et 1090.
La
Martorana (Unesco) – église Sainte Marie de l'Amiral – fut bâtie en 1143 sur ordre de Georges d'Antioche, grand amiral de la flotte du roi Roger II. Sa façade baroque du XVIIe siècle dissimule l'édifice en croix grecque originel. Son intérieur est orné d'extraordinaires mosaïques sur fond d'or, œuvres d'artisans de Byzance, dominées par la figure du Christ Pantocrator entouré de huit prophètes et des quatre évangélistes.
L'
église San Cataldo (Unesco) était à l'origine la chapelle d'un somptueux palais du XIIe siècle aujourd'hui disparu. Construit par des ouvriers fatimides, cet élégant quadrilatère de pierres de taille surmonté de trois dômes rouges est particulièrement représentatif des apports arabes à l'architecture du royaume normand. L'intérieur, éclairé par une lumière douce savamment orientée, a conservé son pavement aux dalles de serpentin et de porphyre égyptien et aux incrustations de marbre aux motifs géométriques.
La
cathédrale (Unesco), grandiose basilique, fut bâtie sous le règne de Guillaume II, dernier roi normand de Sicile mort sans héritier en 1189. L'édifice subit au cours des siècles de nombreuses transformations. Abritant des tombes impériales et royales, dont celle de Frédéric II de la maison de Souabe – qui succéda à la fin du XIIe siècle à celle des Hauteville –, elle est souvent considérée comme le « livre de l'histoire de Palerme ».
Poursuivant notre promenade nous arriverons à l’
église du Gesù construite par les jésuites peu après leur arrivée dans l'île au XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, elle reçu un décor baroque exubérant, manteau ininterrompu de sculptures, d'incrustations polychromes, de marbre et de stucs, œuvres d'artistes locaux dont Giacomo et Procopio Serpotta – les plus célèbres stucateurs de Palerme – qui firent du Gesù l'édifice le plus représentatif du baroque palermitain.
Déjeuner inclus en cours de visite.
Dîner libre.
Nuit à Palerme.
J 2 - Dimanche 24 octobre 2021 Ségeste – Sélinonte – Agrigente (235 km)La visite de deux sites archéologiques majeurs situés à l'ouest de Palerme nous plongera dans l'histoire de l'aventure grecque en Sicile, commencée au VIIIe siècle avant notre ère.
Si la cité de
Ségeste ne fut jamais grecque, le peuple indigène des Elymes, auxquels elle appartint jusqu'à la conquête romaine, fut profondément hellénisé. Les vestiges du
temple dorique dévolu au culte d'une divinité locale en témoignent d'élégante façon. Magnifiques, les trente-six colonnes de son péristyle se dressent dans un paysage bucolique dont on a le sentiment qu'il n'a sans doute guère changé depuis 431 avant J.-C.
Libérée des guerres entre Grecs et Carthaginois où elle était souvent prise en étau, Ségeste garda le statut de ville libre sous la domination romaine et connut alors une nouvelle période de prospérité. Empruntant la route qui gravit la pente du mont Barbaro, nous atteindrons son
théâtre du IIIe siècle avant J.-C. Creusées dans le roc, les vingt rangées des gradins ouvrent sur un panorama grandiose où le regard, suivant la plaine fertile, se porte jusqu'à la mer.
Nous gagnerons ensuite
Sélinonte, fondée au milieu du VIIe siècle par des colons de Mégara Hyblæa sur la côte sud-ouest de la Sicile. Jusqu'à la seconde moitié du Ve siècle avant J.-C. la cité connut une prospérité éclatante. Elle éleva des temples magnifiques dont les vestiges frappent par l'ampleur de leurs proportions, tels ceux du
plateau de Marinella désignés par des lettres car on ignore leurs noms. Le temple G, colossal amas de blocs et de tambours renversés, est aussi le témoin d'une histoire au dénouement funeste. En 409 avant J.-C., suite à un retournement d'alliances, Carthage, dont Sélinonte avait longtemps été l'alliée, saccagea la ville avant de la détruire entièrement au cours de la première guerre punique.
Déjeuner inclus puis trajet jusqu'à
Agrigente, cité fondée au début du VIIe siècle avant J.-C. par des colons crétois et rhodiens venus de Gela.
Dîner inclus.
Nuit à Agrigente.
J 3 - Lundi 25 octobre 2021 Agrigente – Piazza Armerina – Raguse (205 km)Après sa fondation,
Akragas, telle qu'elle se nommait alors, ne cesse d'agrandir son territoire aux dépens du peuple indigène des Sicanes qu'elle finit par soumettre. Alliée à Gélon de Syracuse, sous le règne du tyran Théron elle remporte une victoire décisive contre Carthage en 480 avant J.-C. C'est le début d'un extraordinaire essor architectural qui voit naître "Agrigente, la plus belle des villes des mortels", selon les mots du poète grec Pindare.
Nous parcourrons l'incomparable
Vallée des Temples (Unesco), où la nature vivace et les vestiges de pierre se mêlent indissolublement. Les temples doriques, exceptionnellement conservés, imposants et élégants, forment un ensemble d'une remarquable unité. Nous admirerons notamment le
Temple de la Concorde, de la seconde moitié du Ve siècle avant J.-C., à propos duquel Goethe écrivit qu'il était "aux temples de Paestum ce que la figure des dieux est à celle des géants".
Le
musée archéologique, situé sur une petite colline toute proche, rassemble des vestiges et des objets trouvés à Agrigente et dans les zones environnantes. Parmi eux, le
Télamon du temple de Zeus, gigantesque figure masculine qui soutenait l'édifice, l'
Ephèbe d'Agrigente en marbre poli des Cyclades et un superbe cratère grec dont les figures peintes retracent le
Combat des Amazones.
Déjeuner inclus.
Nous prendrons alors la route de
Piazza Armerina, située à l'intérieur des terres et à proximité de laquelle se trouve la
Villa romaine de Casale (Unesco). Bâtie vers 320 après J.-C. cet édifice luxueux était le centre d'un immense
latifudium dont le propriétaire appartenait probablement à la classe sénatoriale romaine voir à la famille impériale. Le sol de ses pièces – certaines résidentielles, d'autres de représentation – est recouvert de mosaïques polychromes exceptionnelles, tant par leur qualités esthétiques que par l'inventivité de leurs thèmes, œuvre d'artistes venus des provinces du nord de l'Afrique. Aux scènes de capture d'animaux exotiques pour le cirque de Rome, succèdent dans la salle à manger les douze travaux d'Hercule puis dans les appartements privés des représentations d'animaux sauvages, d'oiseaux, de scènes érotiques... et les célèbres sportives aux "bikinis" très modernes.
Prenant la direction du sud-est, nous gagnerons
Raguse située dans la région du
Val de Noto dominée par les monts Hybléens.
Dîner inclus.
Nuit à Raguse.
J 4 - Mardi 26 octobre 2021 Raguse – Noto – Syracuse (110 km)En janvier 1693 un violent séisme frappa tout le sud-est de la Sicile, causant des dégâts considérables dans les villes du
Val de Noto. Leur reconstruction devint le terrain idéal pour de jeunes architectes siciliens, souvent formés à Rome. Ils y imaginèrent des ensembles urbains d'une grande homogénéité, dans un style baroque tardif particulièrement créatif et raffiné, utilisant le calcaire couleur miel des monts Hybléens.
A
Raguse, la ville basse est séparée de la ville haute par un puissant ravin. Dans la partie la plus ancienne, Raguse Ibla (Unesco), nous nous promènerons le long des rues bordées de demeures et de palais baroques ornés de motifs sculptés complexes et aux balcons de fer forgés. Déclinant en pente douce en direction de la vallée, la
place du Duomo est dominée par la façade monumentale de la cathédrale. A quelques pas de là, l'église San Giuseppe est un joyau baroque à la gracieuse façade en forme de vague.
La petite ville de
Noto (Unesco) fut entièrement reconstruite après le tremblement de terre selon un plan orthogonal autour d'un axe principal rythmé par trois places qui suivent l'inclinaison naturelle du site. La ville semble un théâtre de pierre avec ses escaliers aux entremêlements subtils, ses figures de
putti burlesques amusant les passants, ses chimères et ses griffons suspendus aux balcons, sculptés dans cette pierre blonde qui sous le soleil prend des reflets dorés.
Déjeuner libre.
Nous gagnerons ensuite
Syracuse fondée en 734 avant J.-C. par des colons venus de Corinthe. A son apogée sous le règne du tyran Denys l'Ancien, au début du IVe siècle avant J.-C., elle était la cité la plus riche du monde grec.
Notre visite commencera par l'
île d'Ortigia, noyau fondateur de la colonie. Les
vestiges du temple d'Apollon, construit au début du VIe siècle avant J.-C., témoignent du plus ancien édifice dorique de Sicile. Suivant le lacis des ruelles, nous arriverons au
Duomo à la belle façade baroque, dont l'originalité est d'intégrer dans sa structure les murs et les colonnes de l'ancien temple d'Athéna bâti par le tyran Gélon au début du Ve siècle avant J.-C.
Nos pas nous conduiront ensuite à la
fontaine d'Aréthuse où coule une eau douce à deux pas de la mer : la nymphe y serait réapparue transformée en source après s'être jetée dans les flots pour échapper au fleuve Alphée tombé amoureux d'elle.
Avant de gagner notre hôtel, la vue sublime sur la baie de Syracuse et une promenade sur le
Lungomare clôtureront notre après-midi.
Dîner inclus.
Nuit à Syracuse. J 5 - Mercredi 27 octobre 2021 Syracuse – Catane – Taormine (125 km)En prospérant, Syracuse s'étendit sur la terre ferme. Après avoir traversé l'ancienne
agora qui servait de jonction entre Ortigia et les nouveaux quartiers, nous arriverons au
parc archéologique pour découvrir les ruines du quartier de
Neapolis. Creusé dans la colline, son
théâtre devint l'un des plus grandioses du monde grec après les travaux d'agrandissement réalisés au IIIe siècle avant J.-C. par Hiéron II. Habile diplomate autant que chef militaire, il réussit – en apportant son soutien à Rome lors des deux premières guerres puniques – à préserver l'autonomie de son royaume, le gouvernant comme un souverain hellénistique, entouré de lettrés et de savants dont le plus célèbre fut Archimède.
Nous pénètrerons dans la
latomie du Paradis, la plus grandiose des carrières syracusaines dont le calcaire servit à la construction de Neapolis et qui fut ensuite utilisée comme prison. Grâce à l'acoustique exceptionnelle de la grotte appelée l'
oreille de Denys l'Ancien, ce dernier aurait pu entendre les conversations des prisonniers carthaginois capturés après la bataille d’Himère.
Avant de quitter Syracuse, nous découvrirons la petite église
Santa Lucia al Sepolcro dont le trésor est
l'Enterrement de Sainte-Lucie peint par Le Caravage réfugié en Sicile après sa fuite de Malte.
Nous partirons ensuite pour
Catane (Unesco) au pied de l'Etna. Fondée au VIIIe siècle avant J.-C. par des colons de Naxos, elle fait partie des villes du val de Noto reconstruites après le séisme de 1693 dans un style baroque tardif. Nous découvrirons l'élégante
avenue Etnea qui mène jusqu'à la place de la
cathédrale, cœur battant de la ville. Sa vigoureuse façade baroque à deux étages fut dessinée par Giovanni Battista Vaccarini, grand architecte de la reconstruction de Catane qui, tirant le meilleur parti de la roche noire du volcan, l'utilisa comme élément décoratif. La
fontaine faisant face à la cathédrale en est un autre exemple, avec son célèbre éléphant sculpté dans le basalte de l'Etna qui porte sur son dos un obélisque.
Déjeuner libre.
Nous prendrons la route de la petite cité de
Taormine où les Grecs de Naxos vinrent s'installer après la destruction de leur ville par Denys l'Ancien, tyran de Syracuse. C'est dans ce décor exceptionnel de figuiers de barbarie, d'agrumes et de lauriers roses qu'au IIIe siècle avant J.-C. fut élevé le
théâtre grec, largement remanié ensuite par les romains. De ses gradins, le regard embrasse le somptueux panorama de la pyramide de l'Etna et de la côte ionienne jusqu'à la Calabre.
A partir de l'époque normande, Taormine devint une cité à l'artisanat et au commerce florissants. Nous nous promènerons dans son centre médiéval préservé. Le
Duomo du XIIIe siècle a la silhouette crénelée et l'allure sévère des cathédrales normandes tandis que la
porte Catania nous rappelle, avec son emblème de la maison d'Aragon, que Taormine fut l'alliée de cette dernière lors des Vêpres siciliennes de 1282.
Dîner libre.
Nuit à Taormine.
J 6 - Jeudi 28 octobre 2021 Cefalù – Palerme (285 km)Nous partirons pour la petite cité de
Cefalù sur la côte tyrrhénienne. Les Normands lui laissèrent un héritage splendide : la
cathédrale (Unesco) édifiée en 1132 par Roger II à la suite d'un vœu fait pendant une tempête. Essentiellement romane, elle constitue le plus ancien exemple de cette étonnant syncrétisme artistique entre Orient et Occident. Au pied d'une imposante falaise, sa façade à couronnement horizontal flanquée de deux tours massives dissimule une basilique à trois nefs, d'architecture typiquement normande. Sur le fond d'or de l'abside se détache la grande figure du Christ Pantocrator, œuvre de mosaïstes que Roger II fit venir de Byzance.
Déjeuner libre.
Un trajet d'une bonne heure nous suffira pour regagner
Palerme où, retrouvant le quartier de Kalsa, nous nous rendrons au palais bâti par Francesco Abatellis, maître portulan du roi Ferdinand d'Aragon au moment où ce dernier engageait d'importants travaux d'embellissement de Palerme. Cette demeure majestueuse constitue l'un des plus beaux exemples de l'architecture palatiale sicilienne du XVe siècle. Il abrite aujourd'hui la
Galerie régionale de Sicile dont les collections réunissent les œuvres d'artistes siciliens du Moyen-Âge au XVIIIe siècle. Parmi ses trésors, la grande
fresque du Maître du Triomphe de la Mort et la
Vierge de l'Annonciation d'Antonello de Messine, au visage grave d'un bel ovale et à l'ample manteau d'un bleu céleste.
Dîner libre.
Nuit à Palerme.
J 7 - Vendredi 29 octobre 2021 Palerme – Monreale – ParisA une dizaine de kilomètres de Palerme, la petite ville de
Monreale domine la plaine fertile de la Conca d'Oro avec ses bosquets d'oliviers, d'orangers et d'amandiers. L'
abbaye bénédictine de Sainte-Marie-la-Neuve fut fondée en 1174 par le roi Guillaume II. Sa
cathédrale (Unesco) est une synthèse parfaite de l'austérité des églises normandes fortifiées et du décorativisme de dérivation orientale, évident surtout dans les entrelacs raffinés et les marqueteries polychromes de la partie absidale. La
Porta Regia en bronze sculpté ouvre sur un intérieur en forme de croix latine orné d'un extraordinaire revêtement de mosaïques byzantines sur fond d'or. Les nombreuses scènes bibliques, décrites avec profusion de détails, sont dominées par l'impressionnant Christ Pantocrator couvrant toute la surface de l'abside.
Le
cloître constitue un magnifique exemple d'art arabo-normand. Ses colonnes géminées sont ornées d'arabesques et d'incrustations de mosaïques, tandis que leurs chapiteaux conjuguent des motifs empruntés à l'iconographie de la Bible, des animaux des bestiaires médiévaux et des sujets phytomorphes de la tradition moyenne-orientale.
Retour à Palerme pour le déjeuner libre.
Nous nous rendrons au
Palais des Normands (Unesco), situé dans la partie la plus haute et la plus ancienne de la ville. Le
Qasr arabe construit au Xe siècle fut transformé par les Normands en luxueux
palais royal, centre névralgique du pouvoir. La
Chapelle palatine fut élevée à partir de 1130 après le couronnement de Roger II. Elle est justement célèbre pour sa décoration fastueuse : un pavement de marbre rehaussé de motifs stylisés typiquement orientaux, un extraordinaire plafond en bois à
muqarnas d'inspiration arabe, mais surtout les éblouissantes mosaïques byzantines sur fond d'or couvrant la partie supérieure des murs, la coupole et les absides.
La
salle du roi Roger, à la voûte d'arête soutenue par de fines colonnes décorées de tesselles aux merveilleuses couleurs, retiendra également notre attention. Elle est ornée de mosaïques à la gloire de la Maison des Hauteville – en particulier de scènes de chasse – et de motifs naturalistes empruntés à l'Orient, palmiers, dattiers ou paons magnifiques.
Nous ne saurions quitter Palerme sans une visite aux
catacombes des capucins dont les origines remontent au XVIe siècle et qui se trouvaient alors à l'extérieur de la ville. D'abord réservé aux moines et aux clercs, ce cimetière singulier devint dès le siècle suivant un lieu de sépulture prisé des élites de Palerme. Une extraordinaire collection de milliers de squelettes et de momies est exposée dans ses galeries, allongés dans leurs cercueils, assis ou debout, vêtus d'une simple robe ou de leurs plus beaux atours, chacun portant une inscription avec son nom, ses dates de naissance et de mort.
Transfert vers l'aéroport et vol direct pour Paris.