J 1 - Samedi 12 avril 2025 Paris – Monreale – PalermeVol pour Palerme.
Dès l'aéroport nous gagnerons la petite ville de
Monreale qui domine la plaine fertile de la Conca d'Oro avec ses bosquets d'oliviers, d'orangers et d'amandiers. Déjeuner inclus.
L'
abbaye bénédictine de Sainte-Marie-la-Neuve fut fondée en 1174 par le roi Guillaume II. Sa
cathédrale (Unesco) est une synthèse parfaite de l'austérité des églises normandes fortifiées et du décorativisme de dérivation orientale, évident surtout dans les entrelacs raffinés et les marqueteries polychromes de la partie absidale. La
Porta Regia en bronze sculpté ouvre sur un intérieur en forme de croix latine orné d'un extraordinaire revêtement de mosaïques byzantines sur fond d'or.
La cathédrale est actuellement en restauration, certaines parties de l'édifice pourraient être cachées par des échafaudages.
Le
cloître constitue un magnifique exemple d'art arabo-normand. Ses colonnes géminées sont ornées d'arabesques et d'incrustations de mosaïques, tandis que leurs chapiteaux conjuguent des motifs empruntés à l'iconographie de la Bible, des animaux des bestiaires médiévaux et des sujets phytomorphes de la tradition moyenne-orientale.
Dîner libre.
Nuit à Palerme.
J 2 - Dimanche 13 avril 2025 Ségeste – Sélinonte – Agrigente (235 km)La visite de deux sites archéologiques majeurs situés à l'ouest de Palerme nous plongera dans l'histoire de l'aventure grecque en Sicile, commencée au VIIIe siècle avant notre ère.
Si la cité de
Ségeste ne fut jamais grecque, le peuple indigène des Elymes, auxquels elle appartint jusqu'à la conquête romaine, fut profondément hellénisé. Les vestiges du
temple dorique (Ve siècle avant J.-C.) dévolu au culte d'une divinité locale en témoignent d'élégante façon. Libérée des guerres entre Grecs et Carthaginois où elle était souvent prise en étau, Ségeste garda le statut de ville libre sous la domination romaine et connut alors une nouvelle période de prospérité. Empruntant la route qui gravit la pente du mont Barbaro, nous atteindrons son
théâtre du IIIe siècle avant J.-C. aux vingt rangées de gradins creusées directement dans le roc.
Déjeuner libre.
Nous gagnerons ensuite
Sélinonte, fondée au milieu du VIIe siècle par des colons de Mégara Hyblæa sur la côte sud-ouest de la Sicile. Jusqu'à la seconde moitié du Ve siècle avant J.-C. la cité connut une prospérité éclatante. Elle éleva des temples magnifiques dont les vestiges frappent par l'ampleur de leurs proportions, tels ceux du
plateau de Marinella désignés par des lettres car on ignore leurs noms. Le temple G, colossal amas de blocs et de tambours renversés, est aussi le témoin d'une histoire au dénouement funeste. En 409 avant J.-C., suite à un retournement d'alliances, Carthage, dont Sélinonte avait longtemps été l'alliée, saccagea la ville avant de la détruire entièrement au cours de la première guerre punique.
Trajet en fin d'après-midi jusqu'à
Agrigente, cité fondée au début du VIIe siècle avant J.-C. par des colons crétois et rhodiens venus de Gela.
Dîner inclus.
Nuit à Agrigente.
J 3 - Lundi 14 avril 2025 Agrigente – Piazza Armerina – Raguse (205 km)Après sa fondation,
Akragas, telle qu'elle se nommait alors, ne cesse d'agrandir son territoire aux dépens du peuple indigène des Sicanes qu'elle finit par soumettre. Alliée à Gélon de Syracuse sous le règne du tyran Théron, elle remporte une victoire décisive contre Carthage en 480 avant J.-C.. C'est le début d'un extraordinaire essor architectural qui voit naître "Agrigente, la plus belle des villes des mortels", selon les mots du poète grec Pindare.
Nous parcourrons l'incomparable
Vallée des Temples (Unesco), où la nature vivace et les vestiges de pierre se mêlent indissolublement. Les temples doriques, exceptionnellement conservés, imposants et élégants, forment un ensemble d'une remarquable unité. Nous admirerons notamment le
temple de la Concorde, de la seconde moitié du Ve siècle avant J.-C., à propos duquel Goethe écrivit qu'il était "aux temples de Paestum ce que la figure des dieux est à celle des géants".
Le
musée archéologique, situé sur une petite colline toute proche, rassemble des vestiges et des objets trouvés à Agrigente et dans les zones environnantes. Parmi eux, le
Télamon du temple de Zeus, gigantesque figure masculine qui soutenait l'édifice, l'
Ephèbe d'Agrigente en marbre poli des Cyclades et un superbe cratère grec dont les figures peintes retracent le
Combat des Amazones.
Déjeuner inclus.
Nous prendrons alors la route de
Piazza Armerina, située à l'intérieur des terres et à proximité de laquelle se trouve la
villa romaine de Casale (Unesco). Bâti vers 320 après J.-C., cet édifice luxueux était le centre d'un immense
latifudium dont le propriétaire appartenait probablement à la classe sénatoriale romaine voir à la famille impériale. Le sol de ses pièces – certaines résidentielles, d'autres de représentation – est recouvert de mosaïques polychromes exceptionnelles, tant par leur qualités esthétiques que par l'inventivité de leurs thèmes, œuvre d'artistes venus des provinces du nord de l'Afrique. Aux scènes de capture d'animaux exotiques pour le cirque de Rome, succèdent dans la salle à manger les douze travaux d'Hercule puis dans les appartements privés des représentations d'animaux sauvages, d'oiseaux, de scènes érotiques... et les célèbres sportives aux "bikinis" très modernes.
Prenant la direction du sud-est, nous gagnerons
Raguse située dans la région du
Val de Noto dominée par les monts Hybléens.
Dîner inclus.
Nuit à Raguse.
J 4 - Mardi 15 avril 2025 Raguse – Noto – Syracuse (110 km)En janvier 1693 un violent séisme frappa tout le sud-est de la Sicile, causant des dégâts considérables dans les villes du
Val de Noto. Leur reconstruction devint le terrain idéal pour de jeunes architectes siciliens, souvent formés à Rome. Ils y imaginèrent des ensembles urbains d'une grande homogénéité, dans un style baroque tardif particulièrement créatif et raffiné, utilisant le calcaire couleur miel des monts Hybléens.
A
Raguse, la ville basse est séparée de la ville haute par un puissant ravin. Dans la partie la plus ancienne,
Raguse Ibla (Unesco), nous nous promènerons le long des rues bordées de demeures et de palais baroques ornés de motifs sculptés complexes et aux balcons de fer forgés. Déclinant en pente douce en direction de la vallée, la
place du Duomo est dominée par la façade monumentale de la cathédrale. A quelques pas de là, l'église San Giuseppe est un joyau baroque à la gracieuse façade en forme de vague.
Après le tremblement de terre, la petite ville de
Noto (Unesco) fut entièrement reconstruite selon un plan orthogonal autour d'un axe principal rythmé par trois places qui suivent l'inclinaison naturelle du site. La ville semble un théâtre de pierre avec ses escaliers aux entremêlements subtils, ses figures de
putti burlesques amusant les passants, ses chimères et ses griffons suspendus aux balcons, sculptés dans cette pierre blonde qui sous le soleil prend des reflets dorés.
Déjeuner libre.
Nous gagnerons ensuite
Syracuse, fondée en 734 avant J.-C. par des colons venus de Corinthe. A son apogée sous le règne du tyran Denys l'Ancien, au début du IVe siècle avant J.-C., elle était la cité la plus riche du monde grec.
Notre visite commencera par
l'île d'Ortigia, noyau fondateur de la colonie. Les
vestiges du temple d'Apollon, construit au début du VIe siècle avant J.-C., témoignent du plus ancien édifice dorique de Sicile. Suivant le lacis des ruelles, nous arriverons au
Duomo à la belle façade baroque, dont l'originalité est d'intégrer dans sa structure les murs et les colonnes de l'ancien temple d'Athéna bâti par le tyran Gélon au début du Ve siècle avant J.-C.. Nos pas nous conduiront ensuite à la
fontaine d'Aréthuse où coule une eau douce à deux pas de la mer : la nymphe y serait réapparue transformée en source après s'être jetée dans les flots pour échapper au fleuve Alphée tombé amoureux d'elle.
Avant de gagner notre hôtel, la vue sublime sur la baie de Syracuse et une promenade sur le
Lungomare clôtureront notre après-midi.
Dîner libre.
Nuit à Syracuse.
J 5 - Mercredi 16 avril 2025 Syracuse – Catane – Taormine (175 km)En prospérant, Syracuse s'étendit sur la terre ferme. Après avoir traversé l'ancienne
agora qui servait de jonction entre Ortigia et les nouveaux quartiers, nous arriverons au
parc archéologique pour découvrir les ruines du quartier de
Neapolis. Creusé dans la colline, son
théâtre devint l'un des plus grandioses du monde grec après les travaux d'agrandissement réalisés au IIIe siècle avant J.-C. par Hiéron II. Habile diplomate autant que chef militaire, il réussit – en apportant son soutien à Rome lors des deux premières guerres puniques – à préserver l'autonomie de son royaume, le gouvernant comme un souverain hellénistique, entouré de lettrés et de savants dont le plus célèbre fut Archimède.
Nous pénètrerons dans la
latomie du Paradis, la plus grandiose des carrières syracusaines dont le calcaire servit à la construction de Neapolis et qui fut ensuite utilisée comme prison. Grâce à l'acoustique exceptionnelle de la grotte appelée l'
oreille de Denys l'Ancien, ce dernier aurait pu entendre les conversations des prisonniers carthaginois capturés après la bataille d’Himère.
Au pied de l'Etna,
Catane (Unesco), fondée au VIIIe siècle avant J.-C. par des colons de Naxos, elle fait partie des villes du val de Noto reconstruites après le séisme de 1693 dans un style baroque tardif.
Déjeuner libre.
Nous prendrons ensuite la route la petite cité de
Taormine où les Grecs de Naxos vinrent s'installer après la destruction de leur ville par Denys l'Ancien, tyran de Syracuse.
C'est dans ce décor exceptionnel de figuiers de barbarie, d'agrumes et de lauriers roses qu'au IIIe siècle avant J.-C. fut élevé le
théâtre grec, largement remanié ensuite par les romains. De ses gradins, le regard embrasse le somptueux panorama de la pyramide de l'Etna et de la côte ionienne jusqu'à la Calabre.
A partir de l'époque normande, Taormine devint une cité à l'artisanat et au commerce florissants. Le
Duomo du XIIIe siècle a la silhouette crénelée et l'allure sévère des cathédrales normandes tandis que la
porte de Catane nous rappelle, avec son emblème de la maison d'Aragon, que Taormine fut l'alliée de cette dernière lors des Vêpres siciliennes de 1282.
Dîner inclus.
Nuit à Taormine.
J 6 - Jeudi 17 avril 2025 Cefalù – Palerme (255 km)Nous partirons pour la petite cité de
Cefalù sur la côte tyrrhénienne. Les Normands lui laissèrent un héritage splendide : la
cathédrale (Unesco) édifiée en 1132 par Roger II à la suite d'un vœu fait pendant une tempête. Essentiellement romane, elle constitue le plus ancien exemple de cette étonnant syncrétisme artistique entre Orient et Occident. Au pied d'une imposante falaise, sa façade à couronnement horizontal flanquée de deux tours massives dissimule une basilique à trois nefs, d'architecture typiquement normande. Sur le fond d'or de l'abside se détache la grande figure du Christ Pantocrator, œuvre de mosaïstes que Roger II fit venir de Byzance.
La cathédrale de Cefalù est actuellement en restauration, certaines parties de l'édifice pourraient être cachées par des échafaudages.
Déjeuner inclus.
Un trajet d'une bonne heure nous suffira pour regagner
Palerme.
Installé dans l'ancien couvent des Oratoriens de saint Philippe Néri, le
musée archéologique de Palerme rassemble une très riche collection provenant des fouilles effectuées dans les sites antiques de Sicile. Il compte parmi ses pièces maîtresses la précieuse "pierre de Palerme", inscription hiéroglyphique datant de 2900 avant J.-C., ainsi que la salle de Sélinonte, où sont exposées les métopes des VIe et Ve siècles avant notre ère provenant des différents temples du site.
Dîner libre.
Nuit à Palerme.
J 7 - Vendredi 18 avril 2025 Palerme – ParisLa
place des Quattro Canti, située à la jonction des quatre quartiers historiques de Palerme, fut tracée en 1620 alors que la Sicile était sous la domination d'un vice-roi espagnol. Les origines du quartier de la Kalsa, aux ruelles étroites et sinueuses, remontent au temps de la Palerme arabe. De part et d'autre de la délicieuse place Bellini se dressent, un peu en surplomb, deux des églises les plus importantes de la ville.
La
Martorana (Unesco) – église Sainte Marie de l'Amiral – fut bâtie en 1143 sur ordre de Georges d'Antioche, grand amiral de la flotte du roi Roger II. Sa façade baroque du XVIIe siècle dissimule l'édifice en croix grecque originel. Son intérieur est orné d'extraordinaires mosaïques sur fond d'or, œuvres d'artisans de Byzance, dominées par la figure du Christ Pantocrator entouré de huit prophètes et des quatre évangélistes.
L'église San Cataldo (Unesco) était à l'origine la chapelle d'un somptueux palais du XIIe siècle aujourd'hui disparu. Construit par des ouvriers fatimides, cet élégant quadrilatère de pierres de taille surmonté de trois dômes rouges est particulièrement représentatif des apports arabes à l'architecture du royaume normand. L'intérieur, éclairé par une lumière douce savamment orientée, a conservé son pavement aux dalles de serpentin et de porphyre égyptien et aux incrustations de marbre aux motifs géométriques.
Un peu plus loin, la
cathédrale (Unesco), grandiose basilique, fut bâtie sous le règne de Guillaume II, dernier roi normand de Sicile mort sans héritier en 1189. L'édifice subit au cours des siècles de nombreuses transformations. Abritant des tombes impériales et royales, dont celle de Frédéric II de la maison de Souabe – qui succéda à la fin du XIIe siècle à celle des Hauteville –, elle est souvent considérée comme le « livre de l'histoire de Palerme », tant chacune des puissances qui se succédèrent en Sicile voulut y laisser sa trace.
Poursuivant notre promenade nous arriverons à
l’église Sainte-Catherine, qui fait partie d'un monastère fondé au XIVe siècle pour accueillir des sœurs de l'ordre dominicain. Une sobre façade de style Renaissance recèle un intérieur surprenant qui reçut aux XVIIe et XVIIIe siècles un décor baroque exubérant, manteau ininterrompu de sculptures, de fresques, d'incrustations de marbres polychromes et de stucs, qui en font l'un des édifices les plus représentatifs du baroque palermitain.
Déjeuner libre.
Le
palais des Normands (Unesco), situé dans la partie la plus haute et la plus ancienne de la ville, nous accueillera pour notre dernière visite. Le
Qasr arabe construit au Xe siècle fut transformé par les Normands en luxueux
palais royal, centre névralgique du pouvoir.
La
chapelle palatine fut élevée à partir de 1130 après le couronnement de Roger II. Elle est justement célèbre pour sa décoration fastueuse : un pavement de marbre rehaussé de motifs stylisés typiquement orientaux, un extraordinaire plafond en bois à
muqarnas d'inspiration arabe, mais surtout les éblouissantes mosaïques byzantines sur fond d'or couvrant la partie supérieure des murs, la coupole et les absides.
La
salle du roi Roger, à la voûte d'arête soutenue par de fines colonnes décorées de tesselles aux merveilleuses couleurs, retiendra également notre attention. Elle est ornée de mosaïques à la gloire de la maison des Hauteville – en particulier de scènes de chasse – et de motifs naturalistes empruntés à l'Orient, palmiers, dattiers ou paons magnifiques.
Tranfert à l'aéroport de Palerme.
Vol pour Paris.