J 1 - Samedi 1er novembre 2025 Paris – DelhiEnvol dans la matinée et arrivée en soirée à Delhi. Formalités et transfert à l’hôtel.
Courte nuit à Delhi.
J 2 - Dimanche 2 novembre 2025 Delhi - SrinagarLe matin, vol à destination de
Srinagar, capitale estivale du Jammu-et-Cachemire. Nommée par les poètes "la Perle du Cachemire", située au cœur de la vallée du même nom, traversée par la rivière Jhelum, à proximité du lac Dal, entourée de montagnes, Srinagar, fondée vers le Ve siècle avant notre ère, a eu vocation à être une ville politique, commerçante, religieuse et intellectuelle.
Si ce sont des raisons stratégiques qui ont fait venir les Moghols dans cette vallée, l’empereur Akbar y fit construire un fort à la fin du XVIe siècle, ses successeurs y firent construire des jardins au début du XVIIe. Jahângir créa le
Shalimar Bâgh, "le jardin de l'amour", pour son épouse Nur Jahân ; Asaf Khân, oncle et grand vizir de Shâh Jahân y construisit le
Nishat Bâgh, "le jardin des plaisirs" en une succession de terrasses descendant vers le lac Dal. Aux massifs fleuris de l’été succèdent les parterres jonchés de feuilles chatoyantes des platanes pluri-centenaires. Promenade, de pavillon en pavillon, dans les allées de ces hymnes au bonheur.
Fin d’après-midi libre.
Nuit à Srinagar.
J 3 - Lundi 3 novembre 2025 SrinagarJournée de visite de Srinagar. Si la vallée est entourée par deux chaînes de montagnes, la ville-même de Srinagar est dominée par deux hautes collines, le
Hari Parbat et la
colline de Shakaracharya. Le premier est surmonté par le fort construit par les Moghols pour contrôler les routes qui venaient du Tibet et du Xinjiang. Ce mont était auparavant dédié à une divinité tantrique, Sarika Mata, ainsi qu’à Khwâja Makhdum Sahib et Akhund Mollah Shâh, deux missionnaires soufis, tandis qu’un gurudwara Chatti Patshahi (temple sikh) y fut construit au pied de la montagne pour commémorer la venue de Guru Hargobind, le sixième Guru sikh, en 1620. Visite du
fort (si autorisation), des
deux mausolées et du
gurudwara.
Visite ensuite de la
Grande mosquée (1394-1402, puis restaurée plusieurs fois). Construite par le sultan Sikandar Shâh selon une requête du fils de Mir Sayed ‘Ali Hamadani, grand saint soufi venu d’Iran et considéré comme le propagateur de l’islam au Cachemire. De plan persan avec une vaste cour intérieure, la mosquée est construite en briques (murs extérieurs) avec une toiture portée par plus de 700 colonnes en bois de cèdre. Sur les quatre côtés, la salle de prière et les trois entrées sont surmontées de structures ‘style pagode’ caractéristique de l’architecture himalayenne.
Une
petite promenade dans la vieille ville située le long des rives de la rivière Jhelum (une des 5 rivières formant le Pendjâb, le pays des 5 rivières), permet d’atteindre le
mausolée de la Mère du sultan Zain ul-Abidin. Celui-ci régna de 1420 à 1470 et est connu pour avoir été très tolérant en matière de religion et un grand artiste ayant favorisé le développement des métiers d’art et d’artisanat encore vivant aujourd’hui (soieries, tapis, châles, papier mâché). Le mausolée présente une architecture unique en Inde, tétraconque, posée sur un soubassement d’un ancien temple de style Gandhara.
L'après-midi, continuation de la promenade dans les
vieux quartiers du bazar en passant devant la célèbre
mosquée Shâh Hamadani (1395) qui est à la fois une mosquée et une khânaqah (salle de réunions pour les confréries soufies). Cette mosquée, la plus vénérée du Cachemire (mais son entrée est interdite aux non-musulmans) est un très bel exemple d’architecture cachemirie, en bois, alliant architecture civile, bouddhiste, hindoue et musulmane, surmontée d’une toiture ‘style pagode’.
À peu de distance, visite du
Musée du Gouvernement, dans le jardin Lal Mandi qui marque l’entrée dans la ville moderne. Belle collection de statues provenant des temples bouddhiques et hindous de la vallée ainsi qu’une section de textiles et arts appliqués (tapis, brocarts, châles en laine pashmina, etc).
En fin de visite, montée à la
Colline de Shankaracharya, dédiée au savant et grand missionnaire hindou des VIIIe-IXe siècles et surmontée d’un grand temple à Shiva, mais les bouddhistes considèrent que ce fut avant un sanctuaire bouddhiste tandis que Shâh Hamadani y prêcha l’islam. Si le temple est d’une architecture très massive, le site offre le plus beau
panorama sur le lac et sur la ville.
Nuit à Srinagar.
J 4 - Mardi 4 novembre 2025 Srinagar - Sonamarg (80 km)Le matin, très beau trajet de montagne à travers des alpages encadrés de forêts de sycomores, pins, etc, et des élégants sommets du massif d’Harmoukh, pour atteindre
Sonamarg ("la prairie d'Or"), à 2.730 m d’altitude sur la route du col de Zoji-La, porte du Ladakh. Petit paradis pour les randonneurs, la vallée offre une large gamme d’itinéraires. Parmi ceux-ci, le sentier qui mène au pied du
glacier de Thajiwas est une randonnée facile (4 km) au cœur d’un somptueux écrin de montagnes.
Retour tranquillement dans l’après-midi pour profiter pleinement de ces paysages.
Nuit à Sonamarg.
J 5 - Mercredi 5 novembre 2025 Sonamarg – Pattan – Srinagar (120 km)Au cours du trajet retour vers Srinagar, petit détour vers l’
ensemble des temples de Naranag au cœur de la belle petite vallée de Gangabal, lieu de pèlerinage à l’époque où les temples, shivaïtes, furent construits au VIIIe siècle lors du règne du roi Lalitaditya Muktapida. Aujourd’hui abandonnées, les ruines permettent toutefois de bien voir comment était organisé ce site religieux forestier.
Retour sur la route principale et continuation jusqu’à
Pattan, ancienne capitale de la vallée. Visite des
temples shivaïtes de Pandu Park. Ces deux temples, Sugandesha et Shankaragaurishvara, aujourd’hui en ruines, datent des IXe-Xe siècles, lorsque le Cachemire était le grand centre de développement du shivaïsme non-dualiste (
advaïta). À proximité, visite des ruines du
monastère bouddhique de Parihaspura (VIIIe s.)
Court trajet pour rejoindre Srinagar et installation en
House-Boat sur le lac Dal. Fin d’après-midi libre.
Nuit à Srinagar en House-Boat.
J 6 - Jeudi 6 novembre 2025 Srinagar - Charar-i Sharief - Srinagar (130 km)Le matin, excursion à
Charar-i Sharief pour visiter le
mausolée du sage Nund Rishi (1377-1438), fondateur au XVe s. de l’ordre soufi cachemiri des soufis Rishis et dont la pensée et les poèmes ont marqué durablement la culture cachemirie jusqu’à nos jours. Ascète, il fut fort influencé par l’œuvre de la poétesse mystique shivaïte également cachemirie Lalleshwari, (v.?1320–1392), tous deux ayant été des promoteurs d’une entente harmonieuse entre hindous et musulmans.
Retour à Srinagar sur les rives du lac Dal.
Promenade l’après-midi en
shikara (embarcation traditionnelle) sur le lac et le long de quelques canaux. Arrêt en cours de navigation à la
mosquée Hazratbal (1968-1979) qui abrite un cheveu du Prophète.
Nuit à Srinagar House-Boat.
J 7 - Vendredi 7 novembre 2025 Srinagar – Avantipur – Martand – Achabal – Daksum (110 km)Au départ de trois jours de routes de montagnes sur les flancs nord-occidentaux de l’Himalaya, une journée comptant quelques-uns des sites archéologiques les plus célèbres du Cachemire en remontant la vallée de la Jhelum. Tous en ruines, ils n’en sont pas moins des marques importantes dans l’évolution locale de l’architecture et de la décoration qui ont oscillé entre adaptation de formes allogènes ou création de motifs spécifiques issus de l’architecture himalayenne en bois.
À la sortie de Srinagar, visite du
petit temple de Pandrethan joliment placé au centre d’un bassin peu profond non contemporain de la construction. Celle-ci reste sujette à disputes archéologiques : temple vishnouite du Xe siècle ou temple shivaïte de 1135 ? Carré, ouvert des quatre côtés, il est surmonté d’une toiture pyramidale.
À l’entrée d’Avantipur, visite du
temple royal vishnouïte d’Avantiswami (IXe s.) construit sous la dynastie Utpala au milieu d’une cour entourée d’une galerie hypostyle. Un second temple, fort endommagé, se dressait juste à côté.
Continuation vers
Anantnag, agglomération majeure au Cachemire, pôle économique du sud de la vallée où l’agriculture tourne autour des cultures de blé, de riz (basmati) et de nombreux vergers, l’artisanat autour de la laine, le textile et le travail du bois, sans oublier le commerce dans un grand bazar et le tourisme avec la présence à proximité du
grand temple de Martand.
L'après-midi, visite de ce
grand temple dédié à Sûrya (le Soleil) construit au milieu du VIIIe siècle sous le règne du roi Lalitaditya Muktapida. Jalon important dans l’architecture du Cachemire, ce temple imposant, voire massif, construit au milieu d’une cour à galerie à colonnade, présente à la fois des réminiscences d’architecture hellénisée propagée à travers l’art du Gandhara, des traits du classicisme gupta et des emprunts (sculptures) à l’art pala du Bengale contemporain, confirmant les incursions bengalies dans cette lointaine région himalayenne.
Au cours de la montée vers Daksum, courte visite du
petit jardin moghol de Begamâbâd à Achabal sous l’instigation de Nur Jahân, l’épouse de l’empereur Jahângir, pour profiter de l’abondance de sources dans les environs, puis du
jardin botanique de Kokernag dans la vallée de la Brengi. Arrivée à Daksum (2.440 m) en fin d’après-midi.
Nuit à Daksum.
J 8 - Samedi 8 novembre 2025 Daksum - Kishtwar (110 km)Belle matinée de route où les lacets sont beaucoup plus nombreux que les lignes droites. Montée jusqu’au
col de Sinthan Top (3.784 m) où, au-dessus des vallées couvertes de forêts, se déroule un
panorama de sommets sur 360°. Sortie du Cachemire et entrée dans le Jammu où la route, tout aussi sinueuse, descend dans la
vallée de la Chenâb pour atteindre
Kishtwar (1.630 m) sur un plateau dominant la rivière.
L'après-midi,
promenade en rickshaw et à pied à travers la ville connue entre autres pour sa production de safran et de saphir. Ancienne capitale d’un petit royaume fondé au XIe siècle ayant fusionné avec le royaume Dogra en 1861, la petite ville est aujourd’hui un centre administratif secondaire du Jammu. Les quartiers de la ville sont organisés autour d’une vaste pelouse, le
Chowgan. Au nord, visite du
temple shivaïte de Gauri Shankar (Pârvati et Shiva) qui se mire dans les eaux du petit lac de Sarkut. Considéré comme le plus ancien temple de la ville, il abrite une série de divinités qui sont surtout des formes des deux divinités principales mais aussi quelques divinités du panthéon vishnouïte.
Au sud du Chowgan, visite (si autorisation) du
mausolée du saint soufi Shah Muhammad Asrar-ud-Din Baghdadi (1667-1685) qui, bien que décédé très jeune, a été crédité d’une sainteté hors du commun et de nombreux miracles. L’anniversaire de ses noces mystiques (décès) étant le 9 novembre, des milliers de pèlerins, musulmans et hindous, seront attendus et l’accès à l’intérieur du mausolée sera peut-être difficile.
À quelque distance, au milieu d’un entrelacs de ruelles, visite du
mausolée de Shah Muhammad Farid-ud-Din Sahib Baghdadi, père du précédent et membre de la confrérie Qadiriya. Arrivé de Baghdad (ou de Perse ?) à Agra à la suite d’un rêve, il rencontra l’empereur Shâh Jahân qui lui offrit une escorte pour rejoindre la vallée de la Chenâb où il s’établit à Kishtwar en 1664. Il prêcha la tolérance religieuse en mettant l’emphase sur les similitudes entre la dévotion hindoue (bhakti) et le soufisme. Deux de ses fils, également soufis, et son épouse reposent à ses côtés.
Petite
promenade dans le bazar avant de rejoindre l’hôtel.
Nuit à Kishtwar.
J 9 - Dimanche 9 novembre 2025 Kishtwar - Doda – Bhaderwah (90 km)Le matin, petit tour en ville pour profiter de l’ambiance du pèlerinage (foule), puis trajet jusqu’à Doda (1.100 m) en descendant la vallée de la Chenâb au milieu de forêts de pins.
Doda qui, sous le nom de Deeda, fut, avant son intégration dans le royaume du Cachemire en 1822, capitale d’une petite chefferie, disputée par divers clans rajpoutes ou gajjars locaux, dépendante du royaume de Kishtwar et poste avancé contre le royaume de Bhaderwah. Aujourd’hui, il ne reste rien de ces ‘temps héroïques’ des guerres fréquentes entre chefferies montagnardes.
Dans l’après-midi,
remontée de la vallée de la Neru jusqu’à Bhaderwah (1.620 m). Cette petite ville située au cœur d’un bel environnement qui l’a fait nommée ‘
Petit Cachemire’, ‘
Place où il fait bon vivre’, voire ‘
Lieu à vivre pour les porteurs de l’intellect suprême’, ou encore ‘
Pays des Serpents’, elle est placée sous la double protection auspicieuse de la déesse Bhadrakali (une forme éminente de Durga) et du dieu-serpent Vasuki Nag. Fondée avant le VIIIe siècle par un chef rajpoute, Bhaderwah passa pour environ un siècle sous contrôle cachemiri au XIe siècle avant de redevenir une principauté rajpoute jusqu’au XVIe siècle lorsqu’elle fut conquise par les armées de Chambâ. En 1846, la région fut annexée au royaume Dogra.
Depuis peu, le gouvernement du Jammu-Kashmir a décidé de faire de Bhaderwah une nouvelle destination touristique orientée vers les activités de nature (ski, randonnée, parapente) et les loisirs (centre commercial, salles de jeux, etc.).
Visite (extérieure) du
vieux fort de la ville, de la
Grande mosquée, reconstruite en 1928 après la destruction de la mosquée séculaire lors d’une dramatique inondation, et du
temple à Vasuki Nag – Vasak Dhera qui abrite deux remarquables statues de rois-serpents en pierre noire.
Nuit à Bhaderwah.
J 10 - Lundi 10 novembre 2025 Bhaderwah - Padhari Pass - Chambâ (135 km)
Belle journée de route, très sinueuse, à travers des paysages de vallées couvertes de forêts ou d’espaces d’altitude dégagés comme au
Khani Top (2.440 m) et surtout au passage du
col de Padhari (3.020 m), peu avant d’entrer en Himachal Pradesh.
Déjeuner en cours de route en restaurant local et arrivée dans l’après-midi à
Chambâ, petite ville située sur un plateau incliné descendant vers la rivière Ravi, à 1.000 m d’altitude. Si la région est dite avoir été administrée depuis le IIe siècle avant notre ère par une tribu montagnarde, les Kolian, c’est aux environs de 500 de notre ère que le clan rajpoute des Maru, sous la houlette de Raju Maru, prend le contrôle de la petite localité après avoir établi sa capitale à Bharmaur. En 920, Raja Sahil Varman transfère sa capitale princière à Champâvati, aujourd’hui Chambâ. Cette dynastie Maru a régné jusqu’en 1948.
En arrivant, montée au
petit temple dédié à Chamunda Devi (1762), intéressant pour la sculpture de ses linteaux et piliers, mais aussi pour le
beau panorama sur la ville et la rivière dominant la rivière encaissée.
Nuit à Chambâ.
J 11 - Mardi 11 novembre 2025 Chambâ - Bharmaur (60 km)Matinée de route en remontant d’abord la vallée de la Ravi pour rejoindre Chhatrari (1.830 m), puis la vallée de la Budhil pour atteindre Bharmaur (2.120 m).
Gros village à flanc de coteau,
Chhatrari est célèbre pour son très intéressant
temple en bois dédiée à Shivshakti Devi. Construit entre la fin du VIe et le début du VIIIe siècle suite à la révélation qu’eut un sage, la divinité lui demandant de lui construire un lieu de repos, le temple, plusieurs fois restauré en respectant l’architecture originale, présente de belles sculptures des linteaux, piliers et portail. La statue de la divinité, Shakti, l’énergie vitale de Shiva, haute de 1,37 m, a été réalisée en un alliage contenant huit métaux différents (
ashtadatu).
Quant à
Bharmaur (ancienne Brahmapura), première capitale montagnarde des Rajpoutes Maru arrivés de la plaine indienne vers l’an 500, elle est devenue une petite ville un peu délaissée depuis qu’elle a été remplacée en 920 par la plus stratégique Chambâ comme capitale. Habitée principalement par des pasteurs semi-nomades Gaddi, elle abrite aussi une communauté de Pahari (
Gens de montagnes) sédentaires ayant sculptées les montagnes alentour de nombreuses terrasses cultivées. Depuis peu, Bharmaur connaît un début de développement touristique, un peu pour ses temples, remarquables, et beaucoup pour son environnement depuis que la jeune bourgeoisie indienne se passionne pour le trekking et autres sports de pleine nature.
Après-midi consacré à la visite du riche patrimoine architectural de la ville. Ce patrimoine se résume en un complexe, le
Chaurasi, c’est-à-dire le
groupe des 84 temples et templions qui ont été construits entre le VIe et le Xe siècle dans une vaste cours au centre de la ville. Construits en style shikhara (à haute tour curviligne), ces temples marquent une étape importante dans l’évolution de l’architecture religieuse indienne au milieu du premier millénaire, lorsque l’architecture himalayenne en bois est peu à peu remplacée par une architecture en pierre, d’abord sobre puis aux parois de plus en plus décorées au fil des siècles. Les principaux édifices sont le
temple de Manimaheshvara, dédié à Shiva, au cœur de l’ensemble, dans lequel le dieu, considéré comme chez lui à Bharmaur, est représenté classiquement sous forme d’un énorme lingam ; le
temple de Lakshana Devi (une forme de Durga tueuse du démon-buffle), construit vers 680, qui présente un portail finement sculpté ; le
temple de Narasimha (homme-lion, avatar de Vishnou) dont la statue en bronze date du VIIe siècle ; le
temple à Nandigan, le taureau véhicule de Shiva, représenté ici exceptionnellement debout, en bronze et en taille réelle (le bâtiment qui l’abrite est moderne) ; le
temple à Ganpati (VIIe siècle), dédié à Ganesh, fils de Shiva et Pârvati reconnaissable à sa tête d’éléphant ; la statue en bronze de la divinité daterait d’un temple en bois antérieur qui aurait été incendié, la statue ayant alors été mutilée des deux jambes. Enfin, le
temple Dharmeshvar Mahadev considéré localement comme la porte d’entrée du Dharamraj, la porte d’entrée du royaume des âmes gardé par Shiva où arrivent tous les défunts de la région.
Promenade dans le petit bazar.
Nuit à Bharmaur.
J 12 - Mercredi 12 novembre 2025 Bharmaur - Chambâ (70 km)Retour à Chambâ dans la matinée et début des visites de la ville qui se targue, dans la région et grâce en partie à sa situation géographique entourée de hautes montagnes et vallées encaissées, en partie à la diplomatie de ses princes, de n’avoir jamais été envahie par une armée musulmane.
Un peu à l’écart de la ville et la dominant depuis mille ans, le
temple de Bhradeshwari, une manifestation de Pârvati, présente une riche décoration de motifs sculptés sur les parois de l’édifice et ses nombreux piliers.
Descente vers le
Chowgan, grande pelouse au centre de la ville où ont lieu les grandes réunions festives et pèlerinages.
En début d’après-midi, visite du
musée Bhuri Singh, ouvert en 1908, qui présente une magnifique collection de miniatures des écoles Pahari (de montagne, Kangra, Basohli, Chambâ et Guler) et moghole, mais aussi du travail de bois sculpté, des inscriptions sur plaques de cuivre, de la broderie, des costumes et bijoux locaux traditionnels, des instruments de musique et une petite collection numismatique.
À petite distance, l’
église St André, dite
église Écossaise, a été fondée et financée en 1899 par le Raja Sham Singh pour honorer la mission locale de l’Église d’Écosse. Elle se situe à l’entrée du marché principal et proche du complexe de six temples, shivaïtes et vishnouites alignés autour du
grand temple à Laxmi-Narayan. Construits aux Xe-XIe siècles, ces temples marquent une évolution notoire dans l’architecture des temples de montagnes comme dans les régions voisines du Garhwal et du Kumaon. Aux temples-tours primitifs sont adjoints des
mandapa (halls) et les décorations murales prennent de plus en plus d’ampleur. Les
shikhara (tours) sont surmontées de toitures dorées circulaires, réponse, dit-on, de Raja Chhatra Singh à l’empereur Aurangzeb qui, en 1678, a ordonné la destruction des temples.
À la lisière orientale du Chowgan, le
temple de Champavati, le plus ancien de la ville, a été construit par Raja Sahil Varman au nom de sa fille, pour des raisons variées selon les légendes, lorsqu’en 920 il a déplacé sa capitale depuis Bharmaur jusqu’à ce lieu devenu Chambâ avant de construire sa ville autour. Haut lieu de pèlerinage, ce temple-tour en pierres finement travaillées est précédé d’un mandapa bien plus tardif … et sans élégance. Au cœur de la cella, la déesse est représentée sous les traits de Mahishasuramardini.
Enfin, à côté de la Porte de Gandhi, dans la cella du
temple Hari Rai, encore un bel exemple de
temple shikhara au décor joliment ciselé, Vishnou est représenté sous sa forme à trois têtes, homme, lion et sanglier, exprimant sa toute puissance.
Nuit à Chambâ.
J 13 - Jeudi 13 novembre 2025 Chambâ – Nurpur - Kangra (135 km)Après une rapide visite (extérieure) des
palais Akhand Chandi et Rang Mahal, journée de route pour rejoindre Kangra. Dans la matinée, parcours par endroits très sinueux pour descendre vers la plaine par monts et par vaux.
Arrêt à
Nurpur (650 m), ville fondée en 1064 sous le nom de Dhameri par Raja Jethpal de la dynastie Pathania qui se prétendait issue des Rajpoutes Tomara de Delhi et descendant d’Arjuna, héros du Mahâbhârata. Après la conquête de Kangra par Jahângir en 1620, Raja Jagat Singh s’empressa diplomatiquement de rebaptiser sa ville Nurpur en l’honneur de Nur Jahân, l’épouse de l’empereur ! Visite rapide du
Fort (en ruines depuis sa destruction partielle par les Anglais) au sein duquel le
temple royal de Brijraj Swâmi est le seul où sont vénérés à la fois Krishna et la poétesse Mirabaï (1498 ? - 1552 ?) qui fut une fervente apôtre du culte de la
bhakti (dévotion) et une femme libre qui transgressa les codes dus à son rang princier pour parcourir nus pieds et en chantant ses poèmes et les hymnes à Krishna le long des routes de pèlerinages.
Dans l’après-midi, remontée de la large vallée de Kangra, légèrement vallonée et dominée au nord par la chaîne de Dhauladhar qui culmine, dans la région, au Mont Blanc, à 4.853 m, et servit longtemps de frontière entre les petits royaumes de Kangra et de Chambâ.
Kangra (730 m) est une petite ville qui fut connue dans l’histoire et dans les légendes sous plusieurs noms (Kiraj, Trigarta, Nagarkot, etc) alors que son nom actuel signifie simplement ‘La ville sous les pics enneigés’, en référence à la chaîne de Dhauladhar qui la domine majestueusement. Plusieurs fois attaquée, conquise, reprise et détruite aussi par plusieurs séismes, Kangra est depuis des temps immémoriaux le fief des Rajpoutes Katoch issu d’un lignage lunaire. La pérennité des Katoch est inscrite dans la pierre sous formes du
fort qui domine la ville et du
temple dédié à Devi Vajeshwari situé à l’intérieur du fort.
Nuit à Kangra.
J 14 - Vendredi 14 novembre 2025 Kangra - Masrur - Jawalamukhi – Palampur / Baijnath (150 km)À une heure de route de Kangra, à l’ouest de la ville, au sommet d’une crête faisant face à la chaîne de Dhauladhar, se dressent les
ruines remarquables du temple de Masrur laissées de façon incompréhensible à l’écart des grandes voies du tourisme international. Malgré l’absence de texte mentionnant ce temple jusqu’en 1887 et la première description en 1913, ce temple, est aujourd’hui considéré comme contemporain du temple de Kailashanatha à Ellora (Maharashtra) et sa mise en œuvre attribuée (possiblement) au roi Yasovarman de Kannauj (env. 725 – env. 750). Si toute l’histoire est floue, les études architecturales récentes ont permis de considérer désormais qu’il s’agit bien d’un temple unique, et non pas d’un complexe de temples. La conception est celle d’un
temple-montagne qui traduit dans la pierre le culte du devaraja, du roi-dieu, qui s’est répandu beaucoup plus en Asie du Sud-Est (Angkor, etc) qu’en Inde. Le temple, inachevé, n’a pas été construit mais excavé dans le grès de la crête rocheuse à partir d’un plan géométrique extrêmement rigoureux qui n’a pas pu être toujours respecté en raison des différences de dureté de la roche par endroits ; les parties les plus ‘tendres’ ont permis de creuser les salles (mandapa, cellas), les saillants les plus durs ont été ciselés en surface, permettant aux motifs décoratifs et à la statuaire de mieux résister à l’érosion éolienne. Au-delà des aspects techniques, la beauté du bâtiment, malgré les destructions partielles dues à plusieurs séismes, dont le dernier en date en 1905, et le cadre paysagé dans lequel il se trouve, font de ce temple un des édifices les plus émouvants de l’Inde.
Continuation vers
Jawalamukhi. Dans l’après-midi, visite du
temple à Jawalamukhi Devi, divinité considérée comme la Première Mère. Selon les prêtres officiants, ce temple aurait été construit par Bhumi Chand, premier roi de la première branche du premier clan rajpoute il y a plusieurs milliers d’années suite à un rêve dans lequel la déesse Durga lui demanda de lui construire un temple. Ce lieu est aussi un Shakti Pita, une place où est tombé l’un des 51 morceaux (ici la langue) du corps de Sati, la première épouse de Shiva, après qu’elle se soit sacrifiée et qu’elle fut découpée lors d’un festin divin qui a mal tourné. Après la sérénité éthérée du temple de Masrur, l’animation et l’art kitsch de ce temple à Jawalamukhi ramènent à la vie quotidienne indienne.
Trajet en remontant vers le piémont de la chaîne de Dhauladhar pour atteindre Palampur, devenu Baijnath (1.000 m). Palampur est connu en Himachal Pradesh pour ses cultures de thé implantées par les Britanniques au 19e siècle.
Nuit à Baijnath.
J 15 - Samedi 15 novembre 2025 Baijnath – Kangra (80 km) Visite le matin du
groupe des temples de Baijnath groupés sur une terrasse et dont le principal et plus grand est dédié à Vaidyanatha, une forme de Shiva de la médecine. Le dieu est, traditionnellement représenté sous la forme d’un lingam qui était déjà présent (peut-être au sein d’un édifice précédent) lorsque ce temple fut construit en 1204 par deux frères, Manyuka et Ahuka, fils d’un riche marchant. Une tradition indique qu’un premier temple aurait été construit au cours du VIIIe siècle mais que seul subsistait le lingam au début du XIIIe siècle. De style nord-indien, le temple, tardif pour la région, présente de nombreuses évolutions architecturales : cella surmontée d’un shikhara curviligne élaboré et portant de nombreuses décorations extérieures, mandapa avec balcons et toit carré pyramidal, portique d’entrée, etc, confirmant les échanges incessants architecturaux et iconographiques qui, des siècles durant, ont eu lieu entre la plaine et les régions de montagnes et la mobilité des architectes, maçons et décorateurs. Les petits temples annexes sont dédiés à des formes secondaires de Shiva et Vishnou.
Retour à Kangra puis visite du
fort et du temple dédié à Devi Vajeshwari suivie d’une
promenade dans le petit bazar de la ville
Nuit à Kangra.
J 16 - Dimanche 16 novembre 2025 Kangra - Delhi (170 km)Transfert à l’aéroport dans la matinée et envol pour Delhi.
Le programme de l’après-midi sera déterminé en fonction de l’horaire réel du vol.
Chambres à disposition avant le transfert à l'aéroport dans un hôtel à proximité.
Transfert en début de soirée à l’aéroport international de Delhi.
J 17 - Lundi 17 novembre 2025 Delhi - ParisEnvol dans la nuit et arrivée dans la matinée à Paris.