J 1 - Mercredi 1er octobre 2025 Paris – AlgerVol pour Alger.
Premières impressions de la capitale algérienne à notre arrivée. Peut-être commencerons-nous à faire nôtre cette citation de l'écrivain Yasmina Khadra : "
Quand on passe par Alger, on traverse le miroir. On arrive avec une âme et l'on s'en va avec une autre, toute neuve, sublime. Alger vous change une personne d'un claquement de doigts " .
Nuit à Alger.
J 2 - Jeudi 2 octobre 2025 Alger – Cherchell – Tipasa (119 km)En début de matinée, nous prendrons la route de Cherchell où nous arriverons en milieu de journée.
Cherchell fut à l'origine une colonie phénicienne. Au Ier siècle de notre ère, Juba II, prince numide élevé à Rome, en fit la capitale du royaume de Maurétanie, la nommant Caesarea en l'honneur d'Auguste son protecteur. Le centre de Cherchell est riche des vestiges des monuments luxueux élevés sous son règne.
Nous y visiterons le
musée public national qui expose une inestimable collection de sculptures antiques mises au jour dans les différents sites de Cherchell. On y voit les répliques des œuvres helléniques commandées par Juba II qui entretenait dans sa capitale une cour fastueuse, ainsi que des bustes, têtes et statues du roi et des membres de sa famille – Cléopâtre Séléné son épouse, Ptolémée leur fils...
Trajet jusqu'à Tipasa en fin d'après-midi.
Nuit à Tipasa.
J 3 - Vendredi 3 octobre 2025 Tipasa – Alger (100 km)Nous consacrerons notre matinée à la découverte de
Tipasa et de son célèbre
site archéologique (Unesco), l'un des plus beaux de la Méditerranée.
"Tipasa est habitée par les dieux, et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes" écrit Albert Camus en ouverture de
Noces. Suivant le
decumanus, nous arriverons au
nymphée, fontaine monumentale où l'eau cascadait sur les marches entre des colonnes de marbre, puis à
l'amphithéâtre. Au croisement avec le
cardo, nous découvrirons la
villa des fresques (IIe siècle), riche propriété en bordure de mer qui possédait de petits thermes privés et dont le sol a conservé des vestiges de la mosaïque qui l'ornait. Un peu plus loin,
l'ancien forum a gardé ses dalles, ses dépendances, sa curie, sa tribune et un temple, suivant la tradition.
Nous conclurons notre visite de Tipasa par celle de son
musée archéologique.
Route ensuite jusqu'à Alger avec un arrêt au
mausolée royal de Maurétanie, dont on aperçoit la silhouette impressionnante coiffée d'un tambour cylindrique au sommet d'une colline.
Nuit à Alger.
J 4 - Samedi 4 octobre 2025 Alger - GhardaïaInstallé dans une belle villa de style mauresque, le
musée du Bardo est riche de plusieurs sections. Nous consacrerons notre visite aux salles illustrant la foisonnante période préhistorique, alimentée par les sites sahariens du pays, ainsi que celles consacrées à l'antiquité gréco-romaine. Elles regorgent de statues de marbre ou de bronze, et abrite de splendides mosaïques aux couleurs chatoyantes.
Au sud du centre-ville, dans le quartier du Hamma, nous découvrirons le
jardin d'Essai créé en 1832 pour assainir une ancienne bande marécageuse entre le rivage et les collines. Ce « jardin scientifique et d'acclimatation pour les végétaux exotiques » est embelli et agrandi en 1914 avec l'aménagement d'un jardin français articulé autour d'une majestueuse allée de washingtonias parfaitement alignés.
La
villa Abd El Tif bâtie sur une colline dominant la baie, a toute les caractéristiques de la résidence d'été ottomane. Cette ancienne Djénane élevée au XVIIIe siècle fut transformée en 1907 – forte de l'essor de l'orientalisme – en résidence d'artistes, où peintres et sculpteurs séjournaient pour une durée de deux ans à l'instar de la villa Médicis. Rouverte en 2007 après restauration, elle renoue aujourd'hui avec sa vocation artistique.
En fin d'après-midi, trajet vers l'aéroport.
Vol pour Ghardaïa.
Nuit à Ghardaïa.
J 5 - Dimanche 5 octobre 2025 GhardaïaNous nous rendrons à
El Atteuf, petite bourgade fondée en 1012 de notre ère, la plus ancienne de la région. On trouve à l'intérieur du ksar de la ville non pas une mais
deux mosquées, dont celle de Sidi Brahim qui aurait inspiré Le Corbusier pour sa chapelle Notre-Dame-du-Haut.
C'est à
Beni Isguen que nous comprendrons mieux les particularités urbanistiques de la région. La ville se déploie autour de la principale
mosquée jusqu'aux murailles qui délimitent le ksar. Nous parcourrons le dédale de ses rues étroites bordées de maisons basses blanchies à la chaux et nous arrêterons à son
marché animé.
Notre matinée s'achèvera par une
promenade dans le ksar de Ghardaïa avec en particulier une halte dans son marché.
L'après-midi, nous découvrirons
l'éco-village Ksar Tafilelt, véritable prouesse archéo-futuriste qui trouve dans les traditions des solutions aux grands enjeux écologiques. Pour répondre à ces derniers, en particulier à la question de la gestion de l'eau, les urbanistes ont conçu des maisons s'inspirant des techniques et du style traditionnels locaux tout en les adaptant. La petite ville est un modèle tant architectural que social : les habitants prennent par exemple directement en charge l'entretien des parties communes dans une volonté de responsabilisation.
Nuit à Ghardaïa.
J 6 - Lundi 6 octobre 2025 Ghardaïa - AlgerUn vol matinal nous ramènera à Alger.
Prenant la direction du quartier de la Casbah , nous visiterons le palais des Raïs ou
Bastion 23 %UNESCO%, ensemble de trois palais et de six douerates (maisons de pêcheurs) édifiés à l'époque ottomane entre le XVIe et le XVIIIe siècles alors que la Casbah s'étendait jusqu'à la mer. Le palais 18, acquis en 1798 par le dey Mustapha Pacha, est le plus important d'entre eux. Représentatif de l'art mauresque avec ses arcs et ses colonnes de marbre, ses plafonds de bois peint et ses carreaux de faïence, il transporte le visiteur au temps des splendeurs d'El Djezaïr. Heureusement sauvé de la destruction, le palais a été restauré et abrite depuis 1994 le Centre des arts et de la culture.
Le déjeuner sera pris dans une maison mauresque traditionnelle du quartier.
Pour prendre la mesure de la capitale algérienne, nous nous rendrons sur le promontoire où s'élève
Notre-Dame d'Afrique qui offre au visiteur un panorama incomparable sur la baie et les quartiers du centre d'Alger.
Nous achèverons notre découverte au
Palais Dar Aziza. L'ancien palais, dit des Princesses, est sans doute le plus fastueux représentant de l'Alger ottoman. Autour d'une jolie cour bordée de portiques, boiseries, faïences, stucs et claustras à verre de couleurs forment un ensemble séduisant.
Nuit à Alger.
J 7 - Mardi 7 octobre 2025 Alger – Djemila – Constantine (435 km)
Une longue journée de route jusqu'à Constantine nous attend, heureusement entrecoupée par la visite de
Djémila (Unesco), que Camus présente en ces termes:
"La ville morte est au terme d'une longue route en lacets qui semble la promettre à chacun de ses tournants et paraît d'autant plus longue. Lorsque surgit enfin sur un plateau aux couleurs éteintes, enfoncé entre de hautes montagnes, son squelette jaunâtre comme une forêt d'ossements, Djemila figure alors le symbole de cette leçon d'amour et de patience qui peut seule nous conduire au cœur battant du monde."Il est vrai que l'ancienne
Cuicul a de quoi impressionner. Fondée au Ier siècle de notre ère par des vétérans romains, la ville devient rapidement un centre urbain majeur de l'Afrique romaine qui atteignit sans doute les 10 000 habitants, attirés par la fertilité de la région. Empruntant le
Cardo Maximus, nous traverserons la ville dont les vestiges sont particulièrement bien conservés : des thermes gigantesques, plusieurs basiliques chrétiennes, un temple de Septimien, un vaste théâtre... En 1839, Djémila reçut la visite du duc d'Orléans qui avait alors le projet de transporter
l'arc de triomphe à Paris... Il fallut attendre la première moitié du XXe siècle pour que la ville soit méthodiquement fouillée et les trésors découverts exposés au
musée du site.
Sur la route de retour, nous ferons un arrêt au
mausolée de Massinissa. Grand unificateur de la Numidie, il fut l'allié de Scipion l'Africain lors de la bataille de Zama qui les opposa à Hannibal. Le mausolée, probablement érigée par des ingénieurs grecs et carthaginois, fut en partie détruit lors d'un tremblement de terre. Son étonnante simplicité fait forte impression au regard de la destinée exceptionnelle du souverain.
Arrivée à Constantine en début de soirée.
Nuit à Constantine.
J 8 - Mercredi 8 octobre 2025 Tiddis – Constantine (60 km)
Le matin, nous partirons pour l'
antique ville de Tiddis perchée sur une colline dans le cadre grandiose des gorges du Khenec. Cité numide puis ville militaire romaine protégeant Cirta, ses murs en partie effondrés délimitent des rues, des habitations et des temples.
De retour à Constantine, nous nous promènerons dans la
Casbah de Constantine où nous découvrirons le
palais Ahmed Bey, gigantesque bâtiment princier élevé en 1835, composé de trois suites et d'un jardin verdoyant. Près de 266 colonnes soutiennent les arcs qui surplombent le couloir principal et le palais abrite de nombreuses fresques relatant les voyages du seigneur des lieux.
Nous nous rendrons au
Musée national de Cirta, dont les riches collections permettront d'évoquer tous les sites visités au cours de notre voyage. Si on compte près de 17 000 objets et artefacts, votre conférencier saura faire le tri et vous dévoiler les plus beaux trésors archéologiques, qu'ils soient antiques, islamiques ou modernes.
Poursuivant notre promenade dans le cœur historique de la ville, nous verrons la
Grande Mosquée élevée sur les fondations d'un temple antique. Un peu plus loin, se trouve la
mosquée Souk El Ghezal qui fut donnée un temps au culte catholique sous le nom de Notre-Dame des Sept Douleurs.
Nuit à Constantine.
J 9 - Jeudi 9 octobre 2025 Constantine – Lambese – Timgad (164 km)
Quittant Constantine, nous nous rendrons d'abord au
mausolée d'Imedghassen. Croisement des influences architecturales méditerranéennes (puniques, hellénistiques) et locale (berbère), il aurait abrité d'après Ibn Khaldun le tombeau de Madghis, le patriarche des Berbères.
A
Lambèse, nous découvrirons la garnison de la IIIe Légion, cantonnée dans l'ancienne capitale de la Numidie romaine. Détruite par les Berbères dans l'Antiquité tardive, la cité ne se releva pas de ce coup du sort. Mais il lui reste quelques beaux monuments, dont la porte principale qui menait au
praetorium, le quartier général de la légion.
Nuit à Timgad.
J 10 - Vendredi 10 octobre 2025 Le massif des Aurès – Timgad (206 km)
Nous consacrerons cette journée à la découverte du
massif des Aurès dont le souvenir est fortement lié à la guerre d'Algérie : les partisans de l'indépendance en ayant fait un véritable maquis forçant les Français à engager des moyens considérables pour réduire ce foyer d'insurrection. Mais c'est avant tout une région d'une rare beauté où les sommets pelées des montagnes contrastent avec la végétation verdoyante à leurs pieds. Nous verrons notamment les impressionnants balcons de Ghoufi, profond canyon abritant des habitats troglodytes,
l'oasis de Biskra, riche de près de 150 000 palmiers, ou encore le
pont romain d'El-Kantara, sis dans un étroit défilé surnommé "le talon d'Hercule" par les Anciens tant cette anomalie géologique ne pouvait être que d'origine divine... Retour à Timgad où nous arriverons en début de soirée.
Nuit à Timgad.
J 11 - Samedi 11 octobre 2025 Timgad - Madaure - Guelma (261 km)
Nous consacrerons notre matinée à la découverte du
site archéologique de Timgad (Unesco), l'un des trésors de notre voyage. Fondée en l'an 100 de notre ère par Trajan, probablement pour les vétérans de la IIIe Légion, la "Pompéi d'Afrique" s'étend sur près de 90 hectares et abritait près de 15 000 individus. Des thermes, des temples, des marchés et une bibliothèque ont été retrouvés, confirmant l'hypothèse d'une population nombreuse et de rang social élevé.
Plus généralement, l'ensemble des vestiges de Timgad attestent de l'importance de la romanisation de l'Afrique du Nord au delà du seul littoral. Devenu plus tard bastion de l'hérésie donatiste, l'antique Thamugadi périclita à partir du Ve siècle et s'effondra sous les coups des tribus berbères réfractaires à l'ordre romain.
Nous partirons ensuite pour
Madaure, ville numide devenue colonie romaine au premier siècle de notre ère, célèbre pour ses "schola". Apulée, le poète latin auteur des
Métamorphoses, en est originaire et Saint Augustin y fit ses classes. De la ville ancienne reste un beau mausolée et un petit théâtre sur lequel a été érigé une citadelle byzantine lors de la reconquête de l'Afrique par Justinien au VIe siècle.
Trajet jusqu'à Guelma où nous arriverons en début de soirée.
Nuit à Guelma.
J 12 - Dimanche 12 octobre 2025 Guelma – Annaba – Constantine (230 km)Guelma fut connue sous le nom de Calama durant l'Antiquité. Son théâtre en est le principal vestige, même si son entière reconstruction en 1908 lui a donné son aspect "comme neuf". Nous visiterons le
musée adjacent qui possède une belle collection de statues antiques puis parcourrons le jardin archéologique où se trouvent quelques stèles romaines, des morceaux des anciennes thermes et une partie de l'enceinte byzantine.
Nous prendrons ensuite la route d'
Annaba dont l'intérêt majeur réside dans les ruines voisines d'
Hippone. La cité, rendue célèbre par la gloire de Saint Augustin dont il était l'évêque, fut probablement fondée par les Phéniciens avant Carthage. C'est toutefois la domination romaine qui laissa le plus de traces. Le quartier des villas abrite les demeures patriciennes les plus luxueuses de la ville, rehaussées par de splendides mosaïques.
La
grande basilique voisine fut élevée quelques siècles plus tard à l'emplacement de certaines d'entre elles et les archéologues ont pu mettre à jour leurs mosaïques. Deux ensembles de thermes et un forum datant du Ier siècle complètent le site archéologique.
Les plus belles trouvailles sont cependant exposées au
musée du site afin de les protéger des dégradations naturelles. Ses collections témoignent de la prospérité qui fut celle de la cité fondée sur un commerce maritime particulièrement florissant à l'époque impériale.
Route vers Constantine où nous arriverons en début de soirée.
Nuit à Constantine.
J 13 - Lundi 13 octobre 2025 Constantine - Alger - Paris (390 km)Nous prendrons la route de l'aéroport d'Alger.
Vol pour Paris dans l'après-midi.