J 1 - Samedi 24 septembre 2022 Paris – AlgerVol pour Alger.
Selon la légende,
Alger aurait été fondée par vingt compagnons d'Hercule. On sait que les Phéniciens et les Carthaginois lui donnèrent son premier nom, Ikosim. Au Xe siècle, elle devint El Djezaïr puis connut plusieurs dominations avant qu'au XVIe siècle les Barberousse deviennent les Beys d'Alger.
Pour prendre la mesure de la capitale algérienne, nous nous rendrons sur le promontoire où s'élève
Notre-Dame d'Afrique qui offre au visiteur un panorama incomparable sur la baie et les quartiers du centre d'Alger. En juin 1830, une expédition militaire française débarquait à l'ouest de la ville, première étape à la colonisation du pays. Quarante-deux ans plus tard l'évêque d'Alger consacrait la basilique Notre-Dame d'Afrique. De style néo-byzantin, ornée d'une frise de céramique blanche et bleue, elle est considérée comme le miroir de Notre-Dame-de-la-Garde de Marseille.
Nous débuterons notre découverte du centre-ville d'Alger en partant de
Bab El Oued, quartier populaire né au XIXe siècle alors qu'avec l'arrivée de colons français la ville s'étendait par-delà les limites de la
médina. Nous nous arrêterons à la
place de Martyrs, ancienne place d'armes tracée en 1841. Bordée d'immeubles à arcades datant pour la plupart de la fin du XIXe siècle, elle était jusqu'en 1962 le cœur de l'Alger coloniale. La place a récemment fait peau neuve après des années de travaux, et s'ouvre désormais sur la mer et sur le port.
Nous atteindrons ensuite le
front de mer où plane encore le souvenir des courses barbaresques qui depuis les Barberousse, et pendant trois siècles, assurèrent à Alger ses revenus. Son boulevard, qui porte aujourd'hui le nom de Che Guevara, fut inauguré en 1865 par Napoléon III. Supporté par des voûtes étagées, il constitue la première infrastructure construite à Alger par la France coloniale. Une promenade nous permettra de profiter du panorama de la baie face à laquelle se dressent les façades des immeubles néo-classiques et haussmanniens.
Nuit à Alger.
J 2 - Dimanche 25 septembre 2022 Alger – Cherchell – Tipasa (110 km)Nous quitterons Alger en suivant le ruban des vertes collines du Sahel algérois pour une journée de visites placée sous le signe de la Maurétanie césarienne.
Le
mausolée royal de Maurétanie, dont on aperçoit la silhouette impressionnante au sommet d'une colline, sera notre première étape. Si tous s'accordent sur sa nature, l'édifice coiffé d'un tambour cylindrique orné de colonnes engagées est loin d'avoir livré tous ses secrets. Certains archéologues y voient le mausolée de Juba II et de son épouse Cléopâtre Séléné, d'autres le pensent plus ancien. Il fut longtemps appelé, de façon erronée, "Tombeau de la chrétienne" en raison des moulures en forme de croix qui ornent ses fausses portes.
Poursuivant notre route vers l'ouest nous atteindrons
Cherchell qui fut à l'origine une colonie phénicienne. Au Ier siècle de notre ère, Juba II, prince numide élevé à Rome, en fit la capitale de son royaume de Maurétanie, la nommant
Caesarea en l'honneur d'Auguste son protecteur. Le centre de Cherchell est riche des vestiges des monuments luxueux élevés sous son règne. Sur l'ancienne place romaine surplombant la mer – aujourd'hui place des Martyrs – se trouvent la réplique d'une fontaine romaine ornée de quatre visages aux regards levés vers le ciel ainsi que les fragments de colonnes et de chapiteaux. A quelques pas de là, non loin de l'emplacement de l'ancien
Forum, on découvre les ruines impressionnantes des
thermes de l'ouest dont les murs étaient plaqués de marbre et les sols recouverts de mosaïques.
Nous nous rendrons ensuite au
musée public national qui expose une inestimable collection de sculptures antiques mises au jour dans les différents sites de Cherchell. On y voit les répliques des œuvres helléniques commandées par Juba II qui entretenait dans sa capitale une cour fastueuse, ainsi que des bustes, têtes et statues du roi et des membres de sa famille – Cléopâtre Séléné son épouse, Ptolémée leur fils... Cette visite sera complétée par celle du
nouveau musée archéologique, ouvert en 1979 pour compléter les espaces d'exposition de l'ancien musée. Il abrite une collection de mobilier funéraire ainsi que des fragments de reliefs et de fresques qui ornaient les murs des riches villas de Césarée.
Les mosaïques les plus spectaculaires ont été rassemblées dans le
parc des mosaïques. Datées du Ier au IVe siècle, elles furent pour la plupart trouvées dans les salles de réception des villas. La "Toilette de Vénus" et une mosaïque représentant un vase entouré de paons, provenant sans doute d'une basilique chrétienne du IVe siècle, comptent parmi les plus connues.
Nous terminerons notre visite en nous rendant à l'
amphithéâtre, unique par sa taille et par sa forme. D'abord théâtre construit sous le règne de Juba II, l'édifice fut transformé en amphithéâtre à la fin du IIIe siècle.
Nous quitterons Cherchell en fin d'après-midi pour nous rendre à notre hôtel situé près de
Tipasa.
Nuit près de Tipasa.
J 3 - Lundi 26 septembre 2022 Tipasa – AlgerNous consacrerons notre journée à la découverte du
site archéologique de Tipasa (Unesco), l'un des plus beaux de la Méditerranée. "Tipasa est habitée par les dieux, et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes" écrit Albert Camus en ouverture de
Noces. Les vestiges de cette ancienne colonie phénicienne, devenue au Ier siècle de notre ère ville romaine, sont disséminés dans une végétation luxuriante où le vert obscur des pins maritimes s’accorde avec le bleu profond de la Méditerranée.
Suivant le
decumanus, nous arriverons au
nymphée, fontaine monumentale où l'eau cascadait sur les marches entre des colonnes de marbre, puis à l'
amphithéâtre. Au croisement avec le
cardo, nous découvrirons la
villa des fresques (IIe siècle), riche propriété en bordure de mer qui possédait de petits thermes privés et dont le sol a conservé des vestiges de la mosaïque qui l'ornait. Un peu plus loin, l'ancien
forum a gardé ses dalles, ses dépendances, sa curie, sa tribune et un temple, suivant la tradition. A l'autre extrémité du site, dominant la mer au sommet d'une colline, se dresse la
grande basilique chrétienne, sans doute construite au IVe siècle, qui nous rappelle que Tipasa fut une des villes de Maurétanie où le christianisme se développa avec rapidité et dans une grande ferveur.
Nous conclurons notre visite de Tipasa par celle de son
musée archéologique, riche de nombreux vestiges parmi lesquels des fragments de stèles puniques, romaines et chrétiennes ainsi que des poteries, des céramiques et des bijoux. La
mosaïque des captifs provenant de la basilique judiciaire située près du forum, compte parmi ses trésors. On y voit trois esclaves enchaînés avec, tout autour, des visages représentant tous les peuples d'Afrique. Le musée possède aussi de superbes sarcophages de marbre tel celui des "Centaures marins et des Néréides" datant du IIIe siècle.
Nous quitterons Tipasa en fin d'après-midi pour reprendre la route d'
Alger.
Nuit à Alger.
J 4 - Mardi 27 septembre 2022 AlgerNous poursuivrons, au cours de cette journée, notre découverte de la capitale algérienne.
Nous nous rendrons d'abord au
musée national des Antiquités islamiques. Inauguré en 1897, il est le plus ancien musée du continent africain. Il réunit des collections d'antiquités classiques provenant des principaux sites archéologiques d'Algérie ainsi qu'une collection d'art islamique du Maghreb, d'Espagne et du Proche-Orient avec, parmi ses pièces majeures, le minbar de la Grande Mosquée d’Alger et la porte en bois sculptée de la mosquée Ketchaoua.
Nous visiterons ensuite le
musée national du Bardo installé dans une belle villa mauresque datant de la fin du XVIIIe siècle, exemplaire de ces nombreuses et luxueuses demeures élevées à cette époque sur les hauteurs d'Alger. Acquise en 1926 par la France, elle fut alors transformée en musée de préhistoire et d'ethnographie africaine, témoignant en particulier des fouilles de sites préhistoriques effectuées en Algérie et au Maghreb.
Prenant la direction du quartier de la Casbah (Unesco), nous visiterons le
palais des Raïs ou Bastion 23, ensemble de trois palais et de six
douerates (maisons de pêcheurs) édifiés à l'époque ottomane entre le XVIe et le XVIIIe siècles alors que la Casbah s'étendait jusqu'à la mer. Le
palais 18, acquis en 1798 par le dey Mustapha Pacha, est le plus important d'entre eux. Représentatif de l'art mauresque avec ses arcs et ses colonnes de marbre, ses plafonds de bois peint et ses carreaux de faïence, il transporte le visiteur au temps des splendeurs d'El Djezaïr. Heureusement sauvé de la destruction, le palais a été restauré et abrite depuis 1994 le Centre des arts et de la culture.
Au cours d'une promenade, nous découvrirons les ruelles de la
Casbah (Unesco), terme qui à l'origine désignait le point culminant de la
médina et qui aujourd'hui s'applique à l'ensemble de la vieille ville dans les limites marquées par les remparts ottomans. Malgré les transformations urbaines des XIXe et XXe siècles, la Casbah a conservé son visage historique. On y trouve toujours des habitations traditionnelles, des mosquées et des palais, des souks et des hammams. Ses ruelles extraordinairement enchevêtrées biaisent, serpentent et tournent sur elles-mêmes, escaladent des pentes abruptes ou se précipitent dans des descentes rapides. L'Unesco a classé l'ensemble du quartier au Patrimoine de l'humanité, considérant qu'il constituait un exemple particulièrement significatif de ville historique du Maghreb.
Nous découvrirons ensuite la
mosquée Ketchaoua. Confisquée en 1832, elle fut transformée en église catholique puis en cathédrale sous le vocable de Saint-Philippe pour être enfin restituée au culte musulman après l'indépendance. Profondément remaniée au XIXe siècle dans un style néo-byzantin et néo-mauresque, elle conserve néanmoins des éléments de la mosquée originelle : minbar et colonnes en marbre, vasque aux ablutions... L'édifice a rouvert ses portes en 2018 après une longue restauration.
Quittant l'Alger de la
médina, nous gagnerons le cœur de la ville moderne en passant devant des bâtiments emblématiques tels
la Grande Poste édifiée en 1913 dans ce style néo-mauresque promu par les autorités coloniales françaises au début du XXe siècle. Coiffées de grandes coupoles et de minarets, elle porte dans sa partie supérieure les noms des principales villes d'Algérie. Nous terminerons notre journée de visite en nous rendant aux anciennes Galeries de France (renommées Galeries algériennes après 1962) qui, depuis 2007, sont devenues un
musée d'art moderne et contemporain, le MAMA. Construit entre 1901 et 1909, ce bâtiment majestueux au monumental escalier constitue l'un des fleurons de l'art néo-mauresque. On y expose aujourd'hui dans un cadre magnifique, les œuvres d'artistes algériens et étrangers.
Dîner dans un restaurant typiquement algérois.
Nuit à Alger.
J 5 - Mercredi 28 septembre 2022 Alger – ParisPour clore cette escapade, nous nous rendrons dans les quartiers sud d'Alger. La
villa Abd El Tif bâtie sur une colline dominant la baie, a toute les caractéristiques de la résidence d'été ottomane. Cette ancienne
djénane élevée au XVIIIe siècle fut transformée en 1907 – forte de l'essor de l'orientalisme – en résidence d'artistes, où peintres et sculpteurs séjournaient pour une durée de deux ans à l'instar de la villa Médicis. Rouverte en 2007 après restauration, elle renoue aujourd'hui avec sa vocation artistique.
Nous nous rendrons ensuite au
musée des Beaux-arts inauguré en 1930, dont l'élégant bâtiment se dresse face au jardin d'Essai. Ses collections ont pour origine celles du musée municipal d'Alger. Nous nous attacherons tout particulièrement aux
salles orientalistes qui comptent des œuvres d'Eugène Delacroix, d'Alfred Dehodencq, de Théodore Chassériau ou d'Eugène Fromentin.
En contrebas, dans le quartier du Hamma, nous découvrirons enfin le
jardin d'Essai créé en 1832 pour assainir une ancienne bande marécageuse entre le rivage et les collines. Ce « jardin scientifique et d'acclimatation pour les végétaux exotiques » est embelli et agrandi en 1914 avec l'aménagement d'un jardin français articulé autour d'une majestueuse allée de washingtonias parfaitement alignés.
Nous reprendrons la route de l’aéroport d'Alger pour prendre un vol vers Paris.