J 1 - Lundi 4 août 2025 Paris – MunichVol pour Munich.
Nous consacrerons cette première journée au
centre historique de Munich. Henri le Lion, duc de Saxe qui possédait alors un fief en Bavière, fut en 1158 le fondateur de la ville avant que les Wittelsbach se l'approprient puis en fassent, au début du XVIe siècle, la capitale de leur duché.
Après avoir franchi la
Karlstor, porte fortifiée vestige des anciennes fortifications, nous arriverons à la
Marienplatz où se dresse une colonne mariale de marbre rouge, remerciement à la patronne de la Bavière pour avoir protégé la ville pendant la Guerre de Trente ans. Elle fait face au
nouveau Rathaus néo-gothique aux allures de mairie flamande, si caractéristique de l'architecture historiciste qui fleurit dans les capitales allemandes au XIXe siècle.
Un peu plus loin, nous découvrirons l'extraordinaire
église Saint-Jean-Népomucène, plus connue sous le nom des deux frères
Asam, élèves du Bernin, qui la construisirent et la décorèrent. La luxuriance et le mystère du baroque y semblent à leur apothéose. Dans la pénombre de la nef et du chœur, un demi-jour rehausse l'éclat de l'or et du bronze ainsi que des statues des anges et du grand crucifix d'argent.
Déjeuner inclus.
Nous traverserons la place du
Viktualienmarkt, caractéristique d'un certain art de vivre à Munich. A l'ombre des platanes, dans les maisonnettes aménagées en
Biergarten – institution née pour concilier l'abstinence du carême aux contraintes saisonnières du brassage de bière – les habitants aiment venir savourer cette dernière accompagnée d'un bretzel.
Nous franchirons le seuil de la Résidence, ancien palais des Wittelsbach, ducs, princes-électeurs puis rois de Bavière de 1806 à 1914, pour y visiter le
théâtre de Cuvilliés, chef-d'œuvre rococo dû à un architecte belge. C'est dans cette petite salle aux quatre rangées de loges décorées à l'or fin que l'opéra de Mozart
Idoménée fut donné pour la première fois en 1781.
Toute proche, l’
église des Théatins évoque la grandeur de la Rome baroque. Rien d’étonnant à cela puisque ses architectes vinrent tous d’Italie. A la belle façade jaune répond la blancheur de l’intérieur, aux volumes parfaitement équilibrés.
Dîner inclus.
Nuit à Munich.
J 2 - Mardi 5 août 2025 MunichNotre première visite sera pour la
cathédrale Notre-Dame, édifice gothique du XVe siècle aux tours coiffées de clochers à bulbe.
Mais Munich est aussi une ville de musées : nous visiterons deux d'entre eux dans le quartier de Marxvorstadt, né au XIXe siècle alors que la capitale bavaroise sortait du carcan de ses remparts.
Sur la
Königsplatz, esplanade conçue par le roi Louis Ier de Bavière au XIXe siècle comme un "Forum des arts", furent élevés deux édifices néo-classiques presque identiques inspirés des temples grecs. L'un abrite la
Glyptothèque qui expose les sculptures grecques et romaines réunies par les Wittelsbach. Parmi celles-ci, de magnifiques statues de kouroï, les bas-reliefs provenant du temple d'Aphaia dans l'île d'Egine et le
Faune de Barberini, chef-d'œuvre de l'art hellénistique. L'harmonie entre l'architecture et les objets exposés ajoute à l'attrait du musée. Il témoigne aussi de la prédilection de Munich pour la Grèce ancienne au XIXe siècle, pour partie liée à l'accession d'Otto de Bavière à la couronne de Grèce en 1832.
Déjeuner inclus.
Nous nous rendrons alors à l'
Alte Pinakothek, inaugurée en 1836, à l'architecture inspirée des palais vénitiens. Elle possède des collections exceptionnelles dont les tableaux de Dürer comptent parmi les trésors. Aucun autre musée n'offre sans doute un panorama aussi riche de la peinture germanique, des Primitifs à la Renaissance : y passer l'essentiel de l'après-midi sera tout à fait justifié.
Dîner libre.
Nuit à Munich.
J 3 - Mercredi 6 août 2025 MunichNotre découverte de Munich continuera au
château de Nymphenburg, bel exemple d'art baroque et rococo. A la fin du XVIIe siècle, le Prince Electeur Ferdinand Wittelsbach fit élever pour son épouse Henriette de Savoie une "petite maison de plaisance pour l'été" que cinq générations de Wittelsbach s'employèrent à agrandir, faisant appel aux artistes qui façonnaient alors le visage de Munich. De proportions parfaites, la
Grande salle s'envole sur trois niveaux jusqu'à la fresque du plafond, œuvre du peintre baroque Jean-Baptiste Zimmermann très actif dans le sud de l'Allemagne. Les nymphes – qui donnèrent leur nom au château – y rendent hommage à la déesse Flore non loin d'un Bacchus enivré et d'un Apollon juché sur son char.
D'abord agencé à la française, le parc environnant fut ensuite réaménagé à l'anglaise, agrémenté de pagodes et de pavillons tel celui d'
Amalienburg imaginé en 1734 par François de Cuvilliés. Le grand architecte wallon, attaché à la cour de Bavière, sut y concilier harmonieusement l'exubérance du rococo et l'intimité d'une folie.
Dans les anciennes écuries transformées en musée, nous découvrirons la
collection de carrosses et de traîneaux des souverains bavarois parmi lesquels ceux du roi Louis II, montagnes d'or montées sur essieux...
Déjeuner libre.
L'après-midi, nous nous rendrons à la
villa Lenbach, réplique d'une villa toscane de la Renaissance bâtie à la fin du XIXe siècle avec ses murs ocres et son toit de tuiles. Transformée en musée, elle expose les œuvres du mouvement expressionniste
Der Blaue Reiter – le cavalier bleu – qui fit de Munich, à la veille de la première guerre mondiale, l'une des capitales de l'avant-garde. Les œuvres de Frantz Marc ou d'August Macke sont un éblouissement de couleurs, comme celles de Kandinsky dont on peut suivre, au fil des tableaux, le cheminement vers l'abstraction.
Le contraste sera grand avec notre dernière visite munichoise. Ouvert en 2015, le
centre de l'histoire du nazisme présente, de façon pédagogique, la naissance du nazisme et son évolution dans la ville-clé que fut Munich pour ce mouvement, du putsch manqué d'Hitler en 1923 jusqu'aux discours enflammés à la Hofbräuhaus et aux gigantesques parades tenues précisément en ce lieu de la Königsplatz.
Dîner libre.
Nuit à Munich.
J 4 - Jeudi 7 août 2025 Ottobeuren – Neuschwanstein – Füssen (230 km)Nous prendrons la route de la Haute-Bavière puis de la Haute-Souabe. Très largement passée à la Réforme au XVIe siècle, cette dernière fut après la guerre de Trente Ans un terrain privilégié de la reconquête catholique. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, la région, qui était alors autrichienne, se couvrit d'églises et de monastères aux décors rococo de stuc féériques et luxuriants.
Notre périple débutera par
l’abbaye d’Ottobeuren fondée en 764. Ce vaste ensemble conventuel, détruit pendant la guerre de Trente Ans, fut reconstruit au début du XVIIIe siècle. La nouvelle église, ordonnée autour de la coupole centrale, est un foisonnement majestueux et lumineux de fresques aux couleurs pastels, de sculptures et de stucs blancs et or.
La suite de notre journée sera consacrée au personnage de Louis II, roi de Bavière à partir de 1864. Alors que la Prusse rivale s'industrialisait à vitesse accélérée, le jeune roi s'enfermait dans un passé qu'il tentait de recréer dans ses palais extravagants érigés dans des lieux retirés du monde.
Après le déjeuner inclus, nous gagnerons
Neuschwanstein, perché sur son rocher avec ses tourelles et ses échauguettes. Bâti à partir de 1869 dans un style composite, il témoigne, par delà la personnalité fantasque du roi, du courant romantique qui gagna l'Allemagne au XIXe siècle, caractérisé par la référence à un Moyen-Âge glorifié et idéalisé dans lequel la nation en construction cherchait les racines de son identité.
Nous rejoindrons alors Füssen, où nous poserons nos valises pour deux nuits.
Dîner libre.
Nuit à Füssen.
J 5 - Vendredi 8 août 2025 Wies – Oberammergau – Ettal – Linderhof – Bad Tölz (132 km)Notre matinée débutera avec la petite
église de Wies (Unesco). Elevée au milieu d'une prairie, elle semble exemplaire du mariage entre la beauté de la nature bavaroise et l'exubérance décorative du rococo. Construite en 1745 par les frères Zimmermann – Dominique pour les plans, Jean-Baptiste pour les fresques et les stucs –, son intérieur est un enchantement d'or et de lumière que les historiens de l'art qualifièrent de "salle de bal céleste", contrepied séduisant à une esthétique protestante économe et austère.
Nous gagnerons ensuite
Oberammergau pour découvrir les fresques –
Lüftlmalerei – peintes sur les façades des maisons paysannes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Rivalisant avec la décoration des églises, alliant la virtuosité du rococo et l'inspiration populaire, elles sont exemplaires d'un art villageois commun à la Haute-Bavière, au nord de l'Autriche et à la Suisse alémanique.
Après le déjeuner inclus, nous visiterons l’
abbaye bénédictine d’Ettal. Fondé au XIVe siècle par l'empereur Louis le Bavarois, devenu au XVe siècle lieu de pèlerinage, le monastère dut sa renommée à la fondation, au début du XVIIIe siècle, d'une académie destinée à la jeunesse noble de toute l'Europe. Ses bâtiments furent alors baroquisés et on éleva l'époustouflante coupole de son église. L'abondante lumière des fenêtres de son tambour éclaire les stucs raffinés et la splendide fresque du tyrolien Johann Jakob Zeller.
Nous poursuivrons avec la visite du
château de Linderhof, le plus petit des châteaux élevés par Louis II et le seul où il vécut réellement. Inspirés du Trianon, sa douzaine de pièces abondamment décorées multiplie les références au château de Versailles dont la visite enthousiasma le roi de Bavière. Les jardins dissimulent un
pavillon mauresque provenant de l'exposition universelle de 1867 de Paris que Louis II visita aussi lors du même séjour en France.
Dîner libre.
Nuit à Bad Tölz.
J 6 - Samedi 9 août 2025 Chiemsee – Munich – Paris (280 km)Le matin nous prendrons la route vers les rives du Chiemsee pour embarquer vers la plus grande de ses trois îles.
Là, en 1878 – alors que l'Allemagne venait de s'unifier – Louis II fit édifier le
château d'Herrenchiemsee conçu comme la réplique de celui de Versailles. Aux yeux du roi de Bavière, ce dernier était l'incarnation d'une monarchie absolue révolue mais exemplaire, contrepied à une Prusse dont Louis II regrettait l'hégémonie et déplorait le manque de goût... Si le château ne fut jamais achevé, il abrite cependant plusieurs salles d'apparat dont une Galerie des glaces, et un jardin à la française orné de fontaines et de groupes sculptés inspirés de ceux de Versailles.
Nous quitterons ensuite l'île pour prendre un déjeuner inclus, puis rejoindre l’aéroport de Munich.
Vol pour Paris.