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L'Iran et la culture persane
Michel Petrossian
Historien , Philologue et Musicien
Pays aux mille visages, l'Iran est aussi un labyrinthe aux entrées multiples dont chacune dessine un parcours différent. La série des conférences consacrées à ce grand pays propose une promenade spatio-temporelle dans ce vaste jardin aux sentiers qui bifurquent, selon le rythme ternaire du panorama historique, du monde religieux et de l’art.
  • Le panorama historique iranien

    mercredi 2 décembre 2015 à 13h00
    Le plateau iranien a été l’un des berceaux de l’humanité et plusieurs civilisations s’y sont succédé, les constituants identitaires, trouvailles technologiques ou monde des idées de l’une se transmettant à l’autre, se transfigurant, fécondant l’univers des nouveaux venus… Sur quelque cinq millénaires, depuis l’antique Elam mentionné dans les deux Testaments jusqu’à la Révolution islamique, l’Iran a connu de nombreux acmés culturels et politiques, dont les empires achéménide, sassanide ou safavide constituent les points culminants. L’Iran a également traversé des drames et des remises des compteurs à zéro, depuis les invasions babyloniennes, les conquêtes d’Alexandre, celles des Arabes ou encore les ravages meurtriers des Mongoles. Les vicissitudes de l’Histoire auraient dû anéantir l’Iran plus d’une fois. La première conférence s’attachera à brosser ce vaste tableau, en soulignant les éléments de continuité et en analysant les raisons pour lesquelles ce pays a pu traverser le temps en maintenant son identité de façon remarquable.

     
  • Le monde religieux iranien

    mercredi 9 décembre 2015 à 13h00
    Comme peu de civilisations, l’Iran a été un foyer des idées religieuses et sociales à portée universelle. Cette conférence aura pour but de présenter les soubassements idéologiques et spirituels de la civilisation iranienne. Les traces visibles de l’univers religieux indo-européen primitif tel que reflété dans le mazdéisme, le zoroastrisme qui en constitue une réforme monothéiste, les divers cultes issus de cet univers, comme le mithraïcisme qui a connu un essor extraordinaire dans l’Empire romain, constituant l’une des principales alternatives au christianisme naissant, ou encore le culte de la déesse Anahita qui dialogue avec les piétés semblables dans l’univers sémitique (Ishtar/Astarté) ou gréco-romain (Aphrodite/Vénus) sont quelques exemples de cette richesse. A côté des religions propres à l’Iran, venues du fond des âges, ce sont les cultes synthétiques inspirés du confluent des religions actives dans l’Empire qui sont l’un des signes de sa fécondité et de sa particularité. Ainsi, le manichéisme né au IIIe siècle ap. J.-C. qui fit un adepte aussi prestigieux que saint Augustin et se propagea jusqu’aux Cathares, ou encore le bahaïsme qui, au XIXe siècle, connut un essor certain. Mais c’est surtout l’importance du lien entre les principales religions monothéistes et l’Iran qui est difficile à sous-estimer, qu’il s’agisse du judaïsme ancien ou tardif, du christianisme ou de l’islam – qui doit en très grande partie ses lettres de noblesse culturelle à la seule grande civilisation qui ne l’a pas seulement subi, mais qui a accueilli cette religion venue de la péninsule arabique et qui s’est laissée transformer par elle jusqu’à lui emprunter son alphabet, tout en lui imprimant son souffle venant des âges précédents.

     
  • L’art de l’Iran

    mercredi 16 décembre 2015 à 13h00
    Même si l’immédiateté de l’aspect esthétique suffit à lui seul pour estimer à sa juste valeur les impressionnants achèvements de l’art iranien, il est intéressant d’explorer plus en avant l’univers aux symboles codifiés qui préside à la création artistique, et dont le déchiffrement échappe quelquefois aux vecteurs mêmes de cette culture, tant le sens initial est enseveli sous le poids des siècles. L’art iranien s’est illustré dans bien des disciplines ; il en a même inauguré quelques unes. La littérature iranienne, un monde en soi, ou l’architecture, en passant par les splendeurs composites qui ont surgi à l’initiative des rois achéménides, sont des sujets à part, de même que l’art du tapis dont l’Iran reste l’inventeur et le maître incontesté. Il est fascinant de poursuivre les quelques thèmes qui traversent aussi bien les disciplines que les époques en créant le sentiment d’unité. Ainsi, le thème du jardin qui rythme l’art du tapis, de la miniature persane, des revêtements bigarrées des mosquées ou encore les exploits de l’horticulture. Il faut mentionner aussi le jeu ornemental que les artistes et les artisans iraniens ont fait des caractères arabes, en inventant au passage quelques styles d’écriture dont la célèbre Nastaliq née à Tabriz. Tels des soufis dansant sur la lame fine qui sépare le signifiant du signifié, ils ouvrent le dialogue sur l’arbitraire du signe… Ce foisonnement effleuré permet d’apercevoir des fenêtres qui inviteront les auditeurs à poursuivre leur propre chemin dans ce labyrinthe unique qui s’ouvre de plus au plus au monde occidental.

     
 
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